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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département de l'Oise (60) / Picardie / Hauts-de-France

Auger-Saint-Vincent / Belle-Eglise / Bonvillers / Brégy / Bresles / Choisy-la-Victoire / Ermenonville / Fresnoy-le-Luat / Hadancourt-le-Haut-Clocher / Saintines

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document
Bresles

Paris

BnF
Département des Manuscrits
Français 5549

Jean de la Fosse

Journal des principaux événements arrivés à Paris de 1557 à 1590

vue 148 / 226

folio 136 verso

26/04/1581

vent

pluie

grêle


(relevé Geneadom)

Avril 1581

Le jour de pasques 26e Avril se
leva ung si gra[n]d vent avec pluyes et
grelle dura[n]t les 7 8 a neuf et dix
heures X que y eust plus[ieurs] cloches quy tu[m]berent
entre autres celle de brelle prez de
beauvais ou y eust plus[ieurs] perso[n]nes tue[es]
mesmement le prieur du[dit] brelle et
le predicateur

X du matin [en marge]

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 17 / 176

26/04/1581

vent

(info https://www.geneanet.org, merci à Elody P.)

Nota : [en marge]

En ceste annee 1581. le iour de la grande Pasques,
fut faict tels vents impetueux, que plusieurs clochers,
chasteaux et autres edifices tomberent et en plusieurs
lieux il y eut beaucoup de gens tuez et blessez.

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 20 / 176

09/12/1582

astronomie*

(relevé Geneadom)

Nota : [en marge]

En ceste presente année mil cinq
cens quatre vingt et deux, a esté osté
et retranché dix iours.

* Le curé fait ici allusion au passage du calendrier Julien, qui retardait de onze jours, vers le calendrier Grégorien. Ce changement eut lieu en France dans la nuit du 9 décembre 1582. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un phénomène météorologique, cette péripétie est bien liée à un phénomène naturel puisqu'il s'agissait de faire correspondre le calendrier à la véritable durée de rotation de la Terre autour du Soleil. Voilà pourquoi elle figure ici. NDLR

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 25 / 176

1585

beau temps

(relevé Geneadom)

Nota. [en marge]

Ceste année 1585 qui a este l'année apres les
processions blanches, a esté bon temps, le
bled et le vin a bon marché, quiconque
bailloit deux futailles, on luy en rendoit
l'une pleine de vin, Le pot de bon
vin mesure de Compieugne ne
valloit qua quatre deniers t[ournoi]z.

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 27 / 176

1586

mauvais temps

(relevé Geneadom)

Nota. [verticalement en marge]

En ceste année 1586. mauvais temps,
Le bled a vallu neuf livres tournois
la mine mesute de Compieugne.

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 29 / 176

1587

mauvais temps probable

(relevé Geneadom)

Nota.  Nota.  [verticalement, tête bêche, en marge]

En ceste année 1587 tres mauvaise
année, La mine de bled mesure
de Compieugne a vallu jusques a
dixhuict et vingt fran.

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 33 / 176

29/05/1593*

orage

grêle

pluie

inondation

(relevé Geneadom)

Nota :  [en marge]

[texte barré]

En ceste année 1593, le lendemain de la
Saincte Trinité* est advenu grandes pertes en aucuns
trieges** sur les biens de la terre du gresil, il estoit si
gros qu'en la ville de Soissons il en fut pese qui pesoit
dix livres ; ladicte ville de Soissons fut tant fouldroyees
que les couvertures des Eglises et maisons tant ardoises q[ue]
thuilles furent cassées en sorte que les bleds et autres grains
qui estoient aux greniers furent iettez en lair et emmenez
avant les rues par les lavasses*** des eaux, apres on ne
pouvoit trouver assez d'ouvriers pour recouvrir lesdictes
eglises et maisons, on en feist venir grande quantité
de Paris pour ce faire ; Dieu veuille par sa grace
nous prevenir a l'avenir de telle accident.

