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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département des Ardennes (08) / Champagne-Ardenne / Grand-Est

Brieulles-sur-Bar / Chappes / Gespunsart / Hannogne-Saint-Martin / Létanne / Monthermé / Osnes / Remilly-Aillicourt / Rethel / Signy-l'Abbaye / Vieux-lès-Asfeld / Vivier-au-Court

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document

Chappes

Signy-l'Abbaye

Procès-verbal de visite de la cense de la cour à Chappes
Fonds d'archives de l'abbaye de Signy
H 212

première page
(extrait)

Texte complet

04/1611

orage

vent

(info https://archives.cd08.fr)

Monsieur le bailly de Signy ou
vostre lieutenant aud[it] lieu
Vous remonstrent humblement henry vaucher
et epvrard capitaine quilz se seroient
renduz adjudicataires comme plus offrans
et derniers encherisseurs de chacun ung quart,
de la cense de la court a Chappe apparten[ant]
a monseigneur labbé et relligieux de labbaie
dud[it] Signy lesd[it]z deux quartz de cense
consistans en maisons granges estables
jardins terres et prez et comme de
tout plus a plain appert par le bail
de ce faict par m[essir]e francois patoillat
p[re]btre dem[euran]t a Paris et M[essir]e henry bouron
receveu]r general du revenu temporel de lad[ite]
abbaye passé par devant Clouet et denoyville
nottaires royaulx demourant aud[it] Signy
le vingt ungiesme apvril mil six cent
et unze
Et pour auttant que par ledict bail
lesd[it]s preneurs supplians ne sont tenuz
entretenir lesd[it]s bastimants sinon que
de menues réparations, seroit arrivé
accedentallement depuis trois sepmaines
en ca ung grand oraige de vent et nuee
quy auroit rompu et emporté toute
la devanture de la grange ou lesd[it]s
supplians ont accoustumes renfermer leurs
grains de laditte cense et oultre ce une
estables de ladicte cense auroit aussy estée
rompue dud[it] oraige, le tout a l’interestz
desd[it]s supp[li]ants lesquelz pour leur debvoir

(...)

—  —  —

Hannogne-Saint-Martin

Saint-Martin-sur-Bar

BMS
1633 - 1681
15Mi 9R 21

vue 41 / 502

folio 95

28/03/1633

crue

(info http://www.ardennesgenealogie.fr, relevé Geneadom, merci à Claudette P.)

memoire des choses plus
memorables & remarquables
depuis lannee 1633
et environ dud[it] St martin
et boutancourt

Le pont à Bar* fut rompu le lendemain
de pasques vingthuictiesme mars 1633.

* La "Bar" est un affluent de la Meuse en rive gauche. NDLR

—  —  —

Hannogne-Saint-Martin

Saint-Martin-sur-Bar

BMS
1633 - 1681
15Mi 9R 21

vue 42 / 502

folio 96

hiver 1635

froid

débâcle

(info http://www.ardennesgenealogie.fr, relevé Geneadom, merci à Claudette P.)

1635

Il se fit et y eut un grand hiver et fort aspre
en la dicte année et commence au mois de
decembre 1634 avec neige pluye grandes gelees
jusqu’à la my apvril 1635.

Au commencement de febvrier 1635 fut resprise
la ville de philippebourg sur le Rin* par les
allemans sur le Roy pendant les gelées.

Le pont de Donchery** sur la au milieu
de febvrier fut rompu & emporté par la
force de l’eau qui estoit grande avec un degel
extraordinaire de quantité de glacons la
riviere de meuze ayant esté gelée par deux
fois. lesdictes deux extraordinaires
Causerent des grandes ruines en divers
lieux

NDLR

[La suite n'est pas transcrite car hors sujet (conflit catholiques / protestants)]

* "Philippsburg" est une petite ville d'Allemagne, située sur la rive droite du Rhin dans l'arrondissement de Karlsruhe (Bade-Wurtemberg). À ne pas confondre avec "Philippsbourg" qui est une commune française située dans le département de la Moselle, en Lorraine. Les deux villes sont distantes d'une centaine de kilomètres. Il s'agit ici d'un épisode de la guerre de 30 ans : le 24 janvier 1635 la ville de Philippsburg fut reprise aux Suédois par les troupes impériales des Habsbourg.

