Commune
et/ou paroisse |
Cote(s)
AD |
Date
et type
d'événement
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Image
du document
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Transcription
du document |
Nuillé-sur-Vicoin |
BMS
1594 - 1616 Mairie
vue 161 / 170
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(relevé Geneadom)
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A
la sainct urban 1594 survint une sy grande gelee que
tout les blez furent geles et perdus tellement que plusieurs
personnes les habandonnrent sans couper par les champs, les autres
les faucherent, les autres les couperent quy a peine en
purent retirer leurs semances Lannee fut sy esterille
et necessiteuse que la plus part du monde alloit a laulmosne
mesmes les bons mestayers, le blé valut plus de cinquante
sols voire jusques a cinquante cinq S # et eust byen esté p[lus]?
# mesure de Laval [en marge]
cher sinon quil fut abondance de fourments noirs et que p[endant]?
la guerre et les grandes daces* le peuple estoit sy soufert
quil navoit de quoy acheter ung pauvre bouyssau de blé. Et
quil neust valu q'ung quart descu de sorte que com[me] une ?
chascun aryvoit? myeux voire estoit contrainct d'aller a laumosne
Les vignes furent aussy toutes gelees en ces quartiers
dont elles se ressentirent jusques a lannee ensuyvant 1595
quelles ne raporterent encore ryen nayant jetté [que] du bois.
toutes les arbres furent aussy gelees donc raporterent ryen Mais
/ ensuyvant ? [par] abondance
ce vendredy septie[sme] jour doctobre 1594 environ soleil couchant fut
tué et assaciné deffunct honorable homme Pierre (...)
NDLR
La suite
traite du meurtre du Sieur de Launay commis par quatre "assacinateurs"
(sic).
* Appellation
désignant les impôts.
— — —
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Nuillé-sur-Vicoin
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BMS
1594 - 1616 Mairie
vues 166 et 167 / 170
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(relevé Geneadom)
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Voicy la liste
et le Mémoire de ceux
et celles de ceste paroisse de Nullié sur
Vicoing quy sont allez audit Orleans
gaigner le st Jubilé tant en lannée
Mil six cens
qu'en lannée mil six cens et
un car les trois premiers mois expirez
durant lesquels byen que fust au fort de
lhiver fâcheux et fort dificille tout le monde
y alloit a grande foulle (...)
— — —
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Blandouet-Saint-Jean
Saint-Jean-sur-Erve
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BMS
1603 - 1661
E dépôt 169/E1
vue 106 / 284
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(relevé Geneadom)
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Le
huictiesme jo[ur] du pr[esen]t moys
et an que dessus qui estoit un samedy
comme sur les deux heure apres midy
il a fait un oraige grandement
perilieux aux biens de la terre par
une grelle grosse a menaille? qui
commencement / estoit / grosse comme est ?
et oeulx de poulles
— — —
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Parné-sur-Roc |
B
1600 - 1639
E dépôt 130/E2
vue 72 / 124
|
1626
pluies
et inondations
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(relevé
Geneadom)
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Souvenances
de ce que sensuyt
1626
Voicy de
tres estranges advenements
pour la saison C'est que tout le moys
de Juin a esté froit et pluvieus
principalement si pluvieus que par
lespace de sinq a six jours continuellem[ent]
les desris* ont esté et principalement
durant trois jours que lon na veu leau
en hyver plus grande qui a causé le
long de ceste petitte riviere** perte
grande et notable presque de tous les
foings si en vueille butteau*** et andain****
avec les bleds voisins ycelle riviere et autres
grains, lesquels desris et abondance de
pluye a esté universelle perte mesme des
lïns qui pourrissoient, bleds et autres grains
vergets ou les bouriers***** ont pris le dessus
touttefois Dieu soit loüé de tout.
NDLR
* Mis pour
"desrif" qui signifie "débordement" du verbe
"dériver" : faire sortir un cours d'eau de son lit.
** "Parné-sur-Roc"
est arrrosé par l'Ouette.
*** "butteau"
peut-être mis pour "bouteau" ou "bottel" qui
désigne une botte de paille ou de foin.
**** "andain"
: bande de pré correspondant à la largeur qu'un faucheur
peut faucher en un seul passage.
******
Les "bourriers" sont des déchets, ici probablement l'amoncellement
des débris déposés par la crue.
— — — |
Fromentières |
BMS
1546 - 1629
E dépôt 76/E1
vue 277 / 287
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(info https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/gen53,
merci à Nicole
B.)
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Le
clocher / de leglise / de St aderee[?] / refait St / fransois dasibze
/ Commence [en marge]
Le douzieme
jour de janvier lan mil six cents
vingt et huict tomba le clocher de ceste eglise
de fourmantieres et fut relevée le vingt et
huitieme jour de Juin qui est la vigile Saint
Pierre en mesme annee et couta deux cents livres
a refaire tous de neuf scavoir tous le hault
depuis la Carie qui est cousue avaic des chevilles
de fer, il fut abatu par ung vent impetueux sur
la chappelle nostre damme et sur la maison de la
veusve motreil sans faire de dom[m]age en tout que de
dix ou douze escus, et est de cents pieds de haulte
a prandre depuis la terre iusques au hault.
— — —
|
|
BMS
1597 - 1636
E dépôt 156/E2
vue 130 / 131
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01/07/1632
orage
crue
inondation
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(relevé
Geneadom)
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Le premier jo[u]r de juillet dimanche,
mil six cents trente [et] deux?
au resort de mydy, et quelques troys heures durant il survint
debordement deaux en tout ce quanton / de / pays, que les plus vieilles
personnes disoint nen avoyr jamays veu de semblables, et avecq cela
ce fist une longue et facheuse tempeste de tonnaire ;
— — —
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Arquenay |
B
1625 -1668
E dépôt 7/E2
vue 17 / 132 |
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(info https://fr.groups.yahoo.com/neo/groups/gen53,
merci à Nicole
B.)
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Le
31. de juillet jour St Germain apres midi durant
deux ou trois heures tomba si grand quantité
de pluye que homme vivant navoit veu
les eaux si haultes
— — —
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Parné-sur-Roc |
B
1640 - 1665 E
dépôt 130/E3
vue 46 / 118
|
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(relevé
Geneadom)
|
En
la mesme annee, mesme temps, et mesme iour
que dessus, les eaux commenserent a croistre, et furent
tous les iours suivants iusqu’au vingtiesme iour, si
extraordinairemen grandes, qu’on ne les a point de cognoiss[ance]
d’homme veües si debordées. La plus grande partie des
ponts
de dessus les grandes rivieres de france ont estés emport[és]
par leur rapidité, mais principalement a Paris le Pont au
Change*, a Angers les Ponts neufs, les Treilles**, 20 ou 30
maisons des grands ponts, les ponts de Sablé***, et autres
ruisnes innombrables de cette nature causees par ce si rude?
deluge.
NDLR
*
Le "pont au Change" est un pont parisien sur la Seine situé
quai de la Mégisserie, il relie l'île de la Cité à
la rive droite au niveau du théâtre du Châtelet.
** À
Angers le "pont des Treilles" a été construit
vers 1170 sur l'ordre d'Henri II, roi d'Angleterre et comte d'Anjou, puis
démoli en 1855. Un nouveau pont pour le tram portera bientôt
ce nom, il devrait être construit en 2018.
*** "Sablé-sur-Sarthe"
situé à environ 30 km au sud-est de "Parné-sur-Roc".
— — — |
Blandouet-Saint-Jean
Saint-Jean-sur-Erve
|
BMS
1637 - 1672
E dépôt 169/E2
vue 71 / 123
|
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(relevé Geneadom)
|
[en marge]
la chute
du thonnesre
au clocher
et au lieu de
offancer personnes
par permission de dieu
il a faict un trou
en la muraille
ou deroit de
le fayre*
(...)
et au mesme temps comme a
une heure apres midy a la suite dudit
baptesme est arrive un feuneste
malleur de un eclat de tonnesre
au clocher de ceste presante eglize
qui a faict un extresme dommaige
au toit sans avoyr faict tort
a personne encore quil y eus
quantite de monde soubz ledit clocher
* Transcription
de ces dernières lignes incertaine. NDLR
— — —
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Villepail |
BMS
1659 - 1686
E dépôt 199/E1
vue 1 / 126
|
hiver 1659
geélé et neige
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Françoise C.)
|
En
lannëe 1659 la gelëe commenca le
jour St Andre, et les neiges le jour
St Nicolas qui durerent unse sepmaines
et trois iours en laquelle Annëe jay prins
possession du prieure de ceans
— — —
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Cigné |
BMS
1660 - 1675
E dépôt 51/E2
vues 54 et
55 / 122
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Valérie D.)
|
Le quatorzieme jour de janvier mil
six centz soixante & dix
nous à esté apporté le corps de defunt Mathurin
foubert
cy devant habitant de cette paroisse et à present demeurant
au lieu des Landes en la paroisse de torchant en ce doyenné
ainsy que Anne le hericé femme dud[it] deffunt,
Mathieu et Jean
Baptiste foubert enfans dud[it] deffunt & d'elle nous ont assuré
et que ledit defunt avoit communié à pasques dernier en
leglise
dud[it] torchant, lequel corps ils nous ont dit avoir esté
trouve mort dans les neiges en cette paroisse, ce qui nous
a aussy esté affirme par Jacques garnier demeurant au lieu
de la faverie en cette paroisse pour avoir aidé à l'emporter
du lieu où il estoit en la maison d'un de sesd[its] enfans auquel
corps [rature] / a esté / donné la sepulture
au cimetiere de cette
eglise de Cigné en presence des dessusd[its] et plusieurs autres
ce jourd'huy par nous p[re]b[tr]e cure de lad[ite] eglise soubssigné.
M Foubert J Garnier
— — —
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BMS
1690 - 1694
E dépôt 247/E5
vue 30 / 31
folio 31
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom)
|
dans lannee 1690 la feste
de St louis il fist tout dun
coup une abondance de pluye et un debordement deaux
si grand que les eaux rompirent les trois chaussées des
trois estanges et villiers et emporterent les deux moulins
, et peu s'en faillut qu'elles n'emportassent la chaussee des
forges du port brillet jamais les forgerons n'eurent si grande
peur.
(...)
— — —
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BMS
1690 - 1694
E dépôt 247/E5
vue 31 / 31
folio 31 verso
|
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom)
|
(...) mais en 1692
au mois d'aoust, et commencem[en]t de septembre
il fist des pluyes froides et du temps froid, ce
qui retarda la maturité / du raisin / qui estoit abondant
, et comme on attendoit tard le raisin à meurir
vers le milieu ou même la fin de septembre
apres qu'il eut fait huit jours ou environ de
beau temps chaud, comme on croyoit aller
vendanger, il vint une gelée, qui gela tout le
raisin, et le vin valut et fut vendu à Laval
trois cent livres la pippe vin d'anjou vieu et
de lannée precedente (...)
— — —
|
La
Croixille |
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(info https://www.histoire-genealogie.com,
relevé Geneadom, merci à Michelle B.)
|
Choses
arivées et qui sont
Dignes de remarquer en L'année
mil six cent quatre vingt treze
L'on ne cueillit que fort peu de vin qui ne
valoit Rien et par ainsi on n'en a peu beu tant
le viel que le nouveau Le viel vin danjou blanc
valoit 30 sols le pot a Laval la pipe de vin blanc a
esté vendue 300 lt* le bled a valu 42 S le bousseau
a Laval [intercalé]
et a esté vendu dans cette parroisse jusques a 7lt*
a ce que l'on m'a dit moulu franc
(...)
La secheresse
a esté si grande cette année [1694] que les moulins
ne pouvoint moudre faulte d'eau et l'on a esté obligé
d'aller jusques a Laval pour avoir de la farine.
La Cherté du pain a esté si grande par dela le mans et
a paris que nous avons apris que le pain valoit 7 S la
Livre poids de Seze onces a paris, et il a tant passé de
pauvres par icy qui abandonnoint leur païs que nous en
avons veu passer par ce bourg jusques a 120 par Jour.
(...)
NDLR
La grande
famine de 1693-1694 est due à l'hiver très rigoureux de
1692, suivi d'un printemps et d'un été trop pluvieux entraînant
en 1693 une mauvaise récolte : on en a ici un aperçu. Plusieurs
autres pages sont consacrées aux difficultés et malheurs
de ces deux années et en particulier aux épidémies
et aux conséquences de la guerre de la Ligue d’Augsbourg
(ou guerre de Neuf Ans) qui opposa le roi de France Louis XIV et ses alliés
à une large coalition européenne (ligue d'Augsbourg).
* "lt"
ou "#" est l'abréviation de "livre tournois",
"S" est celle de "sol" ou "sou". Une Livre
vaut 20 Sols donc le prix est ici de 140 Sols soit 3 fois et demie plus
cher qu'à Laval.
— — —
|
Varennes-Bourreau |
BMS
1692 - 1782
E dépôt 154/E5
vue 15 / 293
|
24/06/1694
grêle |

(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom)
|
le
vingts quatre juin la gresle a perdu
cette paroisse.
— — —
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Lassay (-les-Châteaux) |
BMS
1692 - 1715
E dépôt 94/E8
vue 131 / 394
|
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Thérèse C.)
|
le
second jour de fevrier mil sept cent un feste de
la purification à l'issuë de la messe de paroisse s'esleva
un vent si impetueux qu'il abbatit et precipita ma
grange dimeresse de fond en comble celle de niord de
thubeuf melleray et plusieurs autres, deracina tous
les plus gros chesnes fouteaux et chastaigniers
rompit et renversa les arbres fruictiers, fit un tort
considerable sur les bâtimens, enleva la moitié
des couvertures des deux tours du château de lassay
qui regardent le nort-oüest, en porta une dans l'estang
et l'autre l'enleva par dessus les autres tours et
la porta sur le boyle. fist mille choses semblables
partout ou il passa. en consequence de / ce / malheur
public fut faite une ordonnance de police portant
deffenses à toutes personnes d'en profitter en volant
les branches, le bardeau, ardoises, chevrons enfin
de toucher à rien sous peine d'une pistolle d'amende.
J'ay ecrit icy cet accident ad memoriam rei et
comme l'ayant veu.
Chesneau
— — — |
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BMS
1701 - 1707
4 E 148/12-13
vue 4 / 445
|
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Monique I.)
|
Le
deuxieme jour de fevrier mil sept cent et un jour de la purification
de la
S[ain]te Vierge il s'est elevé dans l'air un furieux orage venant
du costé de la
Bretagne, passa par Rennes, Victré, cette ville de Laval, Le
Mans, Paris
jusques a Strasbourg et dans l'alemagne ; sa force se fit ressentir
à Rennes sur
les dix heures du matin, a laval sur les dix heures et demie qui coupa
environ
quarante piedz de couverture et la charpente de cette eglise au dessus
de la
voute du bas de 'eglise et des fonds, le pignon resista a la violence
et retint
huit a dix pieds de la couverture et de la charpente qui y estoient
attaches
Une partie tomba sur la voute qui y resista et lautre sur une maison
voisine,
Leglise estoit alors remplie de monde pour la solennité du jour
Me Pierre
Bureau docteur de Sorbonne et curé disoit la grande messe sur
le point de
chanter la preface lorsque le bruit de la chute de la couverture jetta
lepouvante
dans toutte la nef et chascun courant a la grande porte pour se sauver
la foulle
empescha de louvrir et elle fut si grande a la petite porte de la grande
que plusieurs
personnes y furent foules aux piedz trois y perdirent la vie et dautres
fort incommode[es].
M. le curé ne quitta point lautel tantost il elevoit la voix
pour rassurer le monde tantot
il se prosternoit / devant le Saint Sacrement prioit a lexemple
de moyse et ensuitte il continua
la S[ain]te messe
— — —
NDLR
Dans le registre, suivent les actes de décès de trois
femmes tuées lors de cet événement :
S / Renée
/ Bonvoisin [en marge]
Le troisiesme
jour de feuvrier mil sept cent un le corps
de Renée Bonvoisin agée de cinquante ans ou environ veuve
de
Jean Gandon a esté inhumée dans nostre cimetiere, laq
en presence
des parens sousigné laquelle fut tuée le jour d’hier
a la porte sortie
de cette eglise par la grande quantité de monde qui en sortoit
craignant qu’une des voustes de lad[ite] eglise ne tombast
la charpante estant deja tombée. rature deux mots nuls
Glose Soulier
rené gandon A, Le, Grand pr[etre]
— — —
S / Jeanne /
Guyard [en marge]
Le troisiesme
jour de feuvrier mil sept cent
un le corps de Jeanne Guiard agée de cinquante deux ans
veuve Jean Besnier fut inhumé dans nostre cimetiere
laquelle fut aussy tuée le jour d’hier a la sortie de cette
eglise
par la grande quantité de monde qui en sortoit craignant qu’une
des voutes de la dite eglise ne tombast la charpante estant
deja tombée
A, Le, Grand
pr[etre]
— — —
S / Jeanne /
Lambert [en marge]
Le troisiesme
jour de feuvrier mil sept cent un le corps de
Jeanne Lambert fille # servante agée de quarante cinq ans ou
environ a été
inhumé dans nostre cimetiere apres une grande messe celebrée
a son intention # laquelle pareillement fut tuée le jour d’hier
a la sortie de cette eglise par la grande quantité de monde qui
en
sortoit craignant qu’une des voutes de lad[ite] eglige ne tombat
la charpante estant deja tombée
A, Le, Grand
pr[etre]
# de Mathieu
Lambert et de Perine Morin ## en presence de
Jullien Lecotier beau frere du costé maternel et de Jean Serier
beau frere qui a declaré ne signer et a led[it] Lecottier signé
avec nous
Jullien Lecotier
A, Le, Grand pr[etre]
— — —
|
Vautorte |
BMS 1700-1710 E dépôt 203/E12
vue 36 / 139
folio 20
|
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Michelle B.)
|
L’an de
grace mil sept cents et un
Le deuxiesme
febvrier jour de la Purification
de la glorieuse vierge marie sur les dix heures pendant
qu on celebroit la messe parroissiale apres une
continuation de pluye et de vent le vent s’acreut
dune maniere si surprenante que tout le monde ce
trouva saisy de peur voiant emporter tout dun coup
le toict des maisons et des eglizes mesme jusques au
murailles les hommes ne pouvant pas mesme ce tenir
de bout les chesnes quoy que de grosseur de dix pieds
de tour se brisoient par le tronc quand les racines
estoient trop fortes enfin la tempeste fut si extraordinaire
que si elle avoit dure encore deux heures je croy quil
ne fust pas reste une arbre sur bout ny une maison
couverte et pour nous apprendre que le vent est
miraculeux et quil soufle quand et ou il plaist a dieu ;
on a remarqué que les lieux les plus bas qui devoient
estre a labry ont esté les plus bouracés*
* Dans l'Ouest
de la France, la "bourrasse" c'est de la poussière.
On dit parfois "le vent bourrasse" quand il souffle fort (en
soulevant de la poussière). NDLR
— — —
|
|
|
BMS
1705 (sept)-1717 (juil.)
E dépôt 60/E13
vues 6 et 7 / 181
|
30/12/1705
tempête
02/02/1701
ouragan
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|
Le 30e décembre 1705 il arriva unne tempeste de
vents si furieuse et si vehemente que les plus
anciens n’en avoint jamais veu unne pareille ny
pas meme entendu parler, elle commenca sur les 3
à 4 heures du matin et dura jusqua 7 ou 8 heures
du matin, tout le monde fut dans unne si grande
consterna[ti]on qu’on creut que tous les edifices seroient
abbattus et renversez, comme il y en eut plusieurs
en effect, il y eut six cheveronnées de dessus la grange
du p[res]byterre emportées et jettées par terre, plusieurs
autres couverturres emportées si on ne fut exempt
de ce houragan, et autant qu’on a appris il fut
universel #, et tout le monde à creu qu’il y eut un
tremblement de terre, tout le plombis du clocher
et toutte la croix et le fer qui y estoit fut brizé
et tomba sur l’eglise du costé du cimetierre et y
fist unne grande ouverturre, et la croix de fer et
le cocq furent portez jusque sur le bords des douves
du chasteau au bout du cimetierre, il y eut de[…]
arbres fruictiers, chesnes et chastaign[iers]
en si grand nombre partout, et la perte fut si
considerable que m[essieu]rs de l’élecsion de Laval
envoyerent dans touttes les pais des ordres pour
en dresser des memoires, ce que je fis avec tous
les habittans et tout examiné la perte qu’en
porta cette pa[roiss]e se monta à plus de deux mille
livres, en 1701 le jour et feste de la
purification de la S[ain]te Vierge, à l’heure de la
grande messe, il arriva aussy un houragan qui
dura pendant 2 heures, et avoit causé aussy des
pertes fort considerables, mais ce dernier exceda
de baucoup, et à quelainne il couppa le clocher
de l’eglise qui estoit fort haut à ras du corps
de l’église, et emporta unne des cloches du clocher
et la jetta par terre sans quelle se cassast, J’ay
creu devoir ne pas obmettre ce fait pour que
toutte la posterité cognoisse la force et la violence
de cette tempeste qui causa la mort à plusieurs
personnes, et entr’autres à Astillé il y eut un
homme qui fut tüé qui allant querir des
branches d’arbres que le vent avoit brizée au
même instant le vent en couppa unne et la
jetta sur cet homme avec unne si grande impetüosité
qu’il fut tüé. # hors la province d’Anjou où
on ne s’en
plaignoit pas, et au dela de la rivierre de Laval il fut
plus moderé.
en l’an 1705, l’année fut abondante en grains et
parfaictement bons, Je n ay eu pour ma part de la
grosse dixme 22. charges 5. bousseaux de bon mettay
[…] et de bled pur pour ma part douze charges six
[bo]usseaux, et de carabin à rais pour ma part 9.
charges non compris les dixme de la Tabourie et de
Langron, de la Pinnottierre et des Genetays qui sont les
quietteries* du curé et qu’il dixme seul, en ceste meme
année il y à eu pour le curé en novalles 45. bousseaux
et
pour la moytié du breil à l’airre despendant du
temporel
de la cure, 55 bousseaux de mesleart, non compris toutte la
dixme dud[it] lieu qu’il à perceu, en cette année,
le bled valloit
à l’airre 30 s. mais à l’esté il est
venu à 22 ou 24 s. et on
n’en trouvoit pas meme le debit estant commun partout**.
Les vins de cette année ont esté parfaictement bons et
en
grande abondance, la pippe coustoit 50 lt et il n’estoit point
de
cildres, les petits lins furent fort bons et le curé en
vendit pour 505 lt à 70 s. le cents par Chevallier.
(...)
NDLR
* Le mot "quietterie" n'est pas attesté
dans les dictionnaires de référence; il s'agit porbablement
d'une variante de "quiettée"; c'est à dire d'une
possession incontestée et personnelle du curé, dont il
est le seul à percevoir la dîme..
** Il y avait tant de blé partout, que le prix
de vente a chuté plus bas que le coût de revient.
— — —
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La Croixille |
BMS
1692 - 1730
4 E 97/1
vue 121 / 295
|
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(info Geneanet,
relevé Geneadom, merci à Claude F.) |
Sep [en marge]
La nuit d'entre le vingt neufuiesme jour
de decembre 1705 il fist un vent si impetueux
un peu apres minuit que le domage quil causa
sur les bastiments de cette parroisse fut estime
15000 lt sans la perte des arbres fruittiers
et autres que l'on estime de plus grande valeur
Le domage le plus considerable et le plus
deplorable se fut l'ecroüment et la ruine de
la maison de la roche soubs les ruines de
laquelle furent ecrazes les nomes Pierre
Le Monier couvreur aage denviron 50 ans
Marie deliere sa feme aagée denviron 46 ans
Jean Le monier aagé denviron vingt cinq
ans gervais monier agé d'environ quatorze
ans francois le monier et jeanne le monier leurs
enfans et furent inhumes dans le cimettiere
le trente et uniesme dud[it] mois et an par nous
Matthieu Bigot p[re]b[t]re
curé de ceans
— — —
|
Lassay (-les-Châteaux) |
BMS
1692 - 1715
E dépôt 94/E8
vue 216 / 394
folio 18
|
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(info http://www.lamayenne.fr,
relevé Geneadom, merci à Thérèse C.)
|
Le trentiême jour de decembre mil
sept
cent cinq sur les deux heures du matin s'eleva
un vent furieux sud-öest au quart de sud qui
continüa toujours en augmentant jusque sur les
huict heures en sorte qu'il renversa tout ou en partie
quantité d'eglises ; celles de mayenne, d’Ernée, de
donfront en passays en furent tres endommagées, grand
nombre de maisons et granges culbutées, et comme
les jours precedens les pluyes continüelles avoient
grandement amoli les terres les arbres fruictiers
furent pour la plus part arrachez ou renversez
ce qui rencherit considerablement le prix des cidres
les plus gros chesnes et les fouteaux les mieux
empattez furent egalement mis par terre, cette
tempeste se fit sentir au mans et abbatit le jeu
de St pierre qui par sa chutte ecrasa armand-rené
de Salcedes ecuyer s[ieu]r de monville jeune homme
de dix sept ans de cette paroisse aisné de sa maison :
enfin cet orage furieux qui dura six heures entieres
fist incomparablement plus de desordres que celuy
du second fevrier mil sept cent deux* dont j'ay fait
mention dans le registre de l'année. par nous curé
* Il s'agit en réalité du deux février 1701
(voir ci-dessus). NDLR
— — — |
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BMS
1705 (sept)-1717 (juil.)
E dépôt 60/E13
vue 7 / 181
|
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(relevé
Geneadom)
|
(...)
Dans cette année 1706 qui a esté fort extraordinairement
chaude il
y à eu pour le curé sur le gros de la dixme 10 charges
moins
que l’an passé on peut juger par la de la diminution de
l’an pas[sé]
Les grains nonobstant la chaleur n’estoient pas si bons que les
precedents, il valloit à l’airre 30 s. le bousseau et par
apres il
diminüa de prix aussy bien que touttes choses qui sont à
vil prix
à cause de la rareté de l’argent. (...)
— — —
|
|
BMS
1705 (sept)-1717 (juil.)
E dépôt 60/E13
vue 8 / 181
|
|