NDLR

* La fête de la Sainte Trinité est positionnée le lundi suivant le premier dimanche de la Pentecôte qui est lui-même le septième dimanche après Pâques. En 1593 Pâques était situé le dimanche 08 avril donc Pentecôte le dimanche 27 mai et la Sainte Trinité le lundi 28 mai; l'orage a eu lieu le lendemain mardi d'où la date déduite ici (calendrier Julien).

** "Aucuns" au pluriel est synonyme de "certains, quelques, plusieurs". Des "trèges" étant des chemins, lieux de passages ou sentiers la signification de l'expression est probablement celle de "en plusieurs endroits" ou alors plus précisément "en plusiers chemins" qui ont dû être emportés par les eaux de ruissellement.

*** Grosses averses de pluie torrentielle.

—  —  —

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 62 / 176

1627

grêle

(relevé Geneadom)

gresle en aucuns
lieux, et le bled
cher audist an 1627.

—  —  —

Saint-Sauveur

BMS
1585 - 1668
EDT131/1E1

vue 87 / 284

folio 100

03/07/1627

grêle

(info https://www.geneanet.org, merci à Elody P., relevé Geneadom)

Ce mesme jour qui estoit la
vueille de la transaction de monsieur
S[aint] Martin il tomba du gressil gros
comme une petit balle et gasta tous
les chanvres de S[aint] Sauveur et aut[res]
lieux circonvoisins en lanne mil six
cenz vingt sept le troiziesme
juillet comme je certifie avoir veu
       Raoul Juyan
Saintines

BMS
1570 - 1750
1MI/ECA578R1

vue 125 / 737

folio 14

 

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 62 / 176

folio 14

07/07/1629

orage

vent

(relevé Geneadom)

Nota : Le samedy septiesme de juillet
qui estoit le iour de la translation St Thomas
de Cantorbie martyr, est advenu sur les
trois a quatre heures apres midy grandes
tempestes de vent, esclair et tonnerres
qui ont cause grandes pertes sur les biens
de la terre en plusieurs endroits, des grands
arbres arrachez, abattus et rompus, Aux
Eglises, aux villes et chasteaux, maisons,
granges et aultres bastimens desmolis
et par terre : Dieu veuille par sa
grace preserver la posterité de
telle desastre. Amen.

Second texte identique mis à part la présentation. NDLR

     

Saintines

Saint-Denis

BMS
1570 - 1667
EDT100/1E1

vue 66 / 176

1635

beau temps supposé

(relevé Geneadom)

Relevé de chronique en cours

Ceste année a esté fertile.
fin de l'année 1635.

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Fresnoy-le-Luat

BMS
1636 - 1681
EDT181/1E1

vue 36 / 80

10/12/1662

froid

(info Geneanet, merci à Elody P.)

le dimanche x decembre 1662 sur les
9 a 10 heures du matin a esté trouvé
mort saisy de froid claude
sebert m[aîtr]e chirurgien proche les hayes
de mr Betancourt, ses parents aiant
obtenu permission de la justice permission
de l'enterrer, je lay inhume au cimetiere
de St martin de frenoy

     

Brégy

Saint-Germain

BMS
1616 - 1773
5MI2105

vue 40 / 531

18/05/1674

foudre

(info Geneanet)


Jeanne Alboy / et / Marie Doyen [en marge]

L’an 1674 le dixhuictieme jour de may furent
frappees par la foudre et tuées d’un coup de tonnere
proche lorme parisie? autrement dict l’orme brûlé
Jeanne Alboy agée d’environ cinquante ans femme
de Jacques Lespine de laquelle les habits furent
mis en pièces et morceaux ayant deux ou trois
cicatrices de la teste ; et Marie Doyen veuve
de Marc Vuapaille agée d’environ soixante ans
en qui l’on n’a appercû aucune cicatrice ny quoy que
ce soit de dechiré en ses habits et le lendemain
furent inhumées au cimetiere par moy curé soussigné
en p[rése]nce d’Estienne Vuapaille marchand hostellier
à Cregy, Me Francois L’escalier Lieutenant
de Bregy des dits Jacques Lespine et de Jean
Alboy