** "Donchery" est situé sur la Meuse à 4 km au nord-est de Hannogne-Saint-Martin.

—  —  —

Hannogne-Saint-Martin

Saint-Martin-sur-Bar

BMS
1633 - 1681
15Mi 9R 21

vues 45 et 46 / 502

folio 99

hiver 1636

douceur

pluie

sécheresse

(info http://www.ardennesgenealogie.fr, relevé Geneadom, merci à Claudette P.)


1636

Il faut commencer l’année mil six
cent trente six par la memoire

de lhyver de laditte année qui a este sy
pluvieux et sy doux et sans gelée quil
faut craindre une mauvaise suitte sy dieu ny
[t]and? la main de sa providece tout ainsy
q[ue] lhiver de lannée derniere 1635 avoir esté
fort froid et glacieux et grand ainsy celuy de
cette annee presente 1636 fort doux
pluvieux et incommode.
Neantmoins nonobstant le[dit] hiver ainsy doux
et pluvieux le printemps qui a commencé
presque au commencement de mars acause du beau
temps doux et serain a esté aussy agreable
q[ue] de longtemps lon nen a veu un si beau
chaud et sec. laquelle secheresse
a duré jusqu[es]a la St Jean.

—  —  —

Monthermé

BMS
1737 - 1750
EDEPOT/
MONTHERME/E 3

vues 61 et 62 / 212

folio 18

1658

crue

inondation

 

 

(info https://ardennesgenealogie.com, relevé Geneadom)

(...)

quand les gens daujourdhuy, du lieu disent qu'en 1658
la Meuze etoit montée a une hauteur plus grande que
elle ne vient de faire au mois de decembre dernier*, parce
que leurs ancestres disent qu'alors, en 1658, on alloit a
leglise en nacelles, et qu'on les attachoit a une Croix
qui etoit alors posée devant ou a coté la porte du font
qui tient au mur du Cimetière : il faut leur repondre
ou que leur recit n'est pas exactement vray ; ou que
les cordes qui tenoient les nacelles attachées à cette croix;
étoient longues d'environ quinze a vingt pieds ; et cest ce qui
reviendroit juste à la hauteur des eaux de la Meuse
au mois de decembre dernier; ou si les cordes, n'avoient
pas cette dite longueur ; et qu'elles fussent bien plus courtes
il faleut que les eaux se portassent alors avec moins de rampe

quelles n'ont faites aujourdhuy, et qu'on ait lévé
une / espece de / chaussée pour hausser le chemin qui mène
a leglise, afin de se précautioner contre les incon
-veniens passés, et de rendre le chemin plus
pratiquable : ce qui confirme ces conjectures,
cest le grand creux au fond, qui se voit aux deux
cotés du chemin qui regne depuis le mur du
cimetiere jusquau bas presque de la rüe, ou
aboutit cette rampe si visible et si superieure
au niveau de la terre des jardins qui sont a
ses cotés. Ce qui acheve de démontrer que le
chemin qui mene a leglise n'etoit pas si elevé
quil est aujourdhuy, c'est la chronique qui est au
Crucifix de Revin, ou l'eau de la Meuse qui a
a eté lavér les pieds du christ en 1658, selon
l'inscription latine qui marque lannée en chiffre
romain, et la hauteur des eaux de la meuse :
Mosa LaVIt peDes ChrIstI ; cette eau
de la Meuse a été le onze et le 21 decembre
dernier deux pieds plus haute, ayant lavé la
poitrine du même Christ, en la presente année* :
ainsi il demeure pour constant que linondation
de la Meuse à eté deux pieds plus haute cette
année qu'en 1658.

(...)

* Il s'agit de l'année 1740 : tout ce qui précède ainsi que le reste de cette note est donc présenté ci-dessous à l'année 1740. NDLR

—  —  —

Gespunsart

BMS
1693 - 1711
EDEPOT/
GESPUNSART/E 4

vue 98 / 119

1708

pluie

chaleur

(relevé Geneadom)

nota cette année ici a ete tres pluvieuse a
lexception de 5 iours dont la chaleur a ete si grande que plusieurs gens sont  morts aux champs. les grains ont eté
fort fermez et ils n ont rien donnez, fallite? et misere

—  —  —

Gespunsart

BMS
1693 - 1711
EDEPOT/
GESPUNSART/E 4

vue 104 / 119

1709

froid

(relevé Geneadom)