(relevé
Geneadom)
|
(...) J’avois obmis de marquer que dans l’an
1707 il
fist unne chaleur si grande pendant 2. ou 3. jours
au temps des faucheries de foign que non
seulem[en]t des personnes en moururent mais même
des bestes on mena dans un de ces jours le foign
des prées de la Montagne à Laval il y eut un
bœuf de Dureil en revenant / qui / creva et mourut
dans les grandes Landes, un autre à la brezais
qui n’en peut jamais revenir et mourut
— — —
|
|
BMS
1705 (sept)-1717 (juil.)
E dépôt 60/E13
vue 8 / 181
|
|

(relevé
Geneadom)
|
(...) pour cette année 1708, (...)
il arriva une chose que les anciens disent
navoir point veu qui estoit le 27e 8bre la vigille
S[ain]ts Simon et Jude il tomba baucoup de neige
qui en tombant gela sur les arbres qui etoint
encore tous pleins de feuilles ce qui fist qu'estant
surcharges il y en eut bien de brisées il y à
eu tres peu de fruits peu de vins fort
mauvais et fort chers
— — —
|
|
BMS
1639 - 1766
E dépôt 3/E1
vue 156 / 311
|
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(relevé
Geneadom)
|
Le
premier jour de iuillet mil sept cent neuf a ete inhu[mé]
par moy curé soubsigné perrine granier agée de
soixante
quatre ans ou environ veuve de marin chevalier, de[decée]
d'hier dans la paroisse de pomerieux et ensepulturée da[ns]
le petit cimetiere de cette paroisse a la priere et requisit[ion]
du sieur curé de pomerieux a cause des eaux debord[ées]
en presence de marin chevalier son fils et de
rené hocdé de la paroisse de pomerieux qui ont dit
ne savoir signer Collombeaux / curé de cheripeau
— — —
|
Cigné |
BMS
1700 - 1719
E dépôt 51/E5
vues 110 et 111 / 200
folios 11
et 12
|
1709
froid
gel
vent
tremblement de terre
|
|
Dans cette année le froid
commença la Vïgille des Roys
il fut si excessif pendant cinq à six jours qu'on n'en à
jamais vû de pareil n'ayant pas esté de longue duree
s'il avoit esté quelque peu plus fort et d’unne plus longue
duree ont croit que les hommes et autres animaux
auroient esté tous detruits, les neiges ne furent pas bien
hautes, il vint apres ces cinq à six jours quelque degel
mais ensuitte il vint pendant quelques huit jours un vent
et une gelée qui paracheva le desordre. voicy donc ce qui est
arrivé de ce froid excessif.
Beaucoup d'animaux des champs en sont morts lievres
ecureuls et autres. beaucoup d'oyseaux perdrixs merles
gays pies cornilles enfin de toutte sorte. ce que l'on prenoit de
perdrix ne se vendoient que trois sols la piece et moins tant
elles estoient maigres.
quant au bois et arbres quantité de chesnes et emouces* de chesnes
en sont morts les souches de saule aulnes et autres bois
des champs y ont pery. presque tous les cerisiers et encore
plus des chataigners en sont morts #. tous les noyers a la
# presque touttes les vignes moururent aussi et ne firent
que
rejetter par le pied. Pippe de vin 50 ecus le pot 30 S. à ambrieres
* Une "émousse" est un vieil arbre
creux dont le cœur et une partie de l'aubier ont disparu. NDLR
réserve des petits gros comme la jambe sont
morts par la rigueur du froid. Les arbres fruitiers dans
les jardins. peu de poiriers en sont morts mais quantité
de pommiers ou entes* à la réserve des petittes y ont
pris fin
Les ensemences comme froment et seigle ont tous pery à la
reserve de quelques costes de sillons et de quelques champs mais
en petit nombre # si bien quon en à tres peu recueilly et il
à valu jusqu'a quinse livres le bosseau de seigle apres la
recolte et plus ; le froment a vallu plus de trente livres
le bosseau, le carabin ou bled noir neuf livres
du costé de paris chartre et orléans / ils / ont encore
esté plus
maltraittez que ce bas pays, enfin on nesperoit qu'une
famine generalle cependant dans le temps que iecris ces
choses advenuës l'apparence de la recolte prochainne est
si belle que les grains commencent a diminuer beaucoup
de prix, on ensemença tant de mars cest a dire de grains
qui se sement au printemps, tant icy que par toutte la france
que tout le peuple en à esté beaucoup soulagé.
les parlements
pour cette année 1709 et 1710 ont fait des arrests par
l'ordre de sa majesté pour la subsistence des pauvres
et par vertu diceux en chaque paroisse on à fait des
rolles où lon taxe ceux qui ont du bien dans les paroisses
au sol pour livrer / du tiers / du revenu quils y ont tant ecclesiastiques
nobles qu'autres, comme aussi les habitants autrement
plus de la moitié ou pour mieux dire tout le peuple
auroit pery par la faim et il en est encore bien mort
dieu ayant voulu par la nous châtier de nos peches passez
et pour nous appeller à penitence ce dont nous lui sommes
infiniment obligez. nous avons vû des hyvers dun froid
de plus longue duree jusqu'a passer par dessus les
rivieres de pied de cheval avec les charettes et mesme faire
tomber des chesnes sans casser la glace. et ce pendant
# les choux et autres legumes des jardins furent perdües
sans reserve
* Les "entes" sont des arbres qui ont été
grefés. NDLR
Cela nest point arrivé dans cet hyver dont je parle
mais
seulement un froid si cuisant qu'aucune histoire ne parle dun
semblable. moy qui parle pendant quattre à cinq nuits estant
au lit asses bien couvert ma chambre assez bien fermée, en
me reveillant mon halaine estoit glacée sur mes linceuls et sur
mon oreiller, non seulement le cidre glacoit dans les tasses
et dans les verres mais aussi le vin mesme jusqu'a l'eau
de vie, les peuples ont beaucoup souffert du froid dans cet
hyver, quantité de pauvres en sont morts. jay bien voulu
ecrire ces choses afin que ceux qui les liront admirent la
providence de dieu comme aussi sa bonte et sa justice et sa
misericorde, il a arrivé des choses extraordinaires dans ce
sciecle, un jour de Chandeleur du temps que je disois la
grande messe dans leglise de ceans et partout ailleurs de
mesme et a la mesme heure il y a sept a huit ans je nay pas
remarqué l'annee** il passa des vents dont on n'en à jamais
vû de semblables, la plus part des arbres furent couchés
par
terre quantité de maisons renverses la plus part des autres
decouvertes, jusqua des clochers abbatus et autres edifices de
hauteur, si bien quon croyioit estre à la fin du monde
une autre année on entendit un tremblement de terre par
deux secousses au mois de mars ou avril je ne lay pas
remarqué au juste, je recittois mon breviaire dans le
jardin de ceans à ce moment Cest ce que nous sousigné
prestre curé de la paroisse de Cigné diocese du Mans
attestons et certifions tres veritable comme layant vû et
ressenty, et ce non tant pour la curiosité de mes successeurs
et autres qui les liront que pour les convier a admirer
les oeuvres du tout puissant et à le remercier sils ne
voyent pas des choses semblables dans les temps avenir
ecrit cet onzième jour d'avril de lannee suivante mil
sept cent dix
M. Volcler
curé de cigné
Jay oublie à parler des maladies dont on à
esté affligé les trois années precedentes et qui
ne sont
pas encore tout à fait cessées. premièrement il
en est mort
un nombre infiny de la dissenterie, secondement de maladies
contagieuses et pestilentielles quoy[que] ce ne fut pas une
peste
comme on a vû autrefois, troisiemement des fievres
pourprées, et presentement dautres fievres continues si bien
quen cette paroisse mesme ne trouvant pas de personnes qui
voulussent apporter les corps en la maniere accoutumée
on les amenoit avec la charrette et le harnois, dautres les
amenoient de travers sur un cheval ce qui nous causoit
une grande pitié et espouventoit beaucoup le monde, on
n'entroit presque point dans leglise la plus part des corps
de peur de linfecter, en un mot on auroit peine à croire
les choses que nous avons vuës et dont nous rendons
graces a dieu en benissant son saint nom. je ne parle
point des guerres qui durent depuis neuf a dix ans,
des tailles taxes et autres impositions excessives au quelles
nous et tous les peuples sommes contraints pour
lutilité et deffense du royaume fait le jour et an que
cy devant
M. Volcler
curé de cigné
** Il s'agit de la tempête hivernale du deux
février 1701 (voir ci-dessus à cette
date) qui balaya la France d'ouest en est et fit énormément
de dégats. NDLR
— — —
|
Saint-Berthevin-la-Tannière |
BMS
1702 - 1709
E dépôt 149/E7
vue 65 / 65
|
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(info Geneawiki)
|
Dans
cette année 1709 nous pouvons Dire avoir
eu le grand hyver puisque viron le Dix janvier
quinze jours Durant viron le vingtcinq fevrier
il a fait un froid qui surpasse celuy de memoire Dhomme
Tous les jardinages perdus, les lauriers de sente
perys, l'hiere, les houx, les chataigners, noyers
morts, les poiriers la plus part ont perys les entes* bien
endomagées, tous les bleds seigles froment rouges, lins
en plusieurs pays ont été perdus par le froid. Les vignes
touttes mortes selon le raport de plusieurs du pais de
vignobles. quantité de personnes morts de froid on ma
dit qu'a paris on en voyoit quelques fois par jour 80 ou
cent morts de froid.
La perte de tous les grains par le froid a causé une
cherté jointe avec la disette excepté les Avoinnes
en ces pais. et ouges en le haut pays, et aussy les
froments noirs en ce pais icy qui ont un peu soulagé
Les bleds seigles à govon ditte messure y à vallu
douze livres six sous le plus haut prix mais le
Commun prix à été penadant plusieurs mois neuf
dix livres. Les froment noirs au temps de la
semaison de 1709 y avallu huit livres le plus haut
prix mais le prix commun, quatre, cinq, six
Livres, les avoinnes menües y sont allées jusques à
cinquante cinq sou, le commun prix quarante
quarante cinq sous les grosses avoinnes trois livres
Dix huit sou leplus haut prix
mais
un ecu le commun.
Le Cidre de normandie à couté cent livres le
touneau on le vendoit à mayenne huit sou le pot
en ces pais icy six sou sept sou le pot. Le
vin blanc ving, vinquatre, vinghuit sou le pot
Le rouge danjou trente sou.
Le pain à paris y a vallu huit sou la livre petit
poids beaucoup de temps mais le prix commun 6-7
Sou.
Le pain de froment Rouge, fort rare en ces pais
on ne voyoit communement les marches et ches les
boullangers que du pain de froment noir ou Sarasin
ou davoinne.
* Les "entes"
sont des rameaux récemment greffés.
— — — |
Saint-Martin-du-Limet |
BMS
1709 - 1731
Mairie
vue 1 / 93
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Denis H.)
|
La
dificulté qu'on a davoir ces petits re[gistres]
de chateaugontier dans le tems, et la facilité [de]
les egarer quand ils sont ecrits nous a fai[t]
prendre la resolution dérire tous les bapte[mes]
et les sepultures et les mariages sur ce reg[istre]
que nous commencons en cette presente ann[ee]
1709 au commencement de laquelle il
y a eu un froit si rude que les oiseaux
tomboient morts de tous costes les cornill[es]
et les pies entroint dans les maisons et on
les prenoit facilement avec la main, il ne
reste presque point de merlle, les mathematitie[ns]
remarquerent quil sen failloit tres peu que le
froit nalast jusquau dernier dégré ou il puisse
aller, ce froit ne dura que trois semennes
et fit mourir les bles et frouments qui valut 4 lt mesure dangers
le boisseau [en marge]
presque tous les noiers moururent la motié de chataigners
— — —
|
Saulges |
BMS
1700 - 1721
E dépôt 187/E12
vue 87 / 165
folio 12 verso
|
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(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Véronique B.)
|
Céte
année à été un temps de consternation
publique par le froid extreme arrivé au mois
de Jan[vi]er, les bleds et les arbres qui ont été les
victimes du froid ont reduit la plus part des
peuples a une grande disette le reste de l’année
et tans que Dieu a fait ressentir sa misericorde
par la foecondité des menus grains, ont auroit
vû quantité de personnes mourir de faim
egalement a la campagne comme dans les
viles où plusieurs n’ont pû s’en garantir.
Céte parr[ois]se a eu l’avantage et la gloire
que plusieurs pauvres y ont trouvaî une
heureuse resource a leur pressante necessité
Dernier
— — —
|
Averton |
BMS
1706 - 1710
E dépôt 10/E2
vues 54
et 55 / 68
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Le
cinquième janvier 1709 je, sous-signé curé du Bourg
d'Averton
ayant invité messieurs de la mission de St Lazare du mans de
venir
en mission en nôtre paroisse ce quils firent le sixième
decembre 1708. certifie qu'il commenca le susd[it] cinquième
janvier
1709 un froid qui fut si violent que la plus grande partie des
arbres en perirent, et / que / les bleds en furent entierement gélés,
ce froid
dura de cette mème force jusques au 28. janvier de la mème
année
qui fut le jour que messieurs de la mission finirent leur mission
et sen allerent a St sanson. comme on vit les bleds gelés chacun
qui
en avoit le tint tres cher, il commenca a valoir cent sous le
demeau* mesure de villaynnes et, monta toujours peu à peu jusques
a 8 et 9 lt** le demeau, jusques à la recolte qui ne consista
qu'en
avoinne qui étoit tres bonne et en une grande abondance, et en
peu de Carabin***, / cette / avoine se vendit toute lannée 2
lt et 2 lt 10 S**
le demeau; ce froid nepargna pas davantage la vigne de sorte
que l'année 1710 la pipe de vin de chateau de loir se vendoit
200 lt. Lannée
1710 il fut une si grande abondance de tous
grains qu'a la recolte de seigle il ne se vendoit que 1 lt 10S.
On fist une grande faute quand ce grand froid la fut cessé, ce
fut de ne pas resemer les bleds, quelques uns le firent à qui
cela
reussit fort bien, aucun pauvre, quoique en grande quantité,
/ en cette paroisse / ny mourut de faim, graces a dieu, fait aud[it]
Bourg d'Averton
ce premier octobre 1710. Angoulvent
NDLR
* Un
"démeau" ou "démel" est une mesure
de volume pour les matières sèches valant un demi-boisseau.
Sous l'ancien régime, la contenance d'une mesure est variable
suivant le contenu et le lieu. Ici la mesure du "démeau"
est celle de "Villaines-la-Juhel" à 4 km à l'ouest
d'Averton; il valait 41,871 Litres (Les anciennes mesures locales du
Centre-Ouest d'après les tables de conversion, Pierre Charbonnier).
** "lt"
ou "#" est l'abréviation de "livre tournois",
"S" est celle de "sol" ou "sou".
***
Le "carabin" est un des très nombreux surnoms du "sarrasin"
ou "blé noir", "renouée sarrasin",
"blé de barbarie", "bucail" ou "froment
noir". Ce n'est pas une céréale (graminée)
mais une plante du genre Fagopyrum de la famille des Polygonacées.
— — —
|
|
BMS
1705 (sept)-1717 (juil.)
E dépôt 60/E13
vue 9 / 181
|
1709 - 1710
conséquences
du froid
|