     


Choisy-la-Victoire

 

BMS
1674-1719
EDT158/1E1

vue 14 / 149

07/07/1681

grêle

(relevé Geneadom)

Gresle / arrivée / dans le / terroir au / mois de / Juillet [en marge]

Le lundy septième de juillet mille six cens quatre vingt
un sur les deux heures après midy une gresle
arrivée sur le terroir de choisy cette paroisse de choisy avec
extraordinaire avec des vents Impetueux en un quart
dheure ou demie heure avec une grosse pluye en a
mie heure de temps tout au plus a perdu et
ruiné tous les grains / les vignes et les arbres se sont / mais surtout les avoynes, vignes
et fruits des arbres du terroir de choisy / ce qui a causé grand dommage a la paroisse / a la
resreve pourtant du hameau de la motte d'ancourt en
/ despendant qui n'en a / esté aucunement endommagé, comme aussy
de tout ce qui est au dela du bois dudit choisy.  1681.

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Choisy-la-Victoire

 

BMS
1674-1719
EDT158/1E1

vue 14 / 149

24/08/1681

grêle

(info http://marquedorre.free.fr)

autre gresle / dans le / terroir plus / au mois d' / Aoust plus / fort que la / precedente [en marge]

Le dimanche vingt quatrième jour d’aoust feste de
St Barthelemy sur les de la mesme année 1681.
sur les 4. a 5. heures du soir, une autre gresle plus
forte et plus extraordinaire est tombée que celle qui
etoit arrivée le 7.me de juillet precedent, tomba sur les
terroirs d’Avregny, Choisy et le hameau de la motte
d’Ancourt paroisse dudit Choisy et / sur / plusieurs autres lieux.
Les grains de gresle qui sont tombés estoient
pour la pluspart gros comme des œufs de poul
les d’Inde, on en a pesé pl ? et on les
a trouvé du poids d'un quarteron
cette gresle n’a
pas duré un demy quart d’heure, elle venoit du
costé du septentrion, elle a fort endommagé la plus
belle vitre de nostre choeur qui est de ce costé la, et
ruiné le reste des fruits, avoynes et vignes qui estoient
demeures dans les champs depuis la premiere
gresle du mois de juillet precedent

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Auger-Saint-Vincent

BMS
1603 - 1792
1MI/ECA027R1

vues 492
et 493 / 753

1740

froid et inondations

(info Geneawiki)

Cette année mil sept cent quarante qui etoit
bisextille a esté une année des plus fascheuses
et des plus rudes qui se soit veües depuis des siecles.
La gelée a commencé le sept janvier avec un
vent si violent et si froid qui a duré le huit et
le neuf qu'on a trouvé bien des personnes mortes
Sur les grands chemins, cette hyver a repris par
plusieurs fois jusqu'au dix huit de May de sort

que les fruicts n'ont pû venir a une bonne
maturité, la gelée qui a repris apres le quatorze
de septembre et qui a presque duré jusqu'a la Toussaint
a empeché la vigne de Murir, et a entierement
gelé le raisin sur les Ceps, de sorte que le pain a vallu
jusqu'a cinq et six sols la livre, et les autres denrées
necessaires a la viecheres a proportion, ces gelées se
sont fondües en neiges en pluyes dans les deux derniers
mois de novembre en decembre et decembre avec tant d'impetuosite
et avec une si grande abondance que de vie d'homme
on a veu un tel deluge Linondation a esté si grande
a Paris que tous les Quais en ont esté inondés de sorte que
sur celuy des augustins on a esté obligé de porter en bateau
les choses necessaires a la vie aux personnes qui s'estoient retirées
au premier etage et on a fait etat de vingt mille maisons
noyees dans Paris* et aux environs

NDLR

* Au mois de décembre 1740 Paris connu la seconde des pires inondations de son histoire. Le pic de crue a eu lieu les 25 et 26 décembre : la Seine déborda de 8 mètres. Le jour de Noël, l’avocat Barbier témoigne, : ” La police a fait déménagé, il y a deux jours, tous les marchands et locataires qui sont sur les ponts Saint Michel, au Change, Notre Dame et pont Marie. L’eau est si rapide et si haute qu’on craint fort qu’elle ne les jette à bas”.

