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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département de le Lot (46) / Midi-Pyrénées / Occitanie

Carayac / Douelle / Goujounac / Luzech / Pradines / Saint-Cirq-Souillaguet

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document
Goujounac

BMS
1672 - 1736
4 E 181-1

vues 352
et 353 / 556

1709

froid

vent

neige

gelée

givre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

1709

                                  Goujonnac

                                  C. de Loupiac archip[re]b[t]re de Pestillac

                                  Consuls
                                  Jacques Jouffreau
                                  Jean countou
                                  Armand Salomon
                                  Jean Destails bourgeois.

froid extreme qui commanca le 6° ianvier de la p[rése]nte année 1709. iour de
/ lepiphanie et de / dimanche sur le soir par un vent de bise qui augmenta si fort que le
lendemain 7me iour dud[it] mois, on ne pouvoit pas rester a n[o]tre foire, ny hors des
maisons. il fut suivi d'une si grande abondance des neiges que de memoire d'homme
il ne s'en estoit pas veu tout autant dans ce paÿs. Ses effets furent si
prodigieux et si extraordinaires que les meilleurs vins rompoint les tonneaux
et geloint dans les barriques, les eaux de vie, l'huile de noix mesme. les
almanachs et les gazettes ne parloint que d'hommes et d'/ animaux de toute espece / trouvez morts
dans les chemins et ensevelis dans la neige. les corbeaux se refugioint dans
les maisons. les perdrix, et sur tout les rouges perirent entierement, et on
doute s'il s'en pourra revoir de long tems. les arbres n'eurent pas un
meilleur sort et a l'exclusion de quelque coin de la gascogne, ils perirent
presque dans toute l'europe, les chataigners, noyers, noisettiers, pruniers, poiriers,
n'ont servi que pour le feu et il n'y eust que quelques cerisiers, et très peu de
pomiers qui y ayent resisté. les forests, et les bois entiers des chaines se sont
perdus d'une telle façon qu'on a cru que le Dieu de la nature ouvroit dans
ce malheur, puisqu'on a remarqué, sans doute pour nous punir de nos
desobeïssances a ses saincts commandemans que de deux sortes de buisson qu'il
y a un blanc, et l'a[utre] noir, celuy qui ne porte pas du fruict s'est conservé
et que celuy qui en produit s'est perdu avec tout les autres arbres fruitiers ne
s'estant conservez que les ormeaux, fraines, trembles et autres arbres infructueux.
ce grand froid avec cette grande quantité de neige regnerent iusques au
23me ianvier auquel iour le temps s'adoucit insensiblemant pendant huict
iours par le moyen d'un agreable soleil qui recrea pendant ce temps
toute la nature, aprez lesquels il fit pendant deux ou trois iours certains
frimats que nous appellons en n[otr]e langue des Gibrés si tenaces qu'il
sembloit que toutes les murailles de nos maisons estoint blanchies avec de la

chaux, et si penetrans que les plus fortes, les plus espaisses, et les plus secrettes
murailles du dedans de nos maisons en estoint penetrées, et si couvertes et dedans et
dehors en si grande quantité qu'on y enfonçoit le doigt, plus d'un doigt mesme
et pour moy i'ay touiours cru qu'on devoit attribuer a ces frimats la perte
generalle de nos arbres (Dieu a part) parce que les arbres s'estant comme reiouis
sil faut ainsi dire, et egayez aux rayons de ce soleil qu'il fit pendant ces
iours, et leurs pores s'estant ouverts par sa chaleur ces frimats s'estant attachés
a leurs branches et a leurs troncs, penetrerent iusques a leur moëlle qui
ensuite ne peurent pas profiter de la seve que le peu des racines qui restoint
pouvoit leur communiquer. enfit on dit que les philosophes selon le terme
maistre et a[utres] instruments dont ils se servent pour connoistre les effets de
la nature, et la quantité du froid et du chaud, ont trouvé qu'alors le
froid fut au 7me degré, et que peu s'en fallut que la nature ou il se fit
sentir ne perit

—   —  —

Saint-Cirq-Souillaguet

Saint-Cirq-Belarbre

BMS
1693 - 1800
FRAD476_4E382

vues 6 et 7 / 287

folio 2

1709

froid

gelée

neige

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info https://www.lorand.org, merci à Roland B.)