(relevé
Geneadom)
|
[lacune] ont faict souffrir les [lacune]
considerables qui dans cette grande rareté
de grain ou le fil n’estoit point cher, et
les toilles diminüées de plus du tiers à
mis le pauvre peuple dans unne opression
à laquelle on ne peut penser et l’escrire sans
gemir et estre touché au vif il y a eu
dans cette années des carabins mais cependant
pas en grand nombre peu de fruicts les
antes* au printemps ayant pareu vertes
Dans le peu qui en estoit resté avoint
meme fleury et pris du fruict cependant
avec les pommes elles estoint si endommagées
de l’hyver qu’un grand nombre perit.
Le bon dieu a preserve la posterité d’unne
semblable année, deux ans avant on ne
sçavoit que fairre du grain on en estoit
surchargé, nonobstant tout ce mauvais temps,
cette pa[roiss]e n’a eu qu’aux environs de 300 lt
de rabais sur les tailles des années precedentes
Cette rigoureuse et facheuse années de 1709 à
continué sa peinne et sa rigueur dans celle
suyvante 1710. Le grain estant tousjours au
même prix extraordinairement cher et ny en
ayant pas après pasque il baissa un peu de
prix et vint et vint à 3 lt le vallais
mesure de Laval au dessoubs et à 50 S mais
à l’arrivée de la recolte quoiqu’elle donnast
de grandes esperances, il remonta jusqua
70 S. et 75 S. n’y en ayant plus Le vin à aussy
continüé ou sa rareté n’y ayant point eu de
[lacune] qu’on vendoit 6 S. le pot et 20 S. le vin
[lacune]
[lacune] avoit peu a [lacune]
peuple par unne longue famine des deux [lacune]
années precedentes, autant il semble qu’il [lacune]
à la recolte de 1710 luy donner unne abond[lacune]
grains qui estoit universelle en touttes sortes de [lacune]
et si abondante qu’il y à long temps qu’on n’en
avoit eu
unne semblable, et le grain est venu à la recolte
à 25 S. le vallais et environ L’abondance de cette diitte
année n’a esté que dans les grains, car en touttes
autres
choses elle à esté entierement sterille sans fruicts,
sans cidre, sans vin, le vin continuant tousjours
à 20 S. le pot, et les pommes communes à cidre
valloint le grand bousseau 25 S. et souvent plus
1711 [en marge]
Cette pa[roiss]e à esté imposées à la taille
à [...]
non compris l’ustansille et capita[ti]on.
NDLR
* Mis pour "entes", c'est à dire
des greffons d'arbres fruitiers.
— — —
|
Saint-Berthevin-la-Tannière |
BMS
1710 - 1719
E dépôt 149/E8
vue 18 / 95
|
06/10/1711
tremblement de terre
|

(info https://www.geneanet.org)
|
+ 6 octobre
Tremblement de terre a 8 heures du soir le +
— — — |
Aron |
BMS
1712 - 1723
E dépôt 6/E3
vue 12 / 149
|
|

(relevé
Geneadom)
|
jean / chalopin [en marge]
Le premier jour de decembre mil sept cent douze a esté
inhumé dans le petit cymtiere de la parroisse d'Aron le
corps de jean chalopin agé de quarante cinq ans ou viron
ayant esté submergé les iours precedents au pont S[ain]t
Ouie
avec son valet et une partie de son harnoaie par
l'enflure de la riviere, laquelle inhumation luy fut
donnée par nous Robert Marquer pretre soussigne.
R Marquer
* "Saint-Ouie" est situé 2 km en aval sur l'Aron.
NDLR
— — —
|
Saint-Martin-du-Limet |
BMS
1709 - 1731
Mairie
vue 2 / 93
|
01/03/1721
phénomène céleste
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Denis H.)
|
(...)
au comencement de lannee 1721 on vit
plusieurs fenomennes du coté du nord
cetoit une clarté qui paroissoit comme
si le soleil eut voulu se lever de ce coté
la, il y en eut un le premier de mars
qui me fit peur il paroissoit comme
dans le quard de lorison du coté du
nord sortier comme des flames de
feu qui venoient se terminer sur no?
vous ussiez dit que ce fut A / r / ès qui eussent
jettés ces flames avec impetuosité.
— — —
|
Pré-en-Pail |
BMS
1720 -1730
E dépôt 136/E5
vue 67 / 177
|
|

(info Geneanet,
merci à Bernadette G.T.)
|
Remarque
À la postérité
Le vingt septiesme jour de janvier
de cette presente annee mille sept cent vingt
quatre cette êglise à eté incendiée deux
fois en le même jour par le feu du ciel :
la premiere à eté le matin pendant la
grande messe paroissialle ou il brûla
le clocher : la seconde à eté pendant vêpres o
ou il augmenta beaucoup le dommage,
blessa trois personnes et donna unne
si grande êpouvante à toutte lassemblée
que l'on à attribué le mort de plusieurs
à cette frayeur.
annotavit Jacobus Pierre dictae ecclesia
vulgo de Prés en pail clevicus 1724
dicti incendii Spectâtor.
PIERRE
— — —
|
Poulay
|
BMS
1700 - 1750
E dépôt 134/E1
vue 115 / 231
|
|

(info https://fr.wikipedia.org,
relevé Geneadom)
|
L’année
1725 la pluie a commencé vers le huict avril et
a duré pres de dix mois les bleds de ces cantons icy ont estes
gastés tellement que la cherté est allée si haut
que le blé a esté
vendu mesme de Lassay jusqu’à 22 lt et le carabin 16 lt les
vins
ne valoint rien ainsi que les fruicts la pauvreté a esté
si grande
en ce pays icy q[ui]l y a plus de 100 ans que l’on ne l’avoit
veü
parreille et cependent l’on n’a pas vu de malade icy depuis
treize
mois que la paüvreté dure ce 4 juillet 1726
— — — |
Saint-Cyr-en-Pail |
BMS
1714 - 1741
E dépôt 152/E3
vue 193 / 259
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
Le septieme jour de janvier mil sept
cent trente quatre à
quatre heures du matin le clocher a été renversé
par l’ouragan
et tomba sur le feste du cœur et fracassa la couverture de la
nef et du coeur ce qui causa une perte de plus de quinze cent livres
Et en mil sept cent trente cinq les grands chemins ont
eté
réformé après pâque au mois d'avril.
Treboit p[rê]tre vicaire du
dit st cyr et natif de Prez en pail au lieu de La claie guille*
* Le lieu-dit "La Claie Guille" se situe
au bord de la Mayenne tout près du cimetière actuel de
Pré-en-Pail. NDLR
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Erve
|
BMS
1747 - 1762
E dépôt 226/E8
vue 35 / 115
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Joël D.)
|
La nuit du 14 au 15 mars a été
rem 1751 a eté rem
remarquable par un Tourbillon et vent extraordinaire
qui deracina un nombre infini d'arbres de toutte espece,
qui abatit quantité de cheminé, qui enleva nombre de
couvertures entieres et par parties plusieurs phisiciens
du tems avencerent qu'il y avoit un tremblemen de terre.
— — —
|
Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vues 106 / 185
folios 16
|
26/04/1755
10/09/1755
tremblements de terre
|
|
en
le courant de cette année il ne s'est rien passé
d'extraordinaire ; que les tremblemens de terre qui ont eu des
suittes funestes ainsi que je vais le marquer cy apres
pour les grains il en estoit assez bonne année et ainsi
n'estoit pas dun trop grand prix.
Comme le papier du registre de 1756 est fini
ou presque fini je vais raporter les suittes des tremblemens
de terres arrivées tant dans cette année qu'en laditte
année
1756.
Le 26 avril 1755 en la ville de quito au perou on ressentit de violens
tremblemens de terre et ce a 8 h du matin ce qui dura trois minutes
peu apres elles reccommencerent mais avec moins de violence et elles
se succederent presque sans interruption tout le reste de la matinée
le 27 a 5 h apres midi la secousse fut si violente que la pluspart
des habitans sortirent de la ville pour n'estre pas ensevelis sous les
ruines de leurs maisons. entre onze heures et minuit la terre trembla
de nouveau pendant cinq minutes et peu apres elle recommença
a
trembler et cela quatorze fois de suite pendant toutte la nuit, les
ecclesiastiques furent occupés a exorter et a confesser dans
les rues et
dans les places publiques la consternation etoit generale. Le 28
fut l'epoque fatale de la ruine de la ville. edifices publics, maisons
particulières tout secroula successivement. les magistrats firent
ouvrir
les prisons et donnerent la liberté a tous ceux qui n'estoient
pas
detenus pour crimes capitaux. on permit aux religieuses de quitter
leur cloistre. cependant il ne perit que quatorze ou qui/n/ze tant
vieillars que femmes et enfans et les habitans se disperserent dans
les campagnes et dans des barques et depuis ledit jour 28 avril
jusqu'au 30 may il se / passa / peu de jours sans qu’on n’ait
ressenti
quelques secousses.
Le 10 7bre 1755 vers minuit dans le district de huse-Wig en dannemark
on sentit une violente secousse et le lendemain il y en eut plusieurs
autres.
celle de deux heures apres midy renversa un grand nombre de maisons
ce
qui a fait perdre une grande provision de biens pour l’hiver et
pendant
presque toutte la journée du 12 les eaux d’une petitte
riviere
qui coule pres du nord – Sillel devinrent blanches comme lait,
et les
secousses ont ête bien moins sensibles en ce pays la sur la terre
que
sur les eaux dont celles dun lac de compté de Lourviq ont eprouvé
une
agitation / si / extraordinaire que les liens dun train de bois de
charpente ont este rompus et le bois dispersé et des barques
jettêes sur
le rivage.
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octobre 1755
01/11/1755
divers tremblements de terre
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Les premiers
jours doctobre 1755 il y eut en irlande un violent tremblement
de terre qu'on ne dit pas avoir eu de suittes facheuses. mais venons
[en à] celuy
du 1er novembre 1755 qui en a eu de très funestes. et commençons
par
le portugal.
Ce 1er novembre sur les neuf heures du matin le tremblement de terre
se fit sentir a lisbone d'une maniere terrible il a renverséa
la moitié
de la ville, touttes les eglises, le palais du roy, mais heureusement
la
famille royalle ny estoit pas mais au palais de belem qui [a] aussi
souffert,
et huit jours après laditte famille royale estoit encore sous
des baraques,
elle couchoit dans des carosses et elle avoit ete pres de vingt quatre
heures
sans officiers et sans avoir presque rien a manger. leglise patriarchale
a peri, ainsi que la duanne ; lhotel des indes, la pluspart des maisons
religieuses, le quartier des anglois, et les thrésors de la couronne.
Le feu a pris dans la partie de la ville de lisbone qui n'a pas esté
renversée / et l’embrasement a duré plusieurs jours
/. lambassadeur despagne a este tué par la chute du portail
de son hotel et cela en voulant se sauver. neuf de ses domestiques ont
aussi estes tués ainsi que trois des domestiques du nonce du
pape. une
crue / si / considerable des eaux du tage a precedé ledit tremblement
en sorte
qua Lisbon tolede qui en suivant le contours du fleuve est eloigne
de
li[s]bone de pres de 100 lieues les eaux estoient elevées de
dix pieds
plus qu'a l'ordinaire. la mer a sorty de son lit on pretent quil a peri
50 000 habitans en lisbone le tremblement a eu differentes reprises
pendant dix heures les villes de caïmbre** et de braga ont esté
aussi considerablement maltraitée. il ne reste aucun vestige
de celle
de setuval** port de mer a huit lieües de lisbone vers le sud.
il y a eu
aussi de grands dommages dans le royaume des algarves.
Le maitre d'un navire hollandais party de setuval le 1er 9bre a huit
heures
du matin a raporté qua 9 h 3/4 se trouvant environ a une lieue
et demie
du mont zizambre** qui est eloigné de setuval de six a sept lieues
il sentit
une violente secousse dans son batiment. il vit en même tems plusieurs
gros rochers se detacher du mont qui se fendit et rouler dans la mer
avec un
fracas epouvantable. immediatement apres leur chute, l'eau se couvrit
d'un
brouillard epais. il sentit plusieurs secousses dans son vaisseau jusqu'au
couche[r]
du soleil. alors il apperçut vers l'est-nord-est a sept ou huit
lieues de
lendroit ou il se trouvoit une epaisse fumée et quelque tems
apres un feu
qui parut toutte la nuit le lendemain le jour et l’eloignement
luy en
deroberent l’aspect.
Cet evenement arrivé au portugal cette année a fait examiner
si dans
l’histoire on ne trouveroit point quil y fut arrive quelque chose
de pareil
et on a trouvé que paul Jove eveque de nocera*** mort en 1552
parle
NDLR
* L'épicentre
de ce séisme était situé dans l'océan Atlantique
au large du Portugal. Il débuta à Lisbonne le 1er novembre
1755 à 9 h 40 du matin. Selon les sources, on dénombre
entre 50 000 et 70 000 victimes parmi 275 000 habitants. La secousse
fut suivie d'un tsunami et d'incendies qui détruisirent la ville
dans sa quasi-totalité.
** Mis
pour "Coimbra", "Setúbal" et "Sesimbra".
*** "Nocera"
était une ville italienne de la province de Salerne aujourd'hui
partagée en plusieurs communes : Nocera Superiore, Nocera Inferiore,
Pagani, Sant'Egidio del Monte Albino, Corbara etc.
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01/11/1755
tremblement de terre à Lisbonne
et en Espagne
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(relevé
Geneadom, merci à Colette)
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du tremblement
de terre arrive a lisbone et qui se fit sentir en tout le
portugal en janvier 1531 ainsi qu'il sensuit apres avoir parlé
de l'innon-
dation qui submergea au mois d'octobre 1530 une partie de la hollande
et de
" la zelande il adjoute* Nec multo post sequenti mense Januario
par prope
" exitii clades Lusitanis, in ipsis proculdubio visceribus terrae
furente debacchan-
" te que aeolo (Aaeolo) illata est, cujus impetu urbs uli(y)ssipo
in primis (imprimis) incomparabile
" detrimentum sensit, et post eam coloniam, Sanctaearenae (sanctas
arenas), et azemburgerae almerinique
" urbium publica privataque aedificia, inusitato terrae motu conquassata
proscissaque
" magnam vim mortolium ruinis op(p)ressere, et nonnulla etiam navigia
turbulento
" inflati maris hiatu absorpta sunt ficut (sic ut) tagus infanis
allidentis maris
" fluctibus repulsus discedentibus in utran(m)que ripam fuis undis(,)
ficca in medio vada
" obst obstupentibus cunctis ostenderet, nemo(que) jam tota
(prope) Lusitania tectis fuis confideret
" subsultante scilicet solo, ideoque non cito desituram terrae
motus vim ita praemons-
" trante ut regis et(ae?) reginae exemplum secuti(sequuti) universi
sere incolae tabernacula
" apertis in locis castrensi (in) more erigere cogerentur, neque
in his tamen soluti
" metu pernoctarent, quum repentinum aliquem terrae hiatum(,) quo
absorberi
" possent(,) non temere extimescendum arbitrarentur. *
Il n’y a presque eu aucune partie des deux royaumes de portugal
et darga/ r /ve
qui ne se soit senti des effets du tremblement du 1er 9bre 1755. les
villes de
porto, de santaren, de guimaraens, de bragance, de viana, de lamego,
de sintra,
de villareal, de castel labranco, de beja, de portalegre, delvas, de
traveïra
presentent chacune en particulier de tristes vestiges du degast causé
par le
tremblement de terre. entre autre a faro plusieurs maisons ont ete renversées
et plus de 3000 personnes ont peri sous les ruines. plusieurs montagnes
en ces
deux royaumes entre autres lestrella, larrabida, le marvan et le monte-junio
ont eté fortement ebranlées et quelques unes se sont entrouvertes.
la crue extra-
ordinaire des eaux du tage, de la guadiana, du minho, et du douro a
produit
des inondations qui ont interrompu presque toutte communication entre
les
differentes provinces.
Le mesme jour, 1er 9bre le mesme tremblement s'est fait sentir presque
par toutte lespagne excepté en la catalogne et dans les royaumes
darragon
et de valence ; c'est dans l'andalousie quil a fait plus de mal. sevile
capitale
de cette province a beaucoup souffert. la cathedrale la plus belle eglise
du
royaume despagne a esté tellement ebranlée qu'on a pris
precaution de la
fermer; la fameuse tour apellée la giralda sest ouverte, plusieurs
maisons sont
tombées et on boucha plusieurs rues.
A dix heures du matin on sentit a cadix une secousse qui fut assez violente
pendant trois minutes et qui en dura six ou sept ce qui consterna les
habitans
elle nendamagea cependant que trois ou quatre vieilles maisons. a onze
heures
on eut un autre sujet d’allarme quoyque le tems fut alors fort
calme la mer
senfla de maniere a faire apprehender que toutte la ville ne fut submergée.
les eaux abatirent le parapet de la muraille du costé de l'ouest
et emporterent
* N'étant pas latiniste, la transcription
de cette partie a été réalisée grâce
à la reproduction de ce
texte publiée sur l'ouvrage "PHILOSOPHICAL TRANSACTIONS,
Giving Some ACCOUNT of the Present Undertakings, Studies and Labours,
of the INGENOUS in many Considerable Parts of the WORLD, VOL. XLIX.
Part. I For the year 1755." publié à Londres en 1756
(page 402). Les variantes détectables entre les deux versions
sont entre parenthèses. NDLR
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01/11/1755
tremblement de terre en Espagne
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les pans
du poids de mille quintaux jusqua 150 pas dans la ville, elles se rependirent
dans l'enceinte mais elles ne se rependirent pas fort avant parce quelles
etoient
entrees par le costé de la ville le plus bas. il y a eu environ
trois ou quatre
pieds d'eau dans les maisons du premier quartier inondé, deux
femmes et
cinq enfans y ont peri et la mer n'a point fait d’autre mal au
dedans de la
ville. mais au dehors elle a causé de plus grand malheurs dans
le tems quelle
menaçait cadix d'une ruine totale, les vagues passerent avec
impetuosité
sur la langue de terre qui conduit de cette ville a lisle et enleverent
deux cents personnes qui etoient dessus soit a pied ou en voiture. toutte
furent englouties et perirent a la reserve de deux ou trois qui echaperent
aux flots comme par miracle a quelque distance de cadix on a decouvert
un
/ rocher qui jusque la navoit point eté decouvert par les navigeurs.
/
la mer a aussi ruine conil* petit port situé a cinq lieües
de cadix vers
le sud il y a eu aussi quelque domage a malaga ville maritime du royaume
de grenade.
Les violences furent aussy tres violentes sur le detroit de gilbratard
et principa-
lement en la ville de gilbratard car une partie de la montagne voisine
du port s’est ecroulée sur la ville et y a causé
un grand domage.
A madrid sur les 10 h 20 m.[inutes] le tremblement fut tres violent
et dura
huit minutes, les habitans prirent la fuitte et les prestres qui estoient
a l'autel quiterent il ny eut cependant que deux enfants tues et ce
par une
croix de pierre qui tomba du portail de leglise de bon succès.
Leglise
de St andré a souffert un tel ebranlement quil sest fait plusieurs
lezardes
dans la voute et dans les murailles. la partie superieure du portail
de la
paroisse de St loüis sest fendue les secousses ont eté aussi
tres fortes a
lescurial et on y sentit la premiere a 10 h 10 m.[inutes]
Le mesme jour ce tremblement sest aussi fait sentir en plusieurs autres
villes despagne
comme a San-Lucard de baremenda**, a salamanque, a segovie, a
valence et jusqu'a bilbao et autres lieux.
Le mesme jour ce tremblement s’est aussy fait sentir en plusieurs
lieux
du royaume de france a bordeaux on en sentit une secousse qui dura quelques
minutes et qui fut accompagnée dune agitation violente des eaux
mais la ville
n'en a souffert aucun dommage.
a une lieue dangouleme il y a un lac qui nest pas fort etendu dans sa
longueur
ni dans sa largeur mais dont on n'a pu encore trouver la profondeur
a la
distance de dix toises de ce lac ledit jour 1er 9bre sur les onze
heures du matin un rocher sentrouvrit se brisa avec grand bruit il en
sortit un torrent dont le volume d’eau de plus de six pieds de
diametre
entraina beaucoup de grosses pierres, des cailloux et quelques pieces
de bois
quarrées qui paroissent avoir eté garnies de fer par une
roüille epeisse
qui y est encore attachée ainsi qua trois pieux de quatre pieds
de long
propres pour des pilotis. avant lirruption de ce torrent les eaux du
lac estoient
troublées et blanchastres depuis pres dune heure et dans le moment
quelle se fit
elles reprirent leur couleur naturelle le torrent n'a fourni la meme
quantité
deau que pendant deux jours et a diminué peu a peu et de facon
quil ne
coule presque plus - quelques jours avant et le meme jour il se fit
plusieurs
NDLR
* "Conil de la Frontera" est une ville d'Espagne,
dans la province de Cadix en Andalousie.
** Mis pour "Sanlúcar de Barrameda".
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01/11/1755
tremblements de terre en Europe
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(relevé
Geneadom, merci à Colette)
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eclairs dont
plusieurs furent suivis de tonnere et il souffloit un vent du midi
si violent que la charpente et la couverture de quelques maisons situees
sur la montagne les hauteurs de la campagne ont eté emportees
au loin par
des tourbillons. touttes les sources et les fontaines les plus considerables
de la province
ont eprouvé ce jour la quelque revolution. les eaux des unes
ont eté plus abondantes
dautres bourbeuses, quelqu'unes blanchatres et enfin il y en a eu qui
ont tari
entierement on a senti aussi a la meme heure dans les lieux les plus
eleves quelques
legeres secousses de tremblement de terre
au havre les batimens qui estoient dans le bassin furent mis en mouvement
comme sils avoient eté en plaine mer et furent en agitation comme
si
on y avoit lancé un nouveau batiment a l'eau.
A une lieue du havre en un lieu nommé bleville il y a une mare
de pres de 50 pieds de long sur environ dix de large lun des bords est
en pante
douce et lautre escarpé on a vu leau se retirer de ses bords
et remonter rapi-
dement le long de lautre. au point que du costé de la pente douce
elle laissa
dix a douxe pieds de terrein quelle occupoit ce qui se repeta cinq a
six fois.
Le tremblement sest aussi fait sentir a caen le meme jour la rivieère
dorne a esté tellement agittée que les eaux se sont rependues
a droite et a gauche
avec tant de violence qu'on assure avoir vu le fond de la rivière
a sec et
quon a trouvé en une prairie un batteau qui y avoit este jetté.
Les eaux
dun etang proche d'ouilly quoy quil ne fist point de vent ont esté
dans une
agitation et bouillonnement extraordinaire. et dans les mesmes cantons
une
fonteine qui na jamais tari; mais qui n'a jamais esté bien abondante
a jette
une si grande quatité d'eau le dit jour quelle a fait inondation
ensuitte,
elle a eté deux jours sans couler et a repris ensuitte son cours
ordinaire.
Le mesme jour en hollande principalement en les canaux d'amsterdam
et en les rivieres de la ditte province quoy qu'en un tems serain les
eaux ont
eté agittées et ce vers les 11 du matin le 1er 9bre et
les lustres des eglises
ont fait diverses vibrations sans cependant qu'on ait ressentis la terre
remuer.
Le mesme jour en angleterre on observé dans les eaux la mesme
agitation
quen hollande.
A rendsbourg ville du holstein le 1er 9bre on a remarqué une
agitation
extraordinaire dans quelques rivieres particulierement dans celles d'eider
et de
Stouhr. un train de bois qui estoit sur cette derniere riviere a esté
porté a
quelques toises dans les terres. les eaux des estangs en plusieurs endroits
sont
montées subitement en une telle hauteur qu'on a craint une inondation.
le
même jour pendant une heure entiere trois lustres de la principale
eglise de
r ends-bourg dont chacun pese plus de 2000 livres ont ete dans un mouvement
continuel a elmshorn, à bramstedt, a Kellinghausen, et a metldorf
on
a fait de semblables observations.
en le groenland en dannemark le mesme jour on a essuyé un violent
tremblement de terre ce qui etonnoit dautant plus les habitans quils
n'avoient point didée de ce terrible phenomene
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01/11/1755
tremblements de terre
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Le mesme
jour entre onze heures et midy le temps estant fort calme
les eaux des lacs de netzo, nicolelgast, roddelin, et lebesle* pres
templin
a douze lieues environ de berlin et a trente de la mer baltique les
eaux
commencerent a bouillonner avec un mugissement effrayant : peu apres
elles s'eleverent tellement au dessus de leur niveau ordinaire quelles
submer-
gerent les campagnes voisines. elles sy arresterent quelques minutes
et se
retirerent dans leur lit avec la meme rapidité quelles en estoient
sorties.
ce flux et ce reflux se repeterent six fois pendant lintervalle dune
demie
heure. au dernier reflux il se rependit dans lair une puanteur quil
estoit difficile de supporter, des pescheurs qui se sont trouves sur
le bord
du lac netzo dans les premiers momens du phenomene ont raporté
qua
plus de cinquante pas du lac, ils avoient eu de leau jusquau dessus
de
la genouilliere de leurs bottes, et quils avoient couru risque destre
entrainés
par la violence du reflux.
Le mesme jour 1er 9bre en la province de la delecarlie et en quelques
autres provinces de suede on a eprouve une secousse pendant laquelle
les
eaux de quelques rivieres et de differens lacs ont eté extremement
agittées
pendant la crue extraordinaire des eaux des lacs de frixene et de Stora-
lead le terrain des environs sest affaissé avec un grand bruit
et sest relevé
a mesure que ces lacs sont rentres dans leur lit.
Le tremblement dudit jour a esté tres violent dans la gothie
occidentale
de gros arbres ont ete renversés, en plusieurs endroits les eaux
ont paru
mugir, sur le lac de miosn pres de gothenbourg la pluspart des radeaux
ont eté emportés et dispersés de coté et
dautre
Le mesme jour et a la mesme heure quen espagne on ressentit a maroc
en
affrique un violent tremblement. La pluspart des maisons ont esté
renversees
et une grande multitudes d habitans ont peri. a huit lieues de cette
ville
la terre sest ouverte et a englouti une peuplade entiere d'arabes avec
touts
leurs meubles tans vifs que morts. les villes de safi et de St croix**
ont esté
aussy maltraitees que celle de maroc ainsi quun fort apartenant aux
arabes
ou il y en avoit 5000 dedans et 6000 cavaliers aux environs mais le
fort
a totalement disparu. la mer se retira et seleva a une hauteur dont
on navoit
point entendu parler et jetta sur le rivages plusieurs debris de vaisseaux
et plusieurs poissons. une partie de la ville de salé a esté
detruite ledit jour
par le mesme accident.
A ceuta a 10 h 10 minutes on sentit une secousse qui dura 30 m. elle
fut
suivies de quelques autres dont la duree fut de plus de trois minutes
les sept
pointes de la montagne des sept freres ont paru selever et sabaisser,
la mer monta a la hauteur de sept pieds et un quart dheure apres elle
baissa tellement quil resta quantite de barques et de poissons a sec
sur
le sable ces flux et ces reflux se succederent alternativement jusquau
lendemain matin mais a deux heures apres midy ils commencerent
NDLR
* Lacs de "Netzowsee", (?), "Röddelinsee",
(?).
** "Sainte-Croix-de-Barbarie" ou "Santa
Cruz de la Mar Pequeña" (Maroc) était un comptoir
établi par les Espagnols au sud d'Essaouira en 1476, il a aujourd'hui
disparu.
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du
03/11/1755
au
18/11/1755
divers tremblements de terre
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(relevé
Geneadom, merci à Colette)
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a diminuer
par degres le 3 a 7 heures du matin on reessuya une secousse
assez vive mais courte. Le 4 il y en eut une a deux heures apres midy
Le 5 a 8 h 1/4 une plus forte que celles du 3 et du 4 il y en eut encore
quelques unes depuis le 6 jusqu’au 16 le 17 a 10 h1/2 du matin
on en ressentit
une autre plus considerable accompagnée d’une horrible
tempeste. pendant
les secousses du 1er 9bre les fontaines de laditte ville et du chateau
ont cessé
de couler. leurs eaux sont ensuitte revenues avec autant de rapidité
que
dabondance. La mesme chose pour les fontaines est arrivé a tanger
mais les eaux / quand / quelles sont revenues estoient rouges
comme du sang et les eaux de
la mer y ont monté quelques cinquante pieds et les eaux dans
cette crue ont
perdu presque toutte leur amertume et leur salure.
A antigoa, a barbade, et dans la pluspart des autres isles sous le vent
en amerique il y a eu / le meme jour / une agitation dans les eaux semblable
a celle d'europe
en sorte que pendant huit heures la mer flua et reflua soixante quatre
fois de cinq pieds
Le mesme jour avant le lever du soleil il se forma sur la ville d’oran
en affrique
un nuage epais duquel il sortit des flammes a diverses reprises a bout
d’une
heure ce nuage creva avec un horrible bruit et tout l'atmosphere fut
inonde
dun deluge de feu le tonnere tomba sur la grande eglise, perça
le clocher
et frapa le sonneur sans le blesser. vers dix heures et un quart du
matin plusieurs
secousses de tremblement de terre augmenterent la frayeur dont chacun
estoit
saisi. La plus part des maisons de la ville et des environs ont été
ebranlees
mais il ny en a eu auccune de renversee
par ce que dessus on voit que le tremblement dudit jour 1er 9bre 1755
sest fait sentir non seulement sur terre mais encore sur mer et dans
les rivieres
et canaux depuis malaga sur la mediterannee jusquau detroit de gibraltar
et depuis ce detroit jusquen dannemark tout le long des costes de l'ocean.
vous voyes disje quil sest fait sentir depuis le 80eme degré
de latitude
septentrionale au groenlande jusquau 30 degré ce qui fait une
etendue
au moins de mille lieues de latitude ce qui est le tiers du diametre
de la terre
et autant pour le moins de longitude.
Le 7 novembre 1755 sur les 10 h du soir on sentit a clermont en auvergne
et aux environs deux secousses assez fortes mais qui ne causerent aucun
mal
Le 8 novembre 1755 le capitaine et equipage dun vaisseau ont certifie
que ledit jour du 8 dudit mois ils avoient essuyé en pleine mer
a plus de
soixante lieues des costes de portugal une secousse aussi violente que
celle du
plus fort tremblement de terre
Le 17 novembre a irton en le duché de cumberland en angleterre
et dans les paroisses voisines on sentit une violente secousse qui ebranla
et
endommagea considerablement plusieurs maisons
Le 18 novembre a 10 h du soir on eprouva a tetuan* en [?*] ainsi
que dans les peuplades des environs pendant quatre minutes un tremblement
de terre violent qui continua mais avec moins de force jusqua lapres
midy
du jour suivant mais que le 20 a 2 h du matin, a 5 h, a 9 h et a midy
il avoit
* "Tetuán" est aujourd'hui un
des vingt et un districts de la ville de Madrid regroupant 6 quartiers.
Logiquement le curé devrait donc avoir écrit le mot "Espagne".
La transcription douteuse laisse plutôt entrevoir quelque chose
comme "eprania"... À moins qu'il s'agisse de "Tétouan",
mais cette ville est située au Maroc... NDLR.
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du
24/11/1755
au
29/11/1755
divers tremblements de terre
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|
recommence
avec la même violence que la première fois, tous les habitans
se sauverent
a la campagne et y estoient encore le 24 dudit mois dans une consternation
generale. le mesme tremblement se fist aussi sentir à tanger
les inter secousses
y ont eté plus ou moins fortes par intervalles pendant vingt
quatre heures
les eaux se retirerent et touttes les fontaines demeurerent a sec.
Les mesmes jours 18 et 19 novembre 1755 la plupart des maisons et edifices
des deux villes de fez ont eté ruines par le tremblement de terre
, plus de
3000 personnes y perdirent la vie. le mesme jour la fameuse ville de
mequinez*
a esté detruite par le mesme accident de sorte quil ny restoit
qu’une maison
les habitans se retirerent dans les campagnes a lexception de 4000
et de 8000 juifs qui demeuroient dans des can l?* ont peri. ces
secousses se sont fait sentir dans toutte cette partie de l'affrique
et on entendoit
alors des bruits sourds qui rependoient l'epouvente.
Le mesme jour 18 9bre la ville de boston ville de nouvelle angleterre
en amerique a souffert plusieurs secousses, et il est tombé un
grand nombre
de cheminees et de toits des maisons et les eaux pendant ce tremblement
monterent subitement de vingt pieds.
Le mesme jour 18 9bre il y a aussi eu de fortes secousses a philadelphie
et a la nouvelle yorck ainsi qu'en d’autres endroits de la coste
septentr de lamerique
septentrionale mais sans que cela ait causé aucun domage
Le 27 dudit mois il y eut une secousse a cordoue en espagne.
Le 29 dudit mois et pendant plusieurs jours apres il y eut a malaga
en espagne
une secousse extraordinaire dans les eaux.
Le 1er decembre au dit an on sentit une forte secousse a teplitz en
boheme
mais sans aucun dommage. les bains chauds qui y sont navoient depuis
1000
ans aucun eprouvé aucun changement en sentit alors car
sur le midy leau
se troubla ensuitte cessa de couler quelques minutes apres elle revint
a grands
flots, mais fort epaisse et aussi rouge que du sang et pendant un quard
dheure
elle fut froide elle reprit insensiblement sa chaleur ordinaire. et
depuis ce
temps là source est plus abondante de moitié qu'auparavant
les canaux
se remplissant en quatre heures au lieu quils ne se remplissoient quen
huit.
Le 9 Xbre on eprouva a milan une secousse plus violente que celle qu'on
y
avoit senti le 1er 9bre la biblioteque ambrosienne a presque eté
renversee
les murs du collège de brave ont este considerablement ebranles
et la façade
de la salle des exercices publics sest entrouverte.
A besançon, et en dautres villes de la franche conté et
a bourg en bresse il y a eu une secousse
il y a eu et deux a bourg en bresse le 9 Xbre a deux heures 3/4
apres midy
Le mesme jour il y a eu une secousse dans la franconnie dans la suabe**
et dans le brisgâu et la mesme secousse sest fait sentir en suisse
et les eaux
du lac de constance ont eté extraordinairement agitees
Le mesme jour il y eut une secousse a munich de mesme a donawert ou
le
couvent des capucins a eté ebranlé et une partie des murailles
de labbaye de
Ste croix endommagée a ingostald les fontaines bouillirent considerablement
et les eaux devinrent d’une couleur roussastre.
NDLR
* Le quartier juif de "Meknès"
appelé "Mellah" et datant de 1682, a été
entièrement détruit en 1755.
** Les monts de "Souabe" et "Franconie"
(forêt souabe-franconienne) sont une zone de moyenne montagne
située en Allemagne, au nord-est du Bade-Wurtemberg.
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Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vues 110 / 185
folios 20
|
du
11/12/1755
au
26/01/1756
divers tremblements de terre
ouragan
|

