Commune
et/ou paroisse |
Cote(s)
AD |
Date
et type
d'événement
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du document
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Transcription
du document |
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BMS
1677 - 1693
vue 205 / 268
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(merci
à Colette B.)
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En
cette année au mois de Janvier le jour de la conversion St Paul*,
les
Eauës crurent d'une telle force quelles estoient le haut d'un pied
dans le jardin de la
Cure. et se repandirent dans toute la ville basse. sans quaucun des ponts
ayent esté amené
ce quon attribue a la construction des digues et murailles dans la prairie
lEvesque qui ont
presentement la force de retenir les eaues au dessus de la prairie dans
le temps des inondations
deux et trois pieds plus haut quavant que la Ville fust fermee de muraille
en cette endroit la
* Fait
référence à la conversion au christianisme du juif
"Saul de tarse" (nouveau testament). Il prit alors le nom de
"Paul" et devint apôtre de Jésus. Elle est fêtée
le 25 janvier. NDLR
— — —
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Clermont-en-Argonne |
BMS
1682 - 1704
E dépôt 89 (1 E5)
vue 128 / 255
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18/09/1692
tremblement de terre
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(info
Geneanet, merci à Eric B.)
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Le dixhuitieme
du mois de Septembre de la presente Année 1692
un tremblement de terre* arriva a deux heures un quart
apres midy qui dura environ trois Miserere** quelques pierres
de la voute de l'eglise en furent détachées
moreau
NDLR
* Le séisme du 18 septembre 1692 a été
estimé à 6,25 sur l’échelle de Richter, son
épicentre était situé aux environs de Liège
en Belgique où il fit plusieurs morts.
** Le "Miserere" (« Aie pitié
» ou Psaume 50) dans son intégralité étant
bien trop long, il s'agit probablement des versets 3 à 5 (les plus
connus) qui en latin durent entre 15 et 20 secondes suivant la vitesse
de diction. La secousse dura donc une petite minute.
— — —
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Bonnet |
BMS
1685 - 1697
E dépôt 43
1 E 4
vue 48 / 72
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(info http://echenay.over-blog.com)
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Fin
de 1693
Cette année a esté une année de
chertemps, le froment valloit quinze livres
mesure de gondrecourt.
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Bonnet |
BMS
1685 - 1697
E dépôt 43
1 E 4
vue 72 / 72
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1689 - 1699
pluies
inondations
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(relevé Geneadom)
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Les dix dernieres années
du siecle mil six
cents sont années de chertemps, en
pain, et en vin le vin est très rare et le pain
à cause des pluyes trop frequentes et
trop abondantes, qui ont duré des 1689
jusqu'a 1699 ces vins n'ont point eté
abondants, ny bons et les vallées se sont
creuzées par les inondatoions frequentes, et
longtaines.
— — —
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Longeville-en-Barrois |
BMS
1639 - 1733
E dépôt 226
1 E 1
vue 264 / 423
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(info https://gw.geneanet.org, merci à Cedric
T., relevé Geneadom)
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adulte [en marge]
Le seizie[me] juillet 1699 Christienne Gerard femme en
2.des nopces
de Claudo Lopin de Tannoy, aagée de soixante ans ou environ fut
tuée d'un coup de par le feu du ciel d'un coup de tonnerre
etante
a la vigne, ban de Longeville lieudit a la coste moyenne sur les
six heures du soir, et le lendemain apres la levée du corps faite
par Mess[ieu]rs de la justice de Bat elle fut conduite audit
Longeville et rapportée par leur ordonnance et la inhumée.
— — —
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Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 26 / 128
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(info http://echenay.over-blog.com)
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Cette presente année, le printemps à esté tres
froid, tous les fruicts d'arbres, ont esté gelés
L'esté à esté Bruslant les vignes ent ont
souffert, et L'automne Pluvieux les avoines
ont esté pouries, toutes grillées. Cent livres
de froment pour un escu de trois livres,
muid de vin 25 lt : J F Vaultier*
* Jean-François VAULTIER vicaire, prêtre et curé
de "Bonney" (30/11/1665 Ligny-en-Barrois, 20/06/1750 Bonnet)
fils de Jacques et de Françoise DE MENGEOT. NDLR
— — —
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Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 49 / 128
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(info http://echenay.over-blog.com)
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Les saisons de cette année ont
esté
très réglées et favorables aux biens
de la terre* on a eu pleine année de
vin. par tout et beaucoup de bled,
et d’orge et d’avoine ; grace à dieu.
au reste on est reduict à la derniere
dizette, par les guerres, qui durent
toujours par tout, dieu nous donne
la paix. amen. et convertissent les
peheurs.
* Une bien belle année : une fois n'est pas coutume ! Mais
hélas ça ne durera pas. Voir ci-dessous. NDLR
— — —
|
Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 55 / 128
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1707
canicule
inondations
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(info http://echenay.over-blog.com)
|
fin
Le printemps à esté très réglé
nous avons eu plaine année de froment
et de vin mais depuis la Magdeleine
auquel temps nous eusmes quattre jours
de chaleur etouffante qui brullerent
la sixieme partie du raisin et de laquelle
plus de trente personnes du Barrois qui
fauxilloient en Champagne furent mortes
dans les champs etouffées par la chaleur
nous avons eu des pluyes continuelles qui ont
gatté les foings, germé les grains en moisson
et rendu les vins peu bons, lesquelles pluyes ont
duré tout le reste de l’année et ont causé
de
très grandes inondations particulierement en decembre
J F V.
— — —
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Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 61 / 128
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(info http://echenay.over-blog.com)
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Cette année à été
mauvaise les
gelées de May ont duré si longt temps
qu’il n’y est resté ny fruict de jardins
ny guere de raisins et apres la géllée
les longues et froides pluyes de juin
et juillet, ont fait tomber le reste des
raisins. Le siege de Lille en flandre
à été fait, et la ville prise et la citadelle
par les ennemys. Le bled se vend
cinq livres, mesure de gondrecourt.
cette année est trop pluvieuse.
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L’on à batti le fourneau de bonney
cette présente année.
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Belrain en Barrois |
BMS
1648 - 1739
E dépôt 34 (1E1)
vue 3 / 194
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(info Geneanet, merci à Thomas K.)
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1709.
Triste avanture qui doit estre inserée dans les
annalles arrivée en lan de grace mil sept cens neuf
En lannée mil sept cens et neuf, il y eu un hiver
qui
na peut-estre jamais eu son pareil, jusqua la veille
des roys sixieme janvier, il ny avait encor presque
point eu de froidure, mais le jour mesme des roys
il se fit subitement une gelée si considerable que
tout estoit en glace, la froidure augmenta tellement
pendant lespace de six semaines, que personne ne
pouvoit mettre le nez hors du logis ; les animeaux
domestiques mouroient com[m]e mouches. on trouvoit des
personnes mortes dans leur lit & de froidure, le vin le
meilleur nestoit quune glace dans les meilleures
caves, Les chaines les noyers et autres gros arbres
se fendoient dune violence si considerable que vous
eussiez dit estre des coups de Canons, les oyseaux
liepvres sangliers perdrix et autres animeaux
sauvages moururent dune si grande force q'ua peine
en restatil pour repeupler ; Tous les gros et meilleurs
arbres moururent en sorte quil nen resta que quelques
jeunes, une partie parurent encor jetter leur fuilles
fleures et fruicts au printemps, et tout a coup on les
voyoit jaunir et mourir, Les bleds furent gellez tout
a faict en sorte quil fallut tout resemer en orge et dieu
voulut que lannée precedente les orges avoient assé bien
reussy, ce qui facilita laditte resemaille, et il y eu une si
grande abondance dorge dans les terres ou les bleds furent
gelles que ce fut un miracle evident, outre que les dits
orges furent de si bonne qualité que le pain ressembloit
au pain de veritable froment, une partie des septs des
vignes mourut, l'autre partie ne jetta qu'a la seconde
seve, on ne vit jamais raisin laditte année, on fut obligé
de resemer du vieu bled, et dieu le bennit tellement qu'on
ne vit jamais les plus beaux bleds ny mieux grenes, deux gerbes
faisoient le [rature] / boisseau / mesure de condé.
Croyez en l'ecrivain
qui en a ressenti luy mesme les tristes effects En foy
de quoy il a signé.
Jean Nico[las] Voirin pr[estr]e
Curé de Belrain
En mil sept cens traize et quatorze la mortalité
se mit aux bestes
a corne, il nen resta a Belrain qu'une dixaine [vertical en
marge]
— — —
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Chauvency-le-Château |
BMS
1719 - 1725
E dépôt 83
(1 E 2)
vue 62 / 65
folio 311
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(info Geneanet, merci à Dominique S.)
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L’an
1709 le 5 janvier veille des Roys la pluye continua jusqu’a onze
heures du soir d’une grande force, neantmoins vers la minuit la
gelée
commença tellement que le jour des Roys, c’est a dire,
de l’Epiphanie
a sept heure du matin elle portoit par tout, de sorte q[ue] deux jours
apres les rivieres estoient tellement glacez que l’on y passoit
avec
grande facilité ; Cette gelée si surprenante causa un
dommage
presque universel, car les froments et seigles ensemencez furent
entierement perdus, et mesmes dans les pays les plus chauds ou il
ne géle presque jamais la terre estoit gelée jusqu’a
sept pieds
en profondeur, de sorte que l’on fust obligé de semer des
orges
partout qui vinrent en grands abondance par un pur effet de la
divine providence sans quoy il falloit mourir de faim, cependant
cette abondance d’orge n’empeschat point que le froment
ne se
vendit dix, onze, douze et mesme jusqu’a treize livres le quartel
;
et l’orge neuf livres, ce qui causa une grande pauvreté
et misere
dans le monde et lorsque l’on eût recüeillis les orges
qui estoient
presque aussy bonnes que les froments on vendoit le quartel qui
font trois bichets cinq livres et cinq livres dix sols ce qui arriva
les
jour et an susdit Dieu nous veuille preserver et toute la posterité
d’un evenement aussy funeste que fust celuy la Escrit par moy
G Grandjean curé
L’année ensuite il y avoit des souris en si grande quantité
qui gâterent encore une grande
partie des grains de sorte que l’on fust obligez en certains cantons
de resemencer
encore des orges finis venit, venit finis*
(...)
* (Lat.) Extrait de la Bible, Vulgate, Ezechiel
7:6. Peut se traduire par "La fin est venue". NDLR
— — —
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Jametz |
BMS
1700 - 1719
E dépôt 190 (11)
vue 67 / 129
folio 5 verso et dernier
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(relevé Geneadom)
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Cette
année 1709 le sixiesme de Janvier commença une si violente
gelée que les plus vieux de la paroisse n'avoient pas ouy dire
qu'il y
en ayt eu jamais une pareille. les chesnes s'en fendirent dans les forests
et beaucoup en furent geslées, comme presque tous les arbres fruictiers
dans
les vergers, et la plus grande partie des grefs, et toutes les herbes
des jar
dins potagers bruslez par un verglat qui arriva sur la fin de la mesme
geslée, sur lequel il regelat, les bleds furent aussi geslez qu'a
peine en
resta-il pour resemer, toute la dixme de ce qui restat de ce fascheux
verglat
ne consista qu'a environ lun cent cinquante gerbes tant de seigle, que
mestaille le bled tant en la parte des fermiers que du curé et
seize
a vingt gerbes au quartel, la misere fue si grande que les pauvres ne
menacoient plus que de bruller ou de piller ceux qui avoient encor
quelque chose, et si le seigneur n'avoit beni les orges qu'on avoit
resemé dans la cullée des veaux on estoient les froments
qui vinrent
en abondance, la moitié des hommes seroient morts de famine. on
lit dans l'histoire de france qu'en l'an 1608 une pareille année
est
arrivée, la misere et les changement de nourritures causa beaucoup
des maladies. outre une grande guerre entre tous les princes chrestiens
de lEurope qui affligeoit et desoloit les royaumes et les provinces
au sujet de la succession du royaume despagne
— — —
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Stainville |
BMS
1688 - 1717
E dépôt 384
1 E 5
vue 151 / 201
folio 27
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1709
froid
neige
07/1707
chaleur
canicule
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(info Geneanet, merci à Claude F.)
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Cette
année on a eu cinq hyvers, 1. pendant les avants assez long.
2. commença le jour des Roys, finit le 25
ou 26 Janvier. 3 environ la sexagesime. 4. commença le vendredi
de careme, dura 15 jours tres froids et apres huit jours de tems doux,
il fit encore huit ou dix jours de froid avec
neige en sorte que les charues ne firent presque point d’ouvrage