La sterilitté de l'année 1709 a êté inouie, tous les grains de resain ont êté
mort et deséchée par la gelée, qui a êté extraordinaire et a eté dans la termomette au
7 degré et demi. on n'a pas reculli un êpis de froment / presque / dans toutte la france, on a
moisonné un peu de secle aux aîre tournée au midi mais ils êtoient si maigre et si tardife
/ et fort mauvais et amené? avec? de la suie plein de corbeau
qu'on nen a fait la moisson que vers le mois de sept et l'annee a ete extremement pluvieuse et il ÿ a eû
une tres grande abondance d'orge qui a valû touiour? pendant une bonne partie de l'annee 3 lt le cartel le
froment / vieux / a valû 7 et 8 lt / pour semer / vers la moisson de 1710 lorge a diminue continuellement mais les
gens ne trouvoient rien a gagner, et sil n'etoit pas venû dans ces quartiers ici des grains de bastogne et de
Liege apres les pasque de cette année 1709 une bonne partie du peuple seroit mort de faim et pendant lannée
epis beaucoup ont cherché l'aumonne de Liege. la misere estoit si grande que quoique que la guerre fut tres
cruel Sa majesté a fait distribuer les ?s d'avoine au peuple a 20 le q. et sur le
marche ou on nen trouvoit presque point a 50. C'est en cette action qu'a parû la grande charitté
de n[ot]re Roy Louis le grand 14e

—  —  —

Remilly-Aillicourt

BMS
1711-1736
EDEPOT/REMILLY-AILLICOURT/E 3

vue 206
et 207 / 208

folios 5

20/10/1736

tempête

(info Geneanet., merci à Hubert Z.)

L'an de grace 1736 le 20me octobre a eté noiée au passage de
Basailles Jeanne marie Tillement femme de Jean oudart Boulanger
etant agée de trente six ans environ et a eté inhumée dans le cimetiere
de cette paroisse ou nous l'avons porté avec les ceremonies odinaires
le 25me jour des dits mois et an que dessus; en foy de quoy J'ai signé

(...)

L'an de grace 1736 le 20me octobre vers les cinq heures du soir a eté noiée
au passage de Basailles a cause de la tempeste et de l'enfoncement de la
barque ; marie Tillement femme de Michel Bouquier Boulanger
etant agée de vingt neuf ans environ et a eté inhumée dans le cimetiere
de cette paroisse ou nous l'avons porté avec les ceremonies odinaires ce
23me jour desdits mois et an que dessus en foy de quoy nous avons signéz

(...)

NDLR

Les autres noyés sont :

  • Alexisse Alexandre 34 ans, femme de Jean Hulleux, boulanger
  • Marie Alexandre, 46 ans, femme de George Oudart, boulanger
  • Pierre Jacquemain, 17 ans, fils de Michel Jacquemain le passeur ("passager") et Jeanne Dorothée Pierlot
  • ? Poulet, domestique de Michel Jacquemain

—  —  —

Létanne

BMS
1740 - 1769
EDEPOT/LETANNE/E 2

vue 1 / 126

folio 1

06/05*/1739

grêle

(info Geneanet., merci à Isabelle L.)

[vertical en marge]

Le 6e de Jour du mois de [illisible]* 1740
a neuf heures moin un quart du soir la grelle a fracassé
tous les grains dans cette paroisse, mais particulierement la
grande couture* empouillé** en mars, il ny a eu cette année
a la dixme qu'un septier d'avoine, seize septiers dorge et trente
trois de fromant

NDLR

* Mois incertain.

** Étendue de terres cultivées souvent situées autour d'un couvent.

*** Synonyme d'ensemencé(e).

—  —  —

Létanne

BMS
1740 - 1769
EDEPOT/LETANNE/E 2

vue 1 / 126

folio 1

21/12/1740

crue

(info Geneanet., merci à Isabelle L.)

[vertical en marge]

La nuit du 21 au 22 décembre 1740 la meuse
a eté extraordinairement debordé, si elle etoit
monté d'un demi pied de ce quelle etoit elle
auroit passé sur les murailles du jardin en bas
du presbiter, cette année la riviere e eté debordé pendant
sept semaines ./.