(relevé
Geneadom, merci à Colette)
|
Le 11 dudit
mois on eprouva une secousse en divers endroits de baviere.
Le 18 du mesme mois au village de glonsow en angleterre il y eut une
violente
secousse accompagnée dun bruit souterrain affreux. environ a
cinq cents pas de
ce village un terrain de pres de deux arpens sest abimé.
quoyque les secousses eussent continué a lisbone depuis le premier
novembre
mais sans dommage considerable les habitans commençoient a se
rassurer
mais le 21 du mois de Xbre] il y eut un nouveau tremblement qui detruisit
plusieurs maisons qui n’avoient ete qu'ebranlées par celuy
1er 9bre et il y est
peri plus de deux cents personnes de ceux qui y estoient retournées.
La mesme
chose s’est passee a belem l hotel de mr doranda fut considerablement
ebranlé
et le feu y ayant pris subitement il courut risque dy perir avec ses
domestiques
et voulant sauver une cassette de papiers il eut la main brulée
plusieurs edifices qui estoient restes sur pied a lisbone ont eté
totalement detruits.
le tage a submergé presque entierement le teritoire de la ville
ruinée. dans le royaume
des algarves le desastre ny est pas moins grand quen celuy de portugal
plusieurs
villes sont entierement ruinées, plusieurs bourgs sont entierement
detruits.
la mer sortie de son lit a inondé en largeur d'une lieue de pays
le long des costes
la pointe du cap de la baque est considerablement affaissé. La
perte des anglois
est estimée plusieurs millions sterlings. apres le 21 dudit mois
de Xbre il y a encore
eu de nouvelles secouses capables de detruire / plusieurs / le reste
des batimens subsistans.
Le 26 decembre pendant la nuit au 27 a 11h 56 m on sentit / + / une
legere secousse
et a minuit douze minutes une seconde secousse. elles sannoncerent par
un bruit sourd
de peu de durée et le ciel parut tout en feu
+ a rocroy.*
La mesme nuit il y eut au mesmes heures deux secousses a bruxelles mais
peu violentes
Le 31 du mesme mois on sentit quelques secousses a glascow, a dunbarton,
a
greenock, a inchinnan et en d’autres endroits d'ecosse
Sur la fin de decembre audit an on essuya a ancone en italie deux secousses
qui furent peu sensibles.
Le 8 janvier / + / il y eut une legere secousse a rimini
+ 1756
Le 12 janvier il y a eu sur les frontieres de la boheme une secousse
qui a
fait suspendre le travail des mines a cause des eaux dont elles se sont
remplies
et des exalaisons sulphureuses dont les ouvriers se sont trouvés
incommodes
Le 13 janvier 1756 en le village d'osermislen en pologne pendant un
violent oragan, la terre sentrouvrit et il se forma un gouffre dont
louverture estoit de trente deux pieds et la partie inferieure remplie
d'eau et on n'a pu en trouver le fond avec une corde de cinquante toise
de longueur.
Le / 15e / janvier on sentit a ancone en italie une secousse qui n'a
fait
que peu de dommage
Le 26 janvier on en ressentit a cologne en allemagne une legere secousse
qui dura sept a huit minutes et sa direction paroissoit de l'ouest a
lest
* "Rocroy" ou "Rocroi" est
une ville française, située dans le département
des Ardennes et dont la commune est limitrophe de la Belgique. Elle
est célèbre pour ses fortifications en étoile édifiées
par Vauban. NDLR
— — —
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Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vues 111 / 185
folios 20 verso
|
de
janvier 1756
à
avril 1756
divers tremblements de terre
|
|
En le courant
de janvier et avant on essuya diverses secousses en la Saxe
et qui plusieurs maisons furent ont eté ebralées
surtout a bilvenfels
a barenstein, dinnwade et a attembourg.
a alger en le courant de janvier et avant il ny a pas eu une
maison qui nait eté endommagee par les tremblemens de terre.
Le 13 fevrier il y a eu des secousses a naples, au trentin, en letat
de
venise, en le tirol et surtout a corfou ou il y en a eu une forte ledit
jour
la mesme chose est arrivée en ces endroits a la fin de fevrier
et au
commencement de mars et cela cependant sans suitte facheuse.
Le 18 fevrier entre 7 et 8 h du matin on en ressentit deux legeres secousses
et la mesme chose a versailles et a beauvais, a St quentin ou la direction
parut
estre de l'ouest au sud est, la cloche de lhotel de ville sonna delle
meme
/ plusieurs coups. /
quoy que le vent soufflast moderement. a dieppe le baromettre estoit
au dernier
degre au dessus de la tempeste a metz quelques cheminees ont tombé
ainsi
qu'a sedan ou les secousses ont duré une minute et quelques secondes.
et ont
accompagnées dun bruit semblable a celuy du tonnere.a fismes,
a lain,
a moyanvic, a mons, a namur, a bruxelles, a maastricht, a utrecht, et
amsterdam les secousses ont eté a la mesme heure et de meme duré
mais a liege
elles n'ont commencé qua neuf heures et ont dure trois minutes
Le mesme jour 18 fevrier a 8 h 6 m du matin on essuya bonn une violente
secousse a cologne plusieurs cheminees sont tombees et plusieurs maisons
endom
magees. sur le rhin plusieurs batteaux ont esté beaucoup agités
et ont presque
peri. un peu avant neuf heures et vingt minutes apres il y eu deux autres
secousses. la mesme chose est arrivee a paterborn, a osnabruck, a rensberg,
a darmstadt, a wetzlar, a cassel, a worms, a manheim, et a hanau * et
surtout a liege ou elles ont causé de grands dommages
Le mesme jour au matin on sentit une secousse qui dura pres de trois
minutes
pendant ledit mois de fevrier on a ressenty a masthe deux secousses
mais
sans aucun dommage.
Le 1er mars il survint une secousse considerable a lisbone.
Le 7 mars a odivillas distant de lisbone denviron deux lieues on sentit
une
secousse accompagnée dun bruit sousterrein semblable a celuy
d'un coup de
tonnere. le 8 on en essuya une autre bellem qui causa beaucoup deffroi
Le 11 dudit mois il y en eut une qui causa beaucoup de dommage et le
29 il y en eut encore une considerable et les eaux du tage hausserent
beaucoup
Le 13 avril on sentit a venise une secousse qui dura demie minute a
trois heures
apres midy il y en eut une seconde touttes deux sans dommages. elles
se sont fait
aussi sentir a padoüe, a verone et surtout a trevise ou elles furent
tres violentes
elles y ebranlerent touttes les maisons, abatirent plusieurs cheminees,
firent
tomber une partie de la voute de l'ancienne eglise de Ste margueritte
et
renverserent un angle du college de leveché. la nuit du 18 au
19 on à
encore senti a venise, une secousse assez considerable.
Dans le courant du mois d'avril on a ressenti a lisbone plus de 30 secousses
dont quelques unes ont eté tres violents particulierement celles
du 15. 24 .
et 30 avril.
* "Paderborn, Osnabrück, Rendsburg, Cassel,
Darmstadt, Wetzlar, Worms, Mannheim et Hanau" sont des villes d'Allemagne.
NDLR
— — —
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Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vues 111 / 185
folios 21
|
du
26/04/1756
au
20/10/1756
divers tremblements de terre
|

