Commune
et/ou paroisse |
Cote(s)
AD |
Date
et type
d'événement
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Transcription
du document |
Saint-Emilion
Saint-Pierre
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BMS
1538 - 1553
1 Mi EC 88-R1
GG1
vue 28 / 159
folio 25 verso = 50
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(relevé
Geneadom)
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Le xve j[ou]r du moys de aoust
/ de septembre / mil
vc xL furent encommencees
vendanges et sans pluvoir jusques
despuys St marsau jusques
au xx j[ou]r de septembre an
que dessus
— — —
|
Saint-Emilion
Saint-Pierre
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BMS
1538 - 1553
1 Mi EC 88-R1
GG1
vues 41
et 42 / 159
folios 38=75
et 76
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12/01/1542
neige
gel
froid
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(relevé
Geneadom)
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Le Xiie j[ou]r du moys de
janvier mil Vc xlii
comensa neger geler et
fere grand froyt et dura
lad[ite] nege gelee jusques
aux premieres vespres de
mons[ieu]r sainct Vincens
co[m]menca ung peu a desgeler
et le matin j[ou]r de St Vincens
les ruhes et chemins furent
co[m]me pavees de plon luysant
en sorte que personne ne pouvoit
aler ne venir surement sans
tomber tant ho[m]mes femmes et
bestes et le soir dud[it] j[ou]r co[m]menca
a pluvoir
et retourna en si grande
froydeur jusques au p[re]mier
j[ou]r de fevrier bien difficile
de aler [par] les ruhes
ny ho[m]me ny femme ny
bestes po[ur] charier boys ou
aultre chose et dura led[it]
froyt jusques au cinquiesme
j[ou]r de fevrier
— — —
|
Saint-Emilion
Saint-Pierre
|
BMS
1538 - 1553
1 Mi EC 88-R1
GG1
vue 44 / 159
folio 80
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29/06/1543
orage
vent
grêle
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(relevé
Geneadom)
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Le penultieme j[ou]r du moys
de juing mil Vc xliii
se leva ugne grande maline*
et grand aurage de vent
et de piare** laquelle
fist grand mal aux
eglises maisons et vignes
de bord[eaux] savigniac azac
guistres Rebeyrac limoges
NDLR
* Une "maline" est ue marée exceptionnelle.
** Probablement mis pour "pierre" c'est à dire "grêle".
— — —
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 2 / 89
folio 2
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(relevé
Geneadom)
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4 gresle [en marge]
Le mesme iour et en mesme temps et heure tomba grand quantite
de gresle qui feit plusieurs maulx en vignes qui nestoient enc[ore]
gueres advancees
— — —
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 9 / 89
folio 8 verso
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02/06/1591
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
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Juin 1591
La Reolle
Inondations arrivees
a la Reolle le
Jour de la pente
coste qui submergeat
quantité de [per]sonnes
[et] fit de grands
ravages
[en marge]
Le 2e juinc fut le iour de penthecoste auquel advint
ung accident fort tragique a la Reolle quest qu'encor [que]
le temps fust la assez paisible il ad survint ung si grand
torrent d'eau qui empourta environ vingt cinq ou trante
brasses de la muraille de la ville et submergea de cent
a six vingts personnes qui dançoient et rompoit et
demolissoit les maisons
— — —
|
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 58 / 89
folio 65
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05/01/1599
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
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Souberne* / grande [en marge]
Le 5 iour la souberne estoit si grande qu'a cinq heures
du soir
elle estoit a un pan de la fenestre de derriere de Monsieur Clau
et entroit dans la fenestre hault du moulin du pont et montoit
iusques aupres du puy de la ville
* Dans le sud-ouest et le Bordelais, une "souberne"
peut désigner une très grande marée ou un crue
exceptionnelle. La souberne la plus célèbre ou "Grande
Souberne" sera celle de 1770 : les dégâts qu'elle
causa furent gigantesques du Lot-et-Garonne jusqu'à la Gironde.
Voir ci-dessous. NDLR
— — —
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 58 / 89
folio 65
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18/01/1599
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
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Grande et / effroiable / souberne [en marge]
Le lundy 18 la riviere a este si grosse quelle a monté
dans la ville
iusques a la maison que souloit estre de Jehan bonnet / Me naultoy?
/ et en la grande
plasse a la porte de la veusve de feu Du treau et montoit sur la
muraille de la ville de un demy pied en hault pres la grande tour du
bout et disoit tout le monde que de la memoire de homme on ne lavoit
veue si grande quelle estoit environ lheure de midy Dieu en soit loué
elle entra pres des eschelles de la maison de monsieur paschal
— — —
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 61 / 89
folio 67 verso
|
23/06/1599
orage
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
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Tonnerre [en marge]
Le 23e veille de Sainct Jehan baptiste environ les neufs
heures
du jour le tonnerre a este si grand et a tant pleu ceste nuict
que en matin leulle* estoit si grand quelle deborda un grand
pas deaus la orte de la ville
* Le petit cours d'eau qui traverse Cadillac pour
se jeter dans la Garonne s'appelle "l'Euille" NDLR
— — —
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|
BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 81 / 89
folio 88
|
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(relevé
Geneadom)
|
gresle [en marge]
Le xvie iour environ l'heure de dix heures tomba grande
quantité
de gresle sur les vignes de Cadillac et sa juridiction de sorte
qu'en aulcuns lieux on tient que la moytie ou plus est perdue
et en aultres le tiers et en aultres les deux tiers
— — —
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BS
1590 - 1603
1 Mi EC 44-R1
GG2
vue 86 / 89
folio 92 verso
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05/06/1603
tempête
orage
vent
pluie
grêle
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(relevé
Geneadom)
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tempeste / et orage [en marge]
Le jeudy cinquie[sme] Il arriva un si grand orage de vent
pluye et
gresleet à environ entre une et deux heures apres midy
et dura trois quartz d'heure lequel orage fut si impetueux quil
rompoit tous les arbres couchoit et fouloit en terre tous les
bleds et rompit grande quantité de flages* par les vignes
* Le mot "flage" désigne une tige
flexible, ici probablement un jeune sarment. NDLR
— — —
|
|
B
1601 - 1610
1 Mi EC 63-R1
GG3
vue 30 / 68
folio 30
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(relevé
Geneadom)
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Le sept sixiesme du mois de septembre mil
six
cens cinq a este baptize pierre fils de arnault
claverie bourgeois et marchant de bourdeaux
et de ysaveau degazen sa femme et a p[resen]t
retires en la p[rese]nte parroisse a cause de la contagion
qui est dans la[dite] ville de bourd[eaux] ses parin et
marinne m[aître]e pierre tartas prevost et en la
p[rese]nte prevoste et marie duros / grand / mere du[dit]
baptize et et de la parroisse de villandrault
et est a noter que ce jour faisa fesoit un
grand chault de sorte quil y a deux mois quil
continue ce que on ne vit fere long tenps
y a et a bruslé force vendenge dieu s[?]
tout /
— — —
|
|
BMS
1601 - 1610
1 Mi EC 63-R1
GG3
vue 47 / 68
folio 46 verso
|
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(relevé
Geneadom)
|
notta quen la presente annee tous les bleds de la riviere
ce sont perdut a cause des desbordemens des eaulx fait
par moy
Nadau cure
— — —
|
|
B
1612 - 1617
1 Mi EC 63-R1
GG4
vue 40 / 49
folio 39 verso
|
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(relevé
Geneadom)
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febvrier 1617
le troisiesme du mois de febvrier mil
six cens dixsept a este baptize Jacques
fils de guilhaume de guedeville et fr de
francoise claverie sa femme ses parrin
et marrine Jacques Claverie et margueritte
Lassybes led[its] tous de barsac Nota que
le mois de Janvier et febvrier a fait un
chault comme sy fussions este an mois de
juing de sorte quil cest treuve quon
trabailloit le soir au Ray de la lune et
le jour on evitoit la chaleur du so[leyl]
Nadau cure
— — —
|
|
B
1617 - 1628
1 Mi EC 63-R1
GG5
vue 4 / 76
folio 39 verso
BMS
1770 - 1779
1 Mi EC 63-R5
vue 11 / 284
|
07/02/1618
et
11/02/1618
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
|
le mercredi septiesme du mois de febvrier
mil
six cens dix huit sur les trois heures du matin la
riviere de garonne ce desborda et feut le dimanche
suivant par tout le bourg mesmes dans leglise et
couvrit tous les degres dicelle excepte trois et entra
dans le semantiere par la grande porte ce quelle
navoit de memoire perdue jamais fait et fit
son cours insane au dimanche susd[it], et ledit iour me
fallut dire la messe dan parroissielle dans le cimetiere
deladitte eglise et feut espouse ce mesme iour Collas
dauroigne avec marie delabarbe, couvrit ce desbordement
de quatre partz les trois* de toute la parroisse et prit
beaucoup de maisons par terre, et / sen / fut une telle ruine en [cette]
paroisse que jamais armes (...) compaignies de [gens?]
de guerre ne en fait une telle (...)
(...) fait un (...) [dernière ligne illisible]
— — —
j'ay decouvert dans les anciens registres que
le 7 fevrier 1618 la garonne deborda et
continua depuis le mercredy jusqu'au dimanche que le bourg & les trois
quarts de la parroisses
furent submergés : que l'eau entroi dans l'eglise & couvroit
presque toutes les marches ; que
Mr Nadau curé dit la messe dans le cimetiere on peut en lire le
detail a la datte
cy dessus dans les vieux registres.
* C'est à dire les trois-quarts de la superficie de la paroisse.
NDLR
— — — |
|
B
1617-1628
1 Mi EC 63-R1
vue 46 / 76
folio 46
|
|
(info http://www.vallee-du-ciron.com,
merci à Franck C., relevé Geneadom)
|
Nota que a cause des grandz et violent
froitz quil fit
au mois de descembre 1623 et au mois de febvrier de
1624 les vignes ce gelerent et merurent la plus grande
partie de sorte quil [illisible] vin ie nen eut a? a part
[illisible] cinq barriques et [illisible]
— — — |
Blaye-et-Sainte-Luce
Saint-Romain
|
S
1624 - 1668
1 Mi EC 39-R2
GG3
vue 9 /153
|
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(relevé
Geneadom)
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1625
fray tambour [en marge]
Le 23 decembre 1625 est decede
[lacune pour le prénom] fray dict le tambour
apres avoir este muny des
saincts sacre[ments] necessaires par
moy son pasteur et a este ensevely
dans lesglise de St romain sa
parroisse tout au couste des agres
de la grand porte du couste droit
entrand dans lad[ite] esglise nayan
en aucune facon peu faire sa
fosse dans le cimetiere a cause
de la grand gelee qui estoit
si grande [et] si incommode p[our]
marcher quil estoit quasi impossible
pouvoir cheminer sans tumber
NB : la paleur de l'encre sur l'original
a nécessité un fort traitement d'image pour en faciliter
la lecture, d'où la médiocre qualité du document
final. NDLR
— — —
|
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BMS
1618 - 1671
1 Mi EC 98-R2
GG 2
vue 81 / 102
folio 93
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(relevé
Geneadom)
|
Le sixiesme iour du mois de juin
mil six cens
quarante cinq fust et environ les huict heures
du soir fust tué dans leglize en sonant les cloches
arnaud la puyade d'ung coup du ciel / qui tumba / sur le clocher / et
le landemain
fust ensevely dans le cemettiere de la dite esglize
la ou furent gardees les ceremonies de n[ot]re mere ste
eglize par moy soussigne
— — —
|
|
Villandraut
|
BMS
1632 - 1692
E DEPOT 4029
GG 1
vue 138 / 233
folio 5 = 147
|
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(relevé
Geneadom)
|
La Rouveuyre en noailhan
Le mercredy 20e febv[rier] 1664
l'inondalion du ciron fut
cause qu'on porta un enfant
de la parroisse de Noailhan
pour estre baptisé dans
ceste eglise de Villandrauld
qui est Margueritte de
Sore fille de Jean de Sore
et de Margueritte d'auguin
Parrin a esté Jean s'Estangue
et marrine Margueritte / ie / de
laBarbe et c'est par moy
— — —
|
|
BMS
1663 - 1692
E DEPOT 3281
GG 4
vue 26 / 163
folio 24
|
23/12/1672
orage
grêle
foudre
|
(relevé
Geneadom)
|
le dit jour 23. Xbre 1672 sur les
onse heures avant midy
lorage fust si grand avec gresle pendant demy heure ou moins
qui couvroit toute la terre de grande espesseur et tonnerre et
foudre qui rompit le clocher de n[ot]re eglise depuis la cime de
croix par le milieu du coste du midy jusqu'a la grande cloche qui
pourtant ne fust pas rompue, Lenfant estoit sous le capitel avec
cinq ou six femmes qui neurent aucun mal, une accouchee femme de #
# [en marge]
de pierre caubin
de choy eut ses
brassieres bruslees
et son chien qui estoit
quasi sur moy fust
tué et la femme neust
pas dautre mal,
lenfant baptisé
est mort six jours
apres la couverture
de l'eglise fust
rompüe du coste de
st antoine et cope?
jusqua la chair.
— — —
|
Bayon
sur Gironde |
BMS
série communale
folio 20 ou 24
|
|
(merci à
Yann)
|
Chose
Remarquable a la posterité
en que peut estre elle voudra sçavoir
Cet hyver depuis la my-decembre
ou environ iusques a ce
iourd'huy vint sept de Janvier mille six cent huitante un on
a veu par trois fois nostre Riviere couverte de grandes glaces,
lesquelles descendoient dela Dordoione et de la Garomne,
ce qui a causé la difficulté dela navigation pour aller
et venir
de Bourdeaux. Comme aussi il commença de paroistre une tres
grande Comete* des le vint trois de decembre dernier mille six
cent huitante, c'estoit sur le soir apres soleil couché qu'elle
paroissoit
vers le soleil couchant d'hyver, et Duroit long temps apres iour failly
sa figure une petite estoile, dont il reiaillissoit comme un grand
faisseau de verges fort longues et blanchatres visant vers le levant
estival. selevant et montant sur n(otr)e hemisphere de iour en iour.
si bien que sur sa fin, qui a esté environ le vint six de ianvier
son pié et son estoile estoit vers le couchant d'esté,
et ses pointes ou
bout de verges vers le levant d'hyver. Dieu soit glorifié en
tout.
1681
* C/1680
V1, aussi appelée "Grande Comète de 1680", "comète
de Kirch" ou "comète de Newton", a été
la première comète découverte par télescope.
NDLR
— — —
|
|
BMS
1680 - 1690
E DEPOT 4903
vue 67 / 86
folio 12
|
26/12/1688
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
Il sera par memoire que la Riviere
de dordogne com[m]ança à [?]
le 26me de decembre 1688 et continua jusques au 28 du memes M[ois]
et leau couvrist une partie du simetiere, le betail du voisinage [fut?]
mis tout proche de leglise pour le conserver et y resta pres de deux
j[ours]
les plus vieux de toute la jurisdiction de Castillon ont asseuré
quils
navoient jamais veu un si grand debordemant, qui causa des pertes
inestimables.
— — —
|
Saint-Martin-du-Bois |
BMS
1664 - 1722
1MiEC 95-R 1
E DEPOT 8200 GG 4
vue 105 / 180
folio 103 verso
|
06/1692
pluie
inondation
11/10/1692
gelée
|
(info http://www.histoirepassion.eu,
relevé Geneadom, merci à Françoise G.)
|
En
l’année mil six cent quatre vingt douse au mois
de juin la nuit de la feste St Jean Baptiste arriva une
pluye qui continua presque tout un mois, et qui causa dans
le mesme temps qu’elle commença un si grand debordement
d’eaux que toutes les palus en feurent submergées, de tele
sorte qu’on croyoit que les bleds qu’on n’avoit pas
encore
commencée de couper seroint perdus absolument, mais par
la grace de dieu ces eaux s’estant doucement escoulées à
moins
de vingt quatre heures ils n’eurent aucun mal.
