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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département du Pas-de-Calais (62) / Nord-Pas-de-Calais / Hauts-de-France

Beaufort / Fressin / Fruges / Humbert / Maninghem / Saint-Floris / Saint-Inglevert / Witternesse

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document
Fressin



S
1646 - 1652
E 11
5 MIR 359/2

vue 115 / 1362

09/08/1650

vent

orage

grêle

(relevé Geneadom)
permalien

Le 9 d'Aoust veille de S[ain]t Laurent sur les 4 a 5 heu-
res apres midÿ, sesleva un grand vent venant du
coste d'occident, avec un tonere acco[m]pagné d'une
greille grosse comme balles de mousquet, aucunes* estant
de la grosseur d'un oeuf de coulomb; tellem[ent] que
lessdites greisles couperent et gastérent beaucoup de
biens de terre, es environs d'Offin, Hemont, LeBiez
Royon, Sains, mesmes aussi es campagnes
de la ?meroye se portante lad[tie] te[m]pete
devers St C?er / ?ire / un chariot charge de jarbes
fut renversé par [con]tre aupres de Sains, par la
violence du vent. Noe fine ca[nt]a?, canit eccl[es]ia
A fulgure, et tempestate, libera nos d[omi]ne**
Quelque peu de temps auparavant une horrible greisle
tomba, entre Rouen, et Beauvois ou elle gasta
une grande estendue de païs

NDLR

* Dans ce contexte (phrase affirmative) "aucune" signifie "certaines".

** La transcription de ces deux lignes de latin est incertaine. La fin de sa traduction serait "L'église chantait : De la foudre et de la tempête, délivre-nous, Seigneur".

—   —  —

Fruges

BMS
1703 - 17011
E-dépôt 364/E/7

vues 98 / 99

91 et 92 / 99

inversée

1708 - 1709

gelée

froid

neige

vent

 

 

 

 

 

 

 

 

(info https://www.archivespasdecalais.fr, relevé Geneadom)

[En] 1708 il fist une gelé assez rigoureuse
au comencement  de decenbre et elle
recomenca environ le comencement de jan[vier]
en suivant avecq une longue et tres
rigoureuse froidure et abondance de
neiges et qui continua jusque au
mois de mars, et recomencerent
a la fin de mars et durat jusque
au my apvril avecq beaucoup de
violence et abondance de neiges
mais les ventes impetueux aia[nt]
raclé toutes neiges dans
les creuses les bleds diver
decouverts et engelez, en sorte
que dans toute lestendue du terroir
de ma paroisse il nÿ avoit pas
plus de vingt mesures de bled
a despouillier resté dans des endroits
enfoncez

quelque peu dans les meilleures [lacune]
lon resemat beaucoup de panelle* [lacune]
et de bocquis? ils sont tres bien
revenus?, jamais les grains [lacune]
este dune si grande cherete puis que le
boitiaux de bled a valu quattre livres dix
solz nostre nesves? le scorion** trois
livres lavoisne a quarante solz
ce quil fust general dans toute [lacune]
selon le rapport dun chacun mais
toutes les peuples eurent cep[lacune]
presente beaucoup de pauvreté et furent
obligez de manger quasi tous du pain
davoisne avecq un peu de scrorion**
jusque au mois daoust 1709
et lanee ensuivant sestants
semes de panelles* febves poids
bisailles*** avoynes et aultres
grains pour venir - B limozin
il nÿ eut cette annee 1709 pres[que] [lacune]
de fruits, pas de poires ny de [lacune]
du tout point de coss? ny de [lacune]

? recueille des s?es pour faire
ch?er, il y a ? n? quart? dans
presque toutes les ?piez beaucoup de
chesnes et desrables, de buis et de
hou?es despreaux? et de pomiers et
des aultres de senblable natu[re]

NDLR

La graphie et l'orthographe de ce prêtre ainsi que les lacunes de début ou de fin de lignes rendent la transcription de ce texte assez difficile.

* Mis peut-être pour "paumelle" qui désigne l'orde de printemps à deux rangs.

** Mis peut-être pour "escourgeon" (appelé parfois "sucrion" ou "soucrillon") qui désigne un autre type d'orge d'hiver à six rangs.