avant le 25 Mars, qui tomba un lundy St. On n’avoit / pas / ouï
parler d’un
froid plus / aussi / grand que celuy qu’on souffrit au
mois de Janvier, plusieurs personnes en moururent en campagne, plusieurs
pauvres
gens aussi dans les villes et villages qui etoient mal chauffez, mal
couverts, beaucoup de volaille, presque tous les agneaux qui naissoient
pendant ces froids, presque toutes les brebis de Champagne, tres grand
nombre ailleurs, jeunes animaux, quantité de bestes sauvages
il resta fort peu d’oiseaux, quantité d’arbres dans
les jardins notamment les [rature] / pruniers / excepté
seulement les pommiers et cerisiers aigres. les
[rature] / cerises / furent conservées, presque
point d’autres / fruits /, les greffes de l’année
precedente / plusieurs / perdues, on voituroit le vin
dans des sacs?. Tous les bleds gelez
et entierement perdus, les vignes
gelées, l’ont encore esté d'esté on n’a
point
fait de vendange dans tout le pays, on avoit semé du bled a la
fin de Mars, mais il ne vint point a maturité.
[encadré]
18 mois auparavant environ le 20 ou 25 juillet il fit
trois jours de chaleur
excessive que plusieurs en campagne en moururent, plusieurs betes grasses
chevaux de carosse
— — —
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Stainville |
BMS
1688 - 1717
E dépôt 384
1 E 5
vue 156 / 201
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(relevé Geneadom)
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Pendant
l'hyver de l'année qui est expirée tous les bleds et toutes
les vignes ont esté gelez tres
grand nombre d'arbres fruitiers dans les jardins, il n'est presque point
resté de norbettiers / d'amandiers / et de ceriziers
doux, point de noyers, ainsi on n'a point recüeilly de bled, point
de vin, car les vignes furent encore
gelées d'esté / point de fruit / On a semé autant
d'orge qu'on a pu en ces pays cy. L'esté a esté tres humide,
on a eu
des pluies presque tous les jours depuis environ le milieu du mois d'avril
jusque vers le milieu de
Juillet, quand les orges furent levez dans les terres ou les bleds avoient
manqué il s'y engendra des
scorpions en tres grande quantité, et / les / coupoient en terre,
ce qui fit beaucoup appréhender, on fit
des prieres et des exorcismes, le degats de ces animaux discontinua,
mais ayant recommencé plus
fort que devant on recommença aussi les prieres et excorcismes
trois semaines ou un mois apres les
premieres, et on ne vit plus de mal, on trouvoit de ces animaux morts
et tout noirs, on fit aussi des
prieres pour le mauvais tems toutes les festes et dimanches soir jusqu'au
15 octobre. On eut quantité d'orge
et une belle moisson, le boissau a toujours esté vendu quarante
sols plus ou moins / jusqu'au mois d'avril / parce qu'en
france on avoit defendu de semer / labourer / avant le mois de
mars dans les terres ou les bleds étoient manquez
et qu'on croioit que ces bleds repousseroient, et malgré les
deffenses on traduisoit beaucoup d'orge de
lorraine en france, a pasques / 1710 / l'orge tres beau ne valoit que
vingt sols
france et lorraine
— — —
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Troussey |
BMS
1700 - 1720
E dépôt 400
1 E 2
vue 50 / 117
folio 4 verso
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(info Geneanet, merci à Michel F.)
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La
posterité saura qu'en l'année la même année
mil sept cent neuf il y
eut un hiver si froid, et si rude, une gelée si considerable
et si forte un verglas
si terrible, qu'une grandese quantitéz d'arbre moururent,
/ presque / toutes les racines des jardins
furent perdues ; une infinité de poissons furent detruits. en
provence les maroniers, les citro
niers furent abbatus ; et ce qui fut bien plus considerable les grains
manquerent entierement
/ presque par tout / en sorte qu'au printemps la terre paroyssoit aussi
sterile et aussi aride qu'au milieu de
l'hiver on ne recueillit ny fro presque point de froment / ny
/ de seigle pour ense
mencer la terre pour l'année suivante on fut obligé de
semer en orges les terres
qui avoient / etez / ensemencées en bled. La providence divine
fut si grande que non seule
ment il y eut une grande abondance d'orge, may encor que l'orge
meme se trou
vat avoir un gout merveilleux et presque pareil à celuy du bled.
Si bien que l'orge qui
est la nouriture ordinaire des pauvres, devient celle de la plus part
des riches mêmes et des com
munautéz religieuses.
p. B. F. de la riviere p[rêtre]
curé
de troussey
— — —
|
Velaines |
B
1701-1720
E dépôt 418 24
vues 64
à 66 / 145
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Description
de l'hyver
de lannée 1709
En lannée mil sept cent et neuf l'hyver commença
le sixieme janvier jour et feste des Rois et dura iusques
à la fin de fevrier : depuis le soxieme janvier iusques
a fevrier le froid augmentoit tous les jours de degré en
degré : neantmoins au commencement de fevrier le tems
s'adoucit un peu et il tomba de la neige en quantité : mais
la pluie survint qui la fit fondre; et pourlors la terre
etant decouverte, moüillée et trempée des eaux de
la neige
et de la pluie, il survint un verglas et une froidure si
aigüe et si piquante, que d'age d'homme on en vit une
semblable . Aussi la froidure de cette hyver fut si grande,
si violente, si excessive et si extraordinaire, que tous
les biens de la terre en furent endommages : les bleds
ensemences furent partout entierement gelez et perdus;
de sorte qu'a la moisson de la meme année on ne recüillit
partout que tres peu tres peu de bled, ce qui fut cause
que l'on auroit esté obligé de semer à l'automne
les
bleds de l'année mil sept cent et huit qui leverent fort bien
et qui vinrent en bonne maturité, dieu merci : et les
terres et contrées, qui avoient esté ensemencées
de bled
ayant esté gelées par la rigueur du froid, furent au printems
ensemencées d'orge à la place du bled; de sorte que leté
ayant esté froid et pluvieux, on auroit eu à la moisson
prochaine de l'orge en abondance, ce qui faisoit [c]onnètre /
aux ho[mm]es
aux hommes que cette abondance estoit une benediction
visible
du ciel et une multiplication prodigieuse de la divine
providence : le bichet d'orge se vendoit quarante sols :
le bichet de bled se vendoit quatre livres dix sols :
depuis le mois d'aoust de cette année si facheuse iusques
à la moisson les pauvres gens, les mediocres, et autres personnes
soufrirent beaucoup : car les bleds ayant esté ainsi gelez
les peuples furent contraint de ne manger que de l'avoine,
qui fut taxée par le Prince a vingt sols la minotte*,
afin d'eviter par ce moïen le desordre et la trop grande
cherté de ce grain : on trouva par bonheur une grande
quantité de ce grain sur les greniers des richards de ligné
qui l'avoient conservez depuis plusieurs années, sans quoi
les pauvres et les mediocres seroient mort de faim. Quand
on vit aussi le dommage irreparable que l'hyver avoit
causé, on fit d'abord par ordre de son Altesse Roiale par
tout une visite et une recherche tant du bled que de
l'avoine, qui restoient sur les greniers, afin que ce grain
ne fut vendu et distribué que par mesure aux chefs
de famille, qui devoient avoir un billet signé du Maire
de ligné pour leur etre distribuez et vendu trois, quatre,
ou six minottes* d'avoine suivant et a proportion qu'ils
estoient chargez denfans et de domestiques : mais les particuliers
et chefs de famille, qui n'estoient pas du comté de Ligné,
ne
jouissoient pas de cet avantage, ainsi ils estoient obligez de se
pourvoir et chercher du grain ailleurs.
Les vignes furent entierement gelées partout, on ne les
provigna** pas, on les coupa sur le pied, elles produisirent
de tres beau bois en quantité, elles auroient encor produit au
pied quelques raisins, mais pour comble de malheur il
survint une blanche gelée au mois de may, qui emporta / tout
tout : en sorte qu'on ne vit aucune grape de raisin de
naissance en maturité, sinon quelques petites grapes, qui
n'estoient que des rejettons et des avortons, qui furent encor mangez
par les oiseaux; on ne parla pas même de faire vendange
cette année ; on ne recüillit pas, sur tout le finage, du
raisins
pour faire un bon verre de vin : o triste et funeste
privation de raisin fruit si delicieux, si pretieux et si
avantageux à l'homme : par bonheur on avoit encor dans
les caves, quelques pieces de vin des années precedentes, sans
quoi on auroit fait triste figure pendant vingt deux mois :
La piece de vin se vendoit vingt deux et vingt cinq écus :
La cherté et la rareté du vin fut cause qu'on en eut
en sufisance pour tout ce tems de misere ; outre que
laplupart du peu de vin qu'on avoit recüillit en l'année
mil sept cent huit se gata et se piqua, ce qui fut le
sujet d'une petite consolation pour les bons biberons.
Les arbres fruitiers furent aussi partout perdus et gelez : on les
vit pendant l'esté secs, sans feüille et sans aucune verdure
comme en hyver, triste spectacle : les pommiers, les poiriers,
les noyers, les cericiers et les pruniers, qui estoient gros et qui
estoient un peu vieux, furent entierement deseichez par la
rigueur de la gelée : Il y avoit une grande quantité de
tous ces
bons arbres plantez en diferens endroits du finage, qui estoient
tres agreables au goût et à la veüe, ils furent entierement
perdus : il falut les couper et jetter au feu comme des arbres
mauvais et infructueux; ce qui causa par tout un dommage
tres considerable : Il faut qu'un grand nombre d'années
secoule avant que de revoir tant d'arbres de la bonté,
de la beauté, de la grosseur et hauteur qu'ils estoient ; / Les
ches[nes]
Les chesnes se fendoient avec bruit par le milieu, a cause
de la violence du froid : Les noyers, qui au tronc avoient
quatre et cinq pieds de tour se fendoient de mesme : Il y
en avoit quantité de beaux et de gros dans les paquis***, dans
les varennes*** du côté de tronville et dans d'autres terres,
il falut
tous les couper : cependant les arbres, qui furent preservez
de cette grande gelée, furent quelques ieunes pommiers, poiriers,
noyers, cerisiers, pruniers &c. ce qui fit la consolation des
curieux et de ceux qui se plaisoient a cultiver les arbres : on
n'eut pourtant ni pommes, ni poires, ni noix, ni aucun fruit
à noyaux.
La terre, qui sert de marchepied aux hommes, qui est leur
mere nourriciere, et qui renferme dans son sein tous les biens
necessaires à la vie, estoit gelée de trois a quatre pieds
de
profondeur : en sorte qu'on estoit obligé d'inhumer les corps
dans l'eglise, parce que la terre estoit gelée trop ptofondement
dans le cimetiere.
L’eau qui sert a rafraichir les hommes, les animaux, les plantes
et les campagnes, ne fut pas exempte de la rigueur de l’hiver
:
L’eau de la riviere estoit gelée de cinq quarts de pied
et d’un
pied et demi d’epaisseur : L’eau qui coule avec vitesse
et rapidité
sur les écluses du moulin estoit entierement gelée par
dessus, et
ne faisoit qu’une glace avec l’eau de dessous et de dessus
les dites écluses. L’eau dans la maison se geloit a un
pied ou deux
pieds proche d’un bon feu. La plus part des puits estoient gelez.
Les petits enfans nouvellement nez mouroient quelques jours
apres leur naissance, ne pouvant résister à la rigueur
du froid.
Les fleurs dans les jardins furent par tout bien maltraitées
: Il
ny eut que les tulipes, qui ne gelerent point, et qui causerent
du plaisir et de l'agrement, quand elles commencerent à s'ouvrir
et s'epanoüir. Les lauriers et autres petits arbrisseaux tendres
et [?]nts furent gelez. / Les jardins
Les jardins furent au printems fort steriles de fleurs
et d'herbes
propres à mettre dans le pot pour donner quelque goût au
potage
on y mettoit un oignon ou un peu d'ail, ou un peu d'echalotte,
ou quelques petites racines de chelery, qui avoit esté conservé
dans la cave. de toutes les herbes potageres, il n’y eut que l’oiseille
qui resista et qui servit quelque tems apres à donner le goût
au potage, qui norrit le soldat, le pere, la mere et les enfans.
Les oiseaux, ces petits et divertissants habitans des bois et des champs,
mourroient en campagne, tant a cause de la froidure, qu'a cause
qu'ils ne trouvoient rien a manger : Les corbeaux pressez de la
faim venoient s'abaisser sur les fumiers dans le village,
pour y trouver quelque chose a se norrir.
Les moutons, les brebis et les agneaux furent aussi bien
maltraitez : Il y en mourut beaucoup, et leurs habits fourés
de laine ne les / examterent / pas du froid et de la mort : voila
le grand dommage et le grand desordre que causa la rigueur
de ce facheux hyver, dont on parlera longtems.
NDLR
* Le minot (ou la minotte) était une mesure
de capacité pour les grains contenant la moitié d'une
mine. Dans certains cas il pouvait contenir 3 boisseaux.
** "Provigner" est synonyme de marcotter,
c'est à dire multiplier les ceps de vigne (ou des arbres) au
moyen de provins.
*** Synonyme de pâturages et de terres incultes
(landes).
— — —
|
Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 81 / 128
|
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(info http://echenay.over-blog.com)
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Cette presente année à
eté abondante en vin, et
en bled, peu d’avoine et d’orge. Le printemps sec,
l’été et lautomne pluvieux. L'avoine se vend
dix livres le septier à vitrey.
Nous avons elevé le grand crucifix à la
voute,
La forge près de Richecourt* à commencé à
battre à la St martin
J F Vaultier
NDLR
* "La vieille forge" était située
entre Bonnet et Abainville en bordure du ruisseau de Richecourt juste
avant l'emplacement d'un ancien prieuré de bénédictins
sous les titres de Notre-Dame et de Sainte-Salberge, vulgairement appelé
"prieuré de Richecourt" qui dépendait de l'abbé
de Saint-Jean de Laon. Datant du 7e siècle, il a aujourd'hui disparu.
— — —
|
Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 93 / 128
|
|