Au mois d'octobre suivant la nuict du onsiesme, il
y eust une gelée si rude que toutes les vignes couvertes
encore de leur fruict qui n’estoint pas meur, à raison
de pluyes continueles qui se reparoit* en feurent si mal
traictées que le raisin feut tout à faict grillé
ce qui feut
cause qu’il y eust cette année tres peu de vin par toute
la guyenne, il se vendoit en ce pays cent frans le tonneau
incontinent apres vendenges.
Apres la premiere vente quoyque la disete feut si
grande que la recolte n'alloit pas au quart de l'ordinaire
la diminution neantmoins vint jusques a quatorse, quinse,
et seze escus pour le vin blanc sans en pouvoir tirer
davantage et le rougat se trouva si mauvais, qu'on n'en
vouloit point du tout.
Bergerie
* En français moyen
le verbe "réparer" signifie parfois "répéter".
NDLR
— — —
|
Saint-Martin-du-Bois |
BMS
1664 - 1722
1MiEC 95-R 1
E DEPOT 8200 GG 4
vue 105 / 180
folio 103 verso
|
|
(relevé
Geneadom)
|
L'année suivante mil six cent
quatre vingts treze la
disete du bled et du vin feut generale, et à cette disete
survint dans le mois d'aoust une gresle en plusieurs
parroisses de ce pays qui ruinerent tout à faict les h[abita]nts
et en cette parroisse elle fit un tel mal qu'il ne sen
reqeuillit à la dixme que quatre tonneaux et demy de vin.
Bergerie
— — —
|
|
Lerm-et-Musset
Saint-Martin de Musset
|
BMS
1703 - 1712
E DEPOT 7629
GG2
vue 54 / 92
folio 55
|
22/12/1708
01/1709
froid
neige
|
(relevé
Geneadom)
|
Pour que
lon sache / que / veritablem[ent] Dieu nous afflige
par fois extraordinairem[ent] pour nos pechés et pour nous
humilier jay mis sy après ce qui suit
Le vingt et deux decembre la presente année
170huit
il a nege d'une force / extraordinaire / pendant quinze jours
ou environ. La nege a esté jusque au genouil d'un homme
et en bien des endroits jusques a la cinture, apene les
chevaux pouvoient ils marcher pour un petit voyage.
Le froid a esté si fort que les bleds segles
ont esté gelés et pour ce la recolte a este fort petitte
Les fromens ont esté entierem[ent] perdus et il n'y en a
eu que peu de ceux de l'hiver / passé /. Le segle s'est vandu
jusques a 17 lt le sac le plus cher; les arbres pins ont
esté entierem[ent] perdus et les tausins* aussi jusques
a ny avoir esté que les broussailles que la nege
couvroit. il y a eu un infinité de pauvres dans les
lieux qui ont vecu parce que il sy est trouvé
quantité de bleds vieux sans quoy ils seroint tous
morts de fain. Encore un coup le froit a esté si
grand que on ne pouvoit couper le pain / a manger / avec le
coutau, mais seulement a coup de poignard ou a coup
de hache. il est a craindre que le bled sera
plus cher / lannée prochaine / ou autant que cette derniere année
a cause
que la recolte dans le pais est fort petitte, a cause
des susd[ites] gelées et que dans le païs de france
il y a des païs du ou il ny a / eu / aucunem[ent]
de
froment ny segles ny metures**. Les vingnes ont esté
entierem[ent] gelées jusques dans la terre dou elles ont rejetté
telleme[ent] que il ne si recuillira point de vin que aux jeunes
vignes qui sont près de terre. de plus lad[ite] année
1708
apres cette grande gelée dans le pais bourdelois on trouva
des Racines*** desquelles on fesoit du pain en mettant moitié
farine moitié racines bien cuittes. Le vin sest vandu fort cher
pandant quattre ans après depuis 20 S le pot jusques a 10S
en lannée 1712.
NDLR
* Mis pour "tauzin(s)" qui est une espèce
de chêne atlantique de l'Ouest et du Sud-Ouest de la France à
feuilles cotonneuses. On utilisait son bois flexible quand il est jeune
pour fabriquer les douves des tonneaux.
** La
"meture" est un mélange de froment et de seigle ou
d'orge.
*** Il
s'agit peut-être des racines de quenouille (ou massette) qui pousse
au bord de l'eau dans les zones humides.
— — —
|
Bordeaux |
Chambre de commerce de Guienne.
Registres de délibérations
1705 - 1714
C 4251
vue 130 / 550
folio 130
item 5
|
|
(relevé
Geneadom)
|
Du Jeudy 31e Janvier 1709.
(...)
Les Maitres des vaisseaux hollandois et ceux du nord qui
sont sur ce port, nous
ont representé par le Sr Lafore interprete juré, que dieu
ayant affligé cette
province d'une gelée extraordinaire sur le cep de la vigne, les
vins sont montés
a un si haut prix qu'il leur est impossible d'effectuer les ordres qui
leur ont été
donnés pour faire leurs carguaisons le prix leur
étant limité, ce qui les oblige
de prier la chambre (...)
— — —
|
Bordeaux |
Chambre de commerce de Guienne.
Registres de délibérations
1705 - 1712
C 4260
vue 127 / 346
folio 126 = 185
|
|
(relevé
Geneadom)
|
2 fevrier 1709
a M fenellon
sur la gelée de
1709. a raison
de laquelle les vins
ayant extremement
enchery, on demande
la permission de
charger de sel les
vaisseaux hollandois. [en marge]
Le 2e fevrier 1709.
Monsieur
Comme nous avons eu cette année une recolte peu
abondante et qu'elle est
suivie d'une gelée extraordinaire sur le cep quon croît
etre forcé de couper au
pied (ce qui nous met hors d'esperance de faire du vin de deux années)
ceux
qui se trouvent a vendre dans ce pays sont a un si haut prix, que les
vaisseaux
hollandois et ceux du nord qui sont sur ce port se voyent hors d'etat
de pouvoir
effectuer leurs ordres les prix leur etant limités, ce qui a
obligé les Maitres de
venir nous reclamer, pour leur obtenir la permission d'aller au sel
en payant
les 50 f. de fret par tonneau (...)
— — —
|
Bordeaux |
Chambre de commerce de Guienne.
Registres de délibérations
1712 - 1725
C 4261
vue 194 / 365
folio 97 verso
|
|
(relevé
Geneadom)
|
Du 15 avril 1719
et au sujet d'une
gelée considerable sur
les meilleurs crus des
graves [en marge]
(...)
Vous avez sans doute este informé du desordre
affreux que la gelée
a causé en ce pays et surtout dans les meilleurs crûs de
nos graves
La province se va vivement ressentir de ce coup car le mal est
extreme
(...)
— — —
|
Lamothe-Landerron
|
BMS
1700 - 1718
E DEPOT 2578
GG 21
vue 93 / 171
folio 88
|
1709
froid
gelée
neige
débâcle
brouillard
24/06/1709
et
28/06/1709
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
nota
finissant la cruelle année de 1709 ie croy etre
necessaire a la
posterité d'ecrire les choses qui sy sont passées. 1°
la guerre qui
continue touiours depuis 1701 et qui abime le peuble, de la france
et lespagne contre lampire, Langleterre la holande la savoye et autres
princes alies combatans pour mettre larchiduc sur le trone despagne,
au preiudice de philipe cinquieme petit fils de Louis 14 le grand
Roy de france. en second lieu il se leva un si horrible froit
le iour des Rois suivi de huit iours de nege ou environ qui
rendit l'air si froit que le vin se glaça entierement dans
les barriques en sorte qu'on nen pouvoit pas tirer et plusieurs
tonneaux creverent par la force de la glace ce qui metoit le
peuple fort en peine pour le conserver, car tout lesprit du vin sortoit
de la barrique, et le plus grossier etoit pris comme de la glace en
dedans. ceux qui avoient de bonnes caves neurent pas tant
de peine car il ne gela pas; de plus se froit a gelé toutes les
vignes
qui se trouverent pardesus la nege, les arbres fruitiers, noiers, chataigners,
la maieure partie des chaines et brules; les bois de pins dans la lande,
et
beaucoup de taillis, par la rigueur de ce froit les bles furent fort
endommages et toutes les legumes perdues. de plus la garone se gela
si fort que l'on passoit par tout a pie, et le bruit courut que deux
hommes
par gageure etoient alles de bordeaux a toulouse par garone sur la glace,
pour
moy ie la passay devant la barraque a pié, dautres a cheval et
meme avec boeufs et chattere chargee; Le degel survint 15 iours apres
sans pluie qui fit un si terrible fracas que presque tous les moulins
danef et batteaux perirent ou furent fort endomages, les autres furent
entrenes par le torrent de la glace iusqua Bordeaux et meme au dessous,
enfin de memoire immemoriale il ne se vit rien de pareil, leau
retenue par l'abondance de la glace crut dans un instant iusque sur
les
bords de sorte que les habitans de la riviere crurent etre abimes sans
resource, mais dieu par sa grace les preserva de ce fleau ; ensuite
de la gelée
les bles de la riviere setoint fort ramasses, et nous promettoint heureuse
recolte, mais
il survint deux debordemens consecutifs, lun le iour de la grand St
Jean, et lautre
4 iours apres, qui nous emporterent presque toute la recolte du bled
et menus
grains, et dans la hauteur des brouillars qui gatterent le reste ; apres
ces accidans
est survenue sur les hommes des fieuvres malignes dont presque personne
na
été exempt, et en ont conduit plusieurs au tombeau ; arriva
encore au
tour de ville neuv sur lot un orage de temps qui emporta 17 vilages,
et lon
dit quil ne sest sauvé qu un homme ; a touts ces malheurs est
ioint une
grande disete et pauvreté qui nous met tous dans une grande
consternation / nayant / presque ni bled ni vin pour passer 1710. le
ciel
y veille mettre sa ste main, et nous donner bonne annee.
-------------------------------
de plus le froit
gela laudevie, aussi le vin dans
le calice. le blé sest vandu 29 lt
le sac mesure de la Reolle
— — —
|
Les Esseintes
Saint-Pierre et Saint-Aignan
|
BMS
1707 - 1736
E DEPOT 1887
GG1
vue 21
et 22 / 81
folios 18 verso et 19
|
1709
gelée
froid
pluie
inondation
orage
grêle
|
|
Memoire de la gelée et chose remarquables
qui don arrivées la pr[ese]nte année 1709 que je
prestre et curé et archip[ret]re de la pr[ese]nte parroisse ay
creu devoir mettre icy pour servir a la posterité
Le 7. janvier commenca la gelée par un grand beau temps
qui continua le 8. le 9. 10. 11. 12. Il y vint une si grande
abondance de nege que toutte la campagne nestoit
qune plene , la nege estant de lespessaur dun pied et
demy ou a pieds ou il y en avoit le moins. Le frois fut [si]
penetrant que dans six jours la garonne et touttes les autres
rivieres furent prises que lon passoit pardessus par tout
les foule cheveaux et charetes ce qui dura jusques voy[?]
25. dud[it] moy de janv[ier] que le degel commença a venir, la
ga[ronne?]
lorsquil vint a se deprendre fit un si grand bruit quon
lentendoit de bien loin et fit un si grand ravage quelle
entrena touts les / mou / lains d'eau tout ce quelle trouva de
batteaux les rompit et fraquassa presque larche ayant
entrene des moulins jusques a blaye sans mal les
glassons entre la reolle et st macaire vinrent a se jo[indre?]
tellem[en]t les uns sur les arches qu'il sy fit la une s[orte]
de digue qui fit remontés leau jusques au dessous de
la reolle dune hauteur prodigieuse de sorte que [lon]
croyoit touts perdus a la fin l'eau se fit jour
quinze jours apres ce degel il y vint une autre gelée
qui ne dura que 5 ou 6 jours ce fut presques aussi [?]
que la p[remie]re qui gela presque touts les bleds le froid
fut si rude que presque touttes les perdrix lievres
lapins poules chapons jusques aux coq et presque tous
les oiseaux brebis aigneaux moutons chevres boucs
porceaux perirent beaucoup de poisson quon trouva
mesme gelé le vin dans les toneaux a la reserve dans
les caves se gela partout, on ne pouvoit pas mesme co[uper?]
le pain car il estoit gelé leau aupres du feu se gela
il y / a / peri quantité de monde hommes femes et enf[ants]
pauvres et riches qui sont morts de froid quantité
ayant
resté sur le chemins il ne resta pas un herbage sur la
surfasse de la terre les noyers les chataigners ont generalem[en]t touts
peri pour comme tout les arbres fruitiers dont il est reste
si peu que rien, les bois de haute futaye sur tout le chesne
sentre fendirent presque tous pour gros quils fussent dans les ?ques
#
p? a aussi presque tout per? des brusles et aubier
/ cela le fesoit cela fesoit un bruyt comme un coup de mousquet /
ont eu le mesme sort surtout dans les vallons, les vignes
ont esté pareillem[en]t touttes gelées la pluspart jusques
dans
la racine ny ayant pas eu de vin presque tout aussi peu que rien
encore nestoitil que verjus, les blés dans le poitou scaintonge
pays de france champagne picardie flandres allemagne
dauphine ou il ne sest ramassé ni riendutout de froman ni de
segle, le printems et le commencement de lesté sest porté
fort
humide et pluvieux ce qui avoit fait rejetter les bleds
dune grande force de si peu quil y en avoit quon ?
jusques a 30, 40, 50. rejetons a bien des pieds de bled ce qui
nous flattoit encore de quelque esperences mais les brouillards
la gresle en bien des endroits emporterent tout, tout comme
le reste de vin a la grande st. Jean la garonne desborda
deux fois tout de suite dune eau si bourbeuse et espesse
qui brusla tout ce quelle toucha ni ayant resté ni bled ni vin
ni filasse ni bled despagne ni foins ayant lessé dans la
campagne apres sestre retirée dans son lict une si grande
infection quon croyoit tout perdu pendant le cours de
lannée [rature] il ny avoit d'horages de toneres quil
ny
eust gresle et quelle ne tombast en lieu ou autre touts ces
fleaux ont telleme[en]t fait encherir touttes sortes de ble
que de plus en plus depuis les gelées que la mesure de
la
ve? cest a dire le saq a valleu jusques a 25 lt le reste a
proportion encore auj[ourd'hui] a la fin de l'année vaut il 20
lt le saq
y ayant apparence quil tiendra son prix jusques a la
nonobstant que les bleds ont eu la plus belle app nessence du
monde et ont tres belle aparence lhyver se portant
beau; sans la quantité de mesneus grains comme
de m[?]
et bleds d'espagne la moitié et davantage du mesnu
peuble seroint morts de fin dans la p[rese]nte parr[oiss]e Il y a
eu presque toutte l'année et qui continuera jusques a la
recolte environ cinquante familles a lausmone qui ne
se norrissent presque que de son et d'herbages ce qui a causé
beaucoup de vols par la grande necessité ou ces pauvres
gens sont reduits, le vin vieux est a 200 lt jusques a
300 lt le tonneau personne nen ?ant plus qu?
pas mesme bien des gentilhommes et il y a aparence
que de deux ou trois ans il ny aura presque pas dau[tre]?
leau de vie est depuis six mois a 180 lt sans la guerre
elle auroit valeu beaucoup davantage dieu veuille
appeser sa colere et nous faire misericorde de par sa gra[ce]
ainsi soit il, escript aux festes de noel 1709 par nous
Dufours archipr[retr]e et C[uré] d esse[inte]s
— — —
|
Saint-André-du-Bois
|
BMS
1700 - 1772
E DEPOT 4485
vue 10 / 42
folio 9
|
|
(relevé
Geneadom)
|
des
froids excessifs de lannée 1709. comme la disette et les maladies
on ne pourra sempecher ici de faire attention au petit nombre
de Baptemes et de mariages qu'on trouve dans cette année et la
suivante et remarquer la quantité des sepultures dans les registres
de cette parroisse
— — —
|
Saint-Martin-du-Bois
|
BMS
1664 - 1722
E DEPOT 8200
vue 133 / 180
folio 130
|
|
(info https://forums.infoclimat.fr,
merci à Françoise G.)
|
Cette
année le lendemain des Roys commenca une gelee
suivie d’une quantité de nege et si abondante qu’elle
dura
trois à quatre iours et se trouva espaisse de plus d'un pied
par tout il y fit dans ce mesme temps un si rude froid
que la mer gela, et se trouva prise en beaucoup d’endroits
de manière que devant Libourne on y passoit la riviere sur
la glace, mesme les chevaux devant Bord[eau]x la riviere
estoit telement gelée qu’il n’y paroissoit point
d’eau, rien
que glace cela dura quinze iours les bateaux ne pouvoient
point aller ny venir. Le pain feut rare dans ce temps, on
n’en pouvoit pas avoir à Bord[eau]x pour de l’argent.