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Bonvillers

BMS
1751 - 1790
3E85/3

vue 25 / 211

folios 4 verso et 5

26/04/1756

30/04/1756

15/05/1756

tremblement de terre et répliques

(info http://geneactinsolites.free.fr, relevé Geneadom)

Le vingt six avril de cette / année / a commencé sur
les neuf heures du matin un tremblement de terre
qui a duré jusqu'au trente du mois de may.
il s'est fait sentir à quatre où cinq lieues aux
environs dans certains endroits, dans d'autres plus
loing; dans certains endroits plus fort, dans d'autres
moins fort. le trente avril sur les neuf heures
du soir, il vint une secousse si violente, le
temps étant bien calme, que tout le monde
crût perir sans resource. chacun se sauva des
maisons qui êtoient agitées d'une maniere épouventable
on auroit dit qu'elles alloient être renversées .
la terre faisoit des bondissements sous les pieds
comme si elle eut été prête à s'entrouvir. on
entendoit chacun pousser dans les ruës des cris et
des hurlemens affreux dans l'apprehension de la
mort. il ne se passa point le jour qu'on entendit
des secousses tantot plus frequentes, tantôt plus
moins frequentes; tantot plus viôlentes, tantot
moins violentes. le Quinze de may sur les deux

heures du matin, le tremblement recommença
avec une violence terrible. l'allarme
redoubla infiniment. il fit cinq ou six secousses affreuses
sans compter d'autres moins fortes. heureusement il n'a
peri personne. on eût recours aux prieres, processions
saluts, jeunes, aumônes pour appaiser la colere du
seigneur. il ne se peut rien voir de si effrayant. dieu
veuille preserver ceux qui viendront dans la suite
des temps de pareilles calamités.

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Belle-Eglise

BMS
1766 - 1828
5MI2431

vue 148 / 652

folio 5

1785-1786

conséquences de l'éruption volcanique de 1783

(info Histoires de familles. Paul Delsalle, relevé Geneadom)

         observations

Plusieurs années de suite savoir 1785, 86 et 87 ont été prodigieusement desolées par les
blés noirs. il y avoit des pieces de froment qu il y avoit un quart et quelques
unes ou il y avoit un tiers et meme plus de ces blés charbonnés on a attribué à ces
blés charbonnés la mort des pigeons qui ont perit en grand nombre ou les voioit
tomber en volant dans les champs. presque tous les pigeonnaux de la ponte du
printems an 1786 moururent de la même maladie qui a duré les deux années suivantes
Les colombiers se sont presque trouvé dépeuplés, on leur trouvoit dans le gosier auprès
de la tête un amas de chair cartilagineuse qui les dessechoit et les faisoit mourir étiques
Pendant ces trois années la recolte des blés fut / assez / abondante pour qu'on en permit
inconsiderement l'exportation en pays étranger ce qui eut lieu en 87 et 88 jus[qu]
au mois de Septembre qu'elle fut deffendue mais il etoit trop tard, le blé étoit
sorti de france

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Choisy-la-Victoire

 

BMS
1766 - 1790
EDT158/1E3

vue 91 / 99

1709

froid

1740

froid

1776

froid

13/07/1788

ouragan

grêle

24/11/1788

gelée

froid

(info http://marquedorre.free.fr)