(info Geneanet, merci à Anne C.)
|
Le dix sept jenvier 1713 une tempeste
de vent de bise
enfonssa le mignot du vitrail, du chœur, du costé du north
lequel fut jetté sur la table du maitre autel, et la
cassa en deux pieces, et cela dans la nuict
il enfonssa encore un vitral, et cassa le mignot de la
chapelle de la magdeleine
— — —
|
Bonnet |
BMS
1698 - 1719
E dépôt 43
1 E 5
vue 128 / 128
|
|

(relevé Geneadom)
|
Cette année
à eté chaude et seiche au supreme
degres point de foin, peu dorge et davoine, qu'il a fallut
arracher lon a vandangé avant la
Notre dame de septembre* tous les vins
etoient doux comme de l'hipocras et
etants gardés, ils estoient forts et deli
cieux, la seconde année; et les
suivantes; le guay des trois preyes à eté
à sec, pendant les trois mois d'eté, sans goutte
d'eau.
* Depuis 1914 "Notre-Dame des Sept-Douleurs"
est célébrée le 15 septembre, mais sous l'ancien
régime elle était située le troisième dimanche
de septembre. NDLR
— — —
|
Chauvency-le-Château |
BMS
1719 - 1725
E dépôt 83
(1 E 2)
vue 62 / 65
folio 311
|
|