Les pauvres
n y souffrirent pourtant pas ny par la faim ny par le froid
quoyque tres rude La charité feut bien exercée par
les gents de qualité et touts les autres, chacun selon ses
facultés. i’en suis tesmoin car ie me trouvay arrete à
Bord[eau]x dans ce temps sans pouvoir passer pour m’en
revenir. Les glaces à Bord[eau]x se trouverent sur toute la
coste depuis blaye jusques au dela de Langon en si
grande quantité et d’une hauteur si prodigieuse qu’elles
etoient aussy hautes que le clocher de nostre eglise ou
peu s'en fesoit. Le vin, l’eau de vie et le vin muat
se trouvoint pris dans les barriques
quantité de chaisnes fendirent sur leur pied de bout
à bout. beaucoup d’arbres fruictiers de toutes especes
perirent et mesme les vignes en beaucoup d’endroicts
gelerent : elles se sont trouvées mortes presque partout.
[en marge]
tous les noyers
ont pery, quantite
de chesnes de mesme
le vin de 1708
valeut 120 lt le
tonneau. celuy de
cete année vers le
mois de may suivant
il valoit 60 escus
et en iuillet et aoust
200 lt.
la fin mois de
may 1709 le vin
de l'année prece
dente valoit ius
ques à 60 escus
et 200 lt en bar
riques receues.
— — —
|
Lamothe-Landerron
|
BMS
1700 - 1718
E DEPOT 2578
GG 21
vue 124 / 171
folio 119
|
|
(relevé
Geneadom)
|
nota, [en marge]
fin de lannee 1712 en laquelle il y a eu de grands cas
fortu / its
sur les fruits de la terre causés par sept debordemans arriv
/ ves
en divers temps, dont le dernier, qui est arrivé le iour de St
barnabé, a été le plus grand, que l'on comparoit
a celuy de St
christophe, il a été donc si terrible, quil a demoli depuis
Toulouse ici plus de deux mille maisons, noyé un nombre pres
/ que
infini de bestiaux de toute espece, sans compter grand
nombre de personnes, enlevé infinité de meubles, ce qui
a
causé la perte de plusieurs familles, et enfin toute la recolte
de la riviere a eté perdue par ce debordement, apres lequel
survint une grelle qui ravagea le blé et le vin de la hauteur,
ce qui causa en ce peis une tres grande disette, en sorte meme
que le roy a été obligé de fournir des semences
pour enseman / cer
les terres, il semble que le seigneur veut exterminer son
peuple a cause de ses crimes. dieu veille appeser son couroux,
et nous donner une meilheure anne, avec la paix dont on
parle fort pour mil sept cens treze.*
* La guerre de Succession d'Espagne a duré
en Europe de 1700 à 1714. Les deux Traités d’Utrecht
signés en 1713 mirent fin à cette guerre : le premier
fut signé le 11 avril entre la France et la Grande-Bretagne et
le second le 13 juillet entre l'Espagne et la Grande-Bretagne. NDLR
— — —
|
|
BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vue 92 / 133
folios
98 verso = 108 et 99 = 109
|
|
(relevé
Geneadom) |
La
posterité qui lira ce registre demeurera instruite
que l'année 1767 a été une des plus remarquables
que
les hommes actuellement en vie ayent jamais vu par les
secheresses continuelles qui ont regné durant ycelle d'un
bout à l'autre. on pretend que l'année
1713 fut aussi
extremement seche, mais il ne peut y avoir de comparaison
de l'une a l'autre, en ce que celle la ayant entierement
brulé les prairies, et ayant privé le laboureur de sa
recolte de foin, lui fournit au moins une grande
quantité de reguin qui equivaut le foin (...)
Suite de la transcription ci-dessous
à l'année 1767. NDLR
— — — |
Bordeaux
(et paroisses environnantes)
|
Administrations provinciales
Chambre de commerce de Guienne.
Correspondance 1725 - 1744
C 4262
vues 20
et 21 / 545
folios 10 verso
et 11
|
été 1725
grêle
pluie |
(relevé
Geneadom)
|
(...)
nous avons apris que la recolte des bleds qu'on avoit cru fort
bonne a este tres diminuée en bien des parroisses par la grele
qui
a tout ravagé ce peutestre que dans une autre conjoncture labondance
dont on est prevenu neut pas fait autant de bruit, mais cette abond[an]ce
se trouve traversée par deux inconveniants tres essentiels qui
dabort
se presentent a nous
Le premier est la grande consommation que les troupes du Roy
font dans les villes de la province ou elles sont dispersées
qui a causé
une augmentation de prix considerable, il est vray quelle ne se soutient
pas
parce que la saison estant tres propice pour les semences pourra desabuser
les particuliers qui ont des bleds ou ceux qui en font commerce et les
determinera
dans la suite a vendre et se conformer aux cours
Le second inconveniant est la meauvaise qualité des grains, ils
ont este receuillis avec beaucoup de precipitation et on na peu le depiquer
a cause des pluyes.
Si nous avions dans cette province des granges comme dans
le
pays de france (...) ou le bled s'entretiendroit sil
pouvoit secher a propos, mais il essuye des grands dangers
pend[ant] le cours d'une année aussi humide que celle que nous
venons
de passer, le mauvais pain que nous mangeons et dont tout le monde
se plaint est une preuve de ce que avons lhonneur de vous avancer
(...)
— — —
|
Saint-Germain-du-Puch
|
BMS
1722 - 1727
E DEPOT 6059-23
vue 31 / 32
|
28/05/1727
foudre
folio 30
|
(relevé
Geneadom)
|
Lan 1727 le 28me mai ieane
Duprat fame a pierre rives
sacristain sounant pour dissiper loraie feut tuée par le feu
du ciel qui toumba sur le cloché a trois hures du matin
son corps feut inhumé le meme iour [tache] soir dans
le
cimetiere de cette eglise temoins guilaume rideau iean
chudei? qui ont declare ne scavoir signer
— — —
|
|
BMS
1718 - 1738
E DEPOT 2028
vue 80 /139
folios 77 verso et 78
|
|
(info https://sites.google.com/site/camelhac/Home,
merci à Bernard T., relevé Geneadom)
|
Sepel[ture] / de deux / hommes /
tuez par la / foudre [en marge]
Jean dusan agé de cinquante ans epoux de Jeanne
lubac
et Jean tremblet agé de vingt huit ans epoux de Jeanne
pomiers, se trouvant sous un arbre près du village de
senses dans la paroisse de leujas le trente aoüt mil sept
cens vingt sept, la foudre leur tomba dessus, et les tua
sur le moment; Il y avoit un autre garcon avec eux
qui ne fut qu'un peu maltraitté et guerit bientot.
leurs corps furent en---sevelis le trente un du
meme mois dans le---cimetiere de cette eglise
en foi de quoi j'ai---signé. Minvielle Curé
— — —
|
Saint-Pey-de-Castets
Saint-Pey
Saint-Martin de Civrac
|
BMS
1781 - 1785
E DEPOT 5307
GG 24
vue 25 / 56
folio 29 recto
|
17/01/1728
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
(...) cette / triste / catastrophe
raproche beaucoup
cele du 17. janvier en l'annêe 1728. plusieurs de mes parroissiens
qui etoint dans ce
tems la et qui existent encore, et notament la precaution, du Sr platon
curé de cette
paroisse et mon devancié, inscrite sur les registres de cette
même année assignent
les degrés de hauteur ou les eaux etoint et leur etendüe,
(...)
Pour voir la transcription complète aller à
la date du 07/03/1783 NDLR
— — —
|
|
BMS
1725 - 1735
E DEPOT 4908
vue 31 / 87
|
13/01/1728
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
Il sera par memoire que la riviere de dordoigne commença
à déborder le 18 Janvier 1728 et continua iusques au 20
du meme
mois leau couvrit presque tout le cimetiere du côté du
midy leau en[tra]
dans leglise un pied et demy les plus anciens de la jurisdiction ont
assuré quils n'avoient jamais veu un si grand debordement qui
guasta
presque tous les bleds et causa des pertes inestimables
— — —
|
Nérigean
|
BMS
1726 - 1768
E DEPOT 7816
GG 3
vue 34 / 231
folio 63 = 32
|
|
(relevé
Geneadom)
|
Cette année 1731 est tres
critique par
les maladies qui regnent beaucoup, lesquelles
ont esté causées ou par le long hiver, qui a
eté fort rude et qui n'a fini, pour ainsi dire,
quau mois de juin ; encore y a t il gelé ce mois la
ensuite ont succedé des chaleurs terribles, qui ont
causé par le contraire beaucoup de rhumes
sur la poitrine, au quel les vieilles gens qui en
sont attaques ne peuvent guere resister, tout
le monde y passe grands et petits vieux et jeunes,
mais cependant cella ne dure pas longtemps au moins
pour la pleuresie
lan 1731 et le second septembre est morte
au village (...)
La suite est un acte de décès non transcrit.
NDLR
— — —
|
Saint-Vincent-de-Pertignas
|
BMS
1719 - 1740
E DEPOT 4740
vue 111 / 129
folio 98 = 4
|
|
(relevé
Geneadom)
|
nota [en marge]
Le seze may 1738 un orage des plus affreux
et une grelle des plus abbondantes a ravagé
entierement toute la parroisse en sorte quil
ny a resté pas une espesse de grain ny
vigne qui n'ait esté echarpée ce qua obligé
la maiure partie des habitants de tout
abbandonner Robert curé de St vincent
— — —
|
Baurech |
BMS
1737 - 1783
4 E 1709
vue n.c.
|
|
(merci
à Colette B. et à Michelle)
|
1747 / Epoque / quand le / tonnere
/ tomba sur / la fleche [en marge]
L'an mille sept cent quarante
sept le mercredi sixieme iour
du mois de septembre à six heures du matin le tonnere
tomba sur la pointe du clocher de cette eglise abatit environ
quinze pies de la fleche qui termine le clocher fendit la fleche
en quelques endroits et les ouvertures venoient iusque la
galerie la chute des pierres du clocher renversa une fit
tomber une partie de la charpente et fit des ouvertures
considrables au lambris au grand autel et detacha une
tringue qui portoit un rideau du coté de levangile person-
ne ne fut blessé, quoyque les sacristains se rencontrassent
alors au clocher en foÿ de quoÿ iaÿ signé Fourcade
/ cure de Bau[rech]
— — — |
|
Soulignac |
BMS
1743 - 1762
E DEPOT 8811
GG 5
vue 47 / 100
|
24/05/1750
tremblement de terre
|
(info
"Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom,
merci à Mme S. D.)
|
Le
24 du moy de may 1750 la nuit du même jour fette de
/ la Trinité / on a senti, dans cette paroisse un tremblement
de terre
qui a duré pres de trois minutes en sorte
que les maisons dememe que la maison crurialle
a ce que jay conneu ont eté en mouvement pendant de
tems jay jeugé a propos den faire mention dans les
registres pour servir de memoire a la posterite.
Gayrosse curé
de Solignac
— — —
|
|
BMS
1736 - 1765
E DEPOT 1794
GG 3 |
|
(relevé
Geneadom)
|
Sepult[ure] / Sr Me / pierre /
Dunouguey / ancien prieur / curé de cette / paroisse [en
marge]
(...)
presents aussi la majeure partie de la paroisse, tous Mrs. les
Curés de la congregation ayant eté Invités d'y
assister ne l'ont
pû soit a cause du tres mauvais temps soit a cause que les rivieres
etoient debordées et rendoient le passage impossible ont signé
avec moy (...)
— — —
|
|
Gallica
Manuscrits de la bibliothèque Carré d'art de Nîmes.
Recueil Séguier n° 19.
vue 244 / 578
folio 114
|
09/06/1759
météore
météorites
|
(relevé
Geneadom)
|
Copie dune
lettre ecrite de Bazas le 11e Juin 1759
inp[rim]ée dans le Mercure Juillet 1er vol[ume] p. 221
le curé de Caprioux* se promenoit le 9e de ce mois
a 9h du soir devant son eglise avec celui de Loubens
son frere. ils apperçurent une colonne de feu qui alloit
de l'Est au Sud, elle passa derriere un bois qui leur en
déroba la vüe. Le ciel etoit clair et, sans aucun nuage
il regnoit un vent de nord assés frais. Les deux curés
se retirerent un mom[en]t après ils entendirent de
grands cris, et on vint les avertir que le feu etoit dans
l'ecurie. Le curé de Loubens y courut. Il ouvrit la
porte, il se vit entouré de flammes et fut presque
etouffé par la vapeur du souffre. Le feu disparut.
Quatre chevaux qui etoient dans l'ecurie furent
trouvé morts et sans aucune marque de brulure.
Le plancher n'avoit point eté endommagé par le feu
on y trouva seulem[en]t deux ouvertures assez larges
pour pouvoir passer le poing ; mais la charpente du
toit etoit embrasée, il fallut la couper pour
sauver la maison voisine. Une heure après on
apperçut une 2e colonne de feu, qui se precipita
dans la riviere auprès dun moulin, avec un bruit
effroyable. Ce meme soir on vit dans la ville de
Bazas a lextremite de l'horizon du coté de Langon
un tourbillon de feu. Il y eut ce meme nuit une
maison brulée auprès de cette derniere ville.
Comme on n'a pu decouvrir la cause de cet incendie
on l'attribue a ce même tourbillon. les pluyes
qui sont survenues ont rassure le peuple que
ces phenomenes dangereux avoient allarmé.
