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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département de Loire-Atlantique (44) / Val de Loire / Pays de la Loire

Chéméré / Clisson / Héric / Jans / Missillac / Monnières / Mouzeil / Nantes / Nort / Petit-Auverné / Pornic / Prigny / Rochementru / Savenay / Sévérac / Saint-Aubin-des-Châteaux / Saint-Cyr-en-Retz / Saint-Herblon / Saint-Julien-de-Vouvantes / Saint-Même / Saint-Père-en-Retz / Saint-Sulpice-des-Landes / Saint-Viaud / Saint-Vincent-des-Landes / Sévérac / Soudan / Sucé-sur-Erdre / Treffieux

NB : Les registres de Soudan de 1720 à 1765 contiennent, écrite par le prêtre en fin d'année, une chronique assez régulière de certains événements sociaux, politiques et naturels de la paroisse, de la province ou du royaume. Je n'ai retranscrit ici que les quelques parties concernant le sujet de cette collecte, mais je vous en conseille vivement la lecture intégrale qui est très intéressante d'un point de vue historique. De plus, elle contient également en 1733-1734 un inventaire des terres soumises à la dîme qui vaut bien un compoix, quelques illustrations originales et en 1744 le récit d'une grande fête organisée le 18 novembre par le Duc de Rohan à Rennes pour fêter la guérison du roi Louis XV.

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document

Savenay

Saint-Martin

B
1464 - 1477
Mairie

vue 30 / 52

06/05/1472

neige

(info biblio Alain C., relevé Geneadom)

Le VIeme j[ou]r la veille de la pantecouste aud[it] an neia b[ie]n fort, tant q[ue] blez seillez
[et] aultres gainaigez fut furent brisez [et] abatuz [et] le mo[n]de b[ie]n apeuffriz*

Orthographe standard

Le 6 jour la veille de Pentecôte* audit an [il] neigea bien fort, tant que les blés seigles
et autres gagnaiges** furent brisés et abattus et le monde bien apauvri.

NDLR

* Soit 50 jours après Pâques.

** Produits permettant de gagner de l'argent (destinés à la vente).

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Savenay

Saint-Martin

B
1464 - 1477

vue 31 / 52

15/11/1472

éclipse

(info biblio Alain C., relevé Geneadom)

no[ta] / esclipce [en marge]

le xveme jo[u]r de novembre mille cccc septante et doze (...)

—  —  —

Saint-Même

Saint-Maxime

BMS
1705

vue 13 / 13

folio 12 verso

1578

inondation

(relevé Geneadom)

Cette année 1705. l'on a fait des ponts de bois a St philibert et au port
aux frais de Madame le duchesse de lediguiere a la requeste du procureur
general des finances de Bretagne avant la construction desd[its] ponts lon [se]
servoit de batteaux aussi bien qu'a St mesme et au port St pere
ce qui donna occasion a lusage desd[its] batteaux ce fut une innondation
qui arriva en 1578. et qui emporta les ponts dans tous les lieux
cy dessus marquez

—  —  —

Prigny

B
1597 - 1628
Mairie

vue 7 / 78

31/12/1598

tempête

grande marée

(relevé Geneadom)

[en marge]

Jaquette
ernaud
1599
+
je suis batize
le segon jour [rature]
dernier jour
de decem[bre] jour
de st silvestre
du jour de la
grande maree

—  —  —

Saint-Cyr-en-Retz

B
1597 - 1628
Mairie

vue 7 / 148

31/12/1598

tempête

grande marée

(relevé Geneadom)

et fit ausy / grand dommage / au bourg [en marge]

Le dernier jour de lan mil sinc cans
quatre vingt dix huit advins grans deluge deaus
et grans vens tellemans que ceux des marais etoit
tous acables et fit grans doumages aux païs pour
(...) et fit beaucoup de (...) *

* La transcription de la fin du texte est relativement difficile. NDLR

—  —  —

Rochementru

Saint-Lambert

B
1574 - 1623
Mairie

vue 44 / 53

1608

froid

verglas

(info Geneanet, merci à Josiane C.)

En lan mil six cans huict il fist le plus
grant hiver que james home vit il fist
un verrelas en une nuit qui durit sept sepmaines
Les bestest furent long sepmaine sans panaiger
et sans aler dehors il ne fut point aparanse defruis
que ne fust au mouas de may et neanmoins il fut
bone ane et le ble valit depuis la micaresme
jusque ala Sainct jan trante soubz et en depuis
vint soubz en lannee dapres il ne fist point
diver
                                       pipart
                                       prieur

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1602 - 1656
GG 485
Mairie

vue 13 / 99

folio 10 verso

20/03/1615

inondation

(relevé Geneadom)

Gilles Monnier [en marge]
Le vingtziesmeiour de Mars mil six centz quinze le
coprs de deffunct Gilles monnier fut ensepulture en
leglise de Saincte Croix de Nantes a cause des grandes
eaux qui estoient dans leglise de Tousainctz

—  —  —

Rochementru

Saint-Lambert

B
1574 - 1623
Mairie

vue 44 / 53

1615

gelée

(info Geneanet, merci à Josiane C.)

En lan mil six cant quinze se fut une cruelle
anne conpose de gerre faminne et de contagion tellement
quil se levit deux contraire au roy savoir monsieur le
prince de conde et monsieur de vendosme araison des quel
toute la france fut presque toute ruines fors les ville
et messon forte Il estent si lontant en chaucun lieu que
que tout este infecte tellement que la contagion se
mint en mi les armes quil morent par mulons en
samble les povre gent en la quelle annee les bles ge
lire et me fut peu de fruis que par lieus et la pex
se fist en lan seize au mouas davril* temoin moy
suy                pipart prieur de ceans

* Les 3 et 8 mai 1616 est signé le traité de Loudun entre Marie de Médicis et les nobles rebelles mettant ainsi fin à la seconde guerre civile commencée en 1615. Condé devient chef du Conseil. NDLR

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Nantes

Saint-Jacques

S
1613 - 1622
Mairie

vue 153 / 169

11/1618
et 12/1618

comète

 

 

12/09/1621

aurore boréale

(info Geneanet, relevé Geneadom.)


Apparition d'une estoille [illisible]

En lan mil six cens dix huict et la derniere sepmaine du moys
de Novembre et au commencement de la premiere sepmaine
de decembre a [rature] apparu une estoille* au ciel qui avoit
une grande queue paroissant sur le faubourg de piremil**
laquelle fut vue de plusieurs personnes dignes de
foy au mesme temps un lievre? se vint [lisibilité difficile] en
un certain logis? de piremil et fut p[lisibilité difficile]

En lan mil six cens vingt et un le dimanche douziesme
de Septembre sur les sept a huict heures / du soir / parut au ciel
comme une grande voulte faicte comme de planches
de diverses couleurs & sur les neuf heures aussy du soïr se
commencea un grand combat qui dura iusques au lendemain
matin a deux heures, Ce qui causa un tres grand estonnement
a une infinite de personnes tant de ceste ville de Nantes
que des fauxbourgs qui regardoient & admiroient ce signe
ce qui est tres veritable.

NDLR

* En 1618 trois comètes furent visibles; celle-ci est appelée la "grande comète de 1618" ou "1618-III". Elle fut découverte le 10 novembre 1618 par Kepler et avait une queue de plus de 100°. Elle fut visible en plein jour à la fin du mois de novembre.

** "Pirmil" ou "Pilemil" est l'autre nom du faubourg Saint-Jacques.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1602 - 1656
GG 485
Mairie

vue 76 / 99

folio 72

1651

inondation

(relevé Geneadom)

Nota / Grandes eaux / 1651 [en marge]

Nota que le vendredy vingtième iour de janvier en l'an de grace
mil six cens cinquante et un les eaux furent tellement derivees en
la riviere de Loire quelles couvrirent la plus part des ponts de
Nantes iusqu'a Piremil & monterent a telle hauteur quelles couvrirent
la pierre qui fait la couverture du benistier qui est a la porte de
l'eglise de Toussaints, tellement qu'elles passoient tout le long des rües
de la Sauzaye, de grande & petite Biece, Vertais et Dos dasne, et
furent tellement debordées qu'elles emporterent tout le pont de boys
au droit du moulin des Chanoines de Nostre Dame, qu'ils avoient fait
démolir l'esté dernier pour le rebastir a pierre, deux arches du pont de
pierre entre la Belle-croix et la Magdeleine, Partie du logis de
Me Pierre de la Croix Notaire Royal situé au bout du pont dud[it] Piremil
et estonna tellement la forteresse dudit lieu, que la tour couverte de
pierre d'ardoize, qui estoit au coing vers le bout du pont en tomba de
peux sur un batteau qui estoit en la Douve et le coula a fonds. Elle fist
mille autre ravages dans les logis tout le long des ponts qu'on en
scauroit pas specifier, car on peut bien dire avec verité que pas un
n'en a esté exempt, or qu'il ny a point dhomme vivant qui les aye
iamais veu si grandes en ces quartiers ayant surmonté les grandes
eaux de l'année 1615 de deux grands pieds. La pluspart des peres
Recollets furent contraints de quitter leur couvent qui estoit tout noyé
et se refugier a Nantes. Et les autels de l'eglise de Tousainctz furent
couverts d'eau, excepté le grand autel.

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Nantes

Saint-Nicolas

S
1646 - 1655
Mairie

vue 133 / 268

folio 139 verso

1651

inondation

(relevé Geneadom)

Nota [en marge]

(...)
L'an mil six cen cinquante ung le Sainct Sacrement fut aporté de
la Chapelle de St Julien de la fosse de Nantes en l'eglise parochialle
de St nicollas dudict nantes a cause des eaux qui furent si grandes
que le landemain elles aestoient sur le grand autel de la dicte chapelle

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1602 - 1656
GG 485
Mairie

vue 89 / 99

folio 84 verso

22/12/1655

orage

vent

(relevé Geneadom)

Tonnere et vent / epouventable [en marge]

Le mercredy vingt et deuxième iour de decembre mil six cent
cinquante et cinq environ les quatre a cinq heures du soir il
fist du tonnerre si epouventable que l'on ne voyoit qu'esclairs
de tous costez et particulierement dans la Goulaire* qui sembloit
toute en feu et avec un vent si impetueux et soufflant avec
une telle furie qu'il sembloit que tout devoit tomber et de faire
ietter quantité de moulins a vent par terre aux environs de
Nantes, arracha grand nombre de gros arbres qui sembloient
si forts en leurs racines qu'on eust iugé tout a fait une
chose impossible qu'ils peussent estre renversez par la force
des vents. On disoit qu'il avoit aussy abbatu le clocher du
bourg de Baz proche le Croisic, qui estoit tenu pour le plus
haut clocher de toute la province de Bretagne et qu'on voyoit
de plus de trente lieux dans la mer et servoir d'une grande
remarque aux Mariniers. Prist une femme au d'argure?
proche la Chappelle de Misericorde parroisse de Sainct Genly?
la porta par dessus une Reuviere pleine d'eau qui a bien
trente pieds de large, la  quelle se voyant en ce peril eut
recours au signe de la Croix, lequel ayant fait elle se trouva
delivrée de ce danger. On a remarqué qu'il n'avoit point
fait un semblable temps depuis que le Marquis de Belle
Isle fut tué devant le mont Sainct Michel.