(relevé
Geneadom, merci à Colette)
|
Le 26 avril
au plessis en france et a st just on eprouva deux secousses mais
sans aucun dommage.
Le mesme jour a 3 1/2 du soir il y a eu un tremblement qui avoit esté
precede dun de deux et qui fut suivi dun autre et a breteuil
en
picardie et aux environs.
Le 30 sur les 9 heures et aux environs / dudit breteuil / il y eut une
secousse qui causa aux
batimens un fremissement et un bruit sourd et lugubre.
Le mesme jour vers 9 h un quart du soir il y eu deux secousses a paris
mais peu sensibles, une de ces secousses sest fait sentir a versaille.
a la
meme heure au chateau du plessis situé a quatre lieues de mont
didier
il y en eut une violente avec un grand bruit semblable a celuy dun grand
vent
qui agitte le bois dune haute futaye. La charpente du batiment a eté
ebranlée
et une corniche de pierre de taille a esté abbatue.
Le 15 a une heure du matin il y eut audit breteuil une violente secousse
avec
un grand coup de vent. a 2 h 1/4 il en survint une seconde mais moins
violente
a 7 h il en survint une troisieme moins forte que la 1ere mais plus
forte que la 2de.
Le mesme jour il y en a eu a beauvais, a mont didier et clermont et
deux
femmes sortant avec precipitation de leurs maisons en ces momens la
ont esté
brulées lune au visage et lautre aux jambes par des exalaisons
qui voligoient
au dessus de terre.
Le 30 may a quatre lieues de lisbone dans les environs de montagne de
cintra
on sentit une secousse.
Le 3 juin il y eut une secousse a aix la chapelle et ce mesme jour il
y en eu
une qui fut plus violente qu'a aix a duren, sittart, maastricht, a liege
et a cologne.
Le 10 et le 11 juillet on essuya encore a lisbone deux violentes secousses.
Le 10
il sortit de la terre un tourbillon de fumée qui en selevant
setendit peu a peu
sur lhorison et deroba entierement la lumiere du soleil tant que lobscurité
dura l’air fut infecté d'une odeur insuportable de souffre
Le 18 du mesme mois il y en eut encore une mais legere.
Le 3 aoust il y eut a obedos et dans les environs un violent tremblement
dans
quelques montagnes de ce bourg il s’est fait diverses ouvertures
dou il sort de leau
en abondance.
en ce mois daoust les secousses ont continué dans le portugal
et sur la fin
dudit mois elles ont esté tres frequentes a vireu et le 28 il
y en a eu une
violente a barcelos.
depuis le 4 jusquau 9 7bre on en essuya plusieurs a cascaës audit
portugal
a cintra, a colates et a ocyras. celle du 8 renversa plusieurs maisons
a
S ezimbra.
Le 20 8bre 1756 on essuya un violent tremblement dans une partie de
la Sicile les mesmes secousses se sont fait sentir dans la morée
ainsi que dans
les golfes de lepante et de corinthe et elles ont causé dans
plusieurs
endroits des dommages considerables et est sorti de la mer quelques
nouvelles
isles
— — —
|
Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vues 112 / 185
folios 21 verso
|
22/10/1756
19/11/1756
janvier 1757
01/03/1757
16/03/1757
divers tremblements de terre
|
|
Le 22 du
mesme mois il y eut a naples a trois heures et demie apres
midy une violente secousse qui dura pres de quatre minutes plusieurs
maisons
ont ete endommagées et un grand nombre de cheminees ont eté
abatues,
les voutes de quelques eglises ont considerablement souffert.
Le 29 8bre 1756 on essuya encore a lisbone une secousse assez forte
et accompagnée daffreux bruits souterrains
Le 19 novembre 1756 a 3 heures du matin il y eut a cologne
une secousse qui ne dura qu'environ trente secondes mais qui fut tres
violente elle sest fait sentir aussy a bonn a limbourg a malmedy,
et dans plusieurs autres lieux
Il est a remarquer que pendant l'année mil sept cents cinquante
six set il n'a presque point fait declairs ni de tonnerre surtout
en france.
Le 1er. 19. 22. 23. 24. et 25 janvier 1757 en la province d'Agghorus
en
norwege on entendit plusieurs bruits souterrains et le 4 fevrier suivant
on / y / sentit deux secousses de tremblement de terre.
La nuit du 15 au 16 janvier 1757 un bruit souterrain semblable a celuy
d'un
coup de canon se fit sentir a lisbone et quelques instans apres on sentit
une secousse
de tremblement de terre assez violente mais qui ne fit aucun mal
Le 1er mars 1757 a trois heures du matin on sentit a lisbone une violente
secousse de tremblement de terre.
Le 16 mars 1757 a 11 heures et demie du soir on sentit a lisbone une
secousse, le 17 a quatre
heures apres midy une seconde et une troisieme le 18 a cinq heures et
demie du matin
elles ont eté accompagnées de plusieurs bruits souterrains.
la premiere et la derniere
ont agi par ondulation. quelques maisons ont eté ebranlées
a cascaês.
— — —
|
Javron-les-Chapelles |
BMS
1750 - 1759
E dépôt 91/E6
vue 153 / 185
folios 20
|
|
|
(...) cependant peu de vin parce que les eaux survenues
en juillet
et aout ont perdu le raisin qui promettait une bonne
annee de vin
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 35 / 351
folio 17
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
(...)
En cette année il fit une secheresse extreme depuis pas
ques jusques au 15 aoust. Cependant il fit du bled année
commune, et depuis le 15 aoust jusques a la toussaint il fit
un tems tendre, en sorte qu’il y eut abbondance de carabin
au 15 aoust il ny avoit pas le quart des carabins
levé
(...)
— — — |
Arquenay |
BMS
1761 - 1770
E dépôt /E11
vues 122 et 123 / 162
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Cette année les pluies ont été si
abondantes que
la veille de s. Germain et la veille de lan qui n[ait?]
on ne pouvoit passer le pont de la Grange qu'a la
nage la recolte fut tres retardée et endommagée on
fut obligé de battre dans les Granges dans les
Maisons et meme dans les eglises on ne put faire
qu'une partie des froments et des metais il y a eu
abondance de fruits le froment s'est vendu 4 lt 10 [Sols]
le Boisseau de laval
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 165 / 351
folio 50
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
Remarques
Lannée soixante huit ayant ete aussi moüillée
l’on ne put semer, ce qui a causé disette de bled pour cette
année, a pasque le bled a cinq livres dix, et a la recolte il
valloit sept et huit livres, Les carabins* ne vallurent rien
et en tres petite quantite, sil n’etoit pas venu des bleds etrangers
le bled n’auroit point eu de prix, il n’y avoit pas trois
cent
boisseaus de bled a vendre dans la parroisse, tous les fermiers
n’avoient pas de quoy passer l’année, et cette disette
etoit presque
generalle en tout le Royaume, / ce qui a causé grande cherte pour
/ suffisamment de fruit et
/ lannée suivante / bonne demie année de vin, et cependant
le prix etoit de
cent cinquante jusques a cent soixante dix et quatre vingt
livres la pippe, Le vin de vernie* cent livres
(...)
NDLR
* Cultivée pour
ses graines, le "carabin" est un des nombreux noms employés
pour désigner le sarrasin (plante de la famille des Polygonacées
qui n'est ni une graminée ni une véritable céréale).
Elle est aussi appelée parfois : renouée sarrasin,
blé noir, blé de barbarie, bucail, ou froment noir.
** "Vernie" est
situé 17 km à l'est de Saint-Pierre-sur-Orthe, dans le département
de la Sarthe.
— — — |
Saint-Pierre-sur-Erve
|
BMS
1762 - 1775
E dépôt 226/E9
vue 69 / 122
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Joël D.)
|
La plus mauvaise de toutes les années de connoissance
d'hom[me]
parce qu'on n’avoit pu semer accause des pluies continuelles
des mois d'octobre novembre et décembre
Il n'y a eu que 24 valais* de froment au domaine
et que 168 valais froment de dîme trente et quelques
de meteil**, 100 d'orge et 40 de bled noir.
Le froment a valu de 5 lt a 6 lt l'orge de 3 lt a 4 lt
et ainsi du reste. L'année la plus malheureuse et la plus dure
qu'on aye vüe depuis un siecle
* Le "valais"
est une ancienne mesure de grains (une sorte de boisseau) utilisée
dans la région de Laval et qui mesurait 27,868 Litres.
** Le "méteil"
est un mélange de plusieurs céréales (froment +
seigle) semées et récoltées ensemble. 
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 218 / 351
folio 16
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
La recolte n’a pas ete abondante
en bled et orges, mais
forte en carabin, Les bleds ont tenu leur prix, cent sols
jusques a six livres le seigle, quatre livres jusques a cent sols
lorge, depuis cinquante sols jusques a trois livres le carabin,
il auroit ete grande abondance de vin, sans les grands orages
qui avoient ravagé Savigné, Yvré et Les Chateau du
Loire, et
beaucoup de parroisses dans la Tourainne et Blois, ainsi le vin
N’étoit pas à bon marché, depuis soixante et
douze livres jusques a
cent livres le poinson; il n’étoit n'y poires ny pommes en
Normandie
ainsi que presque en tout le Mainne. Les pommes a cidre, quarante
et cinquante sols le boisseau, le bestial fort cher
— — — |
Assé-le-Bérenger |
BMS
1772 - 1781
E dépôt 8/E10
vue 32 / 102
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Joël D.)
|
Evenement facheux
Le quatre aoust jour de saint Dominique 1774 sur les quatre
heures
du soir est tombée, pendant six ou sept minutes, une grêle
grosse communement comme des œufs de poule, de différentes
figures,
l'une en forme d'oeil de boeuf, l'autre triangulaire. Il y en avoit
même
de la grosseur d'œufs d'oÿe. elle a succedé a deux
mois ou environ
d'une très grande chaleur. elle a été précedée
de deux ou trois coups
d'un très bruyant tonnere, et tout a coup s'est fait entendre
un sifflement des plus extraordinaires. de ma chambre où j'étois
à instruire un marié et une mariée, l'orage m'a
parû se former
sur Ste Suzanne. il ne lui a fallu qu'environ un quart d'heure
pour nous couvrir. notre recolte etoit belle tant en gros qu'en
menus grains. tout a eté ravagé. il y a eû quelques
particuliers
qui ont ramassé quelques segles. il ny a eu à la grange
dimeresse
que quarante boisseaux de segles au dessus de mon gros. il ne
s'est trouvé à laditte grange que soixante huit boisseaux
de froment. le fermier du prieuré m'en a raporté quatre.
ce froment
en outre etoit très maigre, il n'avoit aucune qualité.
cependant, je l'ai
vendu communement sept livres cinq sols, et le segle six livres.
i l n'y a eû aussi a laditte grange que dix neuf boisseaux d'orge,
le
fermier ma raporté le reste. j'en ai vendu pour semer six livres.
il n'y a point eû de sarrazin. quant aux chanvres, les uns les
ont
abandonnés, les autres plus menagers les ont serrés. quoiquils
ne fussent
pas à leur maturité, ils etoient cependant forts. on ne
les a pas fait
rouïre. on s'est contenté de les etendre sur l'herbe pendant
quelque
temps. on en a fait du fil fort, mais difficile extrêmement à
blanchir.
Enfin ceux qui les ont ramassé n'ont pas perdu
leur temps. il ny avoit guêres que les mâles en cet état,
la femelle / etoit presque toutte ramassée. notre eglise a eû
le sort des batiments couverts en ardoise. le coté dirai-je du
nord / a été brisé. le vitrage de la grande porte
a eté totalement rompu. le devant de ma maison tant de la couverture
/ que du vitrage a eû le même evenement. jai eté
obligé ne pouvant trouver d'ardoise de la faire raccommoder /
avec du bardeau. [en marge, verticalement]
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1766 - 1776
E dépôt 143/E11
vues 132 à
134 / 155
folios 8 à 10
|
01/05/1774
pluie
inondation
07/1774
orage
foudre
grêle
|
Relevé de chronique en cours



(info
Facebook, relevé Geneadom)
|
L'année 1774 a été une des
plus malheureuses que l'on ait
passé depuis long tems. La misère a monté à
un degré qui
n'a été il est vrai que médiocre ou même
au dessous, a cause
de l'abondante récolte de 1773; mais quant à la stérilité
générale des grains et des fruits de toute espece, il
y a long tems
que l'on n'en avoit éprouvé une semblable. L'année
a été trop
pluvieuse, le bourrier a étouffé les bleds partout, dans
les
terres mêmes ou jamais on n'en avoit vu il s'en est trouvé;
et dans les endroits ou il avoit coutume de paroitre un peu,
il a tout perdu cette année, le jearseau* surtout a ruiné
des champs entiers et d'autres ou la pille et lhyvraye** ont
extenués et comme anneantis les epies.
Il survint le dimanche au soir au sortir des vespres le premier
jour de may une pluye si abondante, causée par un
orage, que de vie d'homme l'on n'en avoit ni vu ni entendu
parler d'une pareille, il sembloit qu'elle tomboit par pippes,
tout le bourg étoit comme une riviere et rouloit avec une
rapidité et un fracas terribles des pierres d'une grosseur
prodigieuse, dans un instant il se forma un torrent qui
arrachoit les arbres combloit les fossés emportoit les hayes
et menaçoit d'une ruine prochaine et totale les maisons qui
se trouvoient sur son passage. l'on craignit beaucoup surtout
pour la maison et les étables de la fontaine S. Meen***.
Les gens qui y demeurent furent obligés de monter dans leur
grenier, leau avoit gagné le bas de leur maison, au point
de faire voguer comme des batteaux leurs coffres et leurs
huches, elle y gagna jusqu'à la hauteur de trois pieds elle en
auroit causé infailliblement la ruine, si elle y eut séjourné
quelque peu davantage, mais elle ne tomba pas pendant
plus d'une heure et le torrent n'en dura pas trois. ce qu'il y eut
de plus gesnant c'est qu'il ota et transporta au loin toutes les
planches qui se trouvoient sur son passage, si bien que la plus
part de ceux qui étoient encore dans le bourg au tems que la
pluie tomboit et qui étoient au-delà du ruisseau de S.
Meen
furent obligés ou de se mettre dans l'eau bien avant pour passer
ou d'attendre jusque sur les sept heures. Enfin, ce qu'il y a eu
d'étonnant dans cette pluye, c'est qu'elle parut tomber si
ment sur cette paroisse, que celles de la gravelle, loiron
mont-jean &c n'en reçurent que quelques gouttes. le torrent
se
fit entendre en arrivant à mont jean et surprit tout le monde
d'une maniere étonnante quand il apperçut un si grand
déborde
ment d'eau entrainer les planches et tous les bois qui se trouvoient
sur sa route sans avoir vu tomber de pluye. heureusement
personne n'a péri dans cette espece de petit déluge, qu[oi
que]
quelques uns en ayent couru les dangers.
Il survint a la fin du mois de juillet, dans le tems que
l'on commençoit à couper les bleds un orage si furieux
que
de vie d'homme l'on n'en avoit vu de semblable, ce ne fut pas
il est vrai pour ce païs ici, car il n'y eut que peu de chose,
le tonnerre tomba sur le clocher de S. Michel à laval, en ota
toutes les ardoises et n'y causa pas d'autre dommage. la gresle
qui tomba partout aux environs d'ici n'a fait aucun
tort dont on ait lieu de se plaindre; mais ce même
orage ne fit que de croitre en poursuivant sa route, il
a parcouru près de trente lieues de chemin et a ravagé
par une gresle mortelle plus de quarante paroisses qui
n'ont pas sauvés la dixme de leur récolte. le commencement
des désastres fut aux environs de S[ain]te Suzanne et d'évron,
le plus
fort sur Mont S. jean proche Sillé**** et les paroisses voisines,
et
finit par la normandie ayant passé par alençon. les grains
de gresle étoient gros / pesants / communément
depuis une jusqu'à trois
livres, l'on en a trouvé de quatre et de cinq livres, de toute
figure
et de toute forme, des glaçons carrés, ovales, cilindriques
&c
peut-être a t'on exagéré quelque chose, mais la
perte qu'a causé
cette gresle sur les fermes et sur le chateau de la dame de la paroisse
du Mont S. jean a été estimé a plus de cinquante
mille livres. dans
les paroisses ou le fort de la gresle s'est fait sentir, il y avoit
des
champs ou il ne restoit pas un seul épie sain et sauf, il y a
péri
plusieurs personnes et beaucoup de bestiaux et de bêtes sauvages.
NDLR
* Il s'agit de la "Vesce jargeau" qui est une plante
herbacée vivace grimpante de la famille des Fabacées.
** L'"ivraie vivace" ou "Ray-grass anglais"
est une plante herbacée de la famille des Poacées (graminées).
*** Une légende est attachée aux
origines de la fontaine Saint-Méen. Alors que les habitants du
village étaient obligés d'aller chercher l'eau à
plusieurs kilomètres, un jour une femme qui s'y rendait aurait
rencontré un voyageur épuisé qui tentait de soigner
les blessures de ses jambes et elle lui aurait apporté son aide.
Pour la remercier l'homme aurait frappé le sol de son bâton
faisant ainsi jaillir une source. Il existe aussi dans l'Aveyron une
source de Saint-Méen dont l'eau est réputée miraculeuse
pour soigner les problèmes et maladies de peau mais aussi une
fontaine saint Méen à Nailloux près de Toulouse.
Saint Méen serait d'origine galloise et aurait vécu en
Armorique (Bretagne) au VIe siècle; on lui attribue l'apparition
de plusieurs sources lors de son pélerinage à Rome ainsi
que la guérison miraculeuse des maladies de peau comme la gale.
Chaque année le 24 juin, près de Peux-et-Couffouleux (12),
un pélerinage pour honorer ce saint se rend à la chapelle
de Saint-Méen-les-Rougiers.
**** Mont-Saint-Jean et Sillé-le-Guillaume
sont actuellement dans le département de la Sarthe.
— — —
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Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 254 / 351
folio 16
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
En cette Année, le quatre aoust,
sur les quatre heures
du soir, survint un orage de gresle, qui brisa tous les batiments
sur les quels il passa. Les plus petits grains de gresle etoient comme
des œufs de poules , il ne resta pas une ardoise sur les batiments,
tout
etoît a decouvert, sur toute la vallée il ne resta pas un
grain de bled
de toute espece, les haies et arbres etoient tous brises, l’on n’avoit
jamais
entendu parler d’une pareille desolation, Cet orage porta environ
quinze
lieües de long, sur une de large depuis Evron et audela jusques a
alençon
et au-delà, mais le grand fort de l’orage ne se fit sentir
que sur Vimarcé,
St pierre de la cour, Mont St jean, Doüillet, le bourg de Conné
sur Euvre
bien endommagé, tous mes batimens furent remis a neuf, il y avoit
peu
d'années que j'avois fait couvrir la grange en ardoise qui l’étoit
avant
en bardeau, et comme l’ardoise manquoit jeu recours a la tuille,
ainsi que
pour la Marsolliere, suivant la Montrée qui fut faitte, il me falloit
soixante
et douze milliers d’ardoise, sans y comprendre la Marsolliere, et
les
reparations que j’avois toutes faittes à neuf, et fait recevoir.(...)
— — — |
Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1761 - 1778
Mairie
vue 204 / 271
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Nota.
/ gresle / monstrueuse. [en marge]
Ce même
jour quatre aoust sur les quattre heures
et un quart du soir la paroisse a été desolée par
[une
grêle affreuse dont chaque grain avoit plus de deux
pouces de diametre et pesoit communément cinq à si[x]
onces. tous les toits en ardoise ont été brisés.
le ravage
s’est etendu jusqu’a la chappelle du Chesne 40 paroisses
[suite perdue ?]
— — —
|
Vimarcé |
BMS
1770 - 1789
E Dépôt 269/E5
vue 64 / 286
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Rémy G.)
|
Le quatre aoust de cette presente année mil sept cent soixante
quatorze no[us]
avons essuyé une grêle dont l'histoire fournit peu d'exemples.
Notre desastre a été univ[ersel]
en cette paroisse. à l'exception de quelques seigles qui étoient
déja ramassés, toute notre mo[isson]
a été absolument perdüe ; nos maisons toutes decouvertes,
nos pommiers et autres arbres fur[ent]
saccagés et brisés. cet affreux orage commençea
a quatre heures après midi, d'abord par la gr[êle]
qui pesoit en rais sept à huit onces et ne dura qu'un bon demi
quart d'heure, quatre à cinq coups [de]
fort tonnerre suivirent de près la chute de la grêle qui
a detruit tout le gibier. Etc.
cette grêle venoit du
couchant à l’orient
par la foncée de Vimarcé.
notre perte est inestimable
en sa totalité et prèsque
irreparable. [en marge, vertivalement]
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1766 - 1776
E dépôt 143/E11
vue 115 / 155
|
01/02/1775
orage
09/02/1775
orage
du 12/01 au
12/02/1775
pluie
04 à 06/1775
sécheresse
24/05/1775
grêle
|