Le 13 juillet de la presente année jour de dimanche, environ sur les huit
heures et demi du matin, il s’eleva un nuage si noir, et un ouragan si terrible
qu’en moins d’une heure il vint une grèle si grosse et si abondante qu’elle
ravagea au moins cinquante lieues de pays. sur deux lieues de large.
les environs de Rambouillé, versailles, paris, cinquante quatre paroisses dans
l’election de Clermont / en Beauvaisis / montdidier, et tous ces environs, / Douay / le Cambresis
ainsy que du coté de Compiegne et Soissons, furent la victime de ce fleau
desolateur. des clochers, des granges, des maisons furent detruites entierrement.
de memoire d’homme on / n’ / a vu une pareille grêle; presque partout à la même
heure. Beaucoup de paroisses ou on etoit a la messe de paroisse ont cru perir ;
personne n’osoit sortir des eglises.
le 24 novembre de la même année, la gelée commença a se manifester par
un vent d’est, nord est, et par un ciel serein. depuis ce jour le froid est allé en
augmentant gelant a toutes les heures du jour et de la nuit jusqu’au 25 decembre
des le troisieme jour la rivière d’oise fut prise. un faux degel d’un jour
sest montré ; mais la gelée a repris avec la même force qu’auparavant
et continua jusquau 13 janvier l’après midy que le degele a commencé
lhistoire ne fourni pas d'exemple d'un hyver aussy long, ni aussy froid
les thermometres marquoient depuis 11 degres au dessous de la glace, jusqu’au
18 degrés et trois quart au dessous de la glace.. en 1776, les thermometres
n’ont marquoient / que / 16 degrés un quart.. la gelée n’a été que de 24 jours, et cette
hyver, elle est de 50 jours. en 1740 lhyver fut long, mais le thermometre
ne descendit qu’a 10 degrés et demi au dessous de la glace... en 1709
lhyver qui fut si desastreux par les pluies et la gelée qui se succedoient le
thermometre ne descendit qu’a quinze degrés audessous de la congellation.

—  —  —

Ermenonville

BMS
1739 - an VII
5MI2378

vue 169 / 649

21/01/1758

neige

(info Geneanet, merci à Claude F.)

Le vingt et unieme jour de janvier de l'année mil sept cent
cinquante huit a été retrouvée morte dans les neiges sur le
Territoire de cette paroisse Jeanne Barbelette de la paroisse
de Lagny le Sec veuve de Charles Jorand agée de soixante dix ans
et le lendemain elle a été inhumée par moy curé soussigné
dans le cimetiere de cette paroisse en presence de Jacques petit
et de Charles Baton habitans de ce lieu qui ont signé.

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Belle-Eglise

BMS
1766 - 1828
5MI2431

vue 148 / 652

folio 5

14 et
15 /09/1787

ouragan

orage

vent

pluie

 

1787 - 1788

intempéries

(info Histoires de familles. Paul Delsalle, relevé Geneadom)

en 1787 le 14 ou 15 de septembre il passa ici un ouragan accompagné de tonnere qui
cassa plusieurs arbres par la moitie dans le marais de St Just et qui en auroit ravagé
un bien plus grand nombre si la terre eut été trempée ; mais elle étoit très seche. cet
ouragan decouvrit entierrement une écurie au moutin de plantoignon le grenier
etoit plein de mangeailles ce qui devoit empecher le vent dy penetrer. cependant le
vent enleva le toit nord ouest de cette écurie, chevron, lattes a chaume et le porta
tout d'une piece à vingt et trente pieds de distance sur des pomiers et autres arbres qui
sont de l'autre coté du chemin. le meme toit de cette ecurie du coté opposé qui est
sur le jardin dudit moulin fut aussi emporté tout d'une piece a une distance
moins grande ; mais assez eloignée. dans cette partie du coté du levant / et du pignon / il resta
trois ou quatre chevrons avec le chaume sur le batiment mais depuis le haut jusqu'au
bas le chaume etoit séparé si également que l'ouvrier le plus habile n'auroit pas pu
le mieux faire en y prenant tpoutes les precautions possibles.
apres cet ouragan les pluies augmenterent graduellement et toutes les semences furent très
difficiles. en labourant on faisoit du mortier et c'etoit dans ce mortie qu'on semoit le bled,
le seigle et les mangeailles d'hiver. l'hiver fut tres humide, point de gelée en sorte que la terre
ne l'hiverna point, les pluies ayant continué jusqu'aux semaines printanieres
qui furent encore en partie tres difficles. la fin du printems de cette année 1788
et tout l'été fut tres sec, le terre se secha et la vegetation fut tres faible surtout dans les
blés qui avoient la racine très serrée la terre se labouroit diffcilement elle s'enlevoit avec
la charüe par éclats comme des copeaux.