(info Geneanet, merci à Dominique S.)
|
(...)
L’année 1725 est Remarquable par les pluyes continuelles
qui tomberent depuis
le mois d’avril jusqu’es sur la fin de l’année
Les froments ne laisserent pas que d’estre
abondants mais la plupart germés en campagne Les orges furent
assez bien remisez
mais il n’y eut point de vendange.
(...)
— — —
|
Bonnet |
BMS
1721 - 1736
E dépôt 43
1 E 6
vue 39 / 76
|
19/10/1726
aurore boréale
sécheresse
|

(relevé Geneadom)
|
Nota
Le dix neuf octobre 1726 l'on vit
dès les six heures du soir une colonne
de feu* du coste du septentrion qui estoit large
en bas, et retroississoit à la partie superieure
et depuis cette heure, cette apparition de
feu, augmenta, de telle maniere, que depuis
le septentrion jusqu'a l'occident tout l'air
etoit en feu et en fumée qui tenoit depuis
delouze jusqu'a montier sur saulx** et
etoit en si grand mouvement qu'on
voyoit, la hauteure des colonnes de feu
palpitter et reployer aveque une
vittesse surprenante, comme la fumée
du feu d'un four le fait contre la
voute du four et les fumées se
contre battoient dans une plus basse
region avec un mouvement terrible
Ces feus faisoient tant de clarté, qu'on
auroit lu à leur lueüre, ce qui
dura jusqu'a minuit dans les airs,
l'on auroit vu quelques jours auparavant
des dispositions dans les airs environ
les deux heures après minuit.
nous montames au dessus
du village pour considerre
ces phoenomenes
J F Vaultier
L'esté à eté
fort chaud.
NDLR
* Cette aurore boréale a été
mentionnée dans plusieurs régions (voir par exemple Loir-et-Cher,
Marne, Orne,
Sarthe, Yonne).
Il s'agit certainement de
la plus célèbre de l'histoire : elle fut à l'origine
de la publication de l'ouvrage intitulé "Traité physique
et historique de l'aurore boréale, Suite des Mémoires de
l'Académie royale des sciences" et publié en 1731 par
M. Jean-Jacques Dortous de Mairan mathématicien, astronome et géophysicien
français né à Béziers en 1678.
** Bonnet
est situé entre "Delouze-Rosières" à l'est
et "Montiers-sur-Saulx" à l'ouest qui sont séparés
d'une vingtaine de kilomètres.
— — —
|
Velaines |
B
1720 - 1743
E dépôt 418 (25)
1E9
vue 51 / 191
|
1726
météorologie
orages
foudre
19/10/1726
aurore boréale |