* Sur l'article original ci-contre on peut voir qu'il
s'agit de Captieux écrit "Captioux". NDLR
— — —
|
|
BMS
1758 - 1775
4 E 3912
vue 15 / 168
folio 29
|
10/08/1759
tremblement de terre
|
(relevé
Geneadom)
|
le dixième aoust 1759. et
jour de saint laurent il y a eu un
tremblement de terre le plus vif que de memoyre dhomme on est
vü dans le pais lequel commença a se manifester à
dix heures
vintecinq minutes du soir par un coup de vent de plus violent
et dura trois minutes et soudain fut le tremblement de terre
qui dura deux minutes le tems etoit de plus serein dessorte [qu'à]
dix heures et demie tout fut très tranquille la maison de [?]
les benedictins en fut très endommagée pleusieurs de leurs
chambres ayant eu leurs murs creves, et il tomba de leur egl[ise]
ou dans le reste de la maison environ soixante pierre de talle en
foy de quoy a la sauve le 11e aoust 1759
— — —
|
Saint-Vincent-de-Pertignas
|
BMS
1740 - 1760
E DEPOT 4741
vue 217 / 221
folio 195
|
10/08/1759
tremblement de terre
|
(relevé
Geneadom)
|
nota [en marge]
Le dix d'aoust Mil Sept Cens Sinquante Neuf il y a
eu dans la province de guienne un tremblement de terre qui
a esté tres semsible on ne parle pas des circonstances
la suitte l'apprandra c'est arrivé led[it] jour a dix
heures du soir
— — —
|
La Sauve
La Sauve-Majeure
Saint-Pierre
|
BMS
1758 - 1775
4 E 3912
vue 30 / 168
folio 5 verso
|
18/05/1761
éclipse de Lune
|
(info Geneawiki)
|
aujourd'hui
18e may 1761 est
arrivé un fait assez surprenant par une epouvante generale
occasionée par une descente fausse des anglois dans le bas
medoc puisque le bafrois ou toxain sonna dans presque toute
la paroisses de lentre deux mets et le meme jour a heut heures
et demie du soir il y eut une eclipse totale de la lune qui
dura jusqua onse heures.
L. Gaussaud
[...] curé
— — —
|
|
BMS
1760 - 1783
E DEPOT 7098
GG 14
vue 29 /175
|
été 1762
chaleur
sécheresse
|
(relevé
Geneadom)
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Le 1er aout 1762 par ordre de Mrs
les grands vicaires on commença dans
[notre]? paroisse et toutes celles du dioceze les processions pour demander
à dieu la pluye
[necess]aire aux fruits de la terre et à la santé, qui
furent continuées jusques au
[?] meme mois que nous terminames pas le tedeum : les grandes chaleurs
avoint occasioné
[une] grande disette de grains et bocoup de maladies dans cette paroisse
et le reste des
provinces.
— — —
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BMS
1754 - 1791
4 E 4004
GG 8
vue 60 / 220
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(relevé
Geneadom)
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Le 21 de juin 1764 a une heure apres
minuit la foûdre est tombee
sur le clocher et a fait un degat affreux
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BMS
1764 - 1775
E DEPOT 7099
vue 35 / 173
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(relevé
Geneadom)
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cette annee 1766 à eté
remarquable par un froid excessif commencé à la noël
devenant plus fort aux roÿs, la riviere fut prise environ 14 jours,
on ne traversoit que
sur la glace, le froid touiours grand dura un mois et quelques jours,
ce froid très
long devenoit moins insuportable par un beau soleil de tous les jours,
il n'ÿ eut nÿ
mort nÿ malade occasioné par ce temps, la recolte parut
gelée jusqu'a la
fin d'avril ou les bléds commencerent à pouser de force
et de façon que la
recolte en bléd à eté au desus d'une
année ordinaire, et quoy q'une grande
quantité de vignes aÿt eté gelée, il n'y a
pas eu dans la paroisse plus
d'un quart de vin à dire* de l'année derniere, presque
toutes les vieilles
vignes ont eté gelées et arachées, les navetes**
ont soutenus.
NDLR
* Par comparaison avec l'année précédente.
** Les "navettes" sont une sorte de chou
proche du colza cultivé comme fourrage et dont les graines sont
utilisées comme oléagineux.
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BMS
1749 - 1792
4 E 3476
vue n.c.
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(merci
à Bernadette B.) |
l'année
1766 il y eut des froids très vifs et
forts longs qui gelèrent beaucoup de vignes et
la recolte des vins fut très modique. il est vrai
aussi que le coulage fut grand et il n’y eut à la
dîme de Haux que huit thonneaux de vin blanc, et
quatre et demy de rouge.
Les froids commencèrent dans le commencement
des avants de l’année 1765, et augmenta vers les
fêtes de noel, mais il fut plus vif laveille
des roys et continua a etre très vif pendant environ
un mois dans l’intervalle il y eut un dégel et pluye.
Le 17 et 18 fév(rier) et le 19, jour de dimanche, le froid fut
aussi vif que les précédents et c’est ce qui préjuditia
aux vignes. La recolte du bled fut pourtant raisonable
La garonne prit fortement on passoit à Langon sur
la rivière, les bœufs charretés, le courrier y passoit
ses voitures et à la rivière de langoiran on y passoit
librement, et en troupe comme sur un grand chemin.
J’y passay moy meme plusieurs fois apied avec
plusieurs autres et devant bordeaux, la rivière
étoit si prise et la glace si forte qu’on y rouloit
les barriques plenes, et des ancres de 17 quinteaux
jusqu’aux navires qui étoient enrade. et le 18 fév(rier)
jour auquel j’allay abordeaux pour assister a
la congregation foraine a larcheveché, il y
avoit encore de la glace dans les champs. on
fit faire a bordeaux des feux publics dans
les places. Le faissonnat* y valut jusqu’à quatre
vins livres le cent. Le vin se glaça dans les bariques
* "faissonnat"
: Fagot de bois de chauffage composé de gros bois à l'extérieur
et de petites branches à l'intérieur. NDLR
— — — |
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BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vue 82 / 133
folios 88 et 89
|
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(relevé
Geneadom) |
observation
On peut dire que la presente année 1766
heureusement
terminée par la grace du seigneur a été une année
des plus
remarquables qu'on ait vû depuis bien du temps, par la const[anc]e
avec de ses froids vifs et pénétrants pendant presque tout
son hyver, par les rosées frequantes et necessaires de son printemps,
et par les vives / chaleurs / de son été et de son automne.
les hommes
ex[is]tants ne se souviennent point d'avoir ressenti plus de froid
que les mois de janvier & fevrier dernier, depuis les gelées
de
1709. celles de ce temps reculé feurent dit on plus fortes d'un
degré que celles de cette année, mais elles ne durerent
que huit
ou neuf jours, à la difference de celles qui ont duré deux
mois antiers. sans parler de la rivière du Drot, qui limite
cette paroisse depuis le levant jusqu’au couchant et qui
demeura prise très longtemps, celle de Garonne porta les
hommes à pied, a cheval & en voiture, pend[an]t 40 ou
cinquante jours. les bateaux resterent deux mois sans pouvoir
voguer. toutes les vieilles vignes portant du vin rouge furent
gelées aussi bien que quelques pieds de blanc, mais les jeunes
plantes de l'une & l'autre qualité ne craignirent rien. tous
les bleds en général ont annoncé jusqua la fin d'avril
la plus triste recolte qu'on ait jamais vû; ils paroissoient
presque tous morts a la reserve de quelques pieds qui etoient
exposés au midi; mais le mois de May suivant, par un
effet de la providence qui a surpris et consolé tout le
monde, ils se sont refaits et multipliés au point, qu'ils
ont produit une Moisson très abondante, moyenant les
rosées et les chaleurs qui se sont toujours succedées très
a propos tous les fruits de la terre ont muri fort tard cette
année : il y avoit encore du bled sur les champs a la fin
d'aoust & du vin dans les vignes vers la fin d'octobre. on
annonçoit dans les commancements quantité d'arbres gélés
de toute espece, mais rien n'a souffert que
la vigne dont on evalue la perte à
un tiers. de tout la dessus, nous avons
cru obliger la posterité, que de lui en laisser
une note. Cets dans le sentiment, et pour preuve de
ce fait, que nous nous sommes signés ci après.
Bonïol
Curé du Puy
— — — |
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BMS
1736 - 1792
collection communale
E DEPOT 3103
GG 2
vue 53 / 109
folio 5 = 9
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(info http://www.forumgeg33.com/, merci à
Thierry P.)
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Cette année les froids furent
si excessifs que la riviere de garonne
glacea, et il ni eut iamais une si belle recoltes.
— — —
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BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vue 92 / 133
folios
98 verso = 108 et 99 = 109
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(relevé
Geneadom) |
La
posterité qui lira ce registre demeurera instruite
que l'année 1767 a été une des plus remarquables
que
les hommes actuellement en vie ayent jamais vu par les
secheresses continuelles qui ont regné durant ycelle d'un
bout à l'autre. on pretend que l'année 1713 fut aussi
extremement seche, mais il ne peut y avoir de comparaison
de l'une a l'autre, en ce que celle la ayant entierement
brulé les prairies, et ayant privé le laboureur de sa
recolte de foin, lui fournit au moins une grande
quantité de reguin qui equivaut le foin, au lieu
que celle ci
n'a donné pour ainsi dire ni l'un ni l'autre, et sans
le secours de la paille qui a été abondante et
belle le betail seroit mort de faim. Les bleds sur les
champs ne pouvoient pas etre plus beaux qu'a la
veille de la moisson, mais on perdit partout la
quantité des grains qui etoient necessaires a chaque
terre pour l'ensemancer, parceque les gerbes et les
epis etant si secs, laissoient echaper beaucoup de bled
a mesure qu'on les recuilloit. la vigne pour cela
n'a pas beaucoup souffert et sans les gelées dernieres
qui diminuerent considerablement la totalité des pieds
on auroit eu une grande quantité de vins. on a
remarqué aussi que tres peu de puids et de fontaines
ont laisser couler leurs eaux, que la plus grande
partie au contraire ont tari entierement, et que dans
bien des endroits encore dans le dernier jour de l'an
on ne peut pas les puiser. En foy de ce nous avons signé
Boniol Curé
du Puy
— — — |
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BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vue 103 / 133
folios 128 - 129
ou
108 verso - 109
|
08/09/1768
tempête
sécheresse
inondation
|
(relevé
Geneadom) |
Observation
premiere
Nous faisons scavoir
a ceux qui verront les registres
après nous, & qui les liront que l'année 1768,
est une de celles que les vivants n'oublieront jamais
dans cette contrée, en ce qu'elle a été sensiblement
marquée la nuit du huit au neuf septembre
par un vent de Bas, horrible, violent et impetueux
qui dura toute la nuit sans chanceler, sans etre
accompagné
de pluÿe ni de tonnerre, qui decouvrit quan-
tité de maisons, qui coupa, brisa, deracine et transporta
un nombre infini de gros arbres, avec tant de force et de
violance que l'on estime que pas un n'auroit resté droit
sur terre, s'il feut arrivé dans l'hiver après une longue
humidité. notre maison en feut si fatiguée, et nous en
eumes nous meme tant de frayeur, que nous ne crumes
trouver notre sureté que dans notre sanctuaire qui est
bien vouté, ou nous passames toute la nuit. la terre
ne trambla point, malgré que quelques uns l'asseurent
sans cela un chaqun se seroit condamné a mourir se croyant
à la fin du Monde. outre le Dégat que nous venons
de citer, on a remarqué que partout ou le vent
avoit touché, il avoit laissé des marques de sa
malignité et de sa chaleur. tous les arbres, les plantes
et les fruits en feurent maurés, moulus, et brulés
comme si un veritable feu l'avoit accompagné. les
vins tant rouge que blanc, n'ont rien valu, ils ont
un gout apre et vert, et il a falu de seize a dixhuit
barriques pour faire une piece d'eau de vie. Les
secheresses de l'année derniere se sont encore
soutenues jusques vers le mois d'aoust, mais depuis
cet ouragant les pluies sont devenues très fréquantes
et meme très abondantes, car vers la fin de novembre
le drot a été débordé pendant huit jours.
en foy
de tout le dessus nous avons signé au Puy le 1er janvier 1769
Boniol Curé
— — — |
Lamothe-Landerron
Saint-Albert
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BMS
1753 - 1791
E DEPOT 2580
vue 119 / 310
folio 118
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(relevé
Geneadom)
|
cette année est arrivé
un plus grand desastre
et un plus grand fleau du seigneur car la veille de
no[tr]e dame de septembre environ neuf heures du soir
un vent si vehement accompagné d'une grele si
abondante et pluie qu'on ne scavoit ou se metre dans
les maisons sans se mouiller, la grelle fut si forte qu'il
y en avoit dans dans la gallerie de cette maison de quatre
pieds, qu'elle tua tous les oiseaux qui etoient dans l'aubarede*
de mr Brezet, et si forte qu'elle ne laissa pas un lievre
perdrix lapin ny pas une sorte d'oiseaux jusques à
tuer les loups puisque on en trouva un de mort
dans le bien de mr duval a lorete; si forte quelle
enleva non seulement toute la recolte de vin
meme elle coupa les bois et pieds de vigne; cette
grele causa un grand domage dans plus de deux
cens parroisses aussy le vin se vendoit jusques a
cent cinquante livres, nous feumes heureux d'avoir la
recolte du bled en sureté. en 1770 il arriva un autre
fleau; qu'on trouvera a la fin du registre.
* Dans le sud-ouest une "aubarède" est une plantation
de saules ou de peupliers blancs. Une commune des Hautes-Pyrénées
(Tarbes) porte ce nom, c'est aussi un patronyme. NDLR
— — — |
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BMS
1736 - 1792
collection communale
E DEPOT 3103
GG 2
vue 57 / 109
folio 16 = 8 verso
|
|
(info Geneanet, merci à Martine D.)
|
Cette année Jour de Notre dame de septembre le
vant
vin la nuit il y eut un ouragan si furieux quil deracina
une quantité prodigieuse darbres et de pins et brula
toute la recolte de la millade, Le clocher de St michel*
fut renverse cette nuit la, aussi bien quun grand
nombre d'autres edifices
* Il s'agit probablement de la basilique Saint-Michel
de Bordeaux. NDLR
— — —
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BMS
1762 - 1791
4 E 1687
vue 103 / 281
|
|
(info Geneanet,
relevé Geneadom)
|
Le sept du mois d'avril 1770 est né
sur
le toit pandant le funeste debordement dont
on a eté sy affligé sur la garonne et
particulierement dans ce pais [rature] Jean grillon
fils naturel et legitime de Jean grillon et
de catherine leborde et a eté baptizé
le meme jour et an que dessus a eu pour
parrin Jean de debayle et pour mareine
Marie delage sudreau vic[aire]
de barie
— — —
|
|
BMS
1770 - 1779
1 Mi EC 63-R5
vues 11
et 12 / 284
folio 17
|
06/04/1770
crue
inondation*
|
(relevé
Geneadom)
|
Debordement
Extraordinaire
arrivé au mois
d'Avril [en marge]
Pour l'autre mention marginale écrite verticalement,
voir ci-dessus à 1618.
NDLR
Nos registres pour la presente année 1770 ayant
resté pendant deux jours couverts d’eau dans la petite
armoire du vestiere de la sacristie, j'ay lieu de
craindre que le papier etant deja fané, & l'ecriture un
peu effacée, elle pourroit par la suite devenir peu lisible : ainsy,
vû la consequence des actes de notre eglize pour la parroisse, nous
nous sommes determinés a transcrire mot a mot jusqu'au dix
d'Avril, avec les signatures qui sont sur ces actes, attendu la
difficulté qu'il y avoit d'apeller les differents temoins pour
leur
demander de signer de nouveau mais afin que le pretre qui
delivrera les certificats puisse verifier tous les seigns, j'auray soin
de joindre au commencement de ce cayer, les feuillets qui ont eté
submergés. Ma plus ancienne tradition, ne nous donne, & n'a
pû peutetre nous laisser aucun memoire d'un desastre pareil a
celuy que nous venons d'essuyer. j'en fairay un petit detail,
afin que cette triste epoque passe a nos successeurs.