—  —  —

Hadancourt-le-Haut-Clocher

BMS
1752 - 1792
3E 293/3

vue 173  / 198

12/07/1788*

orage

(relevé Geneadom)

[en marge du registre]

Note / tres / remar / quable [en marge du texte]

Le samedy, douze juillet* arriva sur les cinq heures du soir un affreux orage avec grêle d'une grosseur
prodigieuse qui causa un dommage indicible dans le vexin françois. il recommenca le dimanche
matin avec la meme indicible impetuosité. pontoise et ses environs firent une perte inestimable
quinze ans auparavant, le jour de la mort de louis 15 meme malheur arriva, avec un epouventable
phenomêne.

* Cet événement semble plutôt désigner l'orage dévastateur du 13 juillet 1788 qui causa des ravages énormes dans le royaume; il est un des événements climatiques les plus marquants de l'ancien régime. Voir carte de propagation ici. NDLR

—  —  —

Belle-Eglise

BMS
1766 - 1828
5MI2431

vues 149
et 150 / 652

folios 5 verso
et 6

1788-1789

intempéries

grêle

froid

gelée

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info Histoires de familles. Paul D., relevé Geneadom)

Les blés cette année etoient très faibles, les semences du printemps etoient passablement bonnes
mais ce qu’il y avoit en abondance, c’etoient les fruits poires et pommes etc qui profitoient
à vue d’œil.
Le treize juillet / 1788 / à jamais déplorable, une grêle affreuse / qui / après avoir ravagé une quantit[té] considerable de pays entre autres de nouvelles terres appartenant à Monsieur pere du Roi [à]
St germain, ou on pretend avoir vu des grêlons de huit a 10 livres, Pontoise, lisle adam
passa par ce pays ci prenant la direction par Clermont, Mont didier, traversa la flandre et
alla se perdre dans la mer devastant tout sur son passage, dans la campagne, les moissons
les vignes, les arbres, dans les villes, les toits et les vitraux.
pleu à Jesus ? que cette année etoit si favorable pour la venüe des fruits qu’une
quantité considerable de ceux qui avoient eté frappés de la grêle étoient restés aux
arbres, leurs playes se sont en quel que sorte, cicatrisées et sont parvenus à une
parfaite maturité. J’ai eu dans mon jardin des poires de bon chretien qui ayant jus
qu’a sept cougne de grêle ont bien meuris et se sont conservées jus qu'au careme. on
auroit cru quel ques jours apres cet orage, qu’il ne seroit pas resté un fruit aux arbres
cependant un grand nombre etoit encore suffisament fourni de fruit malgré le
grand nombre qui en etoit tombé; mais malheureusement il n’en fut pas de
même des moissons.
La médiocrité des blés, seigle et orge jointe aux dégâts causés par la grêle que produisirent
differents orages en même temps et à l’exportation des blés des récoltes précédentes causa
une disette affreuse dans toute la france, disette dont on à point d’exemple à cause de sa longueur
La moisson finie on ne vit plus dans les marchés un grain de blé vieux. Il ne restoit en france
que la recolte de l’année et cette recolte suffisoit à peine pour la moitié de l’année. S’il y avoit
des blés anciens on ne les connut pas. Le blé qui jusqu’à la moisson n'avoit valu dans les marchés
que depuis dix huit à vingt deux livres la tête, se vendit 24. 25. 28. 30. 32. 34. 36 ces differents
prix etoient l’augmentation de chaque marché en décembre et janvier il valoit au moins
quarante livres le septier. il a augmenté ainsi progressivement jusqu’au prix de
soixante livres et plus on vendoit le pain de douze livres trois livres cinq sols et on se
disputoit à la porte des boulangers qui ne pouvoient fournir tout le monde pour en avoir.
Le Roi malgré le mauvais état et le delabrement de ses finances fit venir à grands frais
des païs étrangers, des farines, du blé, du seigle et de l’orge, mais une partie de ces denrées
etoient corrompües et avoient un fort mauvais gout les farines etoient mastiquées dans
les tonneaux, il falloit les couper avec des haches, les écraser à coup de masses et les repasser
au moulins pour s’en servir. on fit passer de ces blés, seigle et orge dans les differents endroits
ou il y avoit des marchés à grain d’abord on vendoit à tout venant la quantité des
de ces espece de grain qu’il vouloit, mais cela ne dura pas long temps parce qu'on reconnut des alors
des gens achetoient et alloient revendre ailleurs. il fallut un certificat des curés ou syndics des
paroisses pour les personnes qui n’étoient pas connuës, alors on ne donna plus que quatre boisseaux
deux de blé et deux moitié seigle et orge ensuite on ne donna plus que deux boisseaux de
froment seigle et orge. de ces grains les boulangers faisoient du pain taxé a trente sols les
dix livres comme on peut en juger ce pain etoit tres mauvais et il falloit encore un certificat

