Résumé
:
La
grande comète de 1680, ou « comète de Kirch »
du nom de Gottfried Kirch qui l’a découverte le 14 novembre
1680 (date grégorienne) en utilisant un télescope, est l'une
des plus brillantes comètes du XVIIe siècle. Réputée
visible même en plein jour et célèbre pour sa longue
queue spectaculaire, elle a été vue à l'oeil nu pendant
plusieurs mois depuis la fin décembre 1680. Elle fut observée
pour la dernière fois le 19 mars 1681. On a prêté
à cette comète des prodiges : à Rome, une poule
du marquis de Maximi aurait pondu à minuit un œuf portant
la marque de la comète ("Mercure galant", janvier-février
1681, p. 272.) !
Intitulée officiellement C/1680 V1
elle est aussi appelée la « comète de Newton »
car il l'observe également les 11 et 19 mars 1681 et en calcule
l'orbite par des opérations graphiques afin de tester et vérifier
les lois de Kepler. Passant à seulement 0,42 UA de la Terre le
30 novembre, elle atteignit son pic de luminosité en s'éloignant
du soleil le 29 décembre 1680.
Alors que la comète de Kirch a été
nommée en son honneur, il faut citer aussi le prêtre jésuite
espagnol Eusebio Kino qui a cartographié sa course à Cadix
fin 1680 avant de partir aux Amériques. À son arrivée
à Mexico il y publia "Exposisión astronómica
de el cometa" (1681) ouvrage dans lequel il a présenté
ses conclusions.
Parmi les astronomes européens ayant observé
la comète mentionnons également : Hevelius à Danzig,
Flamsteed à Greenwich, Cassini (qui rapporte plusieurs observations
de la comète faites dans divers endroits de la France, de l'Italie,
de l'Espagne et en Amérique), Picard, et le père de Fontaney
à Paris... C’est à l’occasion du passage de
cette comète que Pierre Bayle rédigea sa "Lettre sur
la comète" (1682), remaniée et publiée en 1694
sous le titre "Pensées sur la comète" et que Bernard
Le Bouyer de Fontenelle écrivit "Entretiens sur la pluralité
des mondes" (1686).
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