—  —  —

Monthermé

BMS
1737 - 1750
EDEPOT/MONTHERME/E 3

vues 60 à 62 / 212

folios 17 à 19

12/1740

crue

inondation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info https://ardennesgenealogie.com, relevé Geneadom)

Le Reste du présent Registre ne sert à rien, Jusqu'a
lantrée de lannée 1741, qui commence au vingt deux de Janvier
acause du retard de lenvoy du Registre 1741. Le reste
en blanc servira à la postérité de monument et d'époque
des debordemens ou inondations extra ordinaires
de la Meuze, arrivées à Monthermé, et ailleurs,
en 1740.
La Meuze cette année à co[m]mencé à grossir et à sortir de son
lit dez le 8 ou le neuf de novembre. Ses debordemens ou
inondations extra-ordinaires ont co[m]mencé en decembre. il y
en a eû trois. Le premier est arrivé le onze; le second le
21, jour de St thomas apôtre; et le troisième le vingt neuf
du même mois de decembre. Dans tous les trois, la Meuze
à eté dans toutes les Maisons de Monthermé, a l'exception
des deux dernieres, les plus avancées au pierge ou au chemin
qui conduit a la ville de charleville, et qui appartiènent
lune d'un coté a Jean gallet, et lautre de lautre coté a Nicolas Le?

Chroniques et observations sur les
Debordemens des eaux de la Meuse . En 1740
Dans les trois susdites inondations de la Meuse,
toutes les maisons de Monthermé ont été si pleines
d'eaux, que tous (à l'exception des susdites maisons
et de celle de M Le Curé !, quant a son habitation
seulement, car il en a eû deux pieds de hauteur, et
dans sa boucherie et son fourni) ont eté
obligé de se retirer au premier etage, ou dans
leurs chambres d'en haut, ou leau est encore
venu les trouver ; pour la plus part de ceux dont
les maisons regardent la rivière; et d'ou ils ont
crié au secours, la nuit du dix aux onze de Decembre
afin de se sauver la vie, en sortant par les fenêtres
dans les nacelles que lon a fait risqué de conduire
pour les venir echaper.
Cetoit une desolation que ce premier debordement
de la Meuze qui a surpris les plus experimentés
sur les eaux, autant par leur hauteur que par leur
promptitude, et la triste circonstance de la nuit.
Ces pauvres echapés alors, ne pouvant pas tous
se refugier dans les maisons des particuliers, qui
ne régardent pas le rivage de la Meuze ; parce
que les habitans de ces maisons, remplissoient le haut
de leurs domiciles dont le bas étoit inondé. Ces pauvres
fugitifs et échapés du naufrage, cantonerent, camperent
et coucherent dans les jardins et le long des
murs du cimetière, envellopés de leur couverture
de lit; eux et leurs enfants : tantdis que leurs bestiaux
lachés d'abord de leurs écuries, errèrent ici et là

dans les jardins et sur la Colline de nôtre
montagne.
Le second debordement de la Meuse, arrivé le 21 X / bre
a eté près dun pied plus haut que le premier, et
plus funeste deux maisons, dont il a ecorché et
detaché les parrois, ebranlé plusieurs, fendu
quelques unes, et renverse quatre maisons par
le cours serré et impetueux de cette horrible masse
d'eau qui faisoit peur à voir, et qui formoit des
torrens quon avoit peine à remonter dans les
rues ou lon alloit en bateau et en nacelles, tant
pour ses necessites temporelles que spirituelles,
ou pour chercher du vivre par les fenètres, ou
pour se conduire les uns les autres à leglise
dans le tems des services : et les nacelles y
flottaient [rature] audela de la maison de Pierre
Colas, qui est sur le chemin qui conduit a leglise.

quand les gens daujourdhuy, du lieu disent qu'en 1658
la Meuze etoit montée a une hauteur plus grande que
elle ne vient de faire au mois de decembre dernier, parce
que leurs ancestres disent qu'alors, en 1658, on alloit a
leglise en nacelles, et qu'on les attachoit a une Croix
qui etoit alors posée devant ou a coté la porte du font
qui tient au mur du Cimetière : il faut leur repondre
ou que leur recit n'est pas exactement vray ; ou que
les cordes qui tenoient les nacelles attachées à cette croix;
étoient longues d'environ quinze a vingt pieds ; et cest ce qui
reviendroit juste à la hauteur des eaux de la Meuse
au mois de decembre dernier; ou si les cordes, n'avoient
pas cette dite longueur ; et qu'elles fussent bien plus courtes
il faleut que les eaux se portassent alors avec moins de rampe