(info Geneanet, merci à Stéphane
N.)
|
En lannée 1726 l'esté a esté tres
beau, tres agreable et tres chaud,
Les nuées ont esté frequentes aux mois de may, Juin, et
juillet et au
commencement d'Aoust. Trois personnes furent tuées d'un eclat
de tonnere
a Giroviller. un homme fut tué a Mandre d'un eclat de tonnere.
un homme fut tué sur la chaussée de Pagny d'un eclat de
tonnere.
A Laye aupres de foux deux personnes furent tuées d'un eclat
de tonnere.
Parmi le fracas de ces nuées et tonneres, il se
fit un jour un / éclat
éclat de tonnere si horrible et si extraordinaire
que tout le monde en
fut effrayé et surpris.
Le temps de la premiere récolte des biens de la terre, qui est
celui de la
fenaison, fut tres beau, hormis huit jours de pluye au commencement.
Le tems de la moisson fut beau et sans pluye, on eu du bled suffisament
de lorge en abondance et de l'avoine pareillement. Le bichet de bled
se vendoit cinquante sols, lorge trente sols, lavoine quinze sols.
Au commencement de septembre il fit huit ou dix jours de chaleur plus
excessive
et plus grande que pendant l'esté.
La recolte de la vendange fut tres petite, un jour de vigne ne raportoit
qu'une hotée ou deux de raisin. il ni eut que cinquante six septiers
de
dixmes, lesquels cinquante six septiers ne produisoient en totalité
que
cent douze piece de vin pour tout le village.
/ le tonneau de vin de lannée / precedente se vendoit 15 et seize
livres
En la méme année le dix neuvieme
octobre sur les huit a neuf heures
du soir il parut au ciel un signe extraordinaire et épouvantable,
qui
jetta la crainte et la frayeur dans le cœur des plus intrepides
et des plus hardis;
Tout le monde estoit en alarme, on sonnoit les cloches dans toutes les
paroisses;
on fit des prieres a la requisition des peuples saisis de crainte et
de frayeur,
qui s'imaginoient que le monde alloit finir.
Ce signe épouvantable estoit un matiere de feu et de lumiere,
car du
costé de l’occident et du septentrion le ciel estoit tout
rouge et tout
de feu : il paraissoit au ciel comme une fournaisse allumée,
qui poussoit
successivement ses flammes en lair, comme si çeut esté
une ville toute embrasée,
dont les flots de flammes se poussoinet successivement les uns les autres
:
en sorte que plusieurs personnes raisonnoient et s'imaginoient que c'estoit
le feu et les flammes d'un incendie de quelque village circonvoisin
: ce
qui fut cause que l'on sonna le Tocsin en plusieurs paroisses pour
exciter les peuples a courir au feu.
Sur la fin de ces feux, il s’eleva en pyramides plusieurs raïons
de nuages
blancs qui paroissoient sur l’horison pendant quelque tems, et
qui
disparoissoient peu de tems apres.
Enfin ce signal si extraordinaire commença à se faire
voir du costé
de l’occident et du septentrion depuis le coucher du soleil jusques
a
neuf ou dix heures du soir,
Et remarquer que l’on estoit si avancé dans le declin de
la lune,
que l’on n’auroit pas dû voir claire des yeux non
plus que des / talons
des talons, cependant à neuf et dix heures on
voïoit clair, comme quand
la lune est en la pleneuve et quelle est obscurcie par un leger nuage.
(...)
La suite ne concerne pas la météorologie
et n'a donc pas été transcrite ici. NDLR
— — —
|
Belrain en Barrois |
BMS
1648 - 1739
E dépôt 34 (1E1)
vue 5 / 194
|
|

(relevé Geneadom)
|
Le septieme iour du mois d'aout de l'année 1738
qui etoit un ieudy
et quatrieme iour de moisson il tomba dans le village de Belrain une
grele terrible vers l'heure de midy, qui y apporta
une conster
nation generale et y causa une désolation et des pertes inexpri
mables, la plus grande partie des bleds fut perdue a l'exception
de la contrée ensemencée vis a vis de l'etang en tirant
a la con
trée de mahouers Erize* S. Dizier ou la grele ne tomba pas ;
il
ny eut aucune contrée de massage epargnée de cet orage
de
sorte qu'on ne recueilli presque point dorge ni d'avoine et il y eut
une si
grande abondance de grains batus de cette grele qu'apres la moisson
les campagnes etoient toutes vertes les chanvres y receurent aussi un
dommage tres considerable de meme que les vignes les fruits des
arbres furent abbatus les iardins ravagés a Rone a Nicey a villote*
mais beaucoup plus a ville* ou on ne recueillit presque point de massage
3. septembris 1739
* Il s'agit des villages de Erize-Saint-Dizier, Rosnes,
Villotte-sur-Aire, Ville-devant-Belrain. NDLR
— — —
|
Buxières-sous-les-Côtes |
BMS
1735 - 1760
E dépôt 73 (10)
vue 135 / 190
folio 26
|
|

(info Geneanet, merci à Isabelle B. )
|
1739 1740
1741 1742 1743
1744 et 1745 et 1746
L'an mil sept cent quarante au mois de
decembre est sortie de terre en forme de
dix sept petits jets d'eau la fameuse fontaine
de collotte que l'on dit par tradition ne paroitre
que de cent ans en cent ans son eruption ne dure
qu'environ deux jours. la quantité d'eau qu'elle
jette pourroit faire moudre un moulin cest ce que
j'ay vus de mes propres yeux. heilliette curé de
Buscieres
— — —
|
Chauvency-le-Château |
BMS
1719 - 1725
E dépôt 83
(1 E 2)
vue 62 / 65
folio 311
|
|

(info Geneanet, merci à Dominique
S.)
|
(...)
L’année 1740 servira d’epoque atoute la posterité
par les facheux evenements dont
elle a esté remplie. L’hyver fut très rigoureux les
gelées tres fortes et durerent
jusqu’au mois de may. Le reste de l’année fut froid
et tres pluvieux de sorte
que presque partout les bleds manquerent et le peu qui resta fut de petit
rapport
et mal remise et germés, les orges qui estoient en mediocre quantité
furent remises
humides et s’échafferent dans les granges de sorte que le
pain de l’une et de l’autre
espece estoit tres mauvais ; les vignes qui estoient abondamment chargés
ne donnerent point
de vin parceque les raisins qui n’avoient pû meurir en leur
temps furent entierement
gastés par une gelée violente le 10 et 11e octobre. Sur
la fin de l’année c’est a dire depuis
la St Martin jusqu’en la fin de l’année les pluyes
/ et les neiges / furent continuelles et dans le seul mois
de decembre la riviere deborda jusqu’a quatre fois et dont
deux si considerablement
quil y en avoit un pied et plus de hauteur dans mon jardin potager. En
sorte que
pendant tout le mois le moulin fust innondé et on etoit obligé
d’aller moudre allieurs.
Dieu nous preserve dune telle année, Charles 6e Empereur, et anne
imperatrice de Russie
moururent en cette année celuy la le 20 Xbre celle cy le 28e 8bre
— — —
|
Dainville-aux-Forges |
BMS
1738 - 1792
2 E 146 (1)
vue 94 / 265
|
|

(info http://geneactif.forumactif.fr, relevé
Geneadom)
|
Lan mil sept
cent cinquante cinq le vingt septieme jour du mois d'avril
est decedée par un coup de foudre sous un arbre du cimetiere au
sortir de l'office
des filles agée de soixante neuf ans Marguerite Antoine fille pieuse.
Son
corps a eté inhumé le 28e au cimetiere de Dainville devant
le portail
avec les ceremonies accoutumées en presence de Nicolas Bataille
& de J.B.
Giraudot qui ont signez avec moi. f. L Aubertin Pr[ieur] Curé
N. Bataille
J.B. Giraudot
— — —
|
Montigny-Les-Vaucouleurs |
BMS
1765 - 1774
E dépôt 262
1 E 6
vue 29 / 85
|
|