NDLR

* La "Goulaine" est un cours d'eau qui se situe à l'est de Nantes, affluent de la Loire en rive gauche.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1602 - 1656
GG 485
Mairie

vue 92 / 99

folio 87 verso

03/11/1656

vent

orage

tempête

(relevé Geneadom)

Vent espouventable [en marge]

Le vendredy apres la feste de Toussaints troisieme novembre
mil six cents cinquante et six il fist un vent si furieux sans
tonnerre, que iamais homme vivant n'en a veu de plus grand
et qui fist un dommage inestimable tant sur la terre que
sur les eaux. Il jetta a bas la croix avec la giroüette qui estoit
sur le clocher de nostre dame de Nantes, Brisa la vitre de l'E
glise de Sainct Nicolas du costé de l'autel de Nostre dame, fist
pancher le clocher de lad[ite] eglise de Sainct Nicolas dud[it] Nantes
jetta par terre une cheminée de l'un des pavillons de l'hopital
neuf de cette ville et emporta beaucoup  de la couverture dudit
hospital, abbatit grand nombre de cheminées tant de la ville
que des fauxbourgs, et ny a eu quasi aucun logis qui n'ait
esté grandement incommodé en sa couverture. Le clocher de
saint hilaire de vié le plus beau de tout ce païs la fut iette
par terre tout au ras de la tour de pierre qui le supportoit.
Le navire de guerre que Monsieur le Mareschal de la Meille
rays envoyoit a Madacascar d'avec lequel y avoit pres de
deux cent hommes perit a St. nazaire et tout les hommes
furent noyez a la reserve du Capitaine et trois autres avec luy
dont Pierre Braulard estoit l'un, qui estoient allez a terre, et treize
ou quatorze autres qui se ietterent sur des Aix*, que leau et le vent
porterent iusqua Painbeuf. Cent soixante et tant furent trouves
a la coste 2 ou 3 iours apres. Il asfondra un navire au bas de
la fosse qui estoit chargé de poisson sec et autres marchandises po[u]r
Espagne, une gabarre chargée de harang, et une autre de vin
afondrerent et tout fut perdu et 4 hommes de la Sauzaie,
conduisants l'une dicelle se noyerent. Grand nombre de navires
furent portez par l'eau et le vent sur la terre et bien avant
les monceaux de sel qui estoient sur les marais furent
emportez pour la plus part et lesd[its] marais salants tous
gastez, et enfin on ne peut dire le dommage que fist en tout
sur la terre et sur la mer. Dieu, par sa Saincte grace, nous
veuille preserver, s'il luy plaist, de tels orages Ainsy soit il.

* Mis pour "des ais", c'est à dire des planches ou poutres de la structure du navire. NDLR

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 7 / 80

folio 5

1658

inondation

(relevé Geneadom)

Grandes eaux 1658

Les eaux furent fort grandes depuis le 24e febvrier 1658.
iusqu'au 12e Mars, [en marge] en sorte qu'il failloit passer par batteau dans les rües de Vertays Grand Biece et la Saulzaix il s'en faillut neant
moins trois pieds qu'elles ne fussent a la hauteur de l'année
1650*.

* Il est fait probablement ici mention de l'inondation de janvier 1651 (voir ci-dessus) NDLR

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 7 / 80

folio 5

1658

froid

pluie

gelée

(relevé Geneadom)

Nota
Grand hyver [en marge]

Il faut remarquer que lhyver de cette année a esté fort
grand tant pour le rigueur des froidures, neiges et gla-
ces qui ont esté dans la riviere fort long temps et mesme
avec l'eau grande, qui ont fait grand dommage entr'autre
au pont de bois vis a vis le moulin des Chanoines, que
pour sa longuer extraordinaire ayant duré iusqu'au
iour de la trinité seizieme de juin faisant des pluyes
continuelles, avec un air tousiours froid et des gelées
matinales, qui ont gasté beaucoup les vignes qui
fut cause qu'on fist des processions tant generales
que particulieres par la parroisse et maisons reli-
gieuses pour la disposition du temps, et la procession
generalle ayant esté faite led[it] iour de la Trinité dès le
lendemain la pluye cessa et le temps se mit au beau
et commencea a faire chaud, ce qui rejoüit beaucoup
tout le peuple, et tout les biens de la terre.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 12 / 80

folio 10

1659-1660

froid

gelée

verglas

(relevé Geneadom)

Nota [en marge]

Grand hyver [en marge]

En l'année 1659 l'hiver c'est a dire le froid
commencea un sabmedy trezeieme decembre
audit an et dura ii* sepmaines si froid qu'il
ny a personne a present vivant qui en aye veu

Nota [en marge]

Grand hyver [en marge]

Un pareil en durée, en froidure, en glaces sur les
rivieres en neiges sur la terre, car sa durée a esté
donze sepmaines toutes entieres depuis le 13eme
decembre iusquau 25. febvrier sans interrupsion.
Sa froidure a esté aussy aspre qu'elle a esté continüe
qui a tellement glacé les rivieres qu'on cheminoit
par dessus tout ainsy que sur la terre et le iour de
Sainct Sebastien 20 Janvier plusieurs personnes
vinrent depuis S. Sebastien iusqu'en petite et grand
Biece** sur la riviere par dessus la glace qui estoit
tant au dessus qu'au dessous du pont et tous les
iours on voyoit quantité de hollandois a couler
sur la glace depuis la fosse iusqu'a l'Hermitage
et depuis Toussaincts iusqu'au bas de la prée au
Duc*** et sur infinité d'autres qui couroient d'un bord
a l'autre sans crainte et sans apprehension, et moy
mesme qui escry cecy aagé de soixante et six ans
passé depuis le port au dessous de l'hospital
de Toussaincts iusquau Magazin de Monsieur
Vannasse de l'autre costé de la riviere et ce le
propre iour des Roys 6. Janvier 1660 et m'en
retrounay encore par le mesme lieu.Quant aux
neiges il en fit grande quantité et a trois ou
quatre diverses reprises qui tinrent la terre
tellement couverte, que personne ne pouvoit
travailler, aller ny venir a la Campagne. Tout ce
que dessus fut accompagné d'un verglas qui
empeschoit grandement de cheminer pour le grand
peril qu'il y avoit de tomber et de vray il y en eut
plusieurs qui tomberent si lourdement que les
uns en sont morts, les autres se sont rompus
les jambes, les autres les bras et d'autres se
sont diversement blessez. Et ce qui estoit encore
plus pitoyable cestoit une infinité de pauvres
gens qui mouroient de faim et de froid ne pou
vant pas travailler pour gaigner du pain et
avoir un pauvre brochet de bois pour se chauffer
et ne s'en trouvoit mesme par estant aussy rare
que peut estre on l'aye iamais veu a Nantes et
aux fauxbourgs.
Le vendredy 30. janvier aud[it] an on roulla quan
tité de Pippes de vin par dessus la riviere au dessous
du pont de Toussaincts depuis la magazin de Mr.
Vanarmerden iusqua celuy de Mr. Vaunarse

NDLR

* 11 (chiffres romains)

** Les îles de "Petite et de Grande Biesse" sont deux anciennes îles de la Loire à Nantes, anciennement reliées par un pont et correspondant à une partie du centre de l'actuelle île de Nantes.

** La "Prée aux Ducs" ou "Prairie aux Ducs" est une ancienne île qui fait aussi partie de l'actuelle Île de Nantes (ouest). À cette époque-là il y avait une dizaine de petites îles disticntes au centre de Nantes sur la Loire.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 20 / 80

folio 18

1661

inondation

(relevé Geneadom)

Grandes Eaux 1661

Nota / Grandes et longues / eaux de l'an 1661. [en marge]

Au commencement du mois de decembre 1660.
l'eau commencea a croistre dans la riviere
de Loire et continua tousiours a croistre iusquau
neuf ou dixieme janvier en suyvant, quelle fut
si grande qu'il failloit des batteaux pour passer
par les rues de Vertais, Biece et la Sauzaie
et n'en faillut qu'un pied et environ trois doigts
qu'elles en fussent aussy grandes qu'homme
vivant aye iamais veu en sa vie, et si elles ont
esté un peu moindres en leur hauteur, elles les ont
beaucoup surpassé en leur durée, qui a esté de plus
de six sepmaines quelle / a / tenu toutes les prées cou
vertes et on commences a diminuer que le quinze
ieme de Janvier audit an et furent tousiours grandes iusqu'au
trois d'Avril en sorte qu'on peut iustement appeller l'Année
des Grandes Eaux a cause de leur grande durée.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 21 / 80

folio 19

1661

douceur

pluie

vent

crue

(relevé Geneadom)

Hyver passé sans froid [en marge]

En la presente année1661 l'hyver s'est passé sans froidure
car depuis environ la feste de Toussaincts, qu'il fist sept ou huict
iours avec quelques fraisches matinees et qui n'empescherent
quasi de becher a la terre, iusquau premier iour d'avril, il na fait
en ces quartiers ny neiges ny gelées, Le mois de janvier fut un
peu pluvieux iusqu'au dix ou douzieme, le reste du mois et tout
febvrier s'est passé sans aucune pluye et si doux qu'il sembloit
un mois d'avril, en sorte que la seve estoit tellement dans la
vigne quelle en sortoit quand on la tailloit, et les bourgeons
commençoient a vouloir sortir sur la fin dudit mois, et les
arbres, comme peschers, abricotiers, pruniers et poiriers
commencerent aussy a fleurir au mesme temps, mais ils fur[ent]
un peu trop hastifs au moins les peschers et abricotiers car
deux ou trois matinées de petites gelées blanches leur bailla
sur le nez, qui les fit meurir avant le temps.

Pluyes et grands vents [en marge]

Tout le mois de Mars s'est passé en pluyes continuelles
en grands vents de mer fort impetueux, et qui ont beaucoup
incommodé les grands arbres, comme pruniers, poiriers
et cerisiers, qui pour lors estoient fleuris, et qui avoient aussy
belle apparence d'apporter des fruicts qu'on aye iamais veu. Les
prairies estoient aussy herbées quelles ont accoustu-
mé de l'estre au mois de May aux autres années.