quelles n'ont faites aujourdhuy, et qu'on ait lévé
une / espece de / chaussée pour hausser le chemin qui mène
a leglise, afin de se précautioner contre les incon
-veniens passés, et de rendre le chemin plus
pratiquable : ce qui confirme ces conjectures,
cest le grand creux au fond, qui se voit aux deux
cotés du chemin qui regne depuis le mur du
cimetiere jusquau bas presque de la rüe, ou
aboutit cette rampe si visible et si superieure
au niveau de la terre des jardins qui sont a
ses cotés. Ce qui acheve de démontrer que le
chemin qui mene a leglise n'etoit pas si elevé
quil est aujourdhuy, c'est la chronique qui est au
Crucifix de Revin, ou l'eau de la Meuse qui a
a eté lavér les pieds du christ en 1658, selon
l'inscription latine qui marque lannée en chiffre
romain, et la hauteur des eaux de la meuse :
Mosa LaVIt peDes ChrIstI*; cette eau
de la Meuse a été le onze et le 21 decembre
dernier deux pieds plus haute, ayant lavé la
poitrine du même Christ, en la presente année :
ainsi il demeure pour constant que linondation
de la Meuse à eté deux pieds plus haute cette
année qu'en 1658.
   Dans le 3me debordement de la meuse cette
mème année, arrivé le vingt neuf de decembre
les eaux ne sont pas montées a une si grande
hauteur que celles des deux  /. quoiquon craignit
quil ne les surpassât de plus quatre pieds, à cause
des pluies continuelles qui tomboient sur les neiges
qui etoient tombées en abondance sur la terre,

mais que la providence a arrété tout à coup
par une gélée survenue la nuit du 28, qui
a resserré les eaux dont la terre etoit si remplie
quelles couloient co[m]me autant de sources de
fontaines, et qui a suspendu la fonte et
lecoulement des neiges, qui auroient entierement
inondé tout le lieu, sans aucune exception,
ebranlé les fondemens des maisons, et peut etre
renversé le plus grand nombre. Chacun a
eû tout lieu de lapprehender, et de rendre graces
a dieu de sa singuliere protection, par un
changement subit de tems, auquel il ny avoit
pas d'apparence de s'attendre.
   Cest pour conserver à la postérité, le souvenir
de tous ces evénemens, et le sentiment de notre
reconnaissance / envers dieu / que jay faites et transcrites
icy les chroniques suivantes :

a peDe Mosa prasbIteraLes
habItatIonIs LoCos Intrasset,
nI repente nIVes et aqVus rVentes striInXIsset frIgVs.**

cela veut dire pour le chiffre Romain, qu'en 1740 ; et pour les
termes latins, qu'encore un pied d'eau de hauteur les eaux de la
Meuse seroient entré dans la maison presbyterale ou le
pasteur demeure, sans une gelée survenüe tout à coup qui a
resseré les eaux de la terre, et en a arrèté le cours, co[m]me la
chûte des eaux du Ciel

Mosa tVrgens eXspatIata, eo LoCI
rapIDa sVbIto fLVXIt***      1740

La Meuse s'enflant s'est fort éloigné de son lit, et est venüe
en ce lieu cy avec une soudaine et imprevüe rapidité.
   Ces chroniques peuvent se graver sur la pierre ou le marbre
et etre posées aux endroits jusqu'ou lau aura poussée et restée.

(...)

 

NDLR

Dans les citations latines de cette note, les lettres majuscules insérées dans les mots sont à assimiler à des chiffres romains. une fois les lettres remises dans le bon ordre on obtient la date de l'événement en question. Pour les deux dernières, même en mettant de l'ordre, le rapprochement avec l'année 1740 (comme indiqué par l'auteur lui-même), c'est à dire MDCCXL, n'est pas possible. Il semble donc dans ces deux cas que son écriture des chiffres romains ne respecte pas le code classique.

* Ordre du texte : MLVIDCII (soit MDCLVIII une fois remises en ordre, ce qui donne 1658).