(info
Geneanet, merci à Anne C.)
|
L'an mil
sept cent soixante huit le cinq du mois de Janvier
est decedé en cette paroisse adrien Gratpillers dits adrien Marechal
des logis de la compagnie de Brignihol capitaine au régiment d'artois
Cavalerie, natif de paris, province de lisle de france juridiction de
paris
agé de trente cinq ans, de la taille de cinq pieds sept pouces
huit lignes, cheveux des sourcils chatains clairs, les yeux gris
le nez gros, une cicatrice sur l'oeil droit ainsi qu'il est enoncé
par
sa cartouche a luy expediée du deux janvier de cette année
par Messieur
les officiers, commandants et Major du dit regiment d'artois actuellement
en garnison a Joinville, est décédé [rature]
/ deux heures / après etre arrivé
dans une auberge de cette paroisse sans avoir eté confessé
ni reçu aucun
sacrements a cause d'une mort imprevue et subite occasionnée par
le grand froid qu'il a [rature] essuyé en route, son corps
a eté
inhumé avec touttes les ceremonies accoutumées dans le cimetiere
des
cette paroisse a coté de l'eglise coté du nord le sixieme
jour de
dits mois et an en presence de # / # françois colas greffier /
charles cochene Sindic, pierre pigot
echevin et officiers dudit lieu et de francois Lefevre, de Jean
François Guillaume tous temoins qui ont signés avec moy
Roques
Curé de Montigny
— — —
|
Bannoncourt |
BMS
1756 - 1787
2 E 27 (1)
vue 85 / 123
folio 2
|
|

(info https://geneagiletmad.jimdo.com)
|
L an 1779 le vingt de janvier
après midi, le
munier de bannoncourt dit nicolas chaudois, ayant
pratiqué un pont volland sur son canal, pour y
faire passer nombre de pierres roullantes, pour remplir
la bresche de cinquante pied de large que la meuse dans
son desbordement avoit faitte aux escluses; Les jeunes
filles tant de Rouvroy* que de bannoncourt au nombre de
quinze à vingt, s'etant mises sur ce pont, par bonne
volonté, pour passer de main en main ces ditte pierres,
un des gistes ou soumier* de ce pont est cassé, Les dittes
filles et les claïes de ce pont ont eté renversées
dans
ce canal rapide, qui les a precipité dans une fosse au
dessous de cette Bresche, où six y ont restées mortes,
trois de Rouvroi, et trois de bannoncourt. Scavoir
anne agée de 18 ans fille de jean Soumont, Marie fille
de anne guillemin veufve Ranvier, et anne fille de anne
adriani, veufve Courioni; et les autres ont eté retirées
de la
mort, tant par miracle que par le secours qu'on leur a
porté, tout cecy est au Rejistre de la haute justice de
bannoncourt, pour la reconnaissance de l'accident, et permis
de faire l'inhumation en terre sainte; en foy de quoy Richard
/ curé de bannonc[ourt]
J ean Colin, nicolas Courrion
Jean Soumont
NDLR
* "Rouvrois-sur-Meuse" est situé
2 km au sud (en amont) de Bannoncourt.
** Les mots "gîte" ou "giste",
"somier" ou "sommier" désignent une pièce
de charpente qui en soutient d'autres (une sorte de poutre ou de solive).
— — —
|
Aubréville |
BMS
1780 - 1785
E dépôt 7 (17)
vues 115 et
116 / 194 |
1783
chaleur
éruption volcanique
tremblement de terre
neige
|
|
Remarque/ sur l'année [en marge]
Cette année a eté tres precoce, car
l'on a vendangé le vingt six septembre et
comme elle a eté tres chaude et qu il est
venus des pluyes quinze jours avant les
vendanges les vins se sont trouvés excellens
et aussy bons que ceux de cinquante neuf
? soixante un, et soixante et dix
neuf qui etoient les meilleurs que j'aye
gouté de mon tems.
Quant aux bleds, il y en a eu très peu
mais de bonne recoltes et excellents.
Cette année a eté remarquable en outre
par les brouillards qui ont reignés pendant
tout l'eté. En sorte que le soleil etoit
obscurci tout le jour. on ne voyoit que
deux heures avant son coucher. et le
reste de la journée il ne paroissoit que
obscurément et comme rouge ce qui effrayoit
quantité de personnes, croyant que la
fin du monde alloit venir. Les astronomes
du tems ont attribué les brouillards a
des explosions qui se sont faites par les
volcans de l'Europe, qui ont fait des
ravages epouvantables dans les differentes
parties principalement dans la calabre
en italie qui a eté presque toute engloutie
par les tremblements de terre en le feu
du ciel, et en partie de la cicile, dont
Messine la capitale a subi le meme sort
que la calabre.
Cette année il est tombé dans les environs
de Noël des neiges si abondantes, qu'elle
couvroient la terre partout de deux pieds
de hauteur. Les vallons / en / etoient absolument
comblés, ensorte qu'il en etoit presque
pas possible de se visiter. quantité de
personnes sont peries dans les neiges
et il falloir etre bien robuste pour faire
une lieu de terrein. quant a moi qui estois
extremement fort. j'avois de la
peine a aller voir mon amy le curé
de vraimont. Le fonte des neiges venue
a causé de toute parts des ravages affreux.
cependant la divine providence en a garanti
Courcelle et aubreville, et ou en a eté quitte
a Courcelle pour decamper des maisons
qui etoient sur l'eau, ainsy qu'a la
rue Bas d'aubreville, sans qu'il y eut aucune
maison d'emportée, comme il est arrivé
dans les autres villages exposés sur les eaux
Les neiges ont durées deux mois entiers.
en sorte que la fonte n'est arrivée que
le vingt cinq février 84 et cela bien
doucement, car sans quoi toute la
rue bas une partie de Duhaumon et
la moitié de Courcelle auroit ete emporté
par les eaux ce que l'on
craignoit etrangement. tous ces faits
sont certifiés comme surs et vrays par
le sousigné ce vingt huit fevrier de
l'année mil sept cent quate vingt quatre
Vauttrin Curé d'aubreville
— — —
|
Aubréville |
BMS
1780 - 1785
E dépôt 7 (17)
vue 154 / 194 |
|