*** Mélange de pois gris et de vesce destiné généralement à nourrir la volaille.

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Beaufort-Blavincourt

Beaufort

BMS
1693 - 1738
E-dépôt 092B/E/1

vue 65 / 83

folio 114

1709

froid

(relevé Geneadom)

Registre des morts de la paroisse
de beaufort

Je Nicolas debeau prètre curé de cette paroisse
certifie a toute la posterité que depuis le
mois d'août mil sept cens noeuf jusqu'au
quinzième du mois de novembre de l'an mil sept
cens dix les maladies et la mortalité y furent
si grandes et si frequentes qu'après une
longue maladie que j'eû aussy, je n'ai
peut / que / m'informer a peu près du jour et du
mois que moururent tous ceux et celles que
voicy enregistrés, étant pour lors sous la
presse des deux armées, de celle des holandois,
étant campée depuis Saint eloy* jusques et
passé Aubigny*, et de celle des françois, étant
campée a berly* s'etendant depuis montnancourt*
jusqu'a fervent qui nous ravageront icy
aussy bien l'une que l'autre sortant de l'année
mil sept cens noeuf que l’hyver fut si long
et si rigoureux que les bleds manquerent
les pauvres peuples ayant étés obligés de
manger du pain d’avoinne.

* "Barly" et "Montenancourt" distants de 7 km sont situés à l'est de Beaufort; "Mont-Saint Eloi" et "Aubigny" étant au nord. NDLR

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Humbert

BMS
1705 - 1791
E-dépôt 466/E/1
5 MIR 466/1

vue 28 / 541

folios 38 et 39

hiver 1709

froid

pluie

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info http://www.archivespasdecalais.fr)

L’hyver qui comença a la St André de l’année 1708
et qui finit au mois d’avril 1709 a causé touttes les
disgraces qui sont cy apres exprimées. Il a esté si rude
que de memoire d’homes on ait jamais vû de pareil.
La gelée a esté si forte qu’elle glacoit tout ce qui etoit
liquide jusque dans les caves et memes dans le fours
quantité d’arbres et autres plantes ont peris par la
rigeur du froid telle que pomiers, poiriers et autres
arbres frutiers come noyers vignes mesmes jusqu’au
hours et buys qui sont les bois les plus durs de ce pays
mais ce qui a le plus desolé le peuple est que la grande
quantité de neige qu’il a tombé par trois ou quatres
reprises poussé par les vents de midy decouvroit les
campagnes et remplissoit les vallées en telle abondances
qu’il estoit moralem[en]t impossibles de marcher a pied
et encore moins a cheval. ces neiges et gelées furent
suivies d’une pluye abondantes qui dura tout le long
du mois d’avril, apres lesquelles on s’est appercu
universellement dans tout le paÿes que les blez et autres
grains d’hyver etoient generallement peris, ce qui
a causé une telle chereté de grains que le blez a vallu
dans le mois de maye 1709 quarante livres le septier

mesures de Montreüil, le soucrion* a vallu trente sols le boysseaux
la paumelle quatre livres le boisseaux, le blez sarazin ou bocquys
quatre livres quinze sols aussy le boisseaux de montreüil, l’avoines
a vallue une pistole ou dix livres le septiers et on a esté obligé
de rassemencer touttes les terres ou on avoit semé du bléz l’apres
aoust precedent il paroit a present que les bas grains seront en
abondances ils la promettent par les pluyes frequentes qui arrosent
les campagnes voila une parties des miseres qui nous accablent
et qui causent une famine tres grande dans le temps que j’aye
la main a la plume pour les descrires affin de les laisser a lire
a ceux que dieu envoyra apres nous au gouvernement de cette
paroisse d’humbert ou a ceux qui les liront affin qu’ils puisse par
la connoissance qu’ils auront par ce moyen prendre leurs mesures
en pareil accident que celuy qui nous reduit dans une misere si grande
que celle que nous ne pouvons empecher de voir souffrir a la plus saine
partie du peuple que la providence a comis a nos soins etant hors d’etat
de les secourir par la suitte. Si Dieu par un effet de sa main toutte
puissante n’arrete le cour de ces calamités par la recolte des bas grains
que nous esperons qu’elle nous donera et dont nous serons heureux
de pouvoir user au lieu de blez dont il n’est nullem[en]t question
d’attendre de faire recolter car je donerois sans exagerer le produit
de mes dixmes qui année pour autres me fournissoit quatorze cent
de grains l’hyver pour dix gerbes cette annee icy tout ce que dessus
n’excede en rien les bornes de la verite les choses etant ainsy que je
les exprimé et c’est en foy de tout ce que dessus que j’aye signé
ce jourdhuy septième jour du mois de juin de l’année mil sept
cent noeuf.