** Ordre du texte : DMIL IIILCI IIVVIXIIV (sic)

***  Ordre du texte : MVXILCII DVILVXI (sic)

—  —  —

Monthermé

BMS
1737 - 1750
EDEPOT/MONTHERME/E 3

vues 63 et 64 / 212

folios 19 verso à 21

11/12/1740

crue

inondation

 

 

 

 

 

 

21/12/1740

crue

inondation

 

 

 

 

 

 

29/12/1740

crue

inondation

 

 

 

 

 

 

1615
1658
1679
1690
1699
1711
1729
1790

inondations

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info https://ardennesgenealogie.com, relevé Geneadom)

(...)

chroniques en prose
Qui marquent lendroit et la hauteur de linondation de
la Meuse en Xbre 1740
bIs Una DoMo abstraCta, totae fLVIVIo,
Ita bIs LaVtae
Vitres perIerInt; et fenestrae
ostIa VItae astIurInt*     1740

c'est à dire, qu'a exception de deux maisons dans Monthermé
toutes ont eté inondées ou remplies des eaux de la Meuse
par trois fois, en huict jours de tems, par labondance des seules
eaux, sans glace, de façon que leur affreuse masses d'eau
mugissantes, et renversé trois maisons; et que ceux qui
etoient du coté de la meuse n'ont eu d'autre ressources
pour se sauver la vie, que de descendre la nuit du 10
au 11 de Xbre, par les fenètres dans les nacelles qu'on leur
à mendées avec beaucoup de danger, n'ayant point d'autres
portes pour s'echaper que le fenètres qui etoient tout
autant de portes pour sortir de leurs maisons, et echaper
au peril.

eo IngLaCiata, tèr IrrVia Mosa :
QUo IrrVIsset, sI gLaCIata ?
QUot teCta Lares et LoCa ? Urbes et pagI
non CorrVIssent ?*

c'est a dire si la Meuse a poussé si loin jusqu'icy ses eaux,
sans degele  ou sans glace, jusqu'a remplir deaux le bas
de toutes nos maisons, par trois fois, le onze, le 21 et le
29 Xbre 1740 : qu'auroit ce eté si la Meuse eût été chargée
de glaçons ! quel dangereux gonflement d'eaux, que de villes
et de villages, que de maisons situées sur son rivage
n'auroient point eté renversées, detruites, rasées, et abimées ?

Chroniques en vers.
Mosa DIV Laté qVé Vagans,
hUC UsqVé fVrentes,
hostIs Vt sUbitUs, VeXIt et aVXIt aqVas.*

c'est a dire que depuis plusieurs siecles on ne se souveint pas
d'avoir vûe, ni oui dire que la Meuse ait repandues si loin
ni si longtems ses eaux : étant parvenue jusqu'a cet
endroit, co[m]me un voleur qui surprend la nuit, et co[m]me
un ennemi qui vient aux faveur et inopinément, avec
des forces et une vitesse inesperées.

InsILIens hVc Mosa, sVas
sVbito eXtVLIt VnDas.

La meuse en 1740 a fait saillir ses eaux jusques icy
en y elevant ses ondes subitement et avec rapidité.

ovbIserat sqValens, astLaVtVs VbIqVé
per UndAs;
et feta aethereas atroCes, Mosa IbI sparsIt
aqVas. *

toute la terre étoit
soüillée; toute la
terre a été aussi lavée et pour l'aider à la laver de ses
soüillures et à se blanchir devant dieu, la Meuse y a
contribué par les inondations, et en poussant ses
eaux jusqu'a une telle hauteur, qu'elle / les / a repanduës
jusqu'a cet endroit.

VnDae MosaLes hVc VsqVé effLVXerVnt*

cette chronique en prose qui marque lannée 1740 ou les eaux
ed la Meuse ont porté leur inondation, peut se placer partout
ou elle aura poussé ses eaux; et en marquera le souvenir
à la posterité.

Voicy les inondations de la Seine du dernier siècle
                                       et du présent.
En 1615 . La seine fut de 27 pieds et demi plus haute quen 1729.
En 1658, elle fût de 26 pieds trois pouces.
En 1679, comme en 1615.
en 1690. de 21 pieds.
En 1699 de vingt neuf pieds et demy
      En 1711 de 23 pieds.
      En 1790 de vngt quatre pieds, trois pouces.

Les inondations de la Meuse, surtout icy a Monhermé
ont eté plus hautes qu'en tout autre siècle, selon les
remarques laissées dans les archives, et les chroniques
de nos voisins.
celle de 1658 (ou lon attachoit les barques et nacelles à
une croix qui etoit alors près de la grille de fer, ou de
la porte de leglise) n'ont durées que très peu de tems,
et n'ont été occasionées dans le lieu de Monthermé
que par les glaces qui s'etant arrétées par les vanes
et embarrassées les unes avec les autres, se sont
regonflées, et ont fait co[m]me une digue qui a fait
remonter les eaux si hautes vers Monthermé, et
qui se sont presque aussitot rétirées, dez que les
glaces ont trouvé jour à descendre. de plus co[m]me
il a eté dit cy dessus, le chemin de la rüe qui mêne
a leglise etoit tout uni et plat, et n'etoit pas elevé
en dos dâne, ou en espece de chaussée co[m]me il est
a présent.