Grandes eaux [en marge]

Les eaux commencerent a croistre en la riviere de Loire au com-
mencement du mois de décembre et furent grandement débordées
tout le mois de Janvier sur la fin de decembre et commencement
de febvrier iusquau dix ou douzieme, quelles diminuerent fort,
mais ce fut pour peu de temps, car incontinent apres elles
commencerent a recroistre et tout le mois de Mars elles furent
grandes a bord de chantier et couvroient une bonne partie des
prairies.

Poisson fort rare [en marge]

Encore qu'il y eust assez d'eau dans la riviere; qui devoit fournir
le poisson en abondance pour le Caresme, neantmoins il ne s'en pre
noit que fort peu, et quoy que ledit Caresme fust bien haut, n'ay-
ant commencé que le second iour de Mars, neantmoins le poisson
a esté aussy rare qu'on aye iamais veu pour la saison.

Mazarin mort [en marge]

(...)

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vues 34 et 35 / 80

folio 32

1662-1663

chaleur

 

13/12/1662

froid

neige

verglas

 

 

printemps 1662

vent froid

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

Nota

En cette année les bleds ont esté fort chers depuis le
commencement de l'année iusqua la moisson tellement que
les froments ont valu iusqu'a vingt et huict livres
le seigle iusqu'a dix huict et vingt livres et les autres grains

1662

Bleds chers [en marge]

a proportion et dura cette disette iusqu'environ
la sainct Michel qu'il commencea a ramasser et depuis
n'encherit pas iusqu'a Pasques de l'année suyvante
1663 et neantmoins tousiours cher le froment valant
seize a dix sept livres et le seigle d'ouze a treize livres
qui estoit encore bien cher pour le commun peuple et les
pauvres gens, qui n'ont pas laissé de beaucoup souffrir
a cause de la necessité qui a tousiours duré pendant toute
l'année.

Année assez bonne [en marge]

En cette dite année il y a eu assez bonne recolte de grains
et bien en a pris d'autant que le pais estoit entierment
degarny a cause de la disette de l'année precedente en la
quelle les bleds avoient manqué quasi par tout le
royaume, en sorte quil fut mene une quantité innombra-
ble de bleds de Nantes au païs d'amont par la riviere
de Loire, et sans cet ayde et ce secours de la Bretagne
la plus grande partie du pauvre peuple du païs sur
ladite riviere et païs circonvoisins fust mort de faim
ce qui n'empesche pas neantmoins qu'il n'en mourust
en nombre infiny.
Le lundy quatorzeieme d'Aust de cette année 1662
un tambour qui avoit tué un des sergents de sa compa-
gnie qui estoit logée a Sainct Clement fut passé par les
armes en la grande prée de la Magdelaine vis a vis du
chasteau.

Grande vinée [en marge]

Il ny a point d'homme vivant qui aye iamais tant veu
de vins dans la païs Nantois qu'il y en eu cette année
et iamais ne fut meilleur, et iamais ne fut tant fait
d'eau de vie, et iamais Messieurs les holandois n'avoient
tant enlevé de vin et d'eau de vie quils en ont fait cette année
Il y a aussy eu quantité de fruicts, comme pommes, poires,
cerises, noix, chastaignes, mais pas beaucoup de pru-
nes.

Ruine des jardinages [en marge]

Les chaleurs ont esté excessives en cette année, qui a
esté cause que les jardinages n'ont pas bien reussy
et ont esté rares, et est a remarquer qu'environ la feste
de saincte Andr Luce l'hyver commencea mais fort
rudement, il fist de la neige du verglas qui tua tous
les choux generallement par tout en sorte qu'il n'en
eschappa ny vieux ny nouveaux au moins si rarement
quil ne sen trouva quasi point tout lhyver et quand une
personne vouloit traitter un amy a la royale et le bien re-
galler il luy failloit presenter un potage de choux, et
arriva la sepmaine de la micaresme suyvante a
l'hostelerie du puits d'or en la rüe du moulin a

Potage de choux cher. [en marge]

1662

Nantes il fut vendu a Monsieur le curé de Montaüx?
et a Monsieur Frizenay holandois un plat de potage de
choux communs la somme de Quatre livres ainsy
que me l'a assuré ledit Frizenay qui le paya et en
mangea sa part, chose que ie ne croy pas avoir arrivé
depuis la formation du premier homme et tout le
caresme on ne trouvoit aucuns legumes pour faire du
potage que quelques brins de porrée et quelques oignons
sur la fin dudit caresme et encore bien cher, car on vendoit
un sol, les petits et les moyens dix huict deniers et deux sols
Il a esté dit cy dessus que l'hyver commencea tout de bon
des la feste de Saincte Luce 13 decembre, et prist iusqu'a
trois diverses fois, et toujours mist les glaces en riviere
et continua le froid avec les glaces et grandissimes quan-
tité de neiges autant qu'on en aye veu depuis plus de
quarante ans iusqu'a la fin de fevrier, auquel temps
les glaces s'en allerent pour faire place a l'eau, qui vint
fort grande et couvrit toutes les prairies, avec un vent
de nord qui voulut terminer l'hyver comme il l'avoit commen-
cé, et on peut dire que nous avons eu trois hyvers
bout a bout.
Sur la fin du mis de febvrier de l'année on commencea
a demolir la muraille de la ville deriere l'evesché po[u]r
faire place au bastiment de Sainct Pierre.
Cet hyver les Anemosnes, les Rununcules, et les Oeillets
ont quasi tous peri, encore quils fussent fort bien levez
devant l'hyver et bien venants, comme aussy beaucoup dautres
plantes comme Jasmins, Orangers, Violerthe.
La premiere sepmaine de la passion le vent fut en la
soulaire, et le iour de Pasques fleurie il estoit du Nort
et y demeura moüilla beaucoup et demeura iusqu'au iour
de vendredy sainct quil se mist droit d'Amont ou il demeura
iusqu'au soir du 30. Mars qu'il se mist dans la soulaire
mais le lendemain 31. il retourna d Amont et estoit fort
grand et fort froid

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 39 / 80

folio 37

12/01/1663

tremblement de terre

 

27/02/1663

débâcle

neige

 

03/1663

vent

pluie

(relevé Geneadom)

Remarques sur lannée
1663

Trembleterre [en marge]

La nuict entre le douze et le treizeieme iuor de Jan-
vier de la presente année mil six cents soixantes
trois il fist un grand tremblement de terre sur les
onze heures de nuict, et redoubla pour la seconde fois
accompagne d'un vent tellement impetu-
eux qu'il sembloit vouloir tout renverser, ce qui fut
remarqué de la pluspart des personnes qui en furent
gradement espouventez

Long hyver et galces
Voyez cy dessus a 32. [en marge]

Le mardy 27 de febvrier les glaces (qui avoient esté
dans la riviere depuis le dimanche dixieme decembre
de l'année derniere le froid ayant commencé le mardy
5. dudit mois) commencerent a charroyer le froid ay-
ant toujours continué iusqu'a ce jour 27. febvrier
qui est pres d'onze sepmaines et beaucoup de neiges

Année pluvieuse [en marge]

Le vent a esté la premiere sepmaine de la passion de
cette année du costé de la soulaire et le dimanche de
pasques fleurie* 18. Mars il estoit de Nort dou il fist
de la pluye et y demeura iusqu'au jour du Vendredy S.
23. auquel jour il tourna d'Amont ou il demeura
iusqu'au soir du 30 qu'il a esté la pluspart de l'année
qui a esté grandement pluvieuse, et tout le mois d'A-
vril et de May se passa en pluyes a la reserve de quel
ques iours qui furent passablement beaux aux rogati-
ons il mouilla beaucoup

* Synonyme de "Dimanche des rameaux" : d'après le "Dictionnaire de liturgie de 1863" l’expression viendrait soit de la verdure et des fleurs dont on jonchait les rues que la Procession parcourait, soit de la pratique de Foulques d'Anjou qui portait chaque année la rose d'or que le Pape Urbain II lui avait donnée (1096). NDLR

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vues 42
et 43 / 80

folio 40

22/07/1664

orage

vent

grêle

foudre

(relevé Geneadom)

Le mardy 22 juillet 1664 jour et feste de la Magdelaine
environ les cinq a six heures du soir il fist un orage de

1664

Nota
Gresle, vents, esclairs
et tonnerres [en marge]

pluye meslée de gresle grosse comme le bout des doigts
qui endommagea grandement les vignes depuis St.
Sebastien en tirant vers Rezay, Vertou, Sainct fiacre, le
pont Sainct Martin, Sainct Aignan, St Philbert et au[tr]es
parroisses voisines, le tout accompagné de tonnerres
et esclairs fort espouvantables, avec des vents si impe-
tueux qu'ils ietterent plusieurs moulins par terre et
mesme le clochers de la Limoziniere*, qu'il enleva tout
entier de sa place, et le planta tout debout dans le
cimetiere en la mesme façon qui estoit sur l'eglise
cet orage fist dommage de pres la moytié de ce qui estoitµ
dans les vignes qui estoient fort belles, et qui profittoient
a merveilles
Quelques sepmaines auparavant il fist un pareil orage
en l'Isle de Boüain ou le tonnerre tomba sur le clocher
de l'eglise, tua quelques personnes, en gasta toutes les
salines tant dudit lieu que de Bourgneuf** et y causa une
perte inestimable.
Il y avoit fort peu qu'a Tours il fist de si furieuse
gresle, quelle brisa toutes les vitres tant des eglises
que des maisons particulieres, brisa mesme les ardoises
des Couvertures des maisons et y fist un dommage
qui ne se sçauroit estimer Dieu nous preserve sil
luy plaise de semblables inconvenients
Les pluyes ont continué depuis la Magdelaine et ne sest quasi
point passé de iour qu'il n'ait mouillé et en si grande abondance
qu'il estoit du tout difficile de battre les bleds iusqu'au dimanche 10.
Aoust feste de Sainct Laurent qu'on fist une procession generale
pour la disposition du temps.

NDLR

* "La Lumouzinière" est une commune située à envron 25 km au sud de Nantes.