pour les personnes inconnuës. des meres de famille de ma paroisse
se sont presentées sans certificat chez le boulanger qui le
distribuoit a Beaumont et n'ont obtenu qu'avec bien de la
peine cinq livres de pain pour six ou sept personnes...
voila comme on est parvenu à atteindre les seigles a la fin de juillet 1789 dont on fit
du pain avant quil fut mur on le faisoit secher au four avant avant l'été porter au moulin
d'après tout ce narré on ne sera pas surpri d'aprendre qu'un septier de grain, blé,
seigle ou orge etoit souvent partagé entre douze personnes. la police qu’on mit
dans les marchés empecha bien des emeutes cependant il y en eut quelques unes
dans differents endroits ; mais qui ne furent pas aussi considerables qu’on auroit
pu le craindre : une chose bien digne d'etre remarquée; c'est que dans nos
campagnes on entendit pas parler de voleurs, personnes ne fut arreté sur les
chemins. il est vrai que pendant l’hiver qui a été très rigoureux jusqu’au
tems des travaux, il y a eut des coureurs de nuits qui demanderent du pain
aux portes ; mais en général il ne firent pas de mal.
revenons aux semences de l’année 1788. l’été avoit été très sec l’automne ne le fut
pas moins. Les semences se firent lentement par la difficulté de se les procurer.
Les blés leverent difficilement : parce [que] la terre etoit trop seche. dans plusieurs pieces
de terre le blé restoit aussi sec que s'il eut été dans un grenier. cet accident
fut une espèce de bonheur : car si la terre eut été humide il est probable que tout
les blés eussent été gelés pendant l’hiver qui est, pour ce climat, le plus violent
dont on ait jamais entendu parler. La gelée se fit sentir dès les 22, 23 de
novembre ; mais le vingt cinq elle prit vigoureusement ; le froid fut bientot
a 10, 12 degré et plus de congélation. il vint un faux [dégel] la veille et surveille de
noël qui dut faire du tort aux blés, il y avoit de la neige qui fondit et la
gelée reprit avec plus de vigueur heureusement qu'il ne revint après car nous
etions perdus sans ressources. Le trente et un decembre les thermometres des
differents observatoires de Paris a sept heures du matin, etoient a 19 degrés et
19 degrés et demi au dessous de zero. ce froid a excédé de trois ou quatre degrés
et demi les hyvers les plus rudes qu’on ait observé en france. cette gelée
a continué avec diverses modifications jusqu’au 12 janvier que le degel
a commencé a paroitre. bien des arbres ont été gelés dans différents pays
dans d’autres les chenes se fendoient dans les bois en faisant une explosion
semblable à celle d’un coup de fusil. il y a eu aussi des blés de gelés surtout
ceux qui n’étant pas encore germés entierement etoient encore en lair. ils
ont peri parce qu'ils renfermoient trop d'humidité. ceux qui n'ont pas
été gélés sont devenus excellent et dans ces cantons ci ce n'etoit pas