Voicy encore une chronique en vers latin que
j’ay faite, quil sera libre à un chacun de poser
en tel endroit que ce soit, ou la Meuse a poussé
ses eaux :
VnDae MosaLes fLVXere hVC VsqVe / uel / fVrentes / rVentes*
Ce qui veut dire que la Meuse à fait couler avec
fureur ou avec impètuosité ses eaux Jusques là,
ou jusqu'a cet endroit.

(...)

* Mêmes remarques que ci-dessus. NDLR

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Osnes

BMS
1701 - 1792
EDEPOT/OSNES/E 1

vue 162 / 346

&

vue 164 / 346

26/12/1755

tremblement de terre
et répliques

 

(merci à Colette B., relevé Geneadom)

Le 26e Xbre 1755 a dix heures et demie du soir
il y a eu un tremblement de terre a minuit suivant
un second un peu plus considerable a minuit un
quart un troisieme beaucoup plus violent ils se sont
fait sentir jusqu'a une longue distance de ce pays
Meunier
   Vicaire D'osne Depuis le 24e juin 1755

Le 26e decembre 1755 a dix heures et demie du
soir il y a eu un tremblement de terre a minuit
un second un peu plus considerable a minuit un
quart un troisieme beaucoup plus violent ils se
sont fait sentir Jusqu'a une longue distance de ce
pays  Meunier
      Vicaire d'osne

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Osnes

BMS
1701 - 1792
EDEPOT/OSNES/E 1

vue 166 / 346

18/02/1756

tremblement de terre

(merci à Colette B. et L. T.)

Le 18 février 1756 a huit heures dix minutes du matin il y
eut un tremblement de terre terrible à sc(avo)ir que jay cru perir au
moment que je vis les soumiers et le plancher de ce poil* aller de cote
et d’autre il dura que deux minuttes et un demy quart d’heure
après il se fet encore deux autres secousses mais pas si violentes.
ils furent suivis d’une tempete de vent si terrible et qui continua
jusqua minuit suivant personne de ce temps n’en a jamais veu de semblable
cette tempette fut suivi d’un autre tremblement le 19° a dix heures du soir
qui ne fut pas bien considérable mais celuy du 20 qui suivit celuy
du 19 et qui arriva a quattre heures dix minuttes du matin effraïa
la plus grande partie du monde de ces environs on a du commencé a
s’apercevoir de ces secousses des le commencement d’octobre 1755 dans
[...] loingteins mais icy le premier na paru que le 25 9bre 1755

* Mis pour "poille" : un poille (n. m.) désigne une chambre chauffée. NDLR

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Osnes

BMS
1701 - 1792
EDEPOT/OSNES/E 1

vue 166 / 346

20/02/1756
19/11/1756

deux tremblements de terre

(merci à Colette B. et L. T.)

Depuis le 20e février il ne s’est presque point passé de jour quo(n)
ait ressenti quelques secousses Mais principalement l’an 1756
Troisième Juin a minuit cinquante cinq minutes il en fit
un terrible qui a duré deux minuttes
Lisbonne Capitale du Portugal* a Ressenti le premier 9bre 1755
les premiers effets du tremblement de terre puisquil y a eu plus
De la moitié de cette ville engloutie avec ses habitants et l’autre
partie perist le 27e 9bre 1755 En sorte que le Roy et la cour
Et ceux qui ont Echappez ont étés obligez de camper pendant le
reste de l’yver
Le 19 9bre 1756 a trois heures et un quart du matin une
autre secousse De Terre.

* Ce séisme a eu lieu à Lisbonne le 1er novembre 1755 à 9 h 40 du matin. Selon les sources, on dénombre entre 50 000 et 70 000 victimes parmi 275 000 habitants. La secousse fut suivie d'un tsunami et d'incendies qui détruisirent la ville dans sa quasi-totalité. NDLR

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Vivier-au-Court

BMS
1737 - 1771
EDEPOT/
VIVIER-AU-COURT/E 2

vue 122 / 238

18/02/1756

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

Le dix huit du mois de fevrier à huit
heure du matin à fait un tremblement de
terre considerable qui à durée lespasse de
deux minuttes d'ans lannée 1756