Pendant le mois de Mars il tomba a plusieurs reprises &
plusieurs jours de suite une abondance de neige, en sorte qu'ayant
beaucoup de pluye par un vent du Nord ouest au commencement
d'Avril, le cinq de ce mesme mois la riviere deborda : l'eau vint
si rapidement que le sept a huit heures du matin l'eau entroit
dans l'eglise, c'etoit trois jours avant la pleine lune. elle a
continué a augmenter jusqu'au neuf ^ qu'elle rompit / ledit
jour / a six
heures du matin : elle s'est ecoulé tres lentement puisque le
dix a midy, l'eau passoit la maison de Mr Chasseau vers l'eglize
dans ce debordement l’eau a couvert les quatre tombeaux des
autels collateraux; de plus a notre dame le gradin de bas etoit
-------------------------------------------------------------------------------------
Leglize, le cimetiere, le bourg, les villages de Pouquet, Grand et
petit carretey, Simon, la pachere &c furent couverts d'eau, qui se
repandit
bien pres de la maison de la houze chez Mr Dumyrat elle rompit (...)
[en marge et verticalement]
depuis ce temps la, une personne pieuse, qui a voulu voiler sa charité
a envoyé huit cent livres
pour distribuer aux pauvres de cette parroisse.
couvert, & un pouce sur le second, a Ste Catherine le
gradin de
bas; a St Eutrope, cinq pouces du gradin de bas ; a Ste Anne, tout
le gradin de bas, le tombeau du maitre autel etoit à moitié
dans
leau. a compter du pavé a cotté du sanctuaire, près
la porte de
la sacristie, il y avoit quatre pieds huit pouces & un quart d’eau
et dans la sacristie, l'eau a monté d'un pied juste dans les petites
armoires du vestiaire. de tout ce nivellement il faut conclure que
ce debordement a eté de cinq pieds plus fort que celuy de la St
Barnabé en 1712 qui est le plus considerable dont on ayt oüy
parler, car l’eau ne parut pas alors dans l’eglise, elle ne
faisoit
que rendre le pavé mouvant, or depuis ce temps on a un peu
élevé le pavé en le reparant, ainsy on peut dire
que l'eau a
eté cinq pieds plus haute qu'en 1712. jen avois cinq pieds
huit pouces dans tout le bas de la maison que j'ay faite battir
mais le dommage qu'a souffert cette paroisse est tres considerable
elle a eté la plus ravagée de tous les environs, parcequ'au
debordement de la Garonne s'est jointe l'eau du Syrond**, grossit
par la puÿe qui n'a cessé de tomber pendant tout ce fleau,
et la
rapidité des courants a renversé plusieurs maisons, chays,
granges,
murs de cloture, a enlevé les effets qu'on n'a pû avoir le
temps
d'assurer, meme les cuves et les pressoirs moulés, une infinité
de
merrain et de marchandises, gatté beaucoup de bled ou de farine
dans les moulins ou magazins, en sorte qu'il n'est gueres possible
destimer jusqu'ou va le degat arrivé en cette paroisse. la fabrique***
a fait distribuer du pain aux pauvres pour quatre cens livres, & puis
deux jours après j'ay reçu pareille somme de la part de
Mr lintendant
pour etre employée au soulagement des pauvres.
Perrouilh curé de Barsac
NDLR
* Il s'agit de la fameuse inondation surnommée
la "Grande Souberne" de 1770.
** Le "Ciron" est un petit affluent
rive gauche de la Garonne qui traverse la paroisse en amont de Barsac.
*** La "fabrique" désigne ici le
conseil composé de clercs et de laïcs, chargé d'administrer
les biens de l'église.
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BMS
1760 - 1770
1 Mi EC 44-R6
GG17
vue 76 / 121
folio 1
|
06/04/1770
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
le 6 avril 1770 il y a eu un debordement
tel qu'on n'en
avoit jamais vu dans cette province, le degat quil a
occasionné a été tres considerable, il a été
évalué depuis
toulouse jusqu'a Bordeaux a plus de cent millions
par la quantité de gros betail qui a peri dans les
eaux, les maisons detruites, les meubles submerges
emportes par la vivacité des courans et entierment gates
et enfin par la deterioration presque totale des biens
fons qui se trouverent sur les bords de la garonne
la crüe des eaux fut si considerable et si rapide
dans l'espace de deux jours quelles monterent dans cette
ville jusques dessous les Boucheries les murs de la ville
à la porte de l'euille* furent presque couverts, les Religieux
de la Charité en eurent quatre pieds dans leur eglize.
triste epoque de la cherté des danrées occasionnée
par cet
evenement que cruel que jai inscri sur ce regîstre pour
etre transmis a la posterité
* "L'Euill"e coule aux portes de Cadillac et se jette ensuite
dans la Garonne en rive droite. NDLR
— — — |
Cambes |
BMS
1692-1792
4 E 1952
vue 53 / 216
folio 1
|
06/04/1770
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
Souberne / extra= / =ordinaire /
arrivée / le 6 / Avril / 1770 [en marge]
Le six avril mille sept cent soixante dix il y a eu une
souberne ou crüe d'eau d'environ onse pieds d'elevation du coté
de St
Blaise il y a eu cinq maisons ou chais a vin renversés, la maison
de Mr Depuch appellée a la four, celle de la Blanchette, une
partie
du chay de Me Jean Gorsepierrier situés de l'autre de l'esteÿ*,
la
maison de Me ardan ou logeoit la V[euv]e Castaignet epouse en 1eres
nopces
du Sr Banta régent, et une partie du chay de la croix près
le
petit port, outre plusieurs autres maisons qui manquerent et qui
ont même manqué par les fondements. Les eaux qui commencerent
a croitre le 6 dud[it] furent dans l'elevation des onse pieds le 7.
durerent
ainsi 24 heures, commencerent a décroitre le huit, on ne pouvoit
monter dans les maisons que par des echelles qu'on portoit dans
les batteaux, tous les habitants du petit port tant à droit qu'a
gauche furent obligés de demenager, quelques uns du grand port
en firent autant, l'eau filtra par les fondements de l'eglise
les tombeaix de la nef furent ouvert, une partie du choeur fut
decarrellée, le curé fut obligé de porter le St
Sacrement dans
la chapelle de l'hermitage, et y faire l'office le jour des Rameaux
qui etoient le huit dud[it] mois
* En Gironde, un estey (mot issu du gascon) désigne
une ruisseau. Ici il s'agit certainement du ruisseau du Luc qui traverse
Cambes. NDLR
— — —
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Gujan-Mestras
Saint-Maurice
|
BMS
1766 - 1775
1 Mi EC 58-R5
vue 67 / 134
folio 66
|
19/03/1770
naufrage
(mauvais temps supposé)
|
(relevé
Geneadom)
|
nota / naufrage [en marge]
L'an mil sept cent soixante dix et le dix neuf du
mois de mars sept chaloupes depeché etant dehors
il n'en est rentré que six et nous avons apris
que la
septieme appartenant a jean daussi dit miquelou
etoit perie avoit tout son equipage composé de douze hommes
scavoir francois deycard pilotte, epoux de
amand
Lussiguet epoux de
gerard Daney fils de fu jean
daney jean daney epoux de marie Cazeaubernat giron
goujou epoux de
jean dumoulin epoux de
pierre dubos fils de
jean Launay fils de
francois dupuy epoux de
arnaud
d'andiaut epoux de marie pan pierre daissor fils de
et jean desgans
fils de
— — —
|
Lamothe-Landerron
Saint-Albert
|
BMS
1753 - 1791
E DEPOT 2580
vue 127 / 310
folio 125 verso
|
07/04/1770
05/1770
pluie
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
pour la posterité,
pendant le cours de cette année il
est arrivé bien du desordre, car nous avons eu huit
debordemens et un principal que jamais on n'a veu
un si grand* qui arriva le sept du mois d'avril veille
de ramaux, il vint si grand qu'il passa sur la
chaussée du petit moulin de deux pieds et entra dans
le puy du jardin par le canal qui y est au midy,
renversa plusieurs maisons dans la riviere de garonne
et noya presque tout le betail qui etoit dans les
granges, personne ne perit mais ces pauvres gens
etoient sur les toids des maisons a crier misericorde
sans que pas un batteau leur peut donner de secours
a cause de cette grande inondation, ils avoient la
pluïe sur le corps pendant de debordement lequel
commença a finir cinq jours aprez ce debordement
ne fit point de domage a la recolte, mais il en
vint un dans le mois de may et vers sa fin qui
emporta la recolte de la riviere, cette année
fut si desastreuse que le froment se vendoit à
la rolle* vingt une livres prions le seigneur
de nous delivrer de tels fleaux dans la suite pour
pouvoir subvenir a la necessité des pauvres.
NDLR
* Il s'agit de la fameuse souberne de 1770 ou "Grande Souberne".
** La ville de "La Réole" est située en
aval, à environ 10 km à l'ouest de Lamothe (voir ci-dessous).
— — — |
La Réole
Saint-Michel
|
BMS
1770 - 1774
E DEPOT 9759
vue 18 / 228
|
06/04/1770
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
Evénement
remarquable
L'an mil sept cent septante le six
avril un vendredi avant veille des Rameaux
paques etant le quinze dudit mois, il y a
eu un debordement tel que la tradition n'en
rapelle pas de semblable. les ravages quil
a causé sont enormes, et les pertes immenses
les trois quarts des maisons de la riviere ont
croulés ou ont eté notablement endomagées.
leau crut si fort depuis les sept a huit heures du
/ vendredi / du soir, que les peauvres habitans de la riviere
n'eurent pas le tems de mettre leur moblié
en sureté, et furent obligés pour la plus part
de se percher sur les toits, en attendant qu'il
leur vint du secours, ils ont resté exposés a la
pluie, et a la violance du vent jusqua dix huit
heures tout le samedi la riviere etoit couverte
de bois de fû, de debris de maison, de bariques
vuides, et pleines, de coffres, et autres meubles,
parmi lesquels il s'en est trouvé de pretieux
a cause du linge, et de l'argent quils
contenoient. il a peri une grande quantité de
boeufs; les peauvres animeaux alloient se
percher sur les toits des maisons pour eviter
le naufrage, jen ai vû deux dans cette position
depuis la plateforme appellée controue. il y
a lieu de croire que le plus grand nombre
de ses animeaux auroient evité le naufrage
si l'on eut eu le tems de rompre leurs attaches
et de leur donner la liberté de nager pour chercher
la côte, plusieurs ont ainsi evité le naufrage,
les autres ont peri dans les granges, ou
pour n'avoir pû sortir des mâtes qui les
environoient dans la seule paroisse de coutures*
il a peri trois cens quatre vingts de ces animeaux
le ministre instruit de ce fléau, a donné des
ordres, pour soulager tous les peauvres perdans,
en consequance messieurs les maire, et
echevins, ont reçu des mendats pour six mille
livres. Duclos
curé et ch[anoi]ne Sac[ris]te
de
la Réolle
* "Coutures" à environ 10 km au nord-est
de "La Réole", n'est pas sur les rives de la Garonne
mais au confluent du "Ruisseau de Coutures" et du "Dropt".
NDLR
— — — |
Le-Pian-sur-Garonne
|
BMS
1763 - 1773
E DEPOT 3149
GG 7
vue 121 / 145
|
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(relevé
Geneadom)
|
bapteme / jeanne
/ marc [en marge]
l'an mille sept cents soixante et dix le sept avril a
eté battisée jeanne fille legitime de jean marc et de
jeanne lusureau dans la maison de Mr mor ? et
lagrange, leglise inondee son parrain a ete jaques
marg sa marraine jeanne lusureau qui n'ont
sceu signer ni les assistants girardeau curé
— — — |
Le-Pian-sur-Garonne
|
BMS
1763 - 1773
E DEPOT 3149
GG 7
vue 122 / 145
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(relevé
Geneadom)
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ravages / de / linondation [en marge]
lan mille sept cent soixante et dix, la nuit du six
au sept du mois d'avril sous l'heureux reigne de louis
quinze le bien aymé l’eau de la garonne entra dans cette
eglise a la hauteur de quatre pieds, ou jamais de memoire
d’homme elle n’avait paru. je fis porter a quatre heures
de la nuit tous les ornements de leglise ches Monsieur merle
garde du corps quy rendit a toute la paroisse un grand service
et de la maniere la plus obligeante. jy porté tous les vases sacrés
et jy celebré la feste des rameaux. ou je fis pendant six jours
tous les offices, et administré tous les sacrements. leglise et
la sacristie
furent entierement decarrellées, on porta une grande quantité
de
terre pour applanir l’eglise. ; neuf maisons avec celle du sacristain
toute neuve furent renversées de fond en comble, ce qui ruina les
particuliers. les semences perirent sous l'eau, sa rapidité enleva
[mi]lle? une terre, et causa des dommages que plusieurs
annees ne repareront quavec beaucoup de frais et travaux
la crüe deau feut si extraordinaire que sans la parole
de dieu nous aurions craint un second deluge. l'humidité
malgré les grands feux qu'on a fait faire dans l'eglise, et dans
la sacristie ne nous a pas permis encore dy faire porter les
les ornements de leglise. sidere? erat miseria
— — — |
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BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vues 120
et 121 / 133
folio 163 = 126
et 164
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(relevé
Geneadom)
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L'année 1770 a retardé toutes les recoltes de plus d'un
mois, na pas
reussi en pasture grossailles*, ni en chanvres ni en vins, la
mauvaise fillasse valant jusques a 10, et 12 S la livres, le bled
vingt une livres le sac. et le mauvais vin rouge nouveau
douse ecus la barrique. toutes les couvrailles** ont été
accompaignées
de pluyes abondantes, presque continuelles, et n'ont été
finies qu'à
moitié decembre. Enfoy de ce nous avons signé au puy le
31 decembre 1770. Bonïol Curé du Puy
NDLR
* La "grossaille" désigne les
céréales (blés) autres que le froment : orge classique
et baillarge (orge de printemps à deux rangs).
** La "couvraille" est l'action de recouvrir
les semences à l'araire ou à la charrue ; ce mot désigne
aussi la saison correspondante.
— — —
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Origne |
BMS
1736 - 1792
E depot 3103
GG2
vue 60 / 109
folio 20 = 11 verso
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(info Geneanet,
merci à Martine D.)