** "Bouain" et "Bourgneuf-en-Retz" sont situés sur la côte en direction de Noirmoutier.

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vues 44
et 45 / 80

folio 42

1664-1665

vent froid

puie

comète

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

1664

Remarques sur l'année 1664

En ma presente année 1664. Il y a eu bonne
quantité de bled tant seigle, froment, orge qu'autres
sortes de grains qui ont esté fort bons et a bon marché.
Comme aussy de vin qui s'est trouvé fort verd, et qui ne
s'est pas enlevé, a cause que le commerce de hollande n'al-
loit pas y ayant des defences de trafficques en ce païs la
a cause de la maladie contagieuse qui y estoit fort grande
qu'a cause de la guerre qui se preparoit entre ceux de
holande et les Anglois qui avoient pris plus de cent
a dix vingt* vaisseaux marchands de holandois qui estoient
chargez la plus part de vins de Bourdeaux, ou il y en
a en tres grande quantité cette année et qui ont esté
fort bons, qui a esté une bonne partie la cause que les vins
du comté Nantois n'ont pas esté recherchez.

(...)

Au commencement de la Passion 29. Mars le vent
a continué d'amont d'ou il estoit depuis le 21. dud[it] mois
fort grand et froid et mesme a gelé si fort quil y avoit
de la glace bien forte soubs les arches de la prée de la
Magdeleine, et le 8. d'Avril suyvant la nuict il fist de la
pluye et de la neige avec un fort grand vent d'amont Le
jour de St. Georges 23. dudit Avril il ne moüïlla point du
tout & cepandant il ny eut pas guere de cerises, contre le
dire ordinaire et commun, tout le mois se porta fort beau et
fut chaud sur la fin.

* Mis pour "deux-cent" (10 [fois] 20). NDLR

(...)

Le Mardy 22 juillet audit an jour de feste de Ste
Magdelaine sur les cinq a six heures du soir il fist de
la gresle qui gasta toutes les vignes autour de Nantes,
et fist encore d'autres gresles ailleurs. Voyez au feuillet
40.
Depuis le iour de la Madlelaine le temps se debau-
scha tellement que ce n'estoient que pluyes continuelles
jour & nuict qui empecherent de battre les grains ce qui
donna sujet de faire une procession generale pour la
disposition du temps Voyez au feuillet 40.

(...)

Tout le mois de Novembre s'est porté fort pluvieux et ny
a eu que fort peu de beaux iours
En cette année il ny a eu que fort peu de fruicts dans tout
le païs hormis les environs d'Orvaux** ou il y a eu tres
grande quantité de pommes, qui ont fait un grand bien
a tout le païs.
L'année suivante 1665. il y eut si grande quantité de
fruicts de toutes sortes qu'homme vivant n'en avoit
iamais tant veu pour une année.
Environ la my decembre de cette année il a paru en l'air
une comette avec une grande queüe qui se tenoit sur les
unze heures de nuict vers le midy et alloit vers le nord
Et au mois d'Avril suyvant il en parut une autre quy se
tenoit sur les 3. a 4. heures du matin entre le nord et l'ouest.***

NDLR

** Mis pour "Orvault" situé au nord-ouest de Nantes.

*** Il s'agit des comètes C/1664 W1 et C/1664 F1.

 

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 48 / 80

folio 46

1667

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

Ruine de Raguze [en marge]

En cette mesme année environ le mois de May un grand
tremblement de terre renversa demy la ville de Raguze et
enveloppa la pluspart de toute la noblesse de des habitants
de la ville

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Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 57 / 80

folio 54 verso

05/07/1669

foudre

(relevé Geneadom)

Tonnerre a Pontrou- / xeau [en marge]

Le vendredy 5. juillet 1669 le tonnerre tomba a
Pont Touxeau chez Mr Fruyneau No[tai]re Royal et blessa
Mr Olivier Adurcat qui en mourut le lendemain
de la led[it] tonnerre passa iusqua la Pyramide qui
est sur le pont dud[it] Pont Touxeau et incommoda
beaucoup l'image de Nostre dame qui y est.

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vues 79
et 80 / 80

folios 100
et 101

1658-1669

événements

(relevé Geneadom)

Autre table des choses remar-
quables contenues en ce p[rese]nt livre

(...)

NDLR

Ce document est remarquable : en effet après avoir visionné des centaines de registres contenant des milliers de notes et apostilles, c'est la première fois que je rencontre une table de celles-ci écrite de la main de leur auteur.

—  —  —

Nort

Saint-Christophe

BMS
1696

vue 8 / 15

folio 8

13/06/1696

foudre

(relevé Geneadom)

Le tresiesme jour de juin mil six cent quatre vingt seise
aiant veu le proces verbal en datte du 12. juin l'an cy dessus, de
Monsieur le senechal et president de Nantes faict
en la maison de la gascherie, paroisse de la chapelle sur erdre
dont il est seigneur, signés Louis charette, et plus bas terrien
qui constent que le dit jour 12 juin an que dessus environ les deux
heures du matin, le foudre et tonnerre auroit tombé
dans un bateau apartenant à h[onora]bles nicolas herbert
de la poupiniere de la paroisse de nort au dessous de la
terrasse de laditte maison de la gascherie et auroit
tué Mathieu estienne fils Michel meusnier du
bour de nort, et pierre mineau de pouvre vivant
mary de françoise ? [rature] / françois / herbert fils Robert
du vilage de la bricaudiere, et jean herbert delachesne
de pouvrou vivant mary de Renée fourny, lequel
proces verbal enjoint au curé de nort dinhumer les corps
de mathieu estienne dans leglise et celuy de jan herbert
delachesnes de pouvrou dans le cimetiere et les deux aultres de pierre
mineau et de françois herbert fils Robert dans le cimetiere
(...)

—  —  —

Saint-Herblon

Saint-Hermeland

BMS
1698

vue 12 / 18

folio 12

17/07/1698

foudre

(relevé Geneadom)

tonere / tombé [en marge]

Le dix septie[me] jour de juillet mil six cens quatre
vingt dix huit sur les neuf heures du soir la foudre
tomba du ciel sur notre clocher et le depouilla tout
dardoise et une partie du corps de lEglise Jan hablime
pierre hablime et plusieurs autres estoient a soner et a prier
Dieu par sa grace ne furent point blessez

—  —  —

Sévérac

Saint-Jean-Baptiste

BMS
1706

vue 1 / 8

ou

1705

vue 8 / 8

29/12/1705

ouragan

tempête

orage

(merci à Eric L S., info http://www.infobretagne.com)

En cette année le 29 xbre il y ût un horagan
terrible, les eaux des mares ou riviers cy aupres surmonterent
de 14 pieds, il se perdit un nombre tres grand de vesseaux
de tous les rangs, il y en ût qui furent portes à plus d'un
quart de lieuë en terre, cette tempeste renversa quantité
de maisons, cloches, moulins et autres ediffices, deracina
la plus part des arbres entre autres une ourme qui etoit
pres le grand autel dans le cimmetiere, il etoit un des plus
bel arbre de la province, la terre trembla des tonneres epouvantables
survinrent, dieu nous garde, et vous qui nous suivez de
semblable

—  —  —

Héric

Saint-Nicolas

BMS
1710

vue 1 / 15

1709

froid

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com, relevé Geneadom)

Nous avons eu cette année un hyver si rigoureux que tout a pense perir
il est reste tres peu de ble apeine la semance presque tous les pins, les noiers, les
houssains* meme et une tres grande quantite de chesnes sont morts par la
violance du froid. il n'a presque pas reste doyseaux en sorte quon prenoit avec
la main les oyseaux de proies. les hommes ont pareillement souffert extraordi[nairement]
car le ble estant aussi rare il quil / ait / jamais été a vallu jusqu'a 26 livres le
septier mesure de nozai**, et comme d'ailleurs largent etoit encore plus rare que le
blé, cest cequi a fait / tant / souffrir le pauvre peuples dont la pluspart ont été des
mois sans boulanger de pain chez eux, et les plus riches meme ne boulangoie[nt]
que tres rarement, et encore ne boulangoient ils que du pain d'avoine la
nourriture commune du pauvre peuple n'etoit que du son qu'ils faisoient cuire
avec de l'eau, et un peu de lait avec quelques mauvaises herbes qu'ils ramas[soient]
par la campagne, car lhyver avoit fait mourir toutes les bonnes et sur[ut]
les choux ; on / en / avoit heureusement conservé de la graine des annees preced[entes]
autrement nous en eussions perdu la race, ce nest point icic une exageration
ce nest meme qu'une legère figure de ce qui s'est passé.

NDLR

* Un "houssain" (ou une "houssine") désigne probablement une plante de houx.

** "Nozay" est situé 17 km au nord d'Héric.

—  —  —

Sévérac

Saint-Jean-Baptiste

BMS
1709

vues 6
(encre pâle)
et 7 / 8

1709

froid

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com)

                         Récit de la plus terrible année qu'on ait
                         veue depuis que le monde est créé, ainsi que je vais
                         dire.

Elle a eu trois hyvers ; l'un qui commença des la my décembre
1708 et fus assez grand pour les biens de la terre, le
second commença le 7e janvier 1709 et dura iusqu'au 27
du même mois ; froid si terrible avec la neige qui
commença le 9 avec grand vent qu'on ne pouvoit aller
ni venir, les oyseaux faisoient pitié, touttes les allouettes
moureurent presque, les merles, les mauvis, les etourneaux et
autres petits oiseaux remplissoient les maisons, les grolles s'entre
mangeaient.
Les grains ne souffrirent pas, à ce qu'on voit, de ce chocq, mais
tout étant mortiffié par ce que je viens de dire, et le temps
étant tantost pluye, tantost neige fondue, il survint un
troisième hyver le 22e février ensuivant qui perdura
neuf jours. S'étoit un froid sans pareil, un vent brulant,
les froments moururent, les seigles de meme, on vouleu
resemer mais cela ne vint pas, et plut à dieu qu'on ut
laisse les fromant car le peu qu'il y en avoit firent
merveille ; on compta iusqu'a 50 branches d'un seul

grain, les avoinnes furent merveileuses et venuent
comme pour faire plaisir, il y eut un particulier
des environs qui sema du seigle dans la fin de mars
il fut meur avant l'autre et tres abondans, les
seigles paroissoent peu, mais on croioit avoir my semance
il vint des pluyes vers la St ian qui durerent tres
longtemps, tellemant que les bouviers les surpasserent
et firent quasi tout perir, il survint des berouees*
par endroit qui gaterent tout, dans un iour, d'un
canton il ne paroissoit que deux a trois seillons gastes
par cette malignite qui etoit ronge comme de la craie
à la tige du bled, un autre coin il en paroissoit
davantage de gaste; le landemain encore plus
et aussy successivemant tout le canton, cela fit
perir le grain, le pain n'en valloit rien
pour comble de misere il vint ancore des pluyes
lors de la moisson qui gaterent tout on n'avoit
pas finy de battre à la fin doctobre pour moy
j'en avois encore le iour des deffunts, les grains
amassez de la sorte se gaterent dans les coffres
et grenniers
on sema des mils et bled noirs dans les champs ou
on ne voyoit quasi rien mais cela ne produisit
quasi rien, il y eut des bled noirs dans les terres à
cet effet destinées assez passablemant, quasi poin
de mils