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Létanne

BMS
1770 - 1792
EDEPOT/LETANNE/E 3

vue 4 / 153

folio 2 verso

du 28/07/1770
au 06/08/1770

crue

inondation

(info Geneanet, merci à Isabelle L.)

nota [en marge]

Le vingt huitieme jour de juillet mil sept cent soixante
et dix la riviere de meuse est enflée et a debordée la
nuit du dimanche au lundy vingt nuef au point quelle
l'eau est entrée dans le jardin du prebystere de letanne
de près d'un pied de haut, a enlevé grande quantité
de foins de la prairie de stenay et des prairies vers
verdun et par labas du sartage*, a enlevé quantité
de bois, et a ete sur les prez jusqu'au sixième
jour d'aoust

* Le "sartage" est un terrain défriché pour être mis en culture. NDLR

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Rethel

Archives de la Société royale de médecine*

SRM
carton 144
dossier 41
pièce 2

folio 1 verso

12/01/1777

24/01/1777

crue

(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé Geneadom)

LA rivierre d'aisne qui arrose les murs de cette ville, au sud-oust, a
commencé à déborder le 12 de ce mois, le débordement a augmenté jusqu'au
15 et a été considérable. Le 15, il a commencé à diminuer insensiblement
jusqu'au 24 qu'il est devenu plus fort que la premiere fois, il a été le même
jusqu'au 28; alors il a commencé à diminuer et les eaux se sont retirées
petit à petit dans l'espace de huit à dix jours.

* Les archives de la Société Royale de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques; nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour consulter les autres archives météorologiques nous vous invitons  à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/. NDLR

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Vieux-lès-Asfeld

BMS
1782 - 1792
EDEPOT E11

vue 18 / 77

6e et dernier feuillet

février 1784

inondation

(info crdp.ac-amiens.fr)

Cest cette année 1784 que le 27 et 28 fevrier. un
affreux débordement renversa les deux tiers des maisons de vieux
et des autres vilages.
on ordonna une quêste general dans le dioceze on a distribué
dans cette paroisse 2 778
le roy a fait un don de 6.400 lt
les dames de france 120 lt
M[essieu]rs les marchands de Reims ont donné aux ouvriers en laine tant
en arg. que metiers et laine 702 lt ;
quelques personnes ont donné secretement 200 lt
plus le roy donnera encor pour le pont. 750
total, 10 950

Ce que je certifie veritable a vieux on observera que
le meme accident est arrivé, il y a 103 ans, a bout* suivant le procès
verbal que j'ai envoyé à l'archevechez         cest cette
année quon a reconstruit leglise de Vieux et le pont

* "Boult-sur- Suippe" est situé à environ 12 km au sud de "Vieux-lès-Asfeld" mais dans le département de la Marne. NDLR

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Brieulles-sur-Bar

Archives Nationales
Site de Pierrefitte-sur-Seine

Archives de l'Assemblée nationale constituante
1789 - 1791
C//89
62 3-4

Procès-verbal des pertes causées par la grêle à Brieulles-sur-Bar

vues 220 à 230 *

folios 1 à 5 *

16/07/1789

orage

grêle

inondation

(info https://francearchives.gouv.fr)

Ce jourd'huy dix neuf juillet
mil sept cents quatre vingt neuf heure
de midy

(...)

et encore sur les chennevieres et jardins
des habitants du dit lieu et sur
les Bordes de la prairie
ou nous n'avons peu entrér
dans les prez à cause de la hauteur
des eaux, a leffet de les
visitter et estimer le rapport
et produit quils auroient
donnés en la présente année
en quantitée de gerbes, produit
de Grain Paille Chanvre, Lin
et produit de légumes des jardins
sils n'eurent étés Grélées ou par la
par la grèle de l'orage du seize
de ce mois arrivé tant sur ledit terrain
vilage que des voisins (...)

* Seules les deux premières pages du texte (premier feuillet) ont été reproduites ici. Pour prende connaissance de l'intégralité du document nous invitons le lecteur à aller à l'adresse suivante. De plus seule la mention de la date et de l'événement météorologique ont été transcrits ici, le texte étant très lisible. En cas de nécessité écrire à l'auteur de cette rubrique pour obtenir plus de détails. NDLR

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Mots-clés : chaleur, crue, douceur, débâcle, froid, grêle, inondation, inondations, orage, pluie, répliques, sécheresse, tempête, tremblement de terre, vent

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