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[intercalé]
N[ot]a [en marge]
Cette année il y eut un si grand debordement
que la garonne alla jusquau grand escalier
du palais et fit un tres grand ravage par
tout ou un elle setendit ----------------------- / Barré
/ curé
— — —
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BMS
1753 - 1773
E DEPOT 8212 GG 3
vues 125
et 126 / 133
folio 131 = 173
et 174
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1771
pluie
crue
grêle
chaleur
rosée
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(relevé
Geneadom)
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Observation
L'année 1771, a commencé par un hiver des
plus humides qu'on aye vû depuis bien du temps. Les
pluyes presque continuelles de cette saison et qui se sont
soutenues une bonne partie du printemps, ont fait
chanceller à plusieurs reprises la recolte naissante. Les
debordements ont eté longs et frequants. Les chemins
de traverse comme ceux de ce pays ont eté impratic
ables jusques après la Pentecoste. notamment on
ne pouvoit passer d'aucune fasson dans celui qui conduit
de cette eglise dans le cimetiere ; une vache, ou un boeuf
sans trainer riere*, ou un cheval sans cavalier ne pouvant
y passer sans s'ensevelir ; nous y en avons vû rester
malgré tous les facons imaginables pour les en retirer,
depuis les sept heures du matin, jusques à quatre heures
du soir un hiver si facheux fesoit beaucoup craindre
pour la recolte du bled ; mais il n'y a eu que le segle
qui aye souffert considerablement, le froment et la
meture ayant assés rendu. L'été a eté continuellem[en]t
chaud sans pluie, ce qui a etouffé tous les menus grains
sans porter dommage a la vigne, quoique cette
contrée, c'est a dire tous les environs de cette jurisdiction
sont bien maltraités par la grelle depuis quelques
années, n'en ayant pas encore eté affligés nous
autres Dieu mercy. L'automne a été si belle et si
magnifique, que pas un vivant ne se souvient d'en
avoir vû une pareille. le soleil y a brillé continue
llement tous les jours, et de temps en temps des rosées
fortes et nocturnes nourissoient suffisament la terre.
aussi les semances ont eté des plus heureuses et des mieux
faites et les bleds donnent à present les plus
belles
esperances. Cela n'empeche neanmoins que le froment
ne vaille encore vingt deux livres le sac, et le vin rouge
seize ecus la barrique, nous qui avons vû le premier
il ny a que peu d'années a 15 lt le sac et le second
a 12 lt la barrique. bien des personnes encore en vie
se souviennent avoir vû vendre le froment, / de / quatre, à
cinq livres le sac, et la barrique de vin, / de / quarante,
et cinquante sols. il y a tout lieu de panser, que
ni eux, ni nous, ne verrons point revenir des danrées
à ce prix. pour que nos successeurs ne refusent point
d'ajouter foy a cette observation, nous l'avons signée
comme le reste
Boniol curé du Puy.
* Signifie "arrière", "en arrière"
ou "derrière", donc une boeuf attelé. NDLR
— — —
|
Lamothe-Landerron
Saint-Albert
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BMS
1753 - 1791
E DEPOT 2580
vue 135 / 310
folio 133 verso
|
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(relevé
Geneadom)
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cette année il arrivé plusieurs
debordemens
et notamment un qui vint dans le mois de may
qui enleva toute la recolte dans la riviere ce
qui fut cause que les particuliers furent obligés
de faucher les bleds et semer du bled despagne et du
mil qui ne donnerent pas beaucoup a cause de
la secheresse qui vint dans la suite. ceux qui
laisserent le bled sans faucher n'eurent que de
la paille
— — — |
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BMS
1773 - 1792
E DEPOT 8213 GG 4
vues 15
et 16 / 141
folios 15 ou 216 à
218
|
1774
météorologie
épizootie
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(relevé
Geneadom) |
Observation premiere
L'anée 1774 a été precedée d'un
hiver très long
et cet hiver a été très pluvieux sans causer de debord
ements. Le printemps a été de même et n'a pas
laissé que de donner beaucoup d'esperance pour la
recolte en bled. Cette esperance n'a pas eté soutenue
jusqu'a fin de la recolte. Le cultivateur s'en apperçu
avant la metive* qu'il auroit beaucoup de diminution
de l'année derniere, et il ne s'est point trompé. Les
brouillards et le soleil ne lui ont laissé que la moitié
au plus, de ses esperances. nous qui eumes ici en 1773
vingt trois boisseaux et demi de froment, en notre portion
de dime non compris couture, nous n'y avons eu cette
année que onse boi[sseau]x. il est vrai que 73 a été
pour
nous la plus abondante depuis que nous jouissons de
benefice. Le bled cependant est actuellement et depuis
metives, au même prix de l'année derniere et ne passe
pas 20 E[cu]s. Le vin a manqué par tout; sur tout
le
rouge, et a rendu la futaille a bon marché.
L'automne a été magnifique; mais nous ne
contons plus sur des esperances si prematurées.
Seconde observation
L'année
1774 a été une des plus chaudes
qu'on aye vu depuis long temps pendant la fin du
printemps tout l'été et l'automne. Les vents d'est
et du sud ont eté presque continuels. Rarement ceux de
nord et de bas ont donné. L'air chaud et enflammé
n'a laissé meurir aucun menu grain. Ce qu'il y a de
plus triste c'est quil a causé beaucoup de maladies sur le
gros betail, ou sur les bettes a corne. cette province a
été desolée par le ravage affreux d'une maladie
pestilantielle et epizootique qui est tombée sur les animaux
depuis le commancement de juin et qui n'est pas
encore eteinte, malgré des grandissimes froids qui ont pre
cedé le mois de decembre (...)
Plus aucune mention météorologique dans
la suite du texte.
* Période de la moisson. NDLR
— — — |
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BMS
1773 - 1792
E DEPOT 8213 GG 4
vues 25
et 26 / 141
folios 25=237 et 238
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1775
sécheresse
beau temps
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(relevé
Geneadom) |
L'année Mil sept cent soixante quinse a été
remarquable par la secheresse. La precedente avoit
eté très humide. des pluies presque continuelles d'un
bout à l'autre, avoient énervé et affoiblis la terre
au point
qu'elle ne produit que très peu de chose en sorte que
le bled et le vin eurent un grand prix. Celleci, n'a
pas eté de meme. la terre abrevée n'ayant plus
besoin d'eau / a / joüi du plus bel hiver qu'on puisse avoir
Les bleds, au commencement du printemps, epaix, verts
et vigoureux sembloient demander des rosées tant
la
superficie de la terre paroissoit aride : mais les
cultivateurs n'y entendoient rien, et ils envioient leur
perte en desirant la pluie. le bled a monté sans
ce secours sur une tige longue belle et forte, et s'etant
toujour soutenu gaillard, il se seroit couche et pourri
s'il eut eu une bonne pluye. Enfin l'année 1775 passera
dans la memoire des mortels pour riche et abondante
n'ayant pas du tout trompé les esperances qu'elle
donnoit, et Dieu par sa sainte volonté l'ayant
conduite a une maturité parfaite et a une
exploitation très favorable, nous y avons eu pour
notre portion dans la dime de la presente parroisse
coutures compris = 8.2.2 = gerbes / tout / de bled, et soixante quatorze
boisseaux de tou grain. L'automne a produit aussi
beaucoup de vin et de la meilleure qualité ; mais
les fruits ont eté très rares partout... La
maladie du gros betail persiste toujour, et le vent
du nord qui a donné très souvent et très apropos
pour temperer les ardeurs de l'air, n'a peu
encore y porter remede, et les foires continuent
de se tenir a Bordepaille....
— — — |
Montagoudin
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BMS
1773 - 1792
E DEPOT 8179
vue 17 / 81
folio 19 verso
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(relevé
Geneadom)
|
soit
pour memoire que le dix sept May de cette
presente année que la Riviere de Garonne etant
debordée pendant trois diverses fois a noyé et
perdeu totalement la recolte de la parroisse de
Bourdelles qui obligea les habitants a faucher
les Bleds foins ; et quil ne ramassea que quatre
Boisseaux moins deux picotins froment neuf de Bled
d'Espagne; et du tout de vin.
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BMS
1773 - 1792
E DEPOT 8213 GG 4
vue 53 / 141
folio 52 = 291
|
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(info
http://www.cahiersdarchives.fr) |
Observation
L'hiver dernier et l'automne qui le preceda
feurent un des plus pluvieux
qu'on aye guere vû
et les semances se firent très difficilement, et bien
des particuliers n'avoient pas encore jetté tout leur
bled a la fin de Decembre. la metive* cependant
a donné beaucoup de bled, puisque le froment
ne vaut a présent que 14 S la vigne aussi à
donné beaucoup / de vin / puisque cette liqueur ne vaut à
présent que 15 S. on peut dire que cette année
à été une des grandes années en bled et en
vin
et si la guerre continue / avec l'angleterre / le pays va devenir misera
ble, à cause que les deux danrées ne pouvant pas
passer dans les pays etrangers, nous ne sommes point
capables d'en faire la consommation, et le pain
et le vin etant ce qui abonde le plus en nous,
tout le reste devenant d'une cherté horrible, nous
ne nous trouvons pas encore assés de bled ni
de vin pour nous procurer tout le reste necessaire
avec leur produit, tant ce reste nous devient
chair. Cette derniere automne a été une des
plus belles; on a semé sans pluye, nous avons
a présent des froids et des bleds superbes. nous en
attendons ce qui en proviendra.
(...) La suite évoque
l'arrivée du prêtre et son installation dans la cure.
* La "métive"
est le moment de la moisson. NDLR
— — — |
Sendets |
BMS
1774 - 1790
E DEPOT 4757
GG3
vue 40 / 102
|
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(relevé Geneadom)
|
Le 28 juillet 1780
il parut une aurore
Baurealle ou lumiere septentrionalle vers le
levant et le couchant si lumineuse quon connoissoit
le monde et qu'on pouvoit lire à sa clarté; elle
commença vers les dix heures du soir et finit vers le jour suivant
cest a dire vers
les 3 heures du matin
— — — |
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BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vues 70 et 71 / 141
folio 69 ex 35
ou 325-326
|
12/07/1781
pluie
grêle
vent
inondations
|
(info
http://www.cahiersdarchives.fr) |
Nous Pretre et curé de la présente paroisse soussigné,
faisons scavoir per modum traditionis* à qui lira ce registre
que les mois de Décembre , janvier, et fevrier dernier ayant
supporté des brouillards presque continuels, c'est a dire un temps
pourri sans precisément de grosses pluies, tout le mois de
Mars suivant, a été si beau et si serain, qu'il n'y à
pas
tombé une goute d'eau. le mois d'avril a été varié
de
Pluye et de beau temps; Mais tout le mois de May a été
suivi de pluyes, d'orages, et de greles, qui ont affligé
successivement tous les environs de ce pays au couchant au
nord et au levant, en ravageant les bleds, les vignes et les preds
jusques a emporter tout dans certains endroits. Nous avons
vû labourer des champs de bled, et des pieds de chanvre
pour y semer ou des haricots, ou du bled d'espagne. nous en
avons vû des vignes depouillées comme au mois de janvier;
Dieu merci, notre parroisse, ni nos plus près voisines n'ont
point eprouvé le fléau, mais des vents violants accompagnés
de pluye ont bien couché nos bleds, surtout dans nos
plaines. Le mois de juin n'a pas été plus favorable.
Desolés de voir evanouir un peu plus les plus belles esperances
que nous eussions jamais eu en bled et en herbes, nous
avons fait partout par ordre de nos superieurs des prieres
publiques pour demander a Dieu la cessation du mauvais
temps. les uns ont fait des processions et des neuveines
réitérées selon leur usage en pareil cas, mais nous,
selon
le notre, nous n'avons chanté qu'une fois les litanies des
Saints en procession sur la place au devant de cette eglise
le premier Dimanche après la reception du mandement
et notre usage est encore, soit dit per modum instructionis, de
ne rien faire absolument; quand des mandements, lachés
pour de pareils motifs; nous parviennent lorsque
le temps desiré est venu. enfin bien des particuliers, mal
confiés en la providence divine, ou plustot, se souvenant
d'un certain temps d'environ 18 années, auquel un debordement
emporta tous les foins le jour de la St jean, pour prevenir
ce menu desastre qu'ils craignoient en voyant tant de pluyes
ont fauché 12 ou 15 jours avant lad[ite] fête de St jean,
malgré
les variations et l'inconstance de l'air, et toute leur diligence
a ete inutille pour faire secher leur abondance de foin;
parceque jusques a l'avant veille de St jean il pleut presque
toujour, et depuis cette avantveille au soir à six heures jusques
au meme soir du lendemain il pleut si terriblement et si fort,
que les vivants n'ont pas vu de desastre si subit ni si terrible
bien des ignorants se sont crûs dans cette terrible nuit arrivés
a la fin du monde, et s'il avoit pleu en même temps dans
le pays haut aussi fortement que par ici, une quantité de
monde auroit peri dans ce deluge. La garonne, le drot**,
et les ruisseaux en debordant, ont emporté ou sali tout ce
qu'ils ont rencontré. il y a eu beaucoup de chutes de
terres, d'anciennes batisses croulées, et des personnes qui
ont failli se noyer dans cette parroisse, dont les maisons
sises sur un bas terrain ont été inondées, par les
eaux
qui leur venoient de partout, et des ruisseaux et des terres
et des grands chemins, et une quantité de brebis et autre
petit betail ont été trouvés noyés dans leur
parc, ce qu'on
n'avoit jamais vû. Les personnes qui n'avoient pas été
si
vaillantes pour faucher leurs preds, ont eu la consolation
d'avoir du foin maré*** à la differance des autres qui n'en
ont pas
eu un brin. faits, certifiés au Puy le 12 juillet 1781 par nous
Boniol Curé.
NDLR
* En latin : "par ce moyen de transmission".
** Le "Dropt" coule entre "Le Puy" et "Monségur".
*** "Maré" mis pour "en mare(s)" : abondamment,
en grande quantité.
— — — |
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BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vue 72 / 141
folio 70
ou 327-328
|
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(info
http://www.cahiersdarchives.fr) |
Le 18 aoust 1781, Depuis les 4 ou 5 heures
après
Midi, jusques vers minuit, est survenu un terrible orage
de la partie du sud ouest, qui a fait un ravage affreux
sur les vignes, et qui a frappé plus de quinze lieues de long
en montant vers la partie de l'est et du nord est. ses
coups n'ont pas eté égallement meurtriers partout; c'est
a dire que la grelle abondante qui l'accompagna, ne feut
pas partout egallement grosse, mais elle le feut assés dans
cette contrée, depuis bazas, Meillan, Ste bazeille, St vivien,
levignac, La sauvetat miramon et aimet*, pour emporter
plus des 3/4 de la vandange, et le soleil qui vaint après acheva
de bruler le reste. beaucoup de vignes se sont trouvées sans
sarman comme au mois de fevrier. la grelle tomboit en
des endroits grosse comme des bouteilles. on en a remarqué
qui pesoient jusques à sept livres. cela etoit bien suffisant pour
casser les tuilles des maisons. aussi beaucoup en ont eté
endommagées. plusieurs particuliers voyant toutes les tuilleries
epuisées, et n'ayant aucune ressource pour se couvrir, sont obligés
de coucher sous leurs cuves. les deux dernieres villes ci dessus
nommées, sont entierement decouvertes. la grelle et le vent ne
leur ont pas même laissé les latefeuilles**. une maison toute
neuve batie depuis un mois, ne se trouva plus que la charpan[te]
en un mot cet orage a causé un fracas horrible, et une desolation
sans pareille. les maisons une fois decouvertes, tous leurs pauvres
habitants feurent obligés de gémir, et de s'abandonner à
Dieu
sous le poids de l'eau et de la grelle. plusieurs / familles/ pour eviter
la durée des coups s'aviserent de s'assembler sous leurs couches
de lit, qu'ils
soutenoient sur leurs tetes, en tremblant de tout leur corps et en criant
misericorde : on ne mettra point ici toutes les particularités
de
ce desastre. on les imaginera facillement d'après ce détail
nous l'avons mis dans ce registre comme une epoque des plus
memorables qu'on puisse transmettre a la posterité, priant
le tout puissant de ne nous affliger jamais d'un pareil par sa
sainte grace. jusques ici, nous paroissons avoir été pariviliegies,
mais nous craignons bien pour notre tour. fait au puy
le 28 aoust 1781.