(relevé
Geneadom)
|
Transcription en cours
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1766 - 1776
E dépôt 143/E11
vues 142 et
143 / 155
|
|
|
Transcription en cours
— — —
|
Saint-Aubin-du-Désert |
BMS
1775 - 1780
E dépôt 146/E5
vue 11 / 98
folio 11
|
30/12/1775
tremblement de terre
|

(info
https://www.geneanet.org)
|
Samedi trente decembre de l’année
1775 sur les neuf
dix à onze heures du matin l’on a ressenti une
secousse de tremblement de terre.
— — — |
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 290 / 351
folio 18
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
(...)
Hyver qui fut pour le moins aussi grand qu’en 1709
Le froid commença le dix janvier et continua jusques a la St
Julien ou il fit froid comme personne n’avoit vu, et des
personnes de 90 ans disoient qu’il n’avoit pas fait plus froid
en 1709
, il gêloit en toutes les caves, il fut perdu quantité de
cidre
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 23
et 24 / 570
&
vues 194 à 196 / 570
|
1778
printemps pluvieux
été sec
05/07/1778
grêle
|



(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
observations sur l'année
1778.
L'année Mil sept cens soixnate dixhuit a été
une des plus abondantes que l'on ait vues il y a
longtems. la semaille ayant eté très favorable
l'hyver médiocrement froid le printems doux
l'été très sec; tout cela a contribué à
rendre
cette année la récolte universellement fertiles.
elle a été environ un sixieme plus que les années
précédentes mêmes les meilleures.
je recueilli en seigle dans mon domaine ou dans
la dixme 251 valais en meteil 143 et en
froment 148 a cause de la trop grande secheresse
il n'y a pas eu de carrabin*, je n'en ai recueilli
dans mon domaine ou de la dixme que 176 valais
Le prix des bleds s'est soutenu pendant toute l'année
assez régulierement au même taux.
Le seigle a valu depuis quarante sols jusqu'à 45 S
le meteil depuis 45 jusqua 48 Sols et le froment
depuis cinquante Sols jusqu'a un ecu**.
le carrabin a valu communément trente Sols.
Cette année
n'a pas été abondante en fruits, par-
ceque dans les tems de la fleur des arbres il vint
pendant huit jours un vent du nord accompa
gné d'une pluye froide qui fit bourser les fleurs
ou des vers se retirerent, ce qu'il en resta alors
auroit encore été suffisant si la trop grande
sécheresse de l'été n'en eût pas fait tomber
au
moins la moitié et empêché de grossir les autres
si bien que les fruits à la récolte n'avoient presque
point de suc, il rendoit beaucoup moins à cidre
environ d'un quart que les autres années ce pen
dant le cidre n'a pas laissé d'être excellent le
peu qu'on en a fait.
Le cidre à valu communément depuis trente
jusqu'a quarante livres la pippe, il en a été
vendu jusqu'a quarante cinq livres ce qui l'a
empêché d'être plus cher c'est que du coté
de
Craon en anjou et vers Cissé il en étoit beaucoup
qui a été tiré particulièrement de Laval.
Le vin également a été très cher toute l'année;
celui
d'anjou des crus médiocres a valu communément
cinquante écus à Laval chaque pipe, jusqu'a deux
cens livres** celui de foix et Sablé***. la cause de
La mention écrite verticalement en marge traite
de l'élargissement du jardin de la cure. [NDLR]
cette cherté n'est venue que de la sécheresse
de l'été qui a cuit les raisins dans les vignes, les
a brulés tout à fait, car il y avoit dabord la plus
belle préparation par la quantité admirable
de raisins attachés aux ceps.
Le cinq juillet 1778 il survint une gresle
si considérable dans les paroisses voisines qui
qui sont entre nous et laval, que les foins les bleds
et les fruits furent totalement détruits, et perdus
tous n'ont pas essuyés les mêmes pertes, la gresle
étoit plus grosse et plus pernicieuse du côté de
la forest de laval. Si bien que dans les cantons
des paroisses de loiron, ahuillé S. Berthevin
qui la touchent ont étés totalement greslés.
Les grains en étoient gros comme des oeufs de poule
et même d'oyes, ils étoient de toutes figures.
elle tuoit dans les champs tout le gibier, et même
des moutons, auroit tué les personnes même si l'on
se fût mis quelque part à l'abri ; mais on s'y
mettre pour être en sureté. cette gresle étoit
dans ces endroits que j'ai nommés ci dessus si grosse
et si pesante, tomboit avec tant de véhémence
qu'elle brisoit totalement les arbres de toute espece
en enlevoit les branches n'en laissoit que les troncs
deshonorés, elle n'épargnoit pas les gros chesnes dont
elle
brisoit des branches grosses comme des hommes.
La mention écrite verticalement en marge traite
de travaux de maçonnerie réalisés dans le jardin.
[NDLR]
NDLR
* Mis
pour "carabin"
qui est un des très nombreux suurnoms du "sarrasin"
: voir note ci-dessus "Averton - 1709"
** Un
écu valait 3 livres ou 60 sols. 50 écus font donc 150
livres et 200 livres près de 67 écus
*** "Sablé-sur-Sarthe"
est situé 50 km au sud-est de Ruillé.
— — —
|
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 333 / 351
folio 20
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
Remarques.
L’hyver a eté temperé, le printems aussi passable
des gelées
en tous les mois, et au mois d’aoust le dernier jour presque tous
les carabins gelerent ce qui fit un tord considerable, il n’en fut
pas
moitié, L’été fut tres sec, il fut presque
quatre mois sans pluvoir
ce qui fit grand tord aux orges et avoinnes et ne fut point de fruits
en Normandie et en beaucoup dendroit dans le Mainne, Les pommes
vingt sols le boisseau, demie année de vin, mais cent quatre vingt
deux cent livres le pippe, le cidre soixante et quinze livres la pippe
des maladies regnerent en les parroisses de Conné, izé,
St Georges,
assez, voutré*. Mrs vicaire de St Georges, curé dassé
et de voutré
en moururent
Le Gué Morin qui depuis plus de vingt ans netoit passagé,
ny
a cheva,l encore moins les charettes fut rempli et rendu praticable
il etoit abondance de glan mais qui furent presque tous gelés.
tout le commerce alloit bien
hervé curé
* Il s'agit des paroisses voisines de Sain-Martin-de-Connée,
Izé, Saint-George-sur-Erve, Assé-le-Bérenger et Voutré,
toutes dans un rayon d'environ 10 km. NDLR
— — — |
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1761 - 1779
E dépôt 182/E7
vue 351 / 351
folio 18
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
(...)
L’hyver fut sec sans grand froid et toute l’année
(...)
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vue 35 / 570
|
1780
sécheresse
05/06/1780
grêle
|



(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observation sur l'année 1780.
L'année précedente qui avoit été
tres abondante en toute
sorte de grains lui avoit donné un prix qui de 34 sols
le valais a bien augmenté jusqu'à 40 sols acause d'une
grande secheresse qui fit bien prévoir que la récolte
ne seroit pas bien fertile.
outre cette secheresse il survint le 5 juin une gresle
très violente qui desola le grand quartier de cette parois
se tout entier, elle epargna le petit quartier, il n'y en tomba
pas un grain ou ce desastre diminua la récolte de plus
d'une moitié de l'espérance qui restoit encore après
la
secheresse. la gresle perdit entièrement les jégueres,
la potterie, la grande jarriais, les herbetiere la porterie,
les plonnieres, la plonniere, la thébaudiere* etc.
Tout aussitôt apres cet accident je pris le parti d'aller
visiter tous ces endroits greslés et la semaine suivante
je me fis accompagner de quatre des plus notables
habitans pour faire lestimation de la perte de chaque
piece greslée. cette premiere opération faite, je dressois
un état général de toutes les Metairies
et les closeries
qui avoient souffert de la gresle et la somme totale
se trouva monter trois mille trois cent cinquante trois
livres cy ......................................................3353
lt
en n'estimant le bled qu'a 30 sols le valais.
nous avons eu l'attention de ne pas élever le perte
plus haute depeur d attirer une grêle d'impôts dans
la suite, pire que celle que l'on avoit reçue du ciel.
je fis encore avec cela une requeste à Monseigneur
l'intendant signée de ceux qui m'avoient accompagné
et de plusieurs autres, en consequence de laquelle la
paroisse a ontenu une gratification de cinq cents
livres à partager à tous les greslés.
j'ai présenté aussi de mon coté requeste à
la Chambre
ecclesiastique de qui j'ai obtenu une remise de deux
quartiers de mes decimes c'est a dire une année entiere
qui vaut quatre vingt seize livres.
j'ai obtenu en outre pour l'avenir six francs de dimi
nution sur mon imposition annuelle, si bien que
dans une année ou le Diocêse avoit une surcharge
acause de 30000000 lt de Don Gratuit que le Clergé
a accordé au Roy et dont notre Diocêse devoit
porter
une bonne portion j'ai eu du rabais. je suis imposé
a présent à la somme de 90 lt par an.
il n'a été d'aucune espece de fruit cette année
et les vins n'avoient pas de qualité.
* D'après la position de ces fermes, on
peut dire que cet orage de grêle a frappé essentiellement
le sud de la paroisse. NDLR
— — —
|
|
BMS
1775 - 1786
vue 57 / 122
folio 1
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Roland-Emile S.))
|
L’orage a tombé sur
leglise dud[it] vieuvy le seize de janvier de la
presente année [en marge]
a la sortie de la g[ran]de Messe. il a eté si furieux qu’il
emporta
la moitié de la nef, le clocher et endommagea considerablement
les murs de lad[ite] eglise
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vue 59 / 570
folio 9
|
|

(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observations
sur l'année 1781.
Cette année a été mediocre pour la
recolte des gros
bleds, mais il n'a presque point été de carabin ;
une secheresse constante pendant une partie du
printems et pendant tout l'été jusqu'à la toussaint
a été la cause de la mediocrité de la récolte,
car
il y avoit du côté des ensemencés la plus belle
préparation.
Le prix des bleds n'a pas cru considérablement
pour cela, il s'est presque toujours tenu au meme.
Le froment Mesure Laval a valu depuis cinquante
cinq sols jusqu'à un écu.
j'ai reueilli dans le champ de la guilloire 82 valais [intercalé]
Le seigle quarante cinq a cinquante Sols.
Le Carrabin valoit trente Sols.
il y a eu en recompense des fruits de toute espece
dans la plus grande abondance; le cidre étoit si
commun, qu'il n'a valu jusqu'au jour de l'an 1782
et apres que 12 ou 12 lt la pipe de bon cidre sans
eau. les fermiers* et les metayers* ainsi que les
closiers* en avoient tant, qu'ils ne pouvoient fournir
à tonneaux, qui valloient jusqua un écu la piece
cest-à-dire la simple busse** vieille qui avoit deja
servi plusieurs fois.
[verticalement en marge]
j'ai reueilli dans le champ de la guilloire 82 valais
que j'ai vendu
après pasques de l'année 1782 quatre livres trois sols,
mais j'en avois bien
vendu un quart à 3 lt 3 sols aux environs de la toussaint pour
semer.
NDLR
* Le "fermier" est un exploitant agricole
locataire d'une propriété qu'il exploite et dont il garde
la production, un "métayer" est lié à
un propriétaire foncier par un contrat de métayage stipulant
les proportions dans lesquelles ils se partagent la récolte,
quant au "closier" il exploite une closerie c'est à
dire une exploitation agricole rurale sans bœufs de labour.
** Une "busse" (ou un bussard")
désigne une futaille pour le vin. Le bussard de la Mayenne contenait
de 225 à 232 litres.
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vue 71 / 570
folios 13 et 14
|
|



(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observations sur l'année 1782.
La fin de l'année 1781 et les commencements de
l'année 1782
ont étés très secs et presque sans froid ; les
bleds de la terre
étoient dans une assez bonne disposition, après une
semaille favorable. Mais apres une secheresse de si longue
durée qu'elle en etoit ennuyeuse à tout le monde; il survint
en revanche une pluie si continue depuis les commencements
de juin jusqu'au mois de septembre, que la récolte en a été
retardée d'un mois tout entier; que l'on a eu beaucoup de
peine à couper les bleds et à les ramasser, la plus part
ont
mouillés sur l'écot et même debout dans la paille
de maniere
à germer et à concevoir une très mauvaise qualité;
ils n'ont
même pas mûris à nature, la pluie avec un certain
froid
ont empêchés une maturité parfaite; ils pesoient
apeine
32 livres le valais de laval, tandis que l'année précedente
ils pesoient 35 livres. en outre le pain que l'on en a a fait,
principalement du seigle n'avoit point de bon goût, faisoit
deux croutes et ne fournissoit point, l'on en mangeoit beaucoup
plus que dans les années passées.
Bleds. [en marge]
le froment a été d'une meilleure nature, le pain
n'en faisoit pas deux croutes, il empêchoit même
au seigle de les faire quand on le mesloit
le Carrabin a été également altéré
dans sa nature
mais il y en a eu une riche année, une des plus ab[on]
dantes que j'aye vu depuis douze ans.
Le froment et le seigle ont donnés une médiocre
récolte, meilleure cependant qu'on ne se l'étoit im[agi]
né en voyant un tems si contraire.
il a eté pareillement de l'aveine médiocrement par
ce païs, ou l'on n'a pas coutume d'en semer.
prix des bleds. [en marge]
Le prix commun de tous ces blés a été pendant le
cou[rant]
de l'année jusqu'à la récolte de 1783 presque toujou[rs]
le même.
le froment a vallu depuis un écu* jusqu'à 4 lt le plus
souvent il a vallu 3 lt 10 S le valais de Laval 32 livres
Le seigle a valu depuis 50 sols jusqu'à 3 lt 5 S* le plus
souvent il a valu un écu.
Le Carrabin ne valloit que 26 Sols peu de tems
après la récolte jusques vers Noël. et depuis ce
tems il a monté jusquà 38 Sols et même quarante*
L'avoine n'a vallu toute l'année que 27 sols
il n'a été de lin que la moitié des autres années.
encore a-t'-il été d'une très mauvaise nature,
et n'a presque pas produit de grenne.
il y a eu pendant presque tout le cours de l'année
1782 dans cette parroisse des fievres de toute espece
qui ont accablés les deux tiers des habitants; elles ont
La suite traite, entre autres, des épidémies.
NDLR (...)
* Un écu vaut 3 livres donc le froment a coûté
entre 3 et 4 livres, une livre vaut 20 sols donc 3 lt 10 S = 70 sols,
3 lt 5 S = 65 sols et 40 sols font 2 livres tournois. NDLR
— — —
|
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 83 à 87 / 570
folios 11 à 14
|
1783
douceur
tremblement de terre
éruption volcanique
orages
|