Les grains furent chers, mais pas comme ils aurerent
etez à cause de la rareté des especes causée par les
guerres depuis 22 ans le bled noir valut 18 le mil
20, le seigle 24 et le fromant iusqu'a 30 lt la pochée
cette paroisse ut une faim sans pareil, 6 à 7 maisons
seullement ne patirnet pas, mais menageant tout
le plus qu'on pouvoit, il en mourut trois à quatre
de faim
ce qui augmanta notre misere ce fut ces abondantes
aux qui connevirent nos prez firent perir nos
foins, on compta iusqua 3000 bestiaux morts en
lannée

Les vignes moururent quasi toutes, du moins les vieilles
de vin poin par consequant, elles repousserent par les
pieds et jetterent des lammes, mais cela ne fit guere
et de plus cette pluye que jay dit de la St ian fit
generallemant tout couler, le vin etoit hors de prix
mais on ne s'en embarassa pas beaucoup car il se
trouva des cidres par endroit et la misere
generalle empaichoit un peu la cherretté
iIl mourut quantité de pommiers meme dans le mois de
may tout fleuris, de gros chataigners, tous les pins, les
/ noiers / laps, les amandiers, beaucoup d'abricotiiers, les houx,
les espinnes noirs, touttes les ronces, il ny eut par consequant
point de meurs et prunelles cela causa un grand
dommage à la moisson car les oiseaux qui etoient
demeurez ne trouvant poin à se viander dans les
buissons se ruoient sur les grains : Les genests eurent
le même sort, les agons, les brueres**, il n'y eut par consequant
poin de fleurs, les abeilles moureurent de fain,
cepandant la cire ne fut poin chere, depuis 16 à 18 S
la livre poin de miel
J'en prevois un funeste reste ny ayant poinde grain dans
les grenniers on patit deia beaucoup, ie vous laisse
a penser ce que ce sera dycy à la moisson, les apparences
en sont belles mais nous ny sommes pas, lesa voinnes qui
ont etez si abondantes comme jay dit vallent aujourdhuy
pres de dix livres la poisée, les pauvres se disposent
à manger du pain de racinne de fougeres ou de racinne
de popites**** qu'on dit etre bonnes pour faire du pain,
du moins à empaicher de mourir, ces popites sont des
herbes qui croissent dans les landes, la feuille quasi
comme de la porrée***, une tige au milieu à peu pres
comme l'asperge, elle fleurit blanc, cette herbe à
une racinne composée de noeuds à peu pres gros comme
des pommes de chesne ou comme des taupines en boure
****

NDLR

* "des berouees" mis peut-être pour "des brouées" qui sont des brouillard froids.

** "les agons, les brueres" mis pour "les ajoncs et les bruyères"

*** La "porrée" peut désigner le poireau (ou la bette).

**** "taupines en bourre" = "topinambours". La région étant assez marécageuse, cette description de la "popite" pourrait peut-être correspondre à la "Massette à larges feuilles" ou "Typha latifolia" dont les rhizomes comestibles peuvent être séchés et broyés pour obtenir une farine.

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Soudan

Saint-Pierre

BMS
1709

vues 13 à 15 / 16

folio 13 et 14

28/10/1708

glace

neige

1709

froid

débâcle

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

Remarques sur l'année 1709

Cette année mil sept cent neuf est trop remarquable pour n'en
pas laisser la mémoire à la postérité. & puisque la libéralité des
maltotiers nous a donné du papier plus qu'il n'en falloit pour nos
registres, je ne puis mieux placer mes petites remarques que sur ce qui
nous reste de papier, d'autant plus qu'il ne doit jamais périr puisqu'il
nous coute si cher, & que si on venoit à le perdre il faudroit
avoir recours à des gens qui, ravis de l'occasion ne manqueroient pas de
vendre bien cher ce qui ne leur a rien coûté; mais quils nous ont
bien fait payer.
  Après ce petit préambule je dis donc que cette année est remarquable
non par quelque bon endroit, mais par je ne sais combien de malheurs
qui fondirent sur nous tout à la fois.
   Je ne parle point d'une longue et cruelle guerre qui affligeoit
la france et en la quelle celle qui etoit accoutumée à donner
la loi aux autres nations se voyoit à son tour obligée de la recevoir
de ses vainqueurs : toujours  battus nous voyons nos ennemis vivre
sur notre pays, prendre nos villes, gaigner des batailles sans que la
fortune se voulut declarer pour nous : d'où vient que le peuple
affaissé par toute sorte de nouvelles taxes genissoit amerement, attendant
qu'il plût à la bonté divine d'éloigner de nous cet horrible fléau de la
guerre.
      Mais les péchés des hommes étoient allés si loin que la justice
de Dieu n'etoit pas satisfaite de la guerre, elle nous punit encore
d'une manière bien plus sensible par la stérilité de la terre causée
par la un funeste hyver dont je vais décrire les facheus effets
   Cet hyver fut donc si violent que de vie d'homme on n'en avoit
vu un pareil, non quand à sa durée, mais pour ses differentes
reprises et la rigueur de son froid.
   Il commença de se faire sentir dès la fin du mois d'octobre
mil sept cent huit : & le soir de la fête des apotres saint Simon

et saint Judes 28 octobre 1708 le vent s'étant tourné nord, la pluie qu'il
avoit fait tout le jour tourna en glace et en neige, si bien que le lendemain
matin tout étoit glacé et couvert de neige. & on vit dès là un présage assuré de
ce qui devoit arriver dans la suite, car la neige s'étant glacée sur les arbres
les afaissa si fort qu'on vit des branches d'arbres grosses comme des hommes
succomber sous ce fardeau et tomber par terre, et je suis témoin oculaire
que la plupart des chênais de la paroisse en furent fort endomagés.
   Ce froid ne dura que sept à huit jours & le reste de l'année se passa assez
doucement. mil sept cent neuf commença de la même façon, mais ce
ne fut pas pour longtemps, car le sixième de janvier au soir le vent
s'étant encore tourné au nord, devint si froid que le lendemain matin
la glace portoit par tout. Ce qui fait encore voir la rigueur du froid
c'est que la riviere de la Loire qui a coutume de rouler ses glaçons
7 à 8 jours auparavant de se glacer, le fut cependant dès le deuxième
jour de froid, ce qui s'augmenta tellement qu'on y passoit les charrettes
& les carosses sans rien craindre.
   Il ne fut rien à l'épreuve de ce froid, il en mourut beaucoup d'hommes,
non pas à la vérité dans ce pays; mais il ne resta presque pas d'oiseaux,
on prenoit les perdrix à la main, ou on les trouvoit mortes aussi bien
que l'autre gibier, soit que cela vint du froid, ou de ce que la terre fut
toujours couverte de neige : mais si savoit été le plus grand mal ! Les bleds
moururent, les vignes devinrent seches, les grands arbres, ni les chênes,
ni le fruitiers n'y purent resister; mais surtout les chataigners et les
noyers furent fort maltraités, & quand on avoit l'assurance de
sortir on entendoit les chênes se fendre & j'en ai vu d'ouverts de trois
doigts du haut en bas.
   Enfin après trois semaines d'un pareil froid qui alloit toujours
augmentant le degel vint. on ne savoit point encore ses tristes effets
on commença de travailler aux vignes à l'ordinaire : mais on en fut
bientôt empêché car le froid ayant recommencé au commencement
du carême & vers la moitié de fevrier, qui dura encore plus de quinze

jours & avec la même violence, si ce n'est que le soleil ayant plus de force rendoit
le froid plus supportable aux hommes pendant le jour, mais beaucoup plus dommageable
à ce qui avoit résisté des biens de la terre qui ne pouvant résister aux terribles nuits
qui faisoient alors périr presque tout, si bien qu'à peine put-on recueillir de quoi
resemer l'année suivante.
    Jamais on ne fut plus surpris que lorsqu'après ce dernier froid on vit la
terre toute nüe et les semences toutes péries. On s'avisa de regarder au bouton
de la vigne qu'on trouva noir sans aucune apparence de sève : & de fait à peine
en poussa-t-il la dixième partie, & encore ce ne fut que du pied, si bien que
l'année suivant il les fallut toutes couper au ras de la terre dans l'incertitude
si elle ne pourroient point repousser.
   Le bled fut bientôt à 28 lt le septier et le vin à cent francs la pipe, &
l'argent plus rare que jamais, & à peine en pouvoit-on trouver pour ceux
qui ont le secret d'en faire trouver où il n'y en a point. Le nombre des
pauvres devint incroyable, parce que la dernière année 1708 avoit été fort
mauvaise parce que les pluies continuelles avoient beaucoup endommagé
les grains en les remplissant d'yvraie & de larzeau*. On vit alors les pauvres
gens de la campagne privés de tous secours, ne leur ayant pas resté un
chou, ni un porreau dans leurs jardins, se jetter en foule dans les villes
pour avoir part aux libéralités des habitants qui furent fort considerables
au moins à Nantes, ne pouvant parler des autres villes.
   Mais on porta bientôt envie au seul secours qu’ils eussent. On les
obligea sous de grièves peines de se retirer chez eux & on vit paroître les
plus beaux édits du monde pour leurs soulagements, qui ne servirent
cependant qu’à les rendre plus malheureux. On vouloit que chaque paroisse
eut nourris ses pauvres; mais il auroit fallu pour cela que les pauvres eussent
nourris les pauvres : ainsi ces beaux édits furent sans effet et on ne mis point
en pratique le seul moyen de les soulager, en otant, ou du moins en diminuant
les taxes dont ils étoient accablés, au contraire on les augmenta à cause de
la bonne année.
   On ne perdit pas courage cependant on r'ensemença les terres
de memes grains d’orge et d’avoine qui produisirent bien, et qui furent d’un