Boniol Curé
NDLR
* Soient actuellement du sud-ouest vers le nord-est
: "Bazas", "Meilhan-sur-Garonne", "Sainte-Bazeille",
"Saint-Vivien-de-Monségur", "Lévignac-de-Guyenne",
"La Sauvetat-du-Dropt", "Miramont-de-Guyenne", "Eymet"
** Les "latefeuilles" est synonyme de
"voliges", c'est à dire des planches de bois clouées
aux chevrons se situant sous la couverture de tuiles.
— — — |
|
BMS
1781 - 1792
E DEPOT 2547
vue 11 / 43
folio 4
|
1783
brouillard
éruption volcanique
tremblement de terre
|
(relevé
Geneadom)
|
Cette année
1783 est remarquable 1e (...)
(...) 2e par un brouillard qui
a regné depuis le mois de juin jusqu'a celui de septembre, et
qui à chaque
nouvelle lune devenoit plus epais 3e par le malheur arrivé dans
la partie
de l'italie appellée Calabre dont les desastres font fremir
(...)
— — —
|
|
BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vues 85
et 86 / 141
folios
355 et 356
ou 84 ex 64-65
|
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(relevé
Geneadom) |
observations.
Yci finit l'année 1783, pendant laquelle nous avons fait huit
Mariages, baptisé sept filles, et six garçons, et donné
cinq congés de
Mariage ; cela fait en tout, 13 mariages, 13 baptemes et 13 sepult[ur]es
Nous faisons scavoir a la posterité, que les nouvelles
publiques
ont annoncé cette année une quantité de desastres
arrivés au
Royaume de naples, de seville, de portugal, et ailleurs* par lesquels
plusieurs villes ont eté submergées dans la mer, avec tous
leurs
habitants, plusieurs villes englouties, en sorte qu'il n'en reste
plus de vestiges. des rivieres ont été dessechées
au point qu'il
ne reste que leur lit sans aucun courant. on ne sait dire à
quelle distance les evenements epouvantables se sont fait sentir.
on auroit dit que toute la nature etoit en deüil pendant qu'ils
ont duré. un air epaix / comme de la fumée / sans aucun
brouillard, pendant
les trois mois de may, juin, et juillet a couvert la surface de
la terre, le soleil paroissoit toujours, / mais / trouble, jaunatre, comme
enseveli dans une poussiere, etlle qu'on le voit quelquefois
dans les plus grandes chaleurs d'aoust; mais a cette différance
qu'il ne rendoit point d'ombre, ou plustot les corps par lui
eclairés, et qu'on ne pouvoit pas distinguer un objet a une
quart de lieue. on pretend que ce sont des vapeurs de ces
vastes contrées ensevelies, qui consumées premierement par
la fureur des volcans, ont eté ensuite elevée dans le premiere
region de l'air par l'attraction du soleil, et que les vents
ont dispersé partout. on pretend aussi que cette espece
de fumée etoit si epaisse sur mer qu'e pendant plus d'un mois
on n'y reconnoissoit point de jour, et que plusieurs
vaisseaux y ont peri pour ne pouvoir se conduire. prions
le souverain maitre de l'univers d'avoir compassion de
toutes ses créatures, et de preserver celles qui restent, de si
effroyables malheurs, principalement celles qui habitent ces contrées.
NDLR
* En
1783 dans le sud de l'Italie (la Calabre et la Sicile faisaient alors
partie du Royaume de Naples), une série de cinq forts séismes
qui s'étendent sur près de 100 kilomètres et se déroulent
sur deux mois accompagnée d'un tsunami, fera entre 30 et 50 000
morts.
** Il s'agit
de l'éruption du "Lakagígar", ou "Laki",
ensemble de plus de cent cratères volcaniques du sud de l'Islande
alignés sur une fissure de 27 kilomètres de longueur. Ce
sont les poussières de cette éruption gigantesque appelée
"Skaftáreldar", (en français « feux de la
Skaftá ») débutée en 1783 et considérée
comme la plus importante éruption lavique de tous les temps, qui
voilent le ciel. Elle eut d'importantes conséquences néfastes
sur le climat en Islande (famine de la Móðuharðindin),
mais aussi dans tout le reste de l'Europe.
— — — |
Gujan-Mestras
Saint-Maurice
|
BMS
1781 - 1785
1 Mi EC 58-R2
vue 28 / 84
folio 41
|
03/03/1783
inondation
marée
|
(relevé
Geneadom)
|
nota [en marge]
la nuit du trois au quatre de présent mois de mars
tout le jardin de la cure compris le cuvie avec toutes
les vignes et les maisons de mestras du coté du bassin
furent submergées a raison d'un grand reflus deau salée
ce qui netoit jamais arrivé, et qui effraya valde tout
le monde
— — —
|
Guîtres |
BMS
1773 - 1792
1 Mi EC 92-R2
vue 64 / 164
folio 61
|
07/03/1783
pluie
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
debordement / extraordinaire
/ de la riviere / Delile [en marge]
L'an mil sept cent quatre vingt trois le septieme
de mars il y a eu à la suite des pluies
excessives un debordement extraordinaire la
riviere de llle à monté a environ quatre pieds
au dessus de la crue la plus haute; il y a eu dans
le château de belile un pied et demi d'eau ce qui
de memoire dhomme n’etoit jamais arrivé
Richard curé
— — — |
Saint-Pey-de-Castets
Saint-Pey
Saint-Martin de Civrac
|
BMS
1781 - 1785
E DEPOT 5307
GG 24
vues 25
et 26 / 56
folio 29
|
07/03/1783
pluie
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
s'il est des evenements qui echapent
aisement à la memoire des hommes, il y en à aussi, qui
s'y
attachent par des impressions ineffaçables, ceux la eloignent
les
attentions, ceux cy les raprochent : neamoins comme les hommes ne sont
pas toujours les mêmes, et que selon le cours de la nature ils
doivent se succéder les uns
aux autres, il est essentiel que la posterité soit instruite
sur le cas les plus susceptibles
d'etonnement; dans cette vüe ie me propose ici de faire l'ennarré
le plus circonstancié
qu'il me sera possible d'un debordement, qui s'est dabord annoncé
par des plüyes
les plus abbondantes et continuelles du dimanche de la quinquagesime
second
du mois de mars en l'année 1783 jusques au vendredy de la même
semaine, c'est dans
cette même nuit que la celerité de la crüe des eaux
s'est faitte ressentir par une surprise
innatendüe qui à submergé toute la plaine à
une hauteur extraordinaire et surpris
plusieurs habitants, dans leurs maisons, qui etant les plus eloignês
du lit ordinaire de
la riviere, ne prevoyoint pas devoir se trouver dans aucun danger, ny
etre exposés à
la conjoncture la plus triste de monter sur les toits de leurs maisons,
et appeller sur cette
situation du secours par des cris les plus touchants. cette / triste
/ catastrophe raproche beaucoup
cele du 17. janvier en l'annêe 1728. plusieurs de mes parroissiens
qui etoint dans ce
tems la et qui existent encore, et notament la precaution, du Sr platon
curé de cette
paroisse et mon devancié, inscrite sur les registres de cette
même année assignent
les degrés de hauteur ou les eaux etoint et leur etendüe,
les uns et les autres existants
decident par une juste observation que cette derniere observation
/ inondation / s'elevoit à un pied
plus haut, avec cette difference aussi qu'il n'y eut pas pour lors autant
de pertes generales,
qu'on vient actuelement d'eprouver principalement dans tout le païs
haut quantité des
maisons ont croulé, quantité / aussi / de bestieaux ont
peri, des moulins a eau ont eté transportés
dans les champs a demie lieue de la rivière; je fais observer
ici qu'il y en à un au
dessus d'une des remises du Rigaud en l'autre dans le parc de mr le
duc de civrac à
lamothe ; enfin ie ne pouvois ici assez décrire la triste situation
ou ce grand fléau a
reduit un monde infini et [rature] / nombre / de ceux qui ont
peri; ie ne veux point faire ni inscrire
ici un plus long detail / sur / l'evenement, ne pouvant d'ailleurs employer
un papier à d'autres
usages qu'a celui qu'il est destiné, ceci n'est qu'un simple
supplement Les curieux dans des
années plus reculees pourront recourir aux livres de Raison de
plusieurs des mes parroissiens
notamment à celui du Sr ducarpe notaire et juge
de pujols, qui à eu ainsi que moy
l’attention de faire un etat vrai et sur lequel on pût compter,
neamoins comme il
pourroit y avoir quelque omission sur l’extension des eaux, i’observe
ici le tout,
les lecteurs qui se trouveront dans ma longue absence, qu’il y
en avoit dans le
village de mouton près de cinq pieds dans chaque chambre des
trois maisons
qui le forment et que le chemin, qui en est au midi tendant au bourg
de pujols
etoit plain jusques a la maison de tortin. c'est par la ou ie finis
mes observations
à St pey de castets dans la maison curiale et avant midi le 17
mars 1783
— — —
|
Bordeaux |
Administrations provinciales
Chambre de commerce de Guienne.
Correspondance
1774 - 1785
C 4265
vue 444 / 570
folio 222 verso
|
07/03/1783
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
M Joly de fleury
ministre d'etat et
des finances [en marge]
Monseigneur
Du 7. mars 1783.
Le debordement des eaux de la garonne submerge une grande
partie des environs de cette ville, les rivieres sont si hautes et leurs
courants sont si rapides qu'elles ne sont point navigables. cette
calamité qui afflige notre province cause la plus grande perte
tant
aux marchands etrangers qui sont icy en foire qu'aux marchands
de la ville et aux negociants qui doivent traiter avec eux. leurs
marchandises rendues sur le port de la dordogne ont eté enlevées
ou
avariées et le tems continue a etre si mauvais qu'elles ne peuvent
arriver jusqu'icy, et que si elles y etoient, elles ne pourroient en
etre
expediées. Si une faveur rare ne doit etre accordée que
dans des
circonstances extraordinaires, nous ozons nous unir, Mgr, a
ces marchands forains pour vous suplier de leur accorder une
prolongation de foire. c'est dans cet espoir quils vous expedient
un courrier dont il est bien interessant pour eux et pour le commerce
en general que le retour puisse etre icy dans la journée du 14
jour
de la cloture de la foire ./.
Nous sommes &
— — —
|
Bordeaux |
Administrations provinciales
Chambre de commerce de Guienne.
Correspondance
1774 - 1785
C 4265
vues 453 et
454 / 570
folio 228
|
09/03/1783
crue
inondation
|
|
Monseigneur Du 12 avril 1783
Ce qui interesse le commerce ne peut nous etre indifferent
et ce n'est
pas sans peine que nous avons vû dans la Gazette de Leyde** du
28.
du mois passé, l'extrait d'une lettre soit disante de Bordeaux,
du 12.
du même mois, a l'occasion du debordement survenu dans notre
riviere la nuit du 9.. au 10..
(...)
NDLR
* La suite et le verso n'ont pas été
retranscrits. Nous avons préféré adjoindre la fameuse
lettre publiée dans la gazette et dont il est fait mention ici.
** La "Gazette de Leyde" (ou "Les
Nouvelles extraordinaires de divers endroits") est un journal
rédigé en français mais publié à
Leyde (Pays-Bas) de 1677 (dirigée alors par Jean Alexandre de
LA FONT) à 1811 (sous le nom de "Journal politique").
Elle fut un des journaux les plus lus au cours du XVIIIe siècle.
— — —
|
|
Administrations provinciales
Chambre de commerce de Guienne.
Correspondance
1778 - 1787
C 4258
vue 369 / 566
folio 186
|
|
(relevé
Geneadom)
|
commerce de chine [en marge]
Il a êté fait lecture d'une lettre de M.
Nairac l'ainé, de Paris
du 3. du courant, par laquelle il prie de vouloir bien faire
prévenir Mrs les actionnaires que le vaisseau le Sagittaire*
a mis
à la voile le 26. Janvier; qu'il a éprouvé le 17.
un accident que
le tonnere tomba ce jour là sur les mâts de misenne
de hune et
de perroquet, qu'on a eté obligé de changer, que la reparation
a
duré cinq jours; que le Triton et la Provence seront prets du
15. au 20. et partiront aussitot après. Délibéré
qu'il seroit fait
extrait de cette lettre.
* Le Sagittaire était un vaisseau d'escorte
de 50 canons et 380 hommes d'équipage lancé en 1761. Il
faisait partie de l'escadre du comte Charles Henri d'Estaing partie
de Toulon le 13 avril 1778 pour participer à la guerre d'indépendance
américaine et il a combattu la flotte anglaise dans les Antilles
en 1779 (bataille de la Grenade) puis regagné Toulon le 28 octobre
de la même année. En 1781 il est de retour en Amérique
: voir
ce document. NDLR
— — —
|
Saint-Pey-d'Armens |
BMS
1768 - 1791
E DEPOT 8715
vue 58 / 86
folio 55
|
07/05/1783
crue
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
avis a
la posterite
Le 7 Mars 1783 est arrivé le plus grand debordement
quon ait veu dans le ciecle puisquil a surpassé celuy
de 1728 leau de la dordogne est venue jusques au
lieu nomé au ternas du Dignay citué dans la parroisse
elle a entré dans leglize de ste terre et de vignonet
— — —
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Sainte-Foy-la-Grande |
Archives de la Société royale de médecine*
SRM
carton 170
dossier 16
pièce 2
folio verso
|
07 et 08/1783
brouillards
éruption volcanique
météorologie
|
(relevé
Geneadom)
|
Le mois
de juillet qui a precedé celuy ci a ete chaud et sec, chargé
de beaucoup
de brouillards epais qui cachoient le soleil ou en ternissoient tellement
leclat
qu'on pouvoit le regarder impunement sans en avoir les yeux blessés
ces
brouillards qui n'avoient plus cette odeur fetide quon leur avoit remarqué
vers
le milieu de juin ne laissoient aucune humidité sur la terre
ni sur les
plantes, on croit quils ont beaucoup contribués a faire couler
nos vignes
et fait evanouir les esperances dune abondante recolte qu'elle nous
promettoient
depuis la fin de mai et les premires jours de juin, ces brouillards
ont duré
jusques vers le 8. et ont reparu moins constamment vers la fin du mois,
ils
ont paru beaucoup moins dans le temps du plein de la lune.
La plus grande chaleur de ce mois marquée par le thermometre
de reaumur
exposé au nord et a lair exterieur a eté de 22.
1/4
La moindre chaleur a eté de ....................... 13. 1/2.
La chaleur moyenne du matin ..................... 15. 8/10
du soir ........................
18. 1/53.
La hauteur du Baromettre la plus grande ..................
28. 3. 0
moindre hauteur .................. 27. 8. 1/2
hauteur moyenne matin ...... 28. 0 5/10
soir ..... 27.
11. 1/48
moyenne du mois .............. 27. 11. 73/96.
il y a eu de beaux jours 8, de nuages 4, de couverts
8., de brouillards 13.
de pluye 5. de vent 4, de tonnerre 4, --- vens variables ENE. ESE, O.SO,
et peu du N.
Le peu de pluye que nous avons eu ce mois et les jours couverts nous
ont
permis de faire commodement la recolte des bleds qui se sont trouvés
dassés bonne qualité et en quantité mediocre.
(...)
* Les archives de la Société Royale
de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques;
nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique
afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour
consulter les autres archives météorologiques nous vous
invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/.