(...)
Cette année 1709 il fit un si grand froid qui commança le soir
des roys 6 jan[vi]er iour de dimanche, qui dura iusques au 22 de jan[vi]er
que tous les noyers, et presque tous les chataigners se gelerent et devindrent
secs, qui apres quelques uns pousserent des tiges de la racine, ou sur les corps.
Les bleds se gelerent aussi dans les champs de sorte quil ne paroissoit au mois
de mars quil y eut aucune herbe sur la terre, il y en eut qui les labourerent
pour y semer delorge ou du baillarge, on en fit grande quantité, ceux qui
laisserent les terres y receuillirent du bled mais tres peu iusques la que le
q[uar]t[er]on de from[en]t se vendit cette année la / le mois de mars / iusques a cinq livres et meme
davantage, le seigle plus de quatre livres, le gros millet quatre livres
lavoine une livre quinze sols le q[uar]t[er]on. les legumages furent aussi tres chers
de sorte que les maneuvres, et les gens de mestier ne trouvoint rien
a gagner, personne ne faisant faire aucune rapara[ti]on, ny travailler
Ils furent tous reduits a la mendicité, et meme beaucoup de paysans
et laboureurs, qui seroient morts de faim, sans le secours des aumones
que firent les riches et aisés, les eveques et seculiers, qui sefforcerent
tous unanimement de les assister par des charités g[ene]rales quils faisoint
tous les iours tant dans les villes qu’a la campaigne. tout le Limosin descendit
/ dans ce pays, et meme lauvergne et plusieurs autres provinces, qui incomoderent les pauvres de ce pays /
On trouvoit dans les pigeonniers les pigeons morts de froid, les
courbeaux y entroint pour sen garantir, on trouvoit les uns et les autres
morts, ils les courbeaux mangeoint les pigeons et les autres oyseaux
qui se laissoint facilemt prendre, etant geles / saisi de froid / et mourant et mourant
de faim, on prennoit les perdrix a la course avec la main et meme
les lievres qui faisont des creux sous la neige pour sy cacher, ils
etoint devenus si maigres acause quils ne trouvoint rien a manger,
quils n’avoint que la peau, et les os et les oyseaux entroint dans les maisons
famillerem[en]t et venoint manger les miettes quon balaioit sur les portes
des maisons.
    Il tomba une grande quantité de neige la nuit du sept / neuf / de janvier
qui fut dabord si gelee que dans la trace que le monde faisoit dans les
rues et dans les chemins elle craquetoit en marchant sous les pieds.