grand secours. Dès le mois d’avril on sema du bled noir qui se trouva bon,
ensuite la véritable saison êtant venue on en sema en si grande quantité
qu’il valût jusqu’à trente sols le bouesseau nantais; ce fut la seule espérance
pour cette année. Ainsi tel qui mangeoit les autres années du pain de
froment & de seigle se trouvoit fort heureux d’en avoir cette année d’avoine
& de bled noir.
   Vers la saint jean-baptiste il arriva un surcroit de malheur, les
illes de la riviere de La Loire permettoient une abondante récolte ;
mais on fut bien surpris lorsqu’à l’heure qu’on y pensoit le moins il vint
une crüe si furieuse et si haute que tout fut submergé ; quelle désolation
de voir de si belles apparences évanouies dans un moment. L’eau fut fort
longtemps avant de se retirer et il y eut trois crües de cette nature qui
se succederent les unes aux autres de sorte qu’on ne put rien
recueillir tout le long de La Loire ; ce qui augmenta de beaucoup la
misère qui étoit si grande.
   Enfin le temps de la recolte vint, mais on y demeura oisif, ne
se trouvant presque rien à recueillir, on ramassa cependant ce qu’on put
afin de pouvoir au moins resemer l’année suivante, et ce fut tout ce qu’on
put faire. Le temps des vendanges vint qui furent encore moins
abondantes que les moissons de grains, puisqu’il n’y eut rien du tout.
On a coupé les vignes cette année 1710 sans savoir encore ce qu’elles deviendront.
Il n’est pas nécessaire de décrire la misère où est le peuple, on la peut
assez voir de ce qui a été dit ci dessus.
   Telles ont été les deux années 1709 & 1710 ; mais sans doute pour
notre propre bien et pour celui de ceux qui nous doivent suivre. Pour le
nôtre, parceque ce sont des punitions visibles du mauvais usages que
nous avons fait des biens de la terre; & pour celui de ceux qui nous
succederont parceque c’est une belle leçon qui apprend à recevoir
ce que Dieu nous donne avec toute sorte d’action de grace, comme
parle St paul. Plaise au Seigneur que nous en profitions tous. &&&
   Ce récit est tiré des registres des naissances, maraiges & sépultures de la
commune de Saint Mars du Désert proche de nantes, qui nous est tombé par
hasard entre les mains, et est écrit par Mr Le feuvre p[rê]tre de laditte paroisse.

NB : ce texte a été écrit sur des pages qui avaient été préalablement biffées par de grandes croix. Ces pages vides ont donc été mises à profit ultérieurement par le curé pour raconter le fameux hiver de 1709.

* L'"ivraie" est une plante de la famille des Graminées particulièrement nuisible aux céréales et provoquant une espèce d'ivresse. Quant à l'arzeau ce mot est typique de l'ouest mais nous n'avons pu trouver de quelle plante il s'agit. NDLR

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 65 / 80

folios 62 verso et 63

1709

froid

 

 

juin 1709

crue

(relevé Geneadom)

Grand froid / eaux [en marge]

Le 6e janvier 1709 premier
dimanche de lad[ite] année
le froid commanca, et ne dura
que huict jours, mais il fut
si grand que les trois quarts
de la vigne moururent, on ne
vendanga point cette année
Les bleds et au[tres] grains perirent :
les arbres fructiers, comme noiers
chastaigniers, et au[tres] fructiers aussi
perirent pour moy je eut pour
ma part ving a trante quaises
d'orangers mirtes jasmins jonquilles
arbruisseaux des isles, et au[tres] plantes
avec les pottées / d'oeillets / tulipe au nombre
de six vingt, et tulippes en terre,
une grande quantité peris
pour achever la terre qui estoit le
long de la riviere au mois de juin
ensuivant il vint une crüe qui
empescha de faucher
et comme l'eau estoit tiede elle
fit perir les arbres, qu'elle arrosa,
en grand partie

—  —  —

Saint-Aubin-des-Châteaux

Saint-Aubin

BMS
1709
3E 153/2

vues 18 et
19 / 19

folio 17 verso

1709

froid

gelée

(info Geneanet, merci à Claude F.)

Les vignes moururent presque touttes à
lexception des jeunes vignes le vin valut
cent livres la pippe vin de nantes & meme
jusqua quarante escus en mil sept cent neuf
Dieu nous garde cher lecteur d'un pareil
malheur

(...)

L'hyver dans cette presente année 1709 fut epouvantable
presque tous les bleds qui estoient en terre perirent
Dans cette paroisse je n'eus de dixmes de bled que
soixante & six boisseaux mesure de chateaubriand.
Le bled y fut fort cher ; Dans le commencement 9bre.
valoit qun escus, mais sur la fin 9bre. valut dix livres
le boisseau mesure de chateaubriand L'avoine centz sols
le bled noir valut jusqu'a douzes francs ce qui ne
dura pas mais il fut long temps à sept livres
jusqu'au nouveau. Les arbres perirent principalement
les chataigners les noyers par la trop grande rigueur
de l'hyver Les jaunays & les noyers perirent presque
tous jamais homme n'avoit ouy parler d'un pareil
hyver Il commença le jour des Roys & dura jusqua
la passion Il fit du vergla qui fut la cause de la cherté
des grains encque ceux qui estoient en terre furent
tous perdus La guerre fut sanglante & les armes de la
france malheureuses Dieu se servit de ces deux fleaux
pour chatier son peuple La guerre & la famine jadvertis
ceux qui les presentes relations liront de vivre dans la crainte
de Dieu affin que jamais pareille chose n'arrive / amen

—  —  —

Saint-Julien-de-Vouvantes

BMS
1709
3E170/1

vues 14
et 15 / 15

folios 13 et 14

1709

froid

gelée

 

 

 

 

 

 

 

 

(info Geneanet, merci à Claude F.)


Nous finissons l'année la plus rigoureuse qu'on
ait vûe depuis un siecle : la guerre et les miseres qui
la suivent necessairement avoient déja presque epuise
les peuples de ce Royaume en general ; et en particulier
ceux de cette paroisse, lorsquil plus a dieu de les mettre
encore a de plus rudes epreuves. Le sixieme janvier
feste des Roys lhyver qui ne s'etoit fait sentir que
legerement se declara par un froid le plus âpre
et le plus vif qu'on eust encore senti de memoire
d'homme ; et il continua environ trois semaines
toujours au même degré : les bleds en paroïssoient
pas encore en avoir souffert ; parceque la neige

qui etoit tombée les avoit préserves de la rigueur
du froid ; mais un dégel etant survenu ; le froid
recommença comme auparavant ; et forma sur
la terre un verglas qui coupa lherbe du bled, et
ruina toutes les esperances : les legumes ne souffr[irent]
pas moins dans les jardins ; tout y fut entierement
detruit : ainsi les pauvres gens, déja sans bled,
(la recolte precedente ayant eté fort mediocre) et
sans ressource, se trouverent dans la derniere
consternation, et reduits aux dernieres extremites.
Tout etoit a craindre pour leté apres un hyver si
rigoureux, et une disette si generale ; et si dieu eut
permis quil y eust eu des grandes chaleurs en cette
saison ; on avoit tout lieu d'apprehender de voir se
repandre en cette paroisse les maladies contagieuses
qui l'avoient déja desolée l'année precedente ; mais
l'avons graces a dieu, passée plus heureusement que
nous n'eussions osé l'esperer, l'eté s'etant trouvé
temperé par des pluyes fréquentes. Pour prévenir
la famine dont on etoit menacé, on avoit semé
au Primtemps des bleds noirs et des avoines ; mais
la recolte n'en a pas eté a beaucoup prés, et de la
moitié si abodante qu'on lavoit esperé, et ces
grains n'empêcheront pas que les pauvres gens ne
souffrent beaucoup avant la moisson prochaine :
Plusieurs avoient eté fouiller dans la terre pour
y chercher quelque soulagement a leur misere ; et
ils avoient deecouvert une racine nommée par
les uns asfodelle, et par le peuple, araise,
qui porte des feuïlles a peu prés comme celles
du porreau ; et une tige de la figure d'une asperge
mais bien plus grosse ; ils faisoient boüillir cette
racine, et lorsquelle etoit bien consommée, ils
la boulangeoient / paitrissount / avec de la farine de bled noir
ou davoine, et en faisoient du pain ; mais
quelques uns en ayant eté incommodez
(peut estre pour n'avoir pas mis assez de farine)

et tous ayant trouvé que cette racine extremement
dure leur causoit beaucoup de dépenses en bois pour
la faire cuire ; il ne s'en est pas fait un grand usage.
    La rigueur du froid a frapé les arbres - mêmes
jusques dans leurs racines : Les chesnes dans des
terres legeres se sont entrouverts ; presque tous les
noyers et beaucoup de chataigners sont morts ;
aussi bien que la plus grande partie des vignes
qu'on a eté obligé de tailler jusqu'au pied et
au niveau de la terre ; et le prix du vin Nantois
est deja monté jusqu'a plus de 200 lt. le tonneau :
Enfin les suites de cette année rigoureuse
se feront sentir d'icy a long temps :
                                       A Desprez recteur

—  —  —

Sucé-sur-Erdre

Saint-Étienne

BMS
3E 201/2

vue 12 /14

06/01/1709

gelée

neige

vent

 

 

 

 

 

(info Geneanet, merci à François G.)

Le sixieme Janvier de cette année 1709   / 1709 / il
commença a geler qui dura 15 jours entrautre
le 9e et 10e il fut si violent que on nen avoit
Jamais veu de si violent il y avoit un peu de neige
mais le vent qui fut grand en jour ietta la neige
hors sur les s'eillons des bleds ce qu'il fit qu'ils
gelerent et il y en a eu tres peu, en des endrois point
du tout. fors* des orges qu'on resema.
Les noiers et chataigners en sont morts, les houx
les liers autour des arbres, presque tout le
gibier il resta peu de gés, et de pies, fors
des pincons et des moinnaux qui ont resté le
plus.
Les vignes ont tellement gelés qu'on n'a pas
seulement serré une goute de vin de dime
ni en le domaine ni personne fors a nais on
en serra 3 quars. les vignes hautes et vieilles
sont mortes il n'a resisté que les basses et
noëlles on les a coupées ras de terre
lannée suivante dautres les ont arrachees
Le vin a noël 1709 valoit cent livres la
pipe il y a eu un peu de cidres qui a valu
36 lt la pipe.
Tous les jardinages moururent il ne resta
ni choux ni porrées il y a eu une grande
pauvreté et misere les dimanches il y a eu

a la cure a laumone jusqua [rature] deux cent
soixante pauvres le ble valut jusqua vingt
livres le segle jusqua la recolte et toutte
lannée ensuivant il a eté fort cher on en
marquera le prix sur tout a la fin de Janvier
1710 il valoit 20 lt et 21 lt le septier le
blé noir il y en a eu un peu qui a valu
au mois de Janvier suivant 14 lt le septier
L'orge 20 lt le septier ; et les feuves aussi.
Les pois vers 24 lt, et les bredins aussi 24 lt
Leau de vie valoit a noël 1709 167 lt
la petite barrique qui est de 29 veltes contenant
/ 116 pots / Le pain de froment a noël / 1709 / valoit 2 S ii d** la
livre le segle 1 S 7 d la livre et le metay***
2 S 1 d mais les boulangers n'en voulurent pas
faire ne pouvant le donner a ce prix
La populace attaqua a Nantes par deux fois
mr le prevost lieutenant general de police
et mr le Mairre reglant la police / du pain / en
augmentant, a proportion que le blé augmentoit
Enfin on n'avoit iamais vû une si grande
misere. les arbres fruitiers sont aussi beau
beaucoup morts en des endrois
Ce froid a été universel on n'a point eu de vin
non plus en L'anjou Lanjou Le Maine
La beauce ont encore été encore plus desolés
n'aiant seulement pas de quoi resemer les terres
il leur en fallut acheter ailleurs hors leur
province. la basse bretagne en avoit
beaucoup de vieux / ce / qui soulagea beaucoup
les au[tres] provinces sans cela nantes auroit
peri de fain. on fut huit jours a nantes
qu'il n'y avoit pas de blé les principaux
manquoient de pain. La ville fist
une bourse pour en faire venir de basse
bretagne [rature] ce qui soulagea beaucoup.