François delaporte, pr[êtr]e
curé d’humbert

* Mis pour "secourjon" synonyme suivant les cas soit de seigle soit d'orge. La "paumelle" citée ensuite étant l'orge de printemps, le "soucrion" est certainement ici du seigle. NDLR

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Maninghem

(Maninghem-au-Mont)

BMS
1704 - 1882
E-dépôt 545/E/01
5 MIR 545/1

vues 151 et 152 / 1063

1709

gelée

neige

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info http://www.geneachtimi.com, merci à Dominique L., relevé Geneadom)

Recueil [lacune] pour la postérité [lacune]
est arrivé en lan mil sept cent noeuf [lacune]
veille des Roys sur les dix heures du [lacune] on
vît une gelée sy appre apres avoir veu pleu[voir]
le long du jour, que le village tout salle qui[l]
fut portoit gens, betes, et chariots, et cette g[elée]
dura jusquau deux d'avril quoy qu'il y eut un
peux dinterruption par la neige qui vint sy
abondamment et dura autant que la gelée
qui causerent bien des desordes
- premierement la mort des gens et betes le
long des chemins, la perte g[ener]alle de tous
les grains dhyver pour le haut boulonnois,
le retardement des labeurs de mars qui
nont pû commencer qu'a la mis avril, ce qui
a fait que les grains de mars ayant [se]me
tard sont resté pouris dans les cham[ps]
abandonnés au betes; de maniere que ma
dixme ma produit cette anné la, tre[nte]
livres par tres petite esima[ti]on, sans [lacune]
grain de bled seigle et orge.
Les arbres comme pruniers cauronniers
poiriers noyers et plusieurs pomiers sont
morts; et le grain a ete d'une chereté,
au mois de may, qui a duré a vingt
escus jusquau mois de janvier 1710 et
dela jusqu'aux nouvaux a 50 40 et 30 lt.
les plus riches ont ete reduits a manger
du pain melé d avoine, baillart*, bisaille**

[du pain] d'avoine venant du moulin
[dont] les chiens nauroient voulu manger
le temps passé; aussy les peuples sont
morts en si grande quantite de flux
de sang et de mort subite qua tout
cote on parloit de mort; mais le
seigneur reccompensa son peuple
lanné 1710 dune / si / abondante moisson
de toutte sorte de grains, que de tres
long temps on en a tant depouillé;
mais qui na servi qua enrichir et les ennemy
et les troupes de n[ot]re armés qui sont venu camper
au dela de la Canche*** et qui a esté jusqua samer****
[lacune]ourager et les grains de les meubles tant du
[lacune]enois haut que des artisiens ***** qui sestoient
refugiés en boulonois avec leurs grains bestiaux
et meubles, ce qui a causé en cette paroisse toutte
petite quelle soit, plus de vingt mille livres
de dommages sans conter les pertes des artisiens
refugiés les ennemis ny ont fait aucun
tort ny estant pas venus larmé
de France a causé seule ce tort jusqua
m avoir ietté hors du lict a lagonie
et pris mes litieres jusqua la paille et les
vaissaux sacrés mais ils les ont rendu ; cette
peur en a fait plus mourir que lanné ster
ille car il y a eu des paroisses voïsines qui
ont perdu plus de deux cent cinquante
corps tout ce qui est marqué est juste et cest
le temoyngnage que nous en rendons cure
soussigne       Boudoille curé

NDLR

* Mis pour "baillorge" : la "baillorge" ou "baillarge" est une orge de printemps à deux rangs.

** La "bisaille" est un mélange de pois gris et de vesce destiné initialement à nourrir la volaille.

*** La "Canche" est un fleuve qui passe à 15 km au sud de Maninghem et se jette dans la Manche à Étaples.

**** "Samer" est situé plus a nord en direction de Boulogne.

***** Mis pour "artésien", terme qui désigne les habitants de l'Artois (région d'Arras).

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Saint-Inglevert

BMS
1700 - 1896
5 MIR 751/2

vue 155 / 1618

folio 147

?/01/1735

tempête

 

04/09/1735

tempête

(relevé Geneadom)


cette année mil sept cens trente cinq [lacune]
tempetes furieuses, dont la premiere a été le [lacune] neuf ian[vier]
qui a renversée quantité d'arbres, de moulins, de maisons
laquelle a durée douze heures, aiant commencé [lacune]
douze heures iusqua minuit
La seconde a été le quatrième septembre qui a [duré]
six heures, et a causée un dommage tres considerable [aux]
grains tant coupés qu'a ceux qui ne l'etoient pas alors
qu'elle a enlevée toutes sortes de grains et dispersée en divers
endroits qu'on n'a pu amasser, et la plupart perdu