(merci
à Colette B.)
|
Cette année il y a eu fort peu de vin
parceque les vignes avoient eté champelées*
pendant l'hiver, mais en revange beaucoup
de bled et remis** de bonne saison, ce qui
na pas peu contribué a sa chereté tant
par rapport a la bonne qualité que
parce que la lorraine le pays de Meuse
et les montagnes en avoient très peu récoltés
et tout germés les pluyes etant arrivées
aussitot après la remise** de ces grains.
cependant le barrois ayant donné beaucoup
de vin, et y en etant encore resté beaucoup
de l'année precedente il n a pas eté cher
NDLR
* Le verbe "champeler" signifie généralement
"replier une tente de galère", "combattre en rase
campagne" ou encore "fouler quelque chose comme on foule un
champ." : il est à l'origine du verbe "décamper".
Mais l'hiver 1783-1784 ayant été très froid (suite
au passage sur l'Europe du nuage de poussières du volcan Laki
en Islande), ce terme signifie certainement ici qu'elles ont été
gelées et sont très abîmées.
** "Remiser" le grain c'est le mettre à
l'abri après la moisson. Si la saison du remisage est humide,
il se met à germer avant d'avoir pu être moulu en farine.
— — —
|
Aubréville |
BMS
1780 - 1785
E dépôt 7 (17)
vues 192
à 194 / 194 |
|
|
L'hiver de cette année a eté extrement
pluvieux et le printemps avec presque
toute l'esté très sec, en sorte que
le foin etoit etrément très rare
et fort cher jusqua se vendre sur les
routes deux sols la livre et dans les
villages quatre livres le cent, ce qui
a si fort effrayé l'etat que le roy
ainsy que les gens de main morte*
et autres seigneurs particuliers
ont eté obliges [en marge] de permettre au betail de
droit de
parcours dans leurs bois pour
fournir de la nourriture
au betail qui se trouvoit sur le
point de perir a raison de la
secherese du printemps. Les personnes
qui l'année precedente avoient faits
une grande quantité de provision de
foin ont gagnés considerablement.
La fenaison cette année a donc eté en
consequence bien petite, et / l'/ on a osé
jusqua ce moment parler de son
prix, il est vray que la moisson
des bleds a ete très abondante mais
assez mal remise, a cause des pluyes
qui après le printemps sont
devenues vers la mie esté frequentes
ce qui a eté cause que les bleds ayant
eté mal remis non pas monté
jusqua ce moment plus de quarante
sols le boisseaux comble quant a
lavoine elle s'est vendue au
moment ou je parle jusques a vingt
deux sols le boisseau comble pour
l'orge je n'en parle pas parcequ'il ne
fait pas dans ce pays ci une grande
sensation.
pour la recolte des vins elle a eté fort
abondante, mais de peu de qualité,
neanmoins cher, a cause de la
penurie des vins de l'année derniere
dans ce pays ci, c'est a dire dans
les vignobles qui nous avoisinent
dans cette année ainsy que dans la
fin de la precedente, il y a eu un
changement dans la monoye de
de l'or**
au sujet de ce que nous dirons dans
l'année subsequente si nous
y sommes ou si nous y pensons
ce dix sept de l'an quatre vingt
six Jp Vauttrin curé
d'aubreville
NDLR
* Il ne s'agit pas ici des "gens de mainmorte"
au sens premier c'est à dire des serfs (en 1785 le servage des
personnes a disparu depuis plus de cinq siècles), mais de personnes
gérant des "biens de mainmorte" c'est à dire
des terres possédées par des congrégations religieuses
ou des hôpitaux ayant une fiscalité et des règles
de succession particulières.
** Il s'agit de la réforme monétaire
de l'automne 1785, la dernière de l’Ancien Régime.
Mise en oeuvre par le contrôleur général Charles-Alexandre
de Calonne (1734-1802), elle haussa le rapport de l’or à
l’argent de 1 à 15,5 alors que ce rapport était
de 1 à 14,5 depuis 1726. Ce ratio or/argent perdurera jusqu'au
25 juin 1928 où le gouvernement français de Poincaré
dévalue le franc des 4/5e de sa valeur.
— — —
|
Aubréville |
BMS
1786 - 1792
E dépôt 7 (18)
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|


(merci
à Colette B.)
|
Cette année a eté très modique en
bled
et en vin. Les bleds néanmoins ont eté
très bien remis et de bonne qualité
Consequemment quant aux vins, comme
il a gelé presque tous les mois de l année
hormis le temps de la fleur du raisin, cela
a eté cause que nous avons eus un peu
de vin mais de peu de qualité a peu pré
comme l année précédente.
quant aux marrechages il y en a eu en
abondance ce qui a eté cause quils n'ont
pas eté cher.
(...) La suite concerne des événements
nationaux et internationaux, mais les informations météorologiques
reprennent à la page suivante. NDLR
il est arrivé aussi cette année
dans le courrant du mois de
juin une inondation considerable qui
a durée lespace de trois heures et qui
a abimé nos prairies causée par
un orage affreux arrivé du coté de
Souligot, St andré, et qui en consequance
a beaucoup causé de perte aux labours
de la paroisse et au dessus. Jamais
a la rue bas qui a eté innondée
entierrement, on avoit vû les eaux
si enflées..
(...) La fin concerne les prix des denrées
et la vie agricole de la paroisse. NDLR
— — —
|
Aubréville |
BMS
1786 - 1792
E dépôt 7 (18)
vue 82 / 231 |
|

(merci
à Colette B.)
|
(..)
La recolte a eté aussy très modique
fort peu de qualité, mais néanmoins
cher puisque du moment ou j'ecris
il / se / vend quarante livres.
L e tems pendant cette année a eté
très critique. C'est a dire le printems
fort froid. Nous n'avons eu proprement
que / dans / le mois d'aoust un peu / de / chaud
sans quoi il n'y auroit point eu de
vendange qui ses sont faites le 15 octobre.
Nos foins cette année ont eté emportés
par les eaux et ceux qui ont etoient points
couppés ont eté gattés a ne point
pouvoir s'en servir a aubreville
ce onze janvier 1788 M Vauttrin
Curé d'aubrerville
— — —
|
Aubréville |
BMS
1786 - 1792
E dépôt 7 (18)
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|
|
(...)
mais l'hiver a eté
si rude que les fruits qui n'avaient point
eté convertis en liqueur, ou mis dans de bonnes
caves ont eté gelés, ainsy que le vin dasn
les celliers, plusieurs arbres ont eté fendus
par la force de la gelée qui s'est trouvée
sur
la riviere de trois pieds d'epaisseur dans les endroits
ou il y avait de l'eau, desorte que l'eau
etant tres basse, on ne pouvoit pour ainsy dire
plus moudre tant pour cette raison, que parce que
elle n'avoit plus d'ecoulement au bas de la fosse
du moulin, ou il a fallu pour pouvoir
moudre faire un canal a travers les glace
afin que l'eau ne puisse refluer sur la roue
du moulin ce qui l'auroit empeché de tourner
lequel canal la communauté a faite avant
Noel; sans quoi il auroit fallu cuire le bled
pour le manger, ou le faire peller sous les
roues dans les huiliers se servent pour faire
l'huile comme il est arrivé dans la paroisse
Notre moulin etoit si chargé de grain des
gens de la paroisse et des environs, qu'il en etoit
pas possible de les moudre tous; ensorte qu'il
est arrivé que bien des gens, ont eté obligés
de manger pendant plusieurs jours, des poids
des feves des pommes de terre. tout le monde
crioit a la faim, mais encore plus nos
environs situés sur de petites rivieres.
cependant la veille de
Noël le seigneur y a mis une fin
momentanée par un degele qui ayant
fait fondre une partie des neiges qui
etoient tombées avant avec abondance
a rendu de l'eau au moulin et en
consequence a fait moudre tout le grain
qui y etait depuis plusieurs semaines et
a mis le calme et la tranquilité dans les
esprits et dans les coyr. Mais cela a duré
peu parceque ce degele n'ayant duré que
la veille et le jour de Noel, huit jours après
on a eté dans les memes allarmes et dans le
meme embarras que devant et plus encore
parce que ce canal que l'on avoit fait ayant
eté gelé et regelé le eaux ne pouvant plus
si ecouler sans refluer de nouveau dans la
fosse du moulin et dans le pasquier, ce qui
obligé la paroisse de commander de nouveau
des hommes pour faire un nouveau canal
afin de pouvoir moudre. Les plus anciens
de la paroisse n'avoient jamais vû de
pareilles choses, ni un hyver si long en froid
ni si rude. tout geloit dans les chanbres meme
les plus chaudes. mil sept cent neuf et quarante
n'ont pas offert de plus grandes calamités.
on ne scait comment ce que les bleds qui sont en terre
devienderont, on craint qu'ils ne soient gelés
si l'on avoit le malheur d'avoir des pluyes
abondantes on ne scait ce que devienderont une
partie du village, vue l'epaisseur des glaces
et la quanité de neige qu'il y a sur la terre.
dieu veuille que le degele soit doux, afin de
n'avoir / pas / la douleur de voir non seulement une
partie de ma paroisse, mais des environs
devastée, ni de lui transmettre la memoire de nos
dessendants.
quant au vin il se vend 28 et 30 lt la pipe
cette année a eté aussy remarquable par l'exil
deplusieurs parlements, et par la supression de
leurs fonctions, qui néammoins ont eté rappelés
après l'exil L'envoy du cardinal de Sens Mr
de Brienne qui avoit succedé au Sr de Calonne
cette année les notables ont eté rappelés pour
donner au etats generaux des matieres sur
les quelles ils devoient traiter, la maniere
dont devoient se tenir les
etats, et combien et quelles personnes
devoient y venir, l'année prochaine
nous apprendra les deliberations de ces
etats qui n'avoient pas eté tenus depuis
seize cent quatorze sous le règne de Louis
treize, et que le delabrement des affaires
du royaume ont rendus necessaires. a
aubreville ce neuf de lan 1789
Vauttrin curé d'aubre[ville]
Le degele enfin désiré et tant craint
est arrivé le treize janvier l'après midy
car le matin il faisoit encore si froid que
j'eu beaucoup de peine de gagner vraincour*
jour / de / la fete de mon confrere. mais le degele
a eté si doux qu'il n'a causé aucun accident
considerable vû les précautions que la
paroisse a prise de faire casser les glaces
venues en abondance devant ses ponts
par des haches et autres instruments de fer
qui au bout de quelques jours les ont mis
hors / detat / d'etre emportés; car les galcons etoient
si grands et si epais qu'il y en avoit
de cinquante pieds de long sur trente de
large et j'usques a quarante deux pouces
d'epaisseur; ces masses enormes au moment
ou j'ecris sont absolument fondues a cause
du temp doux accompagné de petites pluyes
qu'il y a fait jusquier. Le grand pont de
Varennes* a néammoins eté emporté, avec
une partie du petit pont vis a vis de?
a auberville ce sept fevrier 1789
Vauttrin curé
* "Vraincourt" est situé à
3 km au sud d'Aubréville et "Varennes-en-Argonne" à
9 km au nord. NDLR
— — —
|
Aubréville |
BMS
1786 - 1792
E dépôt 7 (18)
vues 137 à
143 / 231 |
|