Le onzieme dud[it]t mois, qui etoit le vendredy d’apres les roys, le temps sobscurcit
et pendant tout le iour il tomba de la neige et toute la nuit avec un vent de bise si fort,
quil la ietta dans les greniers par les toits entre les tuilles en si grande quantite quelle y
etoit demy aune d'hauteur, Le vent avoit comblé les chemins de neige de telle sorte quon
ny pouvoit passer, et pour aller a la ville ou aux villages il falloit passer par les
champs et pour aller a leglise il fallut avec une pele faire une trace, on avoit
peine meme de passer par les chemins a cheval sur tout dans les lieux elevés.
Il falloit porter pendant ce temps la des grandes precautions pour dire messe, car le vin
etoit dabord glacé dans le calice il falloit mettre des rechauts sur lautel pour le chauffer
afin de consommer les especes. quand on s'eveilloit la nuit ou le matin on trouvoit
au linceul devant la bouche / un glacon / a cause que lhaleine se glaçoit on avoit peine de se chauffer dans le lit quoy quon se couvrit extraordinairement, et les vieux mettoint des tuilles
chauds aux pieds pour les echauffer.
Il arriva quelques matins avant que ce froid cessat que les murailles [rature] etoint par
le dedans des maisons comme argentées de frimat qui traversoint les iointures des portes
et des fenetres dont les verrouils, les serrures et affiches etoit couvertes de glaçons, on trouva
des personnes mortes de froid
Des que les agneaux etoit sortis du ventre de leur mere, mouroint tous roides de froid,
il ne sen sauva presque aucun, il mourut beaucoup de brebis et de moutons de froid.
quand les boeufs urinoint, une chandele de glace leur pendoit a la verge ; je vis des
chevaux qui avoint la vorme* gelee au nez comme une chandele, le fumier se
geloit sous le betail, il fallloit les couvrir dune couverte pour les en garantir
pendant ce temps la on baptizoit les enfans qui naissoint a la maison, car ils se seroint
geles en chemin. dans les familles nombreuses, et sur tout ou on navoit pas provision
de bois car il etoit bien difficile den aller querir aux champs on demeuroit tout le iour
dans le lict, et on se levoit pour appreter les repas et porter a manger aux autres
Le vin / pur / se gela dans les barriques de sorte que les fons en crevoint, leau de vie se geloit
aussi et lhuyle de noix ce qui est extraord[inia]re, pour boire pendant le repas il falloit tenir
chaudem[en]t la bouteille devant le feu, leau etoit dabord glacée des quelle etoit hors de la fontaine
    Les philosophes disoint que le froid fut iusques au septieme degré, que sil eut
augmenté iusques au huictieme la plus grande partie des hommes en auroint peri
Dans nos quartiers il ny eut point dyroiye** parmi les bleds que le grand froid avoit [rature]
purgé. En 1710 il y eut beaucoup de maladies dont beaucoup de monde mourut.

NDLR

* Mis pour "morve" (permutation de consonnes).

** Mis pour "d'ivraie", plante de la famille des graminées nuisible aux céréales et provoquant une sorte d'ivresse.

—   —  —

Douelle

BMS
1739 - 1802
4 E 130-2

vue 409 / 951

07/03/1783

inondation

(relevé Geneadom)

sepulture [en marge]

Antoine blanc matelot agé d'environ 25 ans
natif de la ville de caors parroisse St laurens
fils naturel et legitime de jean blanc vigneron
et de jeanne lagarrigue maries, noyé le 7e jour
du mois de mars* passé et trouvé sur le rivage
du lot à douelle, reconnu par son pere et autres
parens à été inhumé le 10e jour d'avril 1783
dans le cimetière de cette eglise présens julien
Rigal campanier illittérés, et jean siffray le
cadet marechal ferrant qui à signé avec nous.

Siffray                        Silvestre vicaire

* Il s'agit de la plus tristement célèbre crue du Lot, en mars 1783, où le cours d'eau débita alors à Cahors 3900 m3/s (pour un débit moyen d'environ 150 m3/s). NDLR

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Luzech

BMS
1737 - 1792
4 E 258-3

vue 383 / 547

07/03/1783

inondation

(relevé Geneadom)

debordement / du lot* [en marge]

L'an mil sept cent quatre vingt trois et le 7esme jour du
mois de mars le lot est sorti hors de son lit ordinaire
32 pieds de roy de haut **

NDLR

* Voir note ci-dessus.

** Le "pied de roi" mesurait 0,32483 m : la crue est donc de 10,39 mètres !!!

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Pradines

BMS
1737 - 1802
4 E 331-2

vue 331 / 854

07/03/1783

inondation

(relevé Geneadom)

 

mort de jean / chancet dit / Lacoste [en marge]

jean chancet dit Lacoste travailleur habitant depra
dines agé denviron dix huit ans fils de gabriel defunt
et de jeanne joridas se noya le sept de mars mille sept cens
quatre vingt trois* fut trouvé le dix et sept et a été inhumé
le dix huit en presence destienne besombe et de jean coci?
travailleurs qui nont su signer de ce requis mais moi calmon
curé de pradine

* Voir notes ci-dessus. NDLR

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Carayac

BMS
1668 - 1677
EDT 056 E 1

vue 126 / 131

1788-1789

neige

glace

gelée

froid

 

(info http://www.arhfa.org, relevé Geneadom)

Transcription en cours

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