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Saint-Inglevert

BMS
1700 - 189
6
5 MIR 751/2

vue 172 / 1618

folio 9

21/06/1738
grêle

 

25/06/1888**
inondation

(info Geneawiki)

Le vingt et un du mois de juin de cette année mil sept c[ent]
trente huit sur les quatre heures trois quarts apres midi
tombée une grêle pendant deux à trois heures [...] d'une abon[dance]
si furieuse quelle a ruinée tous les grains depuis le moulin
leubringhen* juqu'à calais et a comprie environ une demie l[ieue]?
de travers, depuis le bois de St Inglevert* jusqu'au dela du ham[eau]
de ramsault* paroisse d'hervelinghen* venant d'ouest

* Localités du sud-ouest de Calais NDLR

Le 25 juin 1888 trombe d'eau
à St Inglevert Pihen* Bonningues* Hervelinghen
qui a duré au moins 30 minutes
cette dernière commune d'Hervelinghen
a été inondée : 1m20 à 1m30 d'eau
dans les maisons - la maison d'hilogone
Tourel a été abattue - Grand désastre

** Note du greffier relevée car mentionnée sur la page, même si elle est située chronologiquement hors ancien régime. NDLR

     

Saint-Floris

BMS
1581 - 1767
5 MIR 747/1

vue 793 / 1261

folios 38 et 39

1740

froid

gelée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info Geneanet)

Cette année mil sept cens quarante, la gelé a commencé
la nuit des Rois a quatre heures appras midy et a continué
rudement et violement jusquau vingt et un de mars. La riviere
fut gelé le dix du meme mois de janvier a passer les
hommes qui ont venu ce jour qui etoit un dimanche a
l'office Le vent etoit tellement violent que les enfans
[rature] agé de douze ans furent obligé de retourner a leur
logis d'abord qu'ils en fusent sortie ne pouvant supporter
le froid du vent, Il ne fut pas question de chanter la
messe, mais de la dire; le peuple ne pouvant tenir
long temps contre le froids. La riviere continua dêtre
gelé a porter chariot et canon jusquau quinze de mars.
Les desgels n'ont point été accomplie en entier, ce qui a
causé le déperissement des semailles de maniere qu'au
dix avril, ce qui restoit des bleds n'etanit que modique
on douta si on auroit ressemé . La plupart les ont laissé
au meme etat et quelqun ont remis et ceux la ont tres
reussÿ aiant eu une abondante recolte au meme tems que
que les autres, qui n'ont pas eté satisfait d'avoir laissé les
premiers grains. La raison de leur peu de succès a eté q'ayant
eté affaiblies par les geees, ils n'ont pu recouvrir de vigueur
parce que le froids a continué jusquau mois de juin et
les grains derniers semé les ont devancé dans leur maturité.
Le bleds de mars a valu jusqua huit ecus la raziere
La pamelle jusqua cinque écus; Le bled la recolte a valu
huit ecus, et la rareté en a eté tellement grande que

les magistrats des villes ont fait des defenses soubs peine d'amende
pecuniaires de cinque cents livres et de confiscations aux marchands
si ils en faisoint magazins ou provisions Les gardes furent
posés dans les marches pour empecher d'autres transports que
le juste necessaires de chaques familles, enfin les precautions
les plus exactes etant encore enfreintes, les habitans des
voisinages des villes venant aux marchés, etoint obligé par
ordres de l'Intendant de se premunir dun certificat de
leurs curé qu'il faloit faire viser aux maisons de
villes, et le remettre en sortant aux consignes des portes
La cruauté des censiers, alla jusques a l'excees dans ces
circonstances facheuses, parceque en gardant leurs propres
grains, pretendant des les vendre plus chere et a plus
haut prix. Ils alloint dans les marches en achepter soubs
pretexte de provision pour leurs famille pour le revendre
ensuite a armentière ou merville ou il estoit plus cher quen
artois, opprimant les pauvres par ce moyen en ÿ mettant
une chereté superieur. cette disette a duré depuis les
gellés cÿ avant dite et a continué jusquau mois d'aoust
mil sept cens quarante et un Monsieur le prince d'Isenghem
lieutenant general du pays d'artois, a ordonné une
garde de cinque homme en chacques paroisse qui devoit
battre la patrouille jour et nuit et veiller à la moisson
pour quelle ne fut pillée par les indigens, et cette garde
a continué l'année entiere pour arreter les malveillant
et brigand et contenir un chacun dans les limites de
sa paroisse