(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observations
Sur l'année mil sept cent quatrevingt quatre*
L'hyver n'a pas été rigoureux, la semence
des gros
bleds paroissoit être disposée, la récolte
n'a cependant pas répondu aux espérences que l'on
avoit formées; il ne paroit pas que l'on ait cueilli
sur toute la paroisse plus de quatre pour un y
comprennant le semence, plusieurs même tant
metayers que closiers n'ont pas recueilli trois pour
un, c'est pourquoi la misere s'est fait ressentir tout
de bonne heure presque tout le monde a été obligé
d'achepter la vie, les uns des la Toussaint, d'autres
à Noël, les plus heureux ont attendu jusqu'au mois
de juin. il n'y a eu que les metayers de la guilmon-
niere et de la porterie a n'avoir point eu besoin
d'aller au marché pour cet objet. tout le reste des
habitants exceptés les deux Mrs Goussés l'un de la
fauveliere et l'autre de la picandiere propriétaires
ont achepté le pain.
Le seigle a valu communément un écu pendant
tout le cours de l'année, il n'y a presque pas eu
de variation depuis le récolte jusqu'a la fin
de l'année, ni même avant la récolte depuis le
commencement de l'année.
Le froment à valu trois livres dix sols aussi
le plus communément.
il n'a été que mediocre année de Carrabin
il a valu depuis 30 sols mesure de laval, jusqu'a
36 sols.
il y a eu en récompense une très grande quantité
de fruits, principalement des pommes, ce qui
a fait que le cidre n'a valu et ne vaut le plus
communément que 15 ou 16 francs la pipe
prise sur le lieu, le meilleur n'a guere passé
vingt livres. il étoit tout très doucereux à boire.
il a été une année médiocre de vin, il a
tenu son
prix ordinaire, il valoit à la fin de l'année
depuis 50 jusqu'à 60 livres en anjou, rendu à
Laval 75 livres et plus celui qui étoit meilleur.
il est arrivé cette année deux phénomènes
remarquebles; le premier est un tremblement
de terre affreux qui a détruit et renversé de
fond en comble plus de 300 Bourgs ou villes
dans la Calabre ultérieure avec la ville de Messine
en Sicile. ce désastre commença le 5 fevrier 1763**
et dura plus de deux mois. toutes les gazettes
et les journaux en ont donnés des relations
circonstanciées.
La seconde merveille de la Nature a été une
espece de brouillard épaix qui a dérobé la vue
fixe du soleil depuis le commencement de juin
jusuq'a lassomption sans interruption et après
encore jusqu'à la toussaint exceptés quelques jours
ou il a plu quelque pluie d'orage.
ce brouillard insolite obscurcissoit le soleil pendant
le jour et la lune la nuit de façon à les rendre
rouges come du sang principalement au lever
et au coucher de ces deux planettes lumineuses.
presque tout le monde étoit épouventé, l'on s'ima-
ginoit être proche du jugement dernier, ce préjugé
étoit aussi accrédité dans la ville du mans, que
dans nos campagnes. l'on s'imaginoit apercevoir
des signes dans le soleil et dans la lune, come
si des figures d'animaux dont on ne pouvoit devin[er]
l'espece eussent été en mouvement.
dans le vrai il n'y avoit rien de particulier que
l'épaisseur du brouillard qui interceptant les
rayons du soleil et de la lumière de la lune
n'avoit d'autre mouvement que celui que les
vents de différente espece lui procuroient dans
l'atmosphere.
des phisiciens ont voulu expliquer ce phénomene
surprenant en le rapportant au desastre de la
calabre et prétendoient qu'il n'étoit autre chose
que les fumées qui en étant sorties, qui avoit
obscurci l'air de la sorte. ce que je n'ai pu croire
ce qui paroit étonnant c'est que pendant presque
tout le tems qu'a duré ce brouillard on n'a apperçu
tomber sur la terre tant du soir que du matin
que très peu de rosée, ce brouillard restoit
condensé dans l'air et y a duré probablement
jusqu'à la chute des neiges qui a commencé dès
le 24 Decembre 1783 et a duré jusqu'au
22 février / 1784 / sur la terre.
peut-être ce brouillard etoit-il l'effet d'une
fermentation souterraine semblable à celle de
Messine, mais dont le foyer ayant eté plus
avant dans la terre n'a pas causé parmi nous
une éruption pareille à celle de Messine,
mais cependant assez forte pour exhaler ces
vapeurs qui étoient très chaudes et même
odorantes en jour; ce qui paroit authoriser
cette présomption, c'est que les herbes dans les
prairies et les légumes dans les jardins languis
soient sous cet ombrage, et si des orages assez
fréquents par intervalle n'avoient arrosés
la terre, les plantes et les arbres auroient langui
considérablement.
La suite naturelle de ce dérangement d'ordre
dans l'air la rendu corrompu et pestiféré
de la les fievres de toute espece qui ont fait
mourir grand nombre de personnes, en ont
rendu malade la moitié davantage, si bien
que les plus foibles de tempérament, come
les femmes et les vieillards y ont succombés,
presque tout le reste du monde en a été attaqué
et longtemps fatigués des fievres tierces, quartes
putrides et malignes.
l'on a remarqué plusieurs autres maux come
des dissenteries qui n'ont pas été mortelles,
des maladies de peau, des espèces de pustules
qui couvroient le corps de quelques uns, ou
de gros clouds, des tumeurs et des apparences
de galle, ou enfin au visage et principale-
ment au nez des apparences de cancer qui
cependant n'ont eu d'autre suite que celle de
donner beaucoup d'inquiétude a ceux qui
avoient ces incommodités et de les rendre assez
malades pour les empêcher de travailler.
il est mort dans cette paroisse 49 personnes
dans le cours de cette année, c'est a dire à peu
près la moitié plus que dans les années ordinaires
:
Mais il y a bien eu les quatre cinquièmes du
reste des habitants à demeurer malades
pendant très longtems.
L'on a remarqué que les chataignes
sont devenues la moitié plus grosses cette année
qu'a l'ordinaire, mais aussi elles n'ont pas été
de garde. j'ai regardé ces deux effets come
produits par les brouillards.
elles étoient grosses, parceque le soleil ne les a pas
brulées et n'a pas dépouillé les chataigners de
leurs
feuilles ; et elles n'ont pas été de garde, parcequelles
ont étés impregnées de ce brouillard un peu humide.
(...)
Launay Curé de Ru[illé] / Le Gravelais
NDLR
(...) La suite traite de considérations
pratiques sur le battage des grains et des conséquences sur son
rendement. NDLR
* Contrairement à ce titre, c'est bien de l'année
1783 dont parle essentiellement cette chronique.
** C'est le 05 février 1783 qu'a eu lieu le
début de ce tremblement de terre en Calabre et pas vingt ans
plus tôt comme l'a écrit par erreur le curé.
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1780 - 1792
E dépôt 182/E8
vue 62 / 279
|
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(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
(...)
En cette année les bleds de bonne qualité un peu plus de
demie recolte,
de mesme le carabin, de mesme en vin et de bonne qualité, abondance
de
pommes presque partout, point d’hyver
— — — |
Niort-la-Fontaine |
BMS
1781-1790
collection communale
vue / 232
folio 26 verso
|
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(info
Geneanet, merci à Sylvie M.)
|
Cette année les neiges ont été
très abondantes
et de longue durée
elles avoient commencé avant le mois de janvier
et il y en avoit de tres gros monceaux le dix de
Mars
elles remplirent entierement le chemin du bourg
a Monceaux, et l'on eu beaucoup de peine à
sy faire des trous ; en beaucoup d'endroits, l'on
ne connoissoit point les chemins, car la neige
étoit de la hauteur des hayes
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 104
et 105 / 570
|
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(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observations sur l'année 1784
De vie d'homme l'on n'avoit jamais vu la neige si haute
ni si longtems sur la terre. elle a duré depuis le jour de
St étienne / 1783 / jusqu'au 2 fevrier suivant, communément
haute
d'un pied et demi, mais bien davantage dans les endroits ou
le vent l'avoit portée; elle allée jusqu'a 3 et 4 pieds.
Les perdrix et les merles ainsi que presque tous les petits
oiseaux ont peris de besoin.
tout le tems suivant a été beau et sec; le mois de may
a été
particulierement chaud, come au plus fort de l'été; il
n'avoit
point été de carrabins, si une pluye de huit jours ne
fût tom
bée au milieu de juillet, et une autre pareille après
lassomp-
tion. le mois de septembre a été le plus chaud de tous.
La récolte des gros grains a été très bonne
par comparaison
avec celle de l'année derniere, je crois que l'on a cueilli en
brais six pour un, dans les champs surtout ou l'on avoit
semé du froment, il a rapporté un tiers plus que les seigles.
ainsi s'est vérifié à la lettre pour ce païs
le proverbe
qui dit : bonne airée de neige, bonne airée
de bled*.
pour le carrabin n'est venu qu'en petite quantité acause
de la trop grande secheresse.
pour dans tous les pays chauds ou élevés, ou sablonneux
des environs du mans, de la champagne il n'a point
été d'orge presque du tout et beaucoup moins de gros
bleds que dans les années dernieres, si bien qu'ils n'ont
pas bien diminués du prix de l'année passée.
Le froment vaut 3 lt 5 S le seigle 52 S jusqu'à 55 S
Le méteil depuis 58 S jusqu'à 3 lt 2 S. le carrabin 28
S
le vin se trouve très bon cette année le blanc surtout
qui
vaut 12 lt la barrique le rouge n'est pas si bon, ni si
cher non plus.
La neige a recommencé a tomber des le 9 Novembre
et a dure plus de trois semaines sans interruption
étoit communément haute de trois pouces.
(...)
Launay Curé de Ruillé Le Gravelais
(...) La suite traite des achats faits pour la cure.
* Qu'on pourrait traduire par : "Si l'aire (de
battage des grains) est couverte de neige , alors elle sera aussi couverte
de blé" NDLR
— — —
|
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BMS
1780 - 1785
FRAD053
2NUM200
collection communale
vue 68 / 81
folio 14
|
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(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
annecdotes de l'année 1784
lhiver de cette année a eté tres rude
non pas tant par la grande rigueur du froid
que par sa longue durée des neiges
fort abondantes, et tres hautes, elles ont
eté sur la terre l'espace de six semaines
se sorte que la communication de bourg à bourg
et a la ville a eté interrompüe pendant quelque jours
on alloit a l'eglise a cheval, le dimanche
on disoit vespres apres la grand messe tout de
suitte, M: de gousans eveque du mans donna
permission de faire gras le careme depuis le
commencement, les dimanches tout le jour, les lundis
mardis, et jeudis une fois le jour. jusquau 15 mars. Les cendres
le 25 fevrier 1784.
— — — |
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1780 - 1792
E dépôt 182/E8
vue 79 / 279
folio 16 verso
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
(...)
En cette année un tres Rude hyver, grande neige
un pied de haut et qui durerent sur la terre deux mois, il ne
resta que tres peu de gibier, l’on prenoit les lievres a la course.
L’été tres sec, peu de bled, point d’orge n'y
avoinne, un tiers de
vin et de bonne qualité, beaucoup de fruits, le bled cher toute
l’année.
(...)
— — — |
Vimarcé |
BMS
1770 - 1789
E Dépôt 269/E5
vue 214 / 286
folio 18 verso
|
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(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
Transcription
en cours
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 118
et 119 / 570
folio 14
|
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(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
observations sur l'année 1785.
Cette année a été la plus seche et
la plus aride que l'on ait
vu ou entendu parler de vie d'homme, il n'a presque point
tombé d'eau pendant tout l'année, aussi a-t-elle été
la plus
stérile en foins, bleds seigle et froment, orge et carrabin.
Le foin est devenu a un prix excessif par toute la france
il a été vendu en cette paroisse par quelques particuliers
qui
aimoient mieux en faire de l'argent que d'en nourrir des
bestiaux, c'étoient des petits propriétaires qui l'ont
vendu
jusqu'à 90 lt les moins bons et les meilleurs jusqu'à
100 lt et 120 lt le millier, il en a été vendu dans les
paroisses
voisines jusqu'à 150 lt aussi le millier.
La paille communement de seigle ou de froment valoient
la moitié du prix du foin. de la la misere affreuse pour
nourrir ou plutôt faire languir les bestiaux. combien n'en
est-il point peri de faim et d'inanition ! l'on en a évalué
la perte totale sur le paroisse à 6300 lt encore les estimant
que sobrement, sans compter une quantité considérable
dont le prix seroit au moins égal de ceux qui ont étés
tuès
sur la parpoisse dans la crainte de les perde pendant
l'hyver. pour nourrir ceux que l'on a gardé presque tous
les closiers et fermiers ont été obligés de dépouiller
toutes leurs
hayes de houx dont ils piloient les cimes dans des auges, ainsi que
des ajoncs ou hédins. C'est de la que le lait et le beurre ont
étés
si rares et si chers. le lait à laval valloit communément
neuf sols le pot et la livre de beurre 24 et 30 sols et plus.
les froments ont étés foudrés partout au quart
à la moitié
aux trois quarts et plus. le seigle n'a point cru. les orges
et les carrabins ne sont presque pas sortis de terre.
de laquelle misere les pauvres colons et metayers ont été
obligés dachepter la vie dès le mois de Novembre et Décembre
il y a encore secheresse si grande et si longue que tous les
moulins des environs les mieux pourvus d'eau ont été à
sec
et que pour faire moudre son grain il falloit aller jusqu'à
trois et quatre lieues et les meuniers prennoient impunément
[verticalement en marge]
quatre et cinq livres de mouture par boisseau de laval qui pese 32 à
33 livres
encore falloit-il donner aux garçons meunier des aiguillettes*
pour etre expédiés.
* Les" aiguillettes" étaient des
liens en cordage, probablement ici pour attacher les sacs de farine.
[NDLR]
Le prix du seigle a été communément
depuis 3 lt 10 S[ols] jusqu'à
4 lt le valais. celui du froment a été depuis 4 lt jusqu'à
4 lt 12 et 15 S[ols] celui du carrabin a été depuis 36
S jusqu'à 45 S
et si les M[essieu]rs commerçants ou bourgeois de Laval n'avoient
fait venir plus de 100000 valais de bled étranger, l'on ne
sait à quel prix celui du païs seroit monté.
il n'a été ni lin ni chanvre, les poupées de botte
du grand
lin de flandre ont valu communément depuis 30 S jusqu'à
36 S la livre, c'est à dire plus d'un tiers plus qu'à
l'ordinaire
et le fil au contraire qui valoit jusqu'à 4 lt le commun par
livre n'a plus valu que depuis 40 jusqu'à 50 S la livre. telle
est la f? de la grande ?
il n'a été non plus ni poires ni pommes et complètement
point de cidre, il valoit communément dix écus la pipe.
il a été en revanche dans tous les païs vignobles
une grande
quantité de vin, telle que dans les vignes de fercé s[aint]
benoist
chemiré le gaudin près le Mans l'on en avoit par quartier
jusqu'à sept et huit busses et plus quelques uns, il n'en
étoit pas une si grande abondance dans les bons crus de l'anjou
la touraine &tc quoiqu'il en fut une tres grande vinée
la qualité n'a pas tout à fait répondu à
la quantité.
les vins d'anjou et de tours n'ont valu que depuis 25 lt jusqu'à
36 lt la busse sur le chantier, mais les voitures qui étoient
trsè cheres l'ont encore porté à laval jusqu'a
45 et 50 lt la busse
voyez sur le registre des sépultures le reste des présentes
observations. Launay Curé de Ruillé les Gravelais.
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1780 - 1792
E dépôt 182/E8
vue 102 / 279
folio 22
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
En cette année la plus grande
secheresse qu’homme ait
jamais vu, demi bled, point d’orge n'y avoinne, n'y fruits, tres
grande
abondance de vin, le moins deux busses au quartier, jusques a quatre
busses, point de chanvre, jusque a douze sols la livre, point de paille,
n'y
foin, qui se vendoit tout prix, deux cent quarante livres jusques a trois
cent
livres la chartée. En certains païs, en celuy cy les p[remi]ers
furent jusques à 240 lt.
ensuitte il redevint depuis 150 lt jusques a 200 lt la chartée,
tout lété jusques
au Carnaval ensuivant, touts fermiers et bordagers vendoient la moitié
des
leurs bestiaux aux bouchers ou les faisoient tuer chez eux, a quinze et
dix huit deniers la livre, le bled jusques a 7 lt 6 sols, l’avoinne
jusques a
4 lt dix sols, les pommes jusques a quarante sols le boisseau
(...)
— — — |
Vimarcé |
BMS
1770 - 1789
E Dépôt 269/E5
vue 227 / 286
folio 13 verso
|
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(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
Transcription
en cours
— — — |
Niort-la-Fontaine |
BMS
1781-1790
collection communale
vue 160 / 232
folio 20
|
1785 - 1786
sécheresse
1787
pluie
|

(relevé
Geneadom)
|
Cette année a été très pluvieuse les deux
d'auparavant avaient été très sèches
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 130
et 131 / 570
|
|

(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
Observations sur l'année 1786
Cette année a été seiche presque
autant que la précédente
et presqu'aussi stérile, cependant le foin a été
plus abondant
quoique la récolte des gros bleds et du carrabin ait été
à peu
près la même, ils ont aussi valu à peu près
le même prix
il n'a presque point été de fruits et du
vin l'année a été mediocre
(..) La suite traite de l'arrivée dans la paroisse
de deux soeurs : Antoinette et Anne MILLET, religieuses de charité,
pour aider les pauvres et les malades. NDLR
— — —
|
Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vue 175 / 313
|
|

(relevé
Geneadom)
|
L'année
1786 fut tres seche malgré cela la recolte fut assez passable
en gr[ain]
et foins. les chanvres d'une partie de la paroisse fut de mauvaise quali[té]
parce qu'il etoit survenu une grele dans le temps qu'ils commencoient
à mo[nter]?
qui les avat cassés et qui les empecha de croître. le bled
seigle valloi[t]
mesure de syllé cent sols le carabin un ecu et lavoine environ
qu[a]
rante sols. les fruits avoient manque mais le vin etoit assez abon
dant et de bonne qualité. le trente decembre mourut messire Fran-
çois Leconte de souvré, prêtre de loratoire qui
prit possession de la
cure de cette paroisse le quatre octobre 1772. par resignation a lui
fait[e]
le neuf juin precedent par me charles antoine du bos. il fut bien fai
sant, homme de lettre grand predicateur bon curé bon ami et bon
voisin
il eut pour successeur me jacques Burin qui prit possession de la cure
sur la presentation de monseigneur françois gaspard de jouffroi
go[?]
sans le six janvier suivant.
— — —
|
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1780 - 1792
E dépôt 182/E8
vue 127 / 279
folio 24
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
En cette année
L’eté tres sec, cependant du bled passablement
peu de carabin, point de fruits, assez de foin, lautonne
seche, point de regains*, plus de demie année de vin
Les chanvres de bonne qualité
(...)
* Le "regain"
désigne l'herbe qui repousse dans une prairie après la première
fauchaison. NDLR
— — — |
Niort-la-Fontaine |
BMS
1781-1790
collection communale
vue 160 / 232
folio 20
|
1785 - 1786
sécheresse
1787
pluie
|

(info
Geneanet, merci à Sylvie M.)
|
Cette année a été très pluvieuse les deux
d'auparavant avaient été très sèches
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 146 et 147 / 570
|
05/12/1787
crue et inondation
|

(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
observations
sur l'année 1787
L'année
1787 a été la plus abondante en bled que j'aye
vu depuis 17 ans que je suis curé de cette paroisse, aussi
le prix des bleds a-t-il diminué depuis que la récolte
a été
faite. il valoit depuis 3 lt jusqu'à 3 lt 10 S auparavant
et depuis la récolte il n'a plus valu que depuis 36 sols juqu'à
40 S*.
Le carrabin
qui valoit 36 S n'a plus valu depuis
la récolte que 20 sols.
L'avoine a valu 23 et 24 S communément.
L'hyver n'a point été froid : Mais depuis
la toussaint jusqu'à la fin de l'année, il a tant
tombé d'eau que l'on a eu toutes les peines à
pouvoir semer les bleds.
Dans la nuit du cinq au six décembre 1787 il
tomba partout une si grande quantité d'eau,
que c'étoit come un déluge, l'on ne sait le
tort que cela a fait en differents endroits,
et les accidents que cela a causé. l'on dit
qu'à la forge du port brillet il y a bien eu
quarante mille livres de perte pour le Maitre
de forge, et qu'il y avoit plus de 50 ans que
l'on n'avoit vu un pareil déris. l'eau a
emporté plusieurs maisons et noyé plusieurs
personnes.
Les fruits ont presqu'absolument manqué. le cidre
a valu 50 lt et plus.
le vin a été d'une mauvaise qualité et en médiocre
quantité, il a valu 50 lt la busse, en 1787.
Launay Curé de Ruillé Le Gravelais.
* Une livre
valant 25 sols (ou sous), le prix des grains a diminué de moitié.
NDLR
— — —
|
|
BMS
1786 - 1792
FRAD053
2NUM200
collection communale
vue 28 / 106
folio 12
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
(...) il a
toujours plu abondamment dans tous les
autres mois, a peine a t'on pu faire les bleds
et recolter les sarazins qui ont eté de
mauvaise qualité, les bleds soigle nont pu
lever dans les terres moüillées, les eaux dans
le mois de decembre dernier et janvier
1788 ont eté si debordées que de cette paroisse
on ne pouvoit aller a aucun bourg voisin de cela
frequemment, jour et nuit il tomboit de l'eau.
(...)
— — — |
Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 196
et 197 / 313
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Lannee mil sept
cent quatrevingt sept a été une des plus incons-
tantes qui ait été depuis longtemps. Le mois de janvier
dans
son commencement fut un temps de brouillards qui furent sui-
vis de gelées assez violentes la fin de ce mois ainsi que
tout fevrier fut un beau temps doux et clair les arbres
avancerent et plusieurs même fleurirent de très bonne heure
les autres plus tardifs mais trop avancés eurent une tres
mauvaise fleuraison, a ce beau temps succeda un vent
froid et sec qui a la fin de mars pendant tout le mois
davril et une partie de mai brulerent non seulement
les feuilles et les fleurs des arbres mais même en fit
mourir plusieurs, tels que les pechers et autres arbrisseaux
et reduisit a rien la plus belle apparence de fruits aussi
dans tout ce pays la boisson tras rare et tras chere
parce que le vin de cette année quoique tres cher est de
la plus mauvaise
qualité, les bleds malgré l’inconstance des
saisons se sont bien soutenus, apres les vents froids de printemps
suivit un temps de pluye continuelles qui fit croitre les mau-
vaises herbes dans tous les grains et leurs occasionnent une
diminution en quantité et en qualité ; malgré cela
lannée
a été très abondantes en toute espece de grain
il est vrai
qu'a cause des pluys continuelle on a eu bien de la
peine a les recolter, les bleds se leverent assez passable-
ment, mais la plupart des carabins* qui promettoient
la plus ample recolte a eté entierement perdües dans
les champs sans qu'il fut possible de les battre, de sorte
qu'a la saint martin ils étoient encore presque tous deh[ors]
et le peu qu'on recueilli est d’une tres mauvaise qualité
qui se gâte malgré le plus grand soin dans les greniers
il ne vaut que vingt six à vingt huit sols le boisseau
encore c’est bien cher, le bled quoi quassez bon ne vaut
que trois livres dix sols, lavoine trente quatre sols en-
viron, les chanvres qui avoient tres bien fait quoique
petits seroient dune excellente qualité, si les mâles n'a-
voient eté trop longtemps e secher ce qui les a attendr[i]
et ne sont pas excellents. il a passé par sur cette pa-
roisse deux orages qui firent beaucoup de mal, le
premier chargé d’une grêle tres grosse brisa dans
un
tiers de la paroisse les carabins qui ne produisirent
presque rien, un autre par un vent tres violents les
cassa de maniere qu’ils nont jamais pu se relever
ce qui les rendit encore plus dificiles a secher quand
on voulut les battre. c’est dans cette annee au mois
de janvier que se forma a paris l’assemblée celebre
des notables qui appelés par le roi pour décider sur
ses finances
montrerent à la france qu’il y existe de
grands hommes et de vrais patriotes, c’est à cette
assemblée que fut decidé le dessein des assemblées
provinciales et de district, nous ignorons encore quelle
sera leur succès et leur durée, on balance aujourdhui
ledit sur le rappel des protestants, puissent tous ces grands
projets avoir un bon succès et soulager les peuples acca-
blés dimpots enormes. il n’y a point eu cette année
deve-
nement memorables relativement a cette paroisse.
* Il
s'agit du "sarrasin" : voir note ci-dessus "Averton -
1709" NDLR
— — —
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Saint-Pierre-sur-Orthe |
BMS
1780 - 1792
E dépôt 182/E8
vue 155 / 279
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|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
(...)
En cette année bonne recolte en bled, et grande preparation
de vin, mais qui n’eut pas bon succez a cause des pluyes continuelles
pendans l’autonne qui perdirent le vin et les carabins, et retardere[nt]
la semaison des bleds, le vin de mauvaise qualité, le vieux
cent livres le poinson jusques a 120 lt point du tout de fruits
Le bestial extremement cher, surtout les genisses et vaches
La viande huit sols la livre
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 160 et 161 / 570
&
vues 331 et 332 / 570
|
novembre et décembre 1788
froid
|