NDLR

* "fors" signifie en français moyen "excepté, sauf, si ce n'est".

**  2 Sols 11 deniers (le sou valant 12 deniers).

*** Mis pour "méteil" qui est un mélange de céréales : blé et seigle en général.

—  —  —

Sévérac

Saint-Jean-Baptiste

BMS
1710

vue 8 / 8

26/07/1710

ouragan

 

02/08/1710

orage

(merci à Eric L S., info http://www.infobretagne.com)

Le commancemant de cette année 1710 n'a pas eté
tout à fait si mauvais comme les apparances le donnoient
les bleds ont etes chers iusqu'a pasques c'est à dire qu'il
valloit 16 et 18 lt la pochees et toujours en diminuant
La recolte auroit eté un des plus abondante et plus
prime qu'on eut veu depuis lonbtemps, mais il survint
un houragan le our de Ste anne qui egrenna plus
de cent tonneaux et le 2 aoust un orage sans pareil
ie ne crois que la nuée fut à plus de 30 pieds de
haut tant elle etoit chargée et les tonneres bruyants
il fut tuë un homme dans le bechée en acquintellant
des gerbes, et au village du chesne un iumant; les bleds
noirs etoit tres abondants mais il en gata une grande
partie dans les champs, l'autre dans les aires par la
pluye continuelle et le reste ne valloit pas grande
chose, le bled à vallu entre 30 et 40 S le deme, le fromant
e,ntre 50 à 60 depuis la toussain à venir jusqu'aujourdhuy
20 ianvier 1711 que jescris ceans, mais à la montaison il valloit
jusqu'a 5 lt 4 lt 10 S le demé, le bled noir etoit de 20 S le deme
pas ou environ les autres grains à lequipollant
cette année on establit le pied fourchu, c'est à dire une
maltote sur le betail qu'on tuoit, on travaille actuellemant
pour faire payer la dixieme partie du revenu d'un chaqun
et cela outre la capitation et plusieurs autres gabelles dont on
est chargé depuis le commancemant des guerres en 1699
il n'y a eu cette année ny vin ny cidre, il est cher audela
de ce qu'on peut imaginer le pot de cidre vaut 10 S mesure
dycy le pot de vin blanc nantes 20 S, le vin de grave 40 S
et ainsy du reste, c'est une belle chose pour les gens de bien
à la dizette pres, car les yvrognes sont bien sots

leurs gorges bien seiches, Gloire à dieu
nous changeons de seigneuir, Louis marcel deTalhouet
boisorhan fils de messire jude germain de Talhouet
et de venerable Therese de tournemire entre en
possession dieu luy luy veille donner son esprit pour
bien gouverner son peuple, mais il est fort ieune, on y
voit pourtant deia un grand fond de probité
dieu le veille augmantter

—  —  —

Sucé-sur-Erdre

Saint-Étienne

BMS
3E 201/2

vues 11 et 12 / 12

1710

 

(info Geneanet, merci à François G.)

Relevé de chronique en cours

 

—  —  —

Nantes

Aumonerie de Toussaints

S
1657 - 1671
GG 486
Mairie

vue 65 / 80

folios 63

02/1711

debâcle

inondation

(relevé Geneadom)

Grandes / eaux [en marge]

En 17x1 au mois de feuvrier
la riviere de Loire fut glacée
pendant huict jours et arrestée
il se fit un degel par neges
lesquelles fondirent a la faveur
d'un temps doux ce qui causa une
grande innondation d'eaux. les prairies
commancerent a disparaitre. mon grand
jardin fut couvert d'eau, et ma cour
le 8 feu[vrier] et le reste de la semaine / elle crut / le 15e
feu[vrier] ensuivant l'eau s'arresta et fut
stable le dimanche et le lundy. le
mardy elle crut et entra dans mon
parterre et dans la sacristie le mercredy
18. jour des cendres, elle crut dun
demy pied dans l'eglise et estoit par
toute la rüe Il me fallut passer par
de sur des ponts pour aller au grand
autel avec peine ou je fis les cendres
et dy la messe mon respondant a costé
de moy sur le haut de la marche apres
loffice nous dressames un autel au
lutrain*, ou nous portames le tres S[aint]
sacrem[en]t et nous y avons dy la messe et au[tres]
offices pendant ving deux jours

* Mis pour "lutrin" ? Peut-être le curé a-t-il posé un ostensoir sur le lutrin pour le mettre hors d'eau puisque celui-ci est monté généralement sur un piédestal. NDLR

—  —  —

Sévérac

Saint-Jean-Baptiste

BMS
1710

vue 9 / 9

1711

mauvais temps présumé

(merci à Eric L S., info http://www.infobretagne.com)

Cette année à été fort modique de grains comme
fromant et seigle, puisque depuis 24 ans elle n'a eté
la plus mauvaise, les grains n'ont pas etes fort chers
Le vin tres rare et cher, il est mort cette année un
dauphin de france*, pere quasi de deux roys fort regreté
ennemy de la maltotte, mais dieu est le maitre.

(...)

NDLR

* Il fait allusion ici au décès au château de Meudon le 14 avril 1711 de Louis de France ( dit Monseigneur ou le Grand Dauphin) fils aîné de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche. Il mourut de la variole.

—  —  —

Piriac

BMS
1714
3E125/3

vue 8 / 14

folio 8

30/07/1714

orage

ouragan

(relevé Geneadom)

Remarque [en marge]

Remarquez que le trantiesme iour de ce mois
Il arriva un houragan avec tonnere fort extraordinaire
qui commença environ les neuf heures du soir et
dura prez de deux heures qui fist un grand tort à
plusieurs maisons de la parroisse les ayant depoüillé
d'ardoise, ayant fait de grandes contortions aux seps
de la vigne, gasté plusieurs grappes et auroit fait un
grand tort aux grains, sans que par bonheur ils se
trouvoint presque tous liés dans cette parroisse; il
arriva il y a 1 ans environ le mesme tems un autre
houragan qui fist perdre et egruner plus d'une moitié
des grains qui se trouvoint encore en grand nombre
sur pied, cest la declaration que ie laisse à la posterité

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1720
E Dépôt 21

vue 13 / 15

BMS
1725

vue 20 / 20

1720*

1723 et 1742

sécheresse

pluie

 

 

 

 

 

 

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

Nota [en marge]

Je vous présente, mon cher lecteur, pour vôtre instruction particuliere, et
pour celle de tous ceux à qui vous en voudrez bien faire part, ce petit trait
d'histoire des funestes evenements qui se sont passés tant dans le general du royaume
de france que dans les provinces particulieres de ce / dit / royaume pendant cette presente
année 1720 sous le reigne de nôtre Jeunne roy Louis quinze âgé d'onze ans, philipe
de bourbon duc dorleans etant regent du royaume, et que tous les gens de bien regardent
comme autant de chatimens de la colere de nostre dieu justement irrité contre nos pêches

(...)

* Pas d'allusion à la météorologie en 1720 (il traite de la peste, d'une exécution pour complot et des affaires du royaume) mais c'est l'introduction de cette rubrique que j'ai voulu vous présenter ici. NDLR

—  —  —

Les annees mil sept cent vingt trois et 1742 furent
accompagnées de si extraordinaires secheresses, causées par
des chaleurs violentes, et excessives, que plus de la moitie
des grains perirent autems de la fleuraison, de manniere que
le bouesseau de blez seigle valut les deux années la neuf, dix
et douze francs mesure de chateaubriand.
L'année mil sept cent ving cinq promettoit dans son
commencement des merveilles, elle etoit plus riche en
toutes sortes de grains toute seulle que les deux précédentes
mais dieu qui par cette belle apparence nous faisoit toucher
au doigt ses bontés paternelles, voiaint l'impertinence, et
l'endurcissement de notre mauvais coeur, gaudium in luctum
convertit **: car des le 25 mars cataractae coeli apertae sunt, et facta
est pluvia super terram, non quadraginta tantum diebus, sed duodecim fere
mensibus***; je n'oserois dire que nous aions vûs huit a dix jours de tems commode
par chacun de ces douze mois; de manniere que les grains furent suffoqués par les
mauvaises herbes, et pourirent au tems de la moisson dans les champs, ne les en
pouvant retirer acause des pluyes continuelles, ainsi ils sont d'une si mauvaise
qualité quon peut faire qu'un tres mauvais pain.
Le bouesseau de blez seigle valloit au quatrieme juillet de cette année 1725 dis huit
francs.
pour comble de misêre, aiant estés obligés de semer de ses mauvais grains, ils
ont pourri en terre, et non point levé, on a donc esté obligé de resemer des orges et de
L'avoine, jugez qu'elle aura esté la nourriture de l'homme en 1727... comparatus est
jumentis, quia per peccata sua similis factus est illis

Beati qui in domino morientur****

NDLR

** [lat] : la joie se transforma en douleur

*** [lat] : les cataractes des cieux se sont ouvertes et des trombes de pluie sont tombées sur le sol, non seulement pendant quarante jours, mais près de douze mois

**** [lat] : à cause de leurs péchés, ils sont devenus comme des bêtes / Heureux ceux qui meurent près du Seigneur

(Attention : n'étant pas latiniste émérite, ces traductions sont certainement perfectibles)

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1725
E Dépôt 21

vue 20 / 20

folio 20 verso

à partir du 25/03/1725

pluie

(info http://www.odile-halbert.com/Vivre/meteo.htm)

L'année mil sept cent vingt cinq promettoit dans son
commencement des merveilles, elle estoit plus riche en
toutes sortes de grains toute seulle que les deux precédentes,
mais dieu qui par cette belle apparance nous faisoit toucher
au doigt ses bontés paternelles, voiant l'impenitence, et
l’endurcissement de nostre mauvais coeur, gaudium in luctum
convertit : car des le 25 mars cataractae coeli apertae sunt, et facta
est pluvia super terram, non quadraginta tantum diebus, sed [rature] duodecimn fere
mensibus* ; je n’oserois dire que nous aions vûs huit a dix jours de tems commode
par chacun de ces / douze / mois ; de manniere que les grains furent suffoqués par les
mauvaises herbes, et pourirent au tems de la moisson dans les champs, ne les en
pouvant retirer acause des pluyes continuelles, ainsi ils sont d’une si mauvaise
qualité quon n’en peut faire qu’un tres mauvais pain.
Le bouesseau de blez seigle valloit au quatriesme juillet de cette année 1725 dix huit
francs.