NDLR
— — —
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|
BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vues 92
et 93 / 141
folios
371 et 372
ou 92 ex 80-81
|
|
(relevé
Geneadom) |
Cette année
doit etre mémorable a cause de sa grande
sécheresse. a la suite d'un hiver ordinaire est venu
un printemps assés sec, un été plus sec encore et
une
automne de même nature. on a craint que le bled ne
pourroit pas monter et il est devenu superbe, on craint
qu'il ne pourroit pas meurir et la recolte a été une des
plus
abondantes puisqu'elle a produit ici a la dime soixante boisseaux
de bled, froment segle et meture a la portion du curé. on a
craint les orages et les tremblements de terre très fréquents
dans les contrées eloignées, mais on n'en
a ressenti ni essuyés
aucun. on a craint que la vendange secheroit et ne
pourroit pas meurir, et depuis bien du temps on n'en a
pas eu de si propre ni de si belle. on a craint enfin de
ne pouvoir pas faire les semances tant la terre etoit
dure, mais avec de la patiance on est venu a bout de
tout, et les bleds dans le moment très bonne mine
c'est à dire que Dieu seut par sa volonté fait croitre et
venir
tout ce qu'il luy plait sans consulter la secheresse ni
l'humidité : rien n'a souffert dans cette année que le
betail a cause de la rareté du foin et du pacage. une
quantité de sources ont tari, et le puy commun de cette
eglise s'est vû reduit à un pied d'eau celui de la presbitere
qu'on se propose de faire recruser, etant a sec
Boniol Curé du Puy
— — — |
Guîtres |
BMS
1773 - 1792
1 Mi EC 92-R2
vue 85 / 164
folio 80
|
13/03/1785*
vent
pluie glacée
|
(info http://melimelodaieux.blogspot.com)
|
particularités / années
/ cette / année / 1785 [en marge]
Cette année 1785 a été
remarquable par les circonstances suivantes,
Depuis le premier de janvier jusqu’au
treize mars il n’etoit pas tombé une goute
de pluye, mais ce jour, dimanche de la
passion* il tomba une quantité de pluye
ettonnante qui etant poussée par un vent
de nord impetueux ou plutot par un
ouragan qui dura depuis sept heures
du matin jusqua midi se glaçoit a mesure
quelle tomboit et forma sur les branches
des arbres des cristaux d’un pouce d’epaisseur
qui le lendemain brilloient au soleil comme
des diamants et poussés les uns contre les
autres / faisoient / le bruit que fait la casse sur les
arbres. La pesanteur ebrancha plusieurs
arbres. Le fruit a noyau quoique en fleur le
conserva et l’année a été assés abondante
en vin
en blé
et en fourages
* Avant 1969, le dimanche de la passion était
le dimanche précédent celui des Rameaux, c'est à
dire deux dimanches avant le dimanche de Pâques (qui en 1785 a été
célébré le 27 mars). NDLR
— — — |
Lapouyade
Sainte-Marie-Madeleine
|
BMS
1751 - 1785
E DEPOT 2617
vue 34 / 34
|
|
(info https://www.leresistant.fr,
relevé Geneadom)
|
la mil sept cent quatre vingt
cinq le treize mars, la
terre les arbres les maisons ont eté couvertes de glace
la glace qui tomboit en forme de grosses gouttes se colloit
aux branches au tronc des arbres depuis la
racine jusques a la cime sur les habits des
voyageurs qui devenoïent durs comme des planches
tout ce jour la le ciel fut couvert le lendemaïn
et le sur lendemain un soleil brillant formoit
le plus beau spectacle de la nature il sembloit
que les arbres les maisons et toute la campagne
etoit couverte de diamants Bellin curé de la
pouyade.
— — —
|
|
BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vue 99 / 141
folio
384 ex 93
|
|
(relevé
Geneadom) |
La presente année 1785, huereusement terminée
par la grace du seigneur, après avoir baptisé dans cette
parroisse
9 garçons 8 filles, enseveli 5 hommes, 5 femmes, 7 garçons
4 filles, fait six mariages, et donné cinq congés de mariage
a été une soeur de l'année derniere par la continuation
de la secheresse, dont presque toute l'Europe s'est ressentie. il
ny a pint de neuvaine, de prieres et de processions qu'on
n'aye fait parout, pour demander a Dieu les pluyes necessaires
pour la maturité des fruits de la terre, mais sa providence
n'a voulu accorder que de loin en loin des petites rosées
qui ont suffi pour condamner le cours du murmure général
les predictions des speculateurs, et la crainte d'une famines
jointe a quelque maladie epidémique. malgré la secheresse
malgré que le bled aye été très court sur
pied, l'année a été
une des meilleures en grains de bled, segle, mêture et froment;
la vigne n'a souffert en par une part de la continuité de la
chaleur, puisque jamais les vivants n'ont ramassé tant et
de si belle vendange. tous sans exceptions ont eté aux exped-
inets pour la recuillir, et on a vu les barriques trois fois plus
cheres que le vin. elles ont couté de 10 a 12 lt et on les remplissoit
en certains endroits pour 3 lt a ceux qui vouloient se les fournir
en achetant le vin. rien n'a paru souffrir que le commerce par
la rareté des eaux dans les rivieres, le chanvre, les menues graines
et
les herbes : car il y a eu très peu de toutes ces choses; heureusement
que le betail a eu pour se nourrir une quantité de paille
excellente. plusieurs puys et fontaines sont encore a sec. nous
avons eu le bonheur de n'avoir pas manqué d'eau, depuis
que nous avons fait creuser notre puy 3 pieds et demis au
dessous du coulant de sa source, mais il n'a pas falu en
tirer beaucoup pour le jardin.
Boniol Curé du Puy.
— — — |
Lerm-et-Musset
Saint-Martin
|
BMS
1782 - 1792
E DEPOT 7637
GG 10
vue 37 / 141
folio 35
|
1785
glace
neige
pluie
sécheresse
|
(relevé
Geneadom)
|
Cette année
a êté une des plus
singuliere par la variete dans les
saisons Le commencement de l'hiver
a êté fort sec et tempéré les mois de
fevrier mars et avril ont presenté un
melange bisarre de glaces de neiges et de
pluies qui ont retardé la pousse de tous
les vegetaux au point qu'au commencement
de may la vigne navoit pas poussé les
arbres navoient point ouverts leurs
boutons - les trois mois ont êté suivis
dune secheresse excessive pendant le mois
de may et de juin - qui ont enlevé tous
les fourages et les foins / au / point qu'on a vu
le foin se vendre plus de dix livres le
quintal - les seigles ont manqué en
general par la secheresse les menus
grains se sont perdus par l'ardeur du
sable qui en a intercepté le germe
cette recolte a un peu repris vers le mois
de jeuillet qui a êté pluvieux - il en
est resulté plus de demy année pour
les menus grains - les chanvres ont totallement
manqué - mais les fruits et le vin ont
êté d'une abbondance rare et il n'y a
pas de memoire qu'on vit un autant de
vin et de fruit - lautomne a preté toutes
les facillités possibles pour toutes les
recoltes et les fourrages ont êté assez abondants
sur la fin de la saison ce qui en a un peu
diminué la valeur - Les vins sont
pour lannée courante dans cette parroisse
a 15 - la barrique
— — — |
|
BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vue 110 / 141
folios
406 - 407
ou
109 verso - 110
ex 115 - 116
|
1787
19/12/1787
canicule
inondations
tempête
|
(relevé
Geneadom) |
L'année qui vient de finir a été remarqua-
ble par la beauté et la température de son commence
ment ayant retardé ses froids pour tout son printemps
pour ainsi dire, et nayant presque pas eu de pluye
dans tout son été, tous les fruicts de la terre ont eté
retardés considérablement. il y a eu cependant
beaucoup de pacages et beaucoup de bled. depuis
25 ans nous n'avions pas eu tant de bled que cette
année; il n'y a pas eu une quantité de fruicts ni
de menus grains. la vigne a souffert des grandes
chaleurs qui sembloient etre nécessaires pour l'avan-
cement de son fruit et pour la dédomager de sa pouce
retardée. les pluyes sont enfin venues dans les
premiers jours des vendanges, # ont beaucoup fatigué
les vignerons et les moissonneurs ou les semeurs du
bled nouveau. après 8 ou 10 jours de relachements
elles ont repris et durent encore. la terre est partout
abrevée jusques dans ses fondements. dans les 15 jours
derniers tous les ruisseaux et rivieres ont debordé
deux fois, a la suite de quelques vents du sud,
et aucun vivant ne se souvient d'avoir vû les
chemins si difficiles à suivre. aussi les evite-ton
malgré les oppositions et les défances des particuliers
qui savent si bien relever leurs pierres. il tonne
quelque fois aprésent comme dans la mêtive. la nuit
du 19 avant le jour de noël sur les dix heures du soir,
le drot et la garonne etant extraordinairement
debordés, il se leva un vent terrible et furieux qui
menaçoit le monde d'un renversement general
ce vent venoit de la partie de l'ouëst, et sembloit
avoir été annoncé par l'horison de ce même
coté
qui sembloit être a feu longtemps après le soleil
couché. tous les nuages qu'on pouvoit y distinguer
sembloient etre autant de soleils et fatiguoient
presque autant la vue. la remarque qui dit, temps
rouge vent ou plouge n'a jamais été plus vraie.
cet orage de vent a été estimé surpasser encore
celui du 8 septembre 1768*. il finit comme l'autre
vers les 4 heures du matin, mais les secousses etoient
si violentes que les maisons et la terre en trembloient
et celleci, abbrevée et détrampée comme elle etoit,
on n'auroit pas pu conter le dégat arrivé aux
arbres de toute espece, sil feut survenu pendant
qu'ils etoient chargés de leurs feuilles nous ne donnons
ces rélations à la posterité que pour détromper
ceux qui ayant essuyé quelques legers ouragants, veulent
prétendre que jamais les vivants ni les morts n'ont
vû comme eux rien de si terrible. # qui n'ont
rien valu, le vin sétant trouvé verd et aigre, quoique
melé de beaucoup d'eau, par la continuation des susd[ites] plyues
Boniol Curé du Puy.
* Voir ci-dessus à cette date. NDLR
— — — |
|
BMS
1749 - 1792
4 E 3476
vue 149 / 201
folio 5 verso
|
|
(relevé
Geneadom)
|
sepu[l]t[ure] [en marge]
Lan mil sept cent quatre vingt sept et le vingt trois
du mois de decembre a été inhumée dans
le cimetiere de cette parroisse jeanne morte dans la maiterie dugas
dependante de la parroisse
de Blanquefort ou elle auroit du etre inhumée, et qui na peu
letre à cause que du debordement
des eaux. elle etoit agée denviron cinquante ans. ont été
presens a la sepulture aidmond las peyras
et raimond metayet Ligarde viciare de parempuire
— — —
|
|
BMS
1773 - 1792
collection communale
E DEPOT 8213 GG 4
vue 116 / 141
folio 419
|
|
(relevé
Geneadom) |
L’année 1788,
que nous venons de finir, sera trouvée
remarquable a bien des egards pour tous ceux qui en liront les
evenements dans les histoires. L’humidité extraordinaire
de l’hiver
la secheresse du printemps et de l’été, les vents,
les orages, les grandes
disparitions de terre, leur croulement et leur chute, les ouragants
de mer et de terre, les brouillards, et les greles, en un mot le
courroux de tous les elements, l’ont fatiguée d’un
bout a l’autre
et nous ne connoissons guere de provinces ni de Royaume tant
de loin que de pres qui n'aye essuyé quelqun de ses facheux
evenements. aussi, sur toute espece de fruits et revenus
qu'a epargné la grele, nous n’avions jamais fait si peu
de recolte. joignons a tous ces malheurs les troubles qui
ont fatigué pendant dix mois toute la magistrature, tous
les parlements exilés, la justice suspendue par toute
la France, le theatre de la guerre élévé entre les
Rois
et les puissances voisines; et les apprets d’une assemblée
générale de toute la nation francoise pour remedier
aux desordres qui viennent de la faire gémir, tout cela
annonce et caracterise une année veritablement
extraordinaire. Les froids sont a présent de la derniere
rigueur comme en 1766. Le bled vaut courament 25 lt
les semances ont eté faites avec la derniere perfection; nos
magistrats sont remis dans leur place. Dieu veuille que
l’année prochaine nous soit plus favorable, en recueillant
plus de biens de sa bonté, et en inspirant lui meme la décision
des etats généraux qui doit seule remettre l’union
entre le
ministere et la magistrature, satisfaire le Roy notre
souverain et nous procurer à tous un heureux repos et
une douce tranquillité.
— — — |
Saint-Ferme |
BMS
1785 - 1792
E DEPOT 8523
GG7
vue 43 / 119
folio 45
|
02/06/1788
grêle
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
Le 2e
juin 1788 la grelle a perdu en entier la
recolte de cette parroisse soit en bled et vin,
ce fleau fut si terrible quil a murtrit les arbres de
toute espece; la vigne etoit sans pas une espece de sarmans,
toutes les vitres de leglise malgré les trellis en fer ont été
brisées ce desastre dura une heure et demy dhorloge.
le debordement fut si extraordinaire que la majeure
partie des guerets furent emportes, la perte des foins
fut generale; les maisons furent remplies deau
a etre obligés de percer les planchers pour la
faire decouler, tous les vivans d'allors assurent n'avoir
jamais vû un semblable desastre : la misere a été
augmenté cette année a raison d'une disette generalle
il ÿ a eu pandant saint anne quantité de maladies
graves, et beaucoup plus de mors que dans les années
precedantes, fruit de lexcessive misere.
De Pevaro curé de
St ferme
— — —
|
Bayas
Sainte-Marie-l'Egyptienne
|
BMS
1762 - 1792
E DEPOT 458
vue 97 / 115
folio 185 = 93
|
1788-1789
froid
gelée
neige
|
(info
https://www.leresistant.fr, relevé Geneadom) |
Lan 1788 le grand froid
a commencé le 12 novembre
et a cessé le 12 janvier 1789; il a recommence le 7
mars 1789 en gelée, et neige, et a duré 10 jours de
suite, la congelation a été 28 pouces de profondeur.
— — —
|
Saint-Pierre-d'Aurillac |
BMS
1781 - 1792
E DEPOT 8520
GG 9
vue 148 / 180
folio 16
|
du
29/12/1791
au
03/01/1792
inondation
|
(relevé
Geneadom)
|
j'ai pris possession de ma cure de st
pey le six
novembre; j'ai eté nommé par l'assemblée
electorale le 26 7bre de la même année 1791.
iI y a eu un grand debordement du 29 Xbre 1791
1791 au 3 janvier 1792 l'eau par le grand chemin a eté
près de la porte du cimetiere. Le boisseau de froment
au 17 fevrier 1792 valoit quatre cens cinquante livres
l'huile fine valoit 30 Sols, le savon 20 Sols
La livre de chaine cinq sols, le sucre a valu jusqu'a
trois livres douse Sols la livre, et le café cinquante deux
Sols
desarnauds curé
le vin au mois de fevrier 1792 a valu 500 lt le
tonneau
— — —
|
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Mots-clés
:
aurore boréale, beau temps, brouillard, canicule, chaleur, comète,
crue, débâcle, éclipse, éruption volcanique,
foudre, froid, gelée, glace, grêle, inondation, inondations,
marée, mauvais temps, météore, météorite,
naufrage, neige, orage, pluie, pluie glacée, rosée, sécheresse,
tempête, tremblement de terre, vent, verglas
* Une étude universitaire (Les « malheurs
des temps » en Gironde au XVIIIe siècle, d’après
les registres paroissiaux) fait mention de 187 notes météorologiques
sur les registres BMS de Gironde.
Seules les mentions sur les actes numérisés accessibles
en ligne ont pu être présentées ici. NDLR
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