(merci
à Colette B.)
|
Les froids de l'année derniere avoient eté
trop considérables pour ne point avoir causés
beaucoup de dégats et de ravages dans les
compagnes, aussy nos vignes ont elles eté
gelée la veille de Noël, et les bleds morts
dans nos envirrons, cependant par bonheur
pour nous et notre finage et ceux qui sont
situés sur notre riviere ont ete assez
préservés, et nous avons eûs une assez
bonne moisson en froment et autres
danrées comestibles, il y a eû beaucoup
de glands et de faines, ce qui a eté cause
que l'orge quoique cher n'eut pas cependant
monté au prix ou il auroit eté car il
se vend de notre Meuse ou j'ecris quarante
sols orge tremois, et cinquante le blanc
orge, estant a dire l'orge pur*. quant au
blé, il se vend actuellement cinq livres
et cinq livres cinq sols le boisseaux, et
a verdun il s'est vendu jusques a ce moment
jusques six livres, douze sols le franchard
racles** dieu veuille qu'il ne monte pas
plus, mais au contraire qu'il rabaisse pour
les pauvres gens. quant au vin, il n'y en
a point pour ainsy dire eû, et le vieux a
ce moment se vend jusqu'a soixante et
douze livres la pipe, ce qui est cause que bien
peu de gens en boivent; mais comme il y a
eu beaucoup de fruits, l'on a fait du cidre
et du poiré que l'on boit en place de vin:
il est a observer jusqu'a ce moment ci qu'il n'y
a presque point fait de gelée et que le
temp a eté très doux.
NDLR
(...) La suite (8 pages) traite des événements
qui se sont déroulés durant la Révolution Française.
* L'orge "trémois" est une céréale
semée en mars et arrivant à maturité au bout de
trois mois, mais aux rendements moindres.
** Il s'agit d'une ancienne mesure de grains :
le "franchard râclé de Verdun", c'est à
dire arasé au bord de la mesure avec une réglette de bois
(contrairement à la mesure dite "comble") et qui contenait
25,56 litres.
— — —
|
Luméville-en-Ornois |
BMS
1737 - 1792
2E317 (2)
vue 178 / 191
folio 2
|
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(info
http://mes-racines.com, merci à Jules B., relevé Geneadom)
|
mort
[en marge]
L'an mil sept cent quatre vingt onze le sept du
mois d'aout est decedé dans cette paroisse de Lemeville
d'un cout de tonnere Jacques Petitjean laboureur agé d'environ
quarante ans. Son corps a été inhumé dans le cimetiere
de
de cette paroisse le huit en presence des parens et temoins
soussignes.
N. Beigue Barrois Vicaire + Jeannot
— — —
|
Belrain en Barrois |
BMS
1739 - 1755
E dépôt 34 (1E2)
vue 5 / 194
|
02/02/1804
beau temps
douceur
|

(relevé Geneadom)
|
En l'année 1804 le deux fevrier, l'on à
vû des
fleurs sur differents arbres les feuilles de groseliers
avait tois lignes de longueurs, c'est ce qui à eté
observé par l'ecrivain, le 2 fevrier 1804 ou an 12
— — —
|
Réville-aux-Bois |
NMD
1802 - 1822
2 E 437 (4)
vue 230 / 305
acte N° 3
|
|

(info Geneanet, merci à Éric B.)
|
Decès de
/ Catherine / Pierre, de / Toges Dép. / des Ardennes. [en marge]
L'an dix-huit cent dix-sept, le quatre Mars, les quatre heures et demie
de matin
pardevant nous Jean Bertignon, dit Baptiste, Maire Officier de l'état
civil
de la commune en la maison commune, le Sieur Jean Baptiste Petit,
profession de Binbelotier* dignités de Saint hubert,âgé
de cinquante trois
ans, né à Révin, Département des Ardennes,
domicilié à Toges, arrondissement
de Vouzières, lequel m'a déclaré en présence
du sieur Claude Bertignon propriétaire
âgé de cinquante trois ans, domicilié audit Réville,
qu'étant charitablement logés
lui et Catherine Pierre sa femme, âgée de quarante huit ans,
native de Raucourt
même département, laquelle l'accompagnait dans un voyage
à Saint hubert des
Ardennes, pour cause d’une morsure d’un loup enragé**,
comme il nous est apparu
par sa feuille de passeport exhibée ; qu’à l’heure
présente, la maison de leur
hote, le Sieur Mathieu Lavignette, présent, vigneron au même
Réville, âgé de
soixante deux ans, venait par l’effet de coups d’un vent impétueux,
à la suite
d’un ouragan qui a duré toute la nuit, d’écrouler,
et que laditte Pierre, sa femme
périssait sous les débris. M’étant transporté
à ce domicile et de suite ayant fait
travailler au déblayement, afin de pouvoir, s’il en était
encore tems, administrer au
besoin des secours à cette infortunée, j’ai / reconnu
/ qu’elle était véritablement morte des suites
de cet événement, et en ai dressé le present acte,
en présence dudit sieur Jean Baptiste
Petit et les témoins sus-nommés, lesquels ont signé
avec nous, après que lecture en a
été faite, ledit Sieur Petit a déclaré ne
savoir écrire pour signer, de ce
interpellé, les jour, mois et an dit. Le seul mot rajouté
au présent acte approuvé.
NDLR
* Le "bi(m)belotier" est la personne qui
fabrique ou commercialise des bibelots. Il devait vendre des objets en
lien avec Saint Hubert, célèbre dans la région (voir
note ci-dessous).
** Saint-Hubert, patron des chasseurs et évangéliste
des Ardennes était réputé guérir de la rage
et des insomnies.
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Mots-clés
: aurore boréale, beau temps, chaleur, crue,
douceur, éruption volcanique, foudre, froid, gel, gelée,
grêle, inondations, intempéries, mauvais temps, météorologie,
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terre
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