heureusement la moindre partie. on en a labouré pour y substituer ou de blé de
mars ou de l'orge. il eut été à souhaiter qu’on en eut labouré un peu plus : car les
blés tardifs et à demi gelés ont été pleins d’herbes, comme le coclicot etc, ces blés sont
brulés et n’ont que l’ecorce au lieu que les blés de mars, les orges sont devenus
excellents ? : que toutes autres semences printanières. il faut cependant
en excepter les poids verds dont on fait la purée en caserne et les haricots
qui n’ont guère pris de cosses ; mais a cela près on peut dire que la recolte est
bonne. comme tout le monde est encore occupé à la moisson et qu’on en peut
battre, les marchés ne sont pas encore fournis. jeudi dernier 26 du mois d’aoust
le marché de beaumont manquoit des deux tiers de blé necessaire pour les environs de
la ville sans parler de ce qui y avoit été acheté pour les fariniers qui partent à
/ Paris / ou la disette du pain se fait encore sentir plus vivement que jamais. depuis
un certain tems on y fait qu’une espece de pain grossier et tout le monde est
obligé d’en manger riche et pauvre. La meme chose se fait à Beauvais
ou on ne peut / avoir / du pain blanc qu’avec un certificat du medecin qui constate
et certifie la maladie de celui pour qui on l’achete et on le paye dix sols
la levée de quatorze / onces / ce recit informe suffit pour donner une idée de la misere
qui a regné depuis la moisson derniere jusqu’à ce moment. dieu nous
en préserve et les races futures d’en voir de semblables.
Il est bon aussi de rappeller ici que l’administration inconsiderée et peu
regulière des ministres qui se sont succedés depuis longtems a la cour
ont mis un si grand desordre dans les finances que les depenses
de l’etat qui est très oberé par des emprunts considerables qui se sont
fait successivement, surpassent la recette de plus de cinquante millions
et que le Roi qui est le meilleur des princes qui aient monté sur le
trône des Bourbons a été obligé pour se tirer de l’abîme ou
l’inconduite de ses ministres / l’avoit precipité /, d’assembler les Etats généraux de
son Royaume / ce qu’ils / ont fait et feront pourra etre lu dans l’histoire.
Les ecrivains ne manquent pas. jamais les imprimeurs en france
n’ont été si occupés que dans cette année desastreuse.
on lira que le renvoi de Mr Necker et de quelqu'autres ministres le onze juillet a
servi de prétexte au soulevement de Paris, ainsi qu’une horrible conspiration
à ce qu’on pretend s’etoit formée contre les êtats généraux. Paris a commencé à
se soulever le 12, le 13 le tocsin sonnoit dans toutes les paroisses. Les bourgeois se
sont armés et formés par compagnies ils ont enlevé les armes et l’artillerie des
invalides, le 14 ils ont forcé le même jour la Bastille qui étoit une ancienne citadelle
très forte qu’on a achevé dans ce moment de détruire. il y eut bien du sang de
repandu. on ne sait pas le nombre de morts les uns disent plus les autres moins
                                                                                             voiez le registre mortuaire

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