(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
observations
sur l'année 1788
il n'y a rien
de bien mémorable dans cette année*,
venue à la suite de 1787 qui avoit été la plus
abondante
de toutes les précédentes au moins depuis vingt ans,
n'a rien eu desavantageux que dans sa fin par le
froid long et vigoureux qui a commencé dès l'octave
de la Toussaint, pour ne finir qu'au mois d'avril de
l'année 1789.
ainsi les commencements et le milieu de l'année 1788
ont eu des saisons convenables à leurs tems, plus seches
que mouillées, ce qui a rendu les terres assez agréables
mais a empêché les récoltes de toute espece de bled
d'être abondantes : l'on ne s'en est pas appercu a cause
de la grande quantité de grains qui restoit de l'année
1787
Les bleds n'ont
donc pas été chers pendant
les six et huit premiers mois. le seigle n'a toujours
valu que depuis 36 S jusqu'à 40 S le valais mesure de
Laval. le froment n'a valu que 50 S et le carrabin depuis
vingt jusqu'à 24 S.
mais au mois de juillet vers l'entrée de la récolte qui
n'étoit pas bonne il a commencé a augmenter de prix
il est parvenu vers la fin de l'année jusqu'à un écu
le seigle et ainsi de suite des autres bleds en même
proportion.
Le vin et les cidres ont été très abondants et
de bonne
nature. le vin a vallu communément parlant 100 lt
l a barique celui des bons crus, d'autres inférieurs
n'ont vallu que depuis 60 lt jusqu'à 80 lt.
les cidres n'ont pas eté chers, ils ont valu le plus ordi-
nairement depuis 24 lt jusqu'à 30 lt la pipe.
il a été aussi beaucoup de chataignes qui valoient
depuis quinze jusqu'à vingt sols le valais de laval.
la semaille après toutes les récoltes s'est faite par
le
plus beau tems du monde, un soleil magnifique a
aidé à faire tous les ensemencés de bonne heure
et en
très peu de tems, tout étoit fait à la toussaint,
c'est
un bon heur, car la gelée qui a commencé le jour de saint
martin dans toute sa force auroit empêché les travaux
avec les neiges qui n'ont pas cessé de couvrir la terre jusqu'a
après
la chandeleur de l'année suivante.
Le froid a été si considérable qu'aucune année
depuis
1709 appelé vulgairement le grand hyver, ni 1740 ni
1776 qui furent aussi très rigoureux aucune année
n'a été si froide. tous les genests ont péri, beaucoup
d'arbres ont crevés par des genivures**, les chesnes et
les chataigners, comme les émousses, leurs branches
ont gelé ; dans l'anjou et aux environs du mans qui
sont très abondants en noyers, tous ont été séchés
ou péri.
tous les légumes des jardins, les choux de toute especes
les carrottes des betteraves, &tc si bien que chaque brin
de porrée*** à Laval a vallu un sol et plus, personne
ni en ville ni en campagne n'avoit de légumes pour
faire la souppe, ceux qui les avoient renfermés dans des
caves ou ailleurs en ont conservé. Les commencements
de l'année 1789 jusqu'au mois de mars inclusivement
ayant continué leurs rigueurs, je finis ici le détail
devant le reprendre et le continuer dans mes observations
de l'année prochaine. Launay Curé de Ruillé
Le Gravelais.
NDLR
* Mais le
curé Launay va tout de même écrire 4 pages. Peut-être
était-il bavard ? ;o)
** Mis
probablement pour "gélivures" qui sont des gerçures,
crevasses ou fentes causées aux arbres par l'action du froid
faisant éclater le bois lorsque la sève gèle.
*** La
"porrée" ou "porreau" désigne le poireau,
mais aussi tout légume en général (ce qui est le
cas ici probablement).
— — —
|
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BMS
1786 - 1792
FRAD053
2NUM200
collection communale
vue 45 / 106
folio 14 verso
|
1788
intempéries
météorologie
|

(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
Transcription
en cours
— — — |
Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
à 222 / 313 |
1788
intempéries |

|
L’année
mil sept cent quatre vingt huit a eté remarquable
par lintemperie des saisons et pour en donner une conne
noissance particulière, il faut suivre à peu près
les differens
temps qui nous ont procuré ces differentes intemperies consul-
tons la note que je donnai la derniere année à pareille
epoque. j’y remarquois que l’automne avoit été
des
plus desagreable, que les grains navoient pu se ramasser
comme il faut a cause des pluyes continuelles qui survin-
rent que l’on ne pouvoit attendre pour cette année
une heureuse recolte par limpossibilité de pouvoir
ensemencer les gros bleds, en effet la recolte n’en fut
pas abondantes, ils avoient eté mal faits, ils leverent
mal. la plupart ne leverent que vers le mois de fevrier
Les mauvaises herbes les surpasserent au printemps et ils
ne purent produire. Le commencement de l’année conti-
nua a peu pres comme l’automne precedente, des pluyes
quelles que gelées de peu de jours, un jour de pluye
suivi de quelsques jours de gelées firent mourir la
plupart des bleds et ces gelées ne furent point assez
violentes pour detruire les limas et lachées* ce qu’on
appelle ici vermeil. ils devasterent en cette paroisse
plusieurs pièces de terre ensemencées en bled au point
detre obligés de les rensemencer en menus grains au
printemps. les pluyes et ces mauvais temps continue-
rent jusqu'au mois d’avril. a ces mauvais temps succeda
une secheresse de trois mois on eut beaucoup de peine
a preparer les terres pour le carabin, elles etoient de-
venues coriasses et d’une culture très laborieuse ; cepen-
dant on les sema a force travail ils eurent beaucoup
de peine à lever. au mois de juillet recommencerent
les pluyes comme l’année precedente. les fenaisons furent
tres mauvaises, beaucoup de foins gâtés par les pluyes
beaucoup de
difficulté pour recueillir les bleds, ces pluy[es]
continuerent jusqu'au commencement d’octobre et on
craignoit beaucoup de ne pouvoir, comme lannée pre[ce-]
dente de recueillir les carabins, on s’empressa beaucoup
de les battre et plusieurs furent ramassés sans etre
bien secs. mais on avoit tort de tant sempresser.
l e deux et trois octobre il seleva un vent violent
du nord extremement froid qui chassa tous les
brouillards et dissipa toute apparence de pluye
alors on sempressa de battre ce quil restoit de
carabin, on fit les bleds parfaitement bien cepen
dant tres sechement car les terres ne furent pas
longtemps a se secher au point d’avoir beaucoup
de peine a les labourer. on peut dire cependant
qu’ils furent bien faits et il n’y a pas danciens da[ns]
la paroisse qui en ayent vu ensemencer davantage
que cette année, et cela pour deux raisons la
premiere parce quil faisoit tres sec et qu’on
peut toujours aisement labourer les terres de cette
paroisse, la seconde parce que lannée precedente
avoit été très abondantes en fourages et quil s’ét[oit]
fait beaucoup d'engrais. ces vents froids que jai
dit s’etre elevés du nord au commencement d'octobre
ont toujours continué n'ont pas avec la meme v[io]
lence mais avec le meme froid, de sorte que les
tres grandes gelées ont commencé à la moitié
de
novembre et dès ce temps les glaces portoient les
hommes partout, de maniere qu'au vingt sept
novembre l’eau qu'on avoit apportée pour la
messe gela dans la burette ; ce meme froid a
toujours continué de plus en plus violent jus-
qua la vigile de noel, jour auquel le temps
se radoucit un peu, de sorte que le jour de noel
il degela et
le lendemain bientot toutes les neiges etoient
fondues il est vrai qu’elles n’avoint pas été
bien abondantes
mais le vingt sept la gelée recommença avec plus de
violence que jamais et continua à un point que le ter-
mometre n’a pas été plus bas de memoire d'homme.
Nous sommes au premiers jour de janvier et nous n'a-
vons rien qui nous annonce du changement ce
qui me fait avancer qu'on peut appeller cet hyver le
grand hyver, je ne sçais si mil sept cent neuf et mil sept
cent quarante et mil sept cent soixante seize furent
plus violents, ils purent faire baiser le termometre aussi
bas, firent peut-être plus de dommage parce qu’ils sur-
prirent davantage et ne s’annoncerent pas par un long
temps sec et froid auparavant mais à coup sur il
ne fit pas plus grand froid ni plus longtemps.
Lannée ne fut fut pas abondante en bled par les rai-
sons que jai apportées cy dessus, le domaine de la cure
et la dixme m’ont produit deux cent cinquante neuf bois-
seaux de bled, cent quatrevingt boisseaux d’avoine,
quatre cent soixante douze boisseaux de carabin, jai
recueilli sur mon domainne et sur trois quarts de terres
qui ne sont point du domainne soixante quatre boisseaux
d’orge avec le peu que la dixme a produit. les chan-
vres ont été abondants et d’une assez bonne qualité
surtout les chanvres qu'on appelle femelles ; sans
avoir compté au juste je prevois que les chanvres de
dixmes pouroient avoir produit approchant de trois
mille livres. Les fruits de toute espece ont aussi été
tres abondants mais chez la plupart des particuliers
ils n’ont pas fait grand profit, les gelées trop tôt
ont empeché de pouvoir faire les cidres et elles sont
encore au moment
ou jécris en monceaux ou dans
les jardins ou dans les granges gelées au point de
ne pouvoir en tirer grand avantage ceux qui ont
tiré leurs cidres ne sont gueres plus avances puisque
la gelée a fait repandre leurs cidres sans pouvoir
le conserver, les pommes de terre truffes ou patardes
sont aussi gatée par la gelée et les navets qui sont
en cette paroisse dun certain produit pour les particu-
liers.
quoi que la recolte n’eut pas eté abondante le bled
seigle ne valloit en 7bre et 8bre que trois livres douze
sols, lavoine trente sols le carabin trente six sols
mais il monta de prix en 9bre et decembre et le
bled valloit cent dix sols, lavoine quarante sols,
et le carabin trois livres, les pommes douze sols le
boisseau. +
+ cette paroisse,
une des plus malheureuse de la province par les grêles qui presque
tous les
ans detruisent une partie de la recolte, a eu le bonheur cette année
de ne point eprouver
ces fleaux quoiqu'il ait eté peu dannées aussi orageuses
et ou les grêles ayent fait plus de
ravages dans les differentes provinces du royaume et meme dans un tres
grand nombre
de paroisse de celle cy. [en marge]
dans cette année
les troubles particuliers du royaume
ont eté considerables surtout entre le roy et les parle-
ments, les assemblées provinciales qu'on esperoit devoir
avoir lieu ont été en quelle que sorte suspendues, au
mois de mai le roi donna plusieurs edits concernant
une nouvelle forme dadministrer la justice il etabl[it]
de grands baillages qui devoient juger a l’instar
des parlemens jusqu'a la concurrence de vingt m[ille]
livres, detruisoit par la les parlements, etablissoit une
cour pleniere qui seule devoit enregistrer toutes les
lois de l’état, decider des finances &c les parlements
n’ont point vu dun bon oeil tous ces etablissements
sy sont formellement opposés. le roi leur a accor
dé pour un temps de sieger et de rendre la
justice comme au paravant jusqu'a la convo-
cation des états généraux que le roy a promis
pour l'année mil sept cent quatre vingt neuf.
Le roy en consequence
a engagé tous les scavants du royau
me à ecrire pour donner des connoissances sur la convoca-
tion de états généraux, a rassemblé au pied
de son
trone les memes notables du royaume que deja il avoit
assemblés pour leur proposer des questions relatives
a cette convocation generalle, ils sont actuellement a
versailles occupés de ces grands interets de l’état,
nous ne
pouvons encore prevoir l’issüe de ces grandes affaires.
adhuc sub judice lis est.**
Pour ce qui
regarde cette paroisse il est question de
l’ouverture de la grande route allant de Sillé à
Bais.
On l’a demandée par le bourg. On a fait son possible,
rien encore n’est decidé à cet égard elle
est tracée
devoir passer au dessous du bourg. Les ingénieurs
la jugent plus avantageuses par cette ligne. Nos
successeurs ne doivent pas nous reprocher de n’avoir
pas fait notre possible pour la faire passer d’une
manière plus avantageuse pour le bourg. S'il est vrai
qu’elle n’y passe pas, ils n’auroient fait que ce
que nous
avons fait.
Au mois de fevrier mourut maître jean baptite le menager
curé de S[ain]t thomas de courceriers, decedé agé
de
soixante dix sept ans peut-être le dernier curé
du diocese qui eut até curé avant d’etre pretre
il a gouverné cette paroisse cinquante quatre
ans homme de lettre, grand juriconsulte, excellent
theologien. il fut le flambeau du canton
homme bienfaisant, le canton le regrette et la
paroisse de S[ain]t thomas se ressentira toujours
de ses bienfaits, il résigna avant de mourir a
m[aîtr]e
jean Baptiste duval vicaire de cette paroisse
qui a en juger par sa conduite, son esprit, et ses
talens ne doit pas dementir son digne predecesseur
dont le nom doit rester gravé longtemps dans les
coeurs reconnoissants qui l’ont connu.
dans cette meme année le 16 avril fut assemble au mans
un sinode par l’ordre de monseigneur françois gaspard de
jouffroy
gonsans***. ce sinode n’eut pas le succes qu'en esperoit le s[ei]g[neu]r
eveque. il s’y passa beaucoup de troubles. on passa une par-
tie du temps à disputer sur les preseances, les chapitres comme
corps vouloient avoir le pas sur les curés et les curés
ne
vouloient le ceder qu'aux seuls chanoines de la catedralle
et seulement parce que c'etoit dans leur église, il fut de[ci]
dé quil ne falloit pas tirer à consequence et accorder
aux
chapitres le premier pas sans que par là ils pussent pren-
dre de droit ; il s’agissoit pour le seigneur eveque de [fai-
?]
re passer de nouveaux statuts qui dans le fond n’étoient
que les anciens même modifiés ; mais parce que le seign[eur]
eveque vouloit les faire homologuer au parlement tous
les curés s’y opposerent surtout par raport à l’article
troisieme qui regarde l’injonction aux ecclesiastiques
/ de ne pas / davoir chez eux des domestiques du sexe qui n’auroient
pas atteint quarante cinq ans, il falloit d’abord donner
en general son assension, mais cela occasionnant une
confusion chaque doyenné fit sa protestation et ses
observations ; en particulier celui de Sillé se signala
surtout par ses honnetes representations et par de ma
nière claire dont il dit sa reponse ; et pour le dire en
un mot ce sinode ne regla rien et il ne paroit pas
que les statuts qui etoient l’occasion de sa convocat[ion]
soient en effet promulgués ni acceptés. Il y avoit a[u]
sinode quatre cent soixante curés qui alors reunis deman
derent une reforme dans la repartition des decimes et q[ui]
s’en raportat a l’ordonnance du roy de 1775. Le seign[eur]
eveque promit de s’y conformer mais cela n’est pas [?]
pour lui et pour les gros beneficiers presents a ce sinode
NDLR
* Mis pour
"limaces" et "loches" qui sont de couleur rouge
orangée d'où le surnom de "vermeil".
** Citation
latine extraite d' Horace, Art poétique, v. 78 : "Le procès
est encore devant le juge".
*** Monseigneur
François-Gaspard de Jouffroy de Gonsans (1721-1799) était
un prélat français député du clergé
conservateur aux États généraux de 1789 pour la
sénéchaussée du Maine. Il protesta contre les décrets
de 1791, refusa de prêter serment à la Constitution civile
du clergé et émigra en 1792.
— — —
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Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
à 222 / 313
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Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
à 222 / 313
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Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
à 222 / 313
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Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
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Saint-Martin-de-Connée |
BMS
1779 - 1792
Mairie
vues 219
à 222 / 313
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(relevé
Geneadom) |
Vimarcé |
BMS
1770 - 1789
E Dépôt 269/E5
vue 272 / 286
folio 12 verso
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
Transcription
en cours
— — — |
Ruillé-le-Gravelais
|
BM
1777 - 1790
E dépôt 143/E12
vues 361 à 364 / 570
folios
12 à 15
|
1789
froid
neige
sécheresse
|




(info
http://www.histoirepassion.eu, relevé Geneadom)
|
observations
sur l'année 1789
Le commencement
de l'année jusques vers la fin de
carreme le froid le plus rigoureux et la neige la plus
ennuyeuse ont continué come depuis la saint Martin,
c'est pourquoi il a fait une si grande secheresse que tous
les moulins ne pouvoient plus faire de farine et l'on ne
savoit plus comment faire pour vivre, cependant le bled
etoit a bon marché car l'on sortoit d'une tres abondante
recolte. la neige étoit communement haute d'un pied
et davantage, il est mort la plus grande partie des
genests dans les champs, bien des chataigners, des arbres
fruitiers mêmes sont morts en grand nombre et dans
les pays ou les noyers sont communs, ils sont presque
tous morts.
le froment pendant tout ce tems la et tout le courant
de l'année jusqu'à la récolte n'a point valu plus
de
cinquante sols, le seigle quarante, le carrabin vingt.
cependant soit le froid, soit le deffaut d'air sous la
neige trop long tems sur la terre le bled a gele et peri
dans la terre si bien que s'étant bien dépeuplé,
il n'a
produit que trois pour un à la recolte et encore
y compris la semence.
le vin quoi qu'en petite quantité a été d'une qualité
passable; il a valu quatrevingt livres la barrique
il a été
une année mediocre de cidre à la recolte de 1788
si bien que la barrique a valu ordinairement depûis
dixhuit livres jusqu'à vingt.
L'année
1789 sera à jamais mémorable (...)*
* La suite
de la chronique de 1789 relate les événements révolutionnaires
et les révoltes au sujet du sel et du tabac. NDLR
— — —
|
Vimarcé |
BMS
1770 - 1789
E Dépôt 269/E5
vue 286 / 286
folio 13 verso
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr, relevé Geneadom)
|
L'hyver de 1788 à
1789 le plus rigoureux que l'on ait vu
L'hyver de 1789 à 1790 doux moderé et tres pluvieux
jusqu'au mois de janvier 1790.
(...)
— — — |
Saint-Pierre-des-Landes |
NMD
an IX - 1810
4 E 286/6
vue 177 / 532
folio 12 verso
acte 39
|
05/01/1804
14 nivôse an XII
inondation
|

(info
http://www.lamayenne.fr/, merci à Nicole B.)
|
Du
quatorze nivose an douze de la republique française
a midi
acte de déces de jean françois la roche noyé
proche le bourgt de megaudois par l'abondance des eaux
dans la nuit de l'onze au douze du courant, fils de
defunts jean baptiste la roche natif de ? en
(...)
— — —
|
Saint-Pierre-sur-Orthe |
NMD
an XIV - 1810
E dépôt 182/E12
vue 220 / 322
folio 55
|
|

(info
http://www.lamayenne.fr/)
|
pour
remarque pour cette année le premier juillet toute
la foncée* de la paroisse a eté grelée la grele etoit
de
la grosseur d’une grosse noix tout fut ecrasé
grains de toutes especes fruits chanvre beaucoup
de foin entrainé par la confusion d’eau
cependant le grain ne fut pas cher au mois de janvier
(...)
* Dans certaines régions
de l'ouest (en Poitou par exemple) la "foncée" désigne
les terrains bas, les fonds de vallon. Il s'agit probablement ici de la
partie basse de la paroisse en bordure de l'Orthe. NDLR
— — — |
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collectés
Mots clés
: crue, douceur,
éruption volcanique, foudre, froid, froid sec, gel, grêle,
inondation, intempéries, neige, orage, orages, ouragan, phénomène
céleste, pluie, pluvieux, sec, sécheresse, tremblements
de terre, tempête, vent
|