     

Fruges

BMS
1737 - an I
5 MIR 364/2

vue 165 / 1373

02/04/1747

foudre

(info http://www.archivespasdecalais.fr)

nota

Lan mil sept cent quarante sept le deux d'avril jour de pâques, le
tonnere tomba sur leglise de fruges pendant la S[ain]te messe, le s[ain]t sacrement
eétant exposé, le peuple eut tant de confiance en notre Seigneur, quil
preserva tout le monde, et pas un ne fut offensé, quoyque la foudre
tomba au milieu de la foule pendant la communion de pretre a
grande messe.       J. Ebrard curé de fruges.

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Witternesse

BMS
1593 - 1848
5 MIR 900/1

vue 715 / 1279
permalien

1775

sécheresse

foudre

tempête

épidémies

froid

(info http://www.archivespasdecalais.fr)

Cette année a été singuliere dans ces endroits par une
secheresse constante pendant six mois ; la nuit du 4 au
5 septembre le tonnerre est tombé dans le cloitre d’ou
il s'est apres avoir fait un petit ecart au bas d’une
croisée, il est retourné par un autre ecart de la meme
vitre, de là il est monte au clocher d‘ont il a enlevé
toutes les ardoises d’un pan, brisé un gros montant par
morceau et autres pieces de bois qu’il a noirci sans cependant
y mettre le feu et apres avoir fait quelque autre dégat,
il s’est évanoui.
au commencement de cette année le cardinal beschi* a ete
elu pape sous le nom de pie 6e et a succede a Clement
XIV.
au mois de mai Louis seize agé de 20 ans petit fils
de Louis quinze a été sacré à Rheims
Le 14 novembre il s’est elevé une furieuse bourrasque
qui a deraciné beaucoup d’arbres dans tous le paÿs,
abbatu des moulins etc. La tempete qui s'eleva
dans les commencemens de decembre fit encore un plus
furieux ravage sur la mer, qui s’etendit sur les
Cotes de france, d’hollande, de danemarc, a fait crever
les digues et causer de pertes immenses.
  Messire jean Auguste de Chastenet de puisegur a succedé
a l’eveché de St. Omer, a M[onsei]g[neu]r françois joachim mamert
de Conzie nommé a l’archeveché de tours, qui avoit
remplacé M[onseigneu]r son frere nommé a l’eveché D’arras.
  Une maladie de fievres putrides qui regne dans le
pays depuis plusieurs années et qui avoit ete tres
violente dans la paroisse en 1767, a encore beaucoup
affligé le peuple cette année. maladie qui ayant
quelque raport aux fluxion de poitrine doit etre traité / une fois deux fois /
avec beaucoup de precaution La saignée n’y entrevenoit
que pour moderer la jre** plenitude, ensuite beaucoup de
rafraichissemens quelques antiputrides, huiles fines,
lavemens, jusqu’a ce que les purgations puissent être ordonnée
Ceux qui au commencement pouvoient user de quelques
bons vomitifs guerissoient plus vite et a meilleur compte
Car lorsque la maladie prenoit en plein, un delire plus ou
moins grave, il faloit un mois cinq semaines pour etre

hors de peril. La convalescence etoit longue et il
faloit etre tres exact dans son regime et quoique
que sur le nombre de malades il n’y ait point eu de morts
a proportion, la pluspart de ceux qui sont morts l’ont ete
que par des rechutes occasionnées par des indisgestions.
  Ensuite est survenue tout a coup un espece de rhume
general en angletere, icy en france et ailleurs, qu’on
appelloit gryspe***, qui occasionnoit une toux si frequente
qu’il n’étoit plus possible de s’entendre dans les eglise,
Ceux qui se sont fait saigner en ont eté presque tous
la victime. un air extremement froid melé de neige
fondue qu’il fit le 19 novembre en a eté l’avancoureur.

NDLR

* Il s'agit du cardinal "Giannangelo, comte Braschi" ou "Giovanni Angelico Braschi".

** Mis pour "i/re" ou "1re" c'est à dire "première".

*** Mis pour "grippe".

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Mots-clés : épidémies, foudre, froid, gelée, grêle, inondation, neige, orage, pluie, sécheresse, tempête, vent

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