* (Lat.) "a transformé la joie en deuil. " (...) "Les cataractes du ciel furent ouvertes, et il y eut de la pluie sur la terre, non seulement pendant quarante jours, mais pendant près de douze mois." NDLR

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Soudan

Saint-Pierre

BMS
1728
E Dépôt 21

vue 22 / 22

folio 20 verso

22/05/1728

orage de grêle

06/07/1728

(info http://www.odile-halbert.com/Vivre/meteo.htm)

Audiant et intelligant posteri*

Dieu dont la bonté est infinie, ne cesse de nous appeller
a la penitence, comme il ne veut point la mort du pecheur
il nous presse de nous convertir; mais bien loin de repondre à tant
de bonté, nous endurcissons nos coeurs par de nouveaux crimes; ainsi
il n’y a point lieu de s’etonner si, depuis dix à douze ans, nous voions
la misere et la pauvreté s’augmenter de jour en jour, aussi, depuis ce
tems la ne s’est-il point passé d’annee que nous n’aions vû quelque nouveau
flau de la colere de Dieu, mais le plus terrible et le plus dur que nous
aions vû, cest celuy de cette annee 1728. Le 22 may il tomba une orage
de gresle sur cette paroisse qui ruina le quart des blasteries ; heureux si nous
en eussions êté quittes, les blés noirs, qui n’etoient point encore semés
nous donnoient quelque sujet de nous consoler, par lesperance que nous
avions quils nous dedommageroient. mais helas Dieu en disposoit autrement
a la veille de la recolte le sixiesme juillet ensuivant environ les huit
heures du soir un orage des plus terribles a voir, plein de feu et
poussé par un vent des plus violents, vint descharger sur cette pauvre
paroisse une si grande quantité de gresle, et d’une grosseur si extraordin[aire]
que tous les blez blancs et noirs et tous les fruits des arbres furent
presque entierement perdus car ce qui echapoit a la gresle êtoit battu,
et renversé par la violence du vent, de manniere quaprès le procez
verbal qui en fut fait par le general de la paroisse, a peine restetoitil
la semence des blez blancs et un peu plus des blez noirs, car ils
repouserent, contre toute apparence, et produisirent la moitie d’une recolte
ordinaire. voila le flau que nous avons essuié, Dieu veuille quil
puisse autant mortifier nostre coeur, que nostre corps par la faim
quil nous fait ressentir a Soudan ce 7e avril 1729 M: M: R:

* (Lat.) "Que la postérité entende et comprenne" NDLR

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Saint-Vincent-des-Landes

BMS
1728

vue 8 / 8

06/07/1728

tempête

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com)

Le sixieme juillet mil sept ent vingt et huit sur les huit a
neuf heures du soir il seleva une tempeste si grande avec
un vent si impetueux meslés d'une gresle si demesurée qui
renversa les Bleds et avoinnes et Brisa la plus par des pailles
sans qu'on ait pu Rien Recueillir en plusieurs endroits
de la paroisse ce qui a causé une famine dans la paroisse
Les paroisses de Trefioc, Abbarets, Issé Moidon Louis fert,
herbré Soudant et Boevé ont estés egalement maltraite

—  —  —

Saint-Vincent-des-Landes

BMS
1731

vue 7 / 7

1731

chaleur
et orage

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com)

nota
(...)
dans cette année il y à eu une si grande chaleur, le printemps et
l'été, presque point de lin, peu de foin, et d'avoine
mais une abondance de pommes que le cidre ne valoit que 30 sols la / barrique
il fault aussy remarquer que le 27e juin il y eut un tonnairre
si terrible pendant plus de vingt quatre heures, que en plusieurs
paroisses et endroits il tomba et tua plusieurs personnes.

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1731
E Dépôt 21

vue 28 / 28

1731

beau temps

sécheresse

(info http://www.odile-halbert.com/Vivre/meteo.htm)

Cette annee 1731 a esté une des
plus abondantes en toutes sortes
de grains et fruits que j’aie vû
depuis que j’ay l’honneur d'estre
le pasteur de cette paroisse,
a l’exception du foin, et des lins
qui sont le principal revenu de
cette paroisse, qui ont peri par la
grande secheresse qui a accompagné
l’annee dans ses quatre saisons, de
manniere que les ruisseaux ont
esté sans couler pres de quinze mois

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1732 & 1735
E Dépôt 21

vue 19 / 21

folio 36

BMS
1738

vue 22 / 23

folio 42

1732 &1735 *

1738

intempéries probables

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

* Deux jolies petites illustrations de la main du curé de Soudan : "Un bon arbre fait de bons fruits."  et "Hélas, hélas, les années s'écoulent." [lat.] NDLR

—  —  —

Cette année 1738 a êté une des plus steriles que nous aions
vû depuis longtems; il y / a / eu peu de grain, apeine un tiers des annees
communes, si peu de cidre qu'a peine peut on dire qu'il y en ait eu
dans les pays des vignes apeine la dixme de ce qu'on en cüeille ordinai-
rement; cette sterilite est universelle dans toute cette province, et même
Dans tout le royaume; les vins nantois passent vingt ecus la pipe, le
blez seigle se vent au commencement de cette année 1739 sept livres
le bouesseau**, le froment luit livres cinq sous, lavoine quatre livres, le
blez noir autant, et quelque chose de plus ce qui fait que le nombre des pauvres
est tres grand, l'argent tres rare, les maladies en grand nombres et mortelles
miserere nostri, Domine, miserere nostri; qui a peccavimus
tibi, haec juste patimur. sed averte iram tuam a nobis,
et da ut per dignos paenitentiae fructus, panem
nostrum quotidiam a te obtinere denuo
mereamur per christum d[omi]num nostrum
Amen

NDLR

** Mis pour "boisseau".

***  [lat] : Ayez pitié de nous, ô Seigneur, ayez pitié de nous; qui vous a offensé souffre justement. Mais nous faisons face pour apaiser ta colère, et pour offir des signes de notre digne repentance, nous mériterons alors à nouveau que tu nous donnes notre pain quotidien, par Jésus Christ notre Seigneur Ainsi soit-il (Amen).

(Attention : n'étant pas latiniste émérite, cette traduction est certainement perfectible)

—  —  —

Treffieux

Saint-Grégoire

BMS
1736
Mairie

vue 2 / 8

folio 1 verso

07/02/1736

crue

inondation

(info http://www.odile-halbert.com, merci à Odile H.)

Bapt / de / Janne / Chailleu [en marge]

Le septieme de feuvrier mil sept cent trente six jy baptisé
dans cette eglise Janne chailleu fille de pierre chailleu
et de Janne chailleu lenfans née dhier au village
de la Roûlais en la paroisse de Jans, et ce baptême
à eté fait en cette paroisse à cause d’un debordement
deaux qui à emporté tous les ponts de la riviere même
celuy de Treffieux, parain à eté pierre Lambert et maraine
Janne [rature] / groliaux / tous les quels ne signent Pierre Prosper
huet recteur de Treffieux Interligne / greliaux / approuvée
                                                                                 huet

—  —  —

Treffieux

Saint-Grégoire

BMS
1736
Mairie

vue 2 / 8

folio 2

13/02/1736

crue

inondation

(info http://www.odile-halbert.com, merci à Odile H.)

sepult / de / Louise / Bonnier [en marge]

Le treizieme jour de fevrier mil sept cent trente six à eté inhumé
dans le cimetiere de cette paroisse le corps de Loüise Bonnier âgée
d’environ un an et demi, fille de feu Roux Bonnier et de Julienne
Roul decedée d’hier au village de la grande ville paroisse de Jans.
et cette sepulture à eté faite en cette paroisse à cause dun debordement
d’eaux qui à emporté tous les ponts de Jans, et à boûché les passages.
ont assistés au convoy Julienne Roul me
re de lenfans, claude
Roul son grand pere qui à signé. Et Jan Ventroux.

—  —  —

Héric

Saint-Nicolas

BMS
1737
3E 73/5

vue 24 / 24

fin 07/1737

grêle

(relevé Geneadom)

(...)

Cette même année a la fin du même mois de
juillet il est tombé une nuée de grêle d'une
grosseur prodigieuse; chaque grain etant plus gros
qu'un oeuf d'oye; elle à ravagé tellement tous
les grains dans la prairie des bonnieux et dans
partie de celle de la forest que le tronc même
du bled noir ne paroissoit plus sur le champ, et
les grains blancs qui etoient encore sur le champ
ont eté tellement battu que la paille etoit plus
broyée qu'on ne la broye avec les fleaux dans
l'aire.

—  —  —

Jans

Saint-Gulcien

BMS
1739
3E 76/2

vue 8 / 8

10/12/1739

inondation

(info "Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom, merci à Christiane B.)

bap[tême] / mathurin / morel [en marge]

le 21Xbre 1739 mathurin
morel de la roulais* m'est venu
declarer quil fust obligé de faire
baptiser a trefieux son fils mathurin
lavandier morel à cause des grandes eaux
qui empeschoint le passage à Cosne*
la mere de lenfant sappelle Julienne
guerard, le parrain pierre lavandier
et la marraine elisabeth ferré qui
ne signents B poret curé de Jeans
le baptesme se fit le 10 du present
à trefieux B poret curé de jeans

* La rivière de "Cône" se jette dans le "Don" après avoir coupé la route entre "La Roulais" et "Jans" au lieu-dit "La Croix". Treffieux étant plus à l'est, on peut donc s'y rendre sans franchir ce cours d'eau. NDLR

—  —  —

Monnières

Sainte-Radegonde

BMS
1739

vue 32 / 32

11/12/1739

inondation

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com)

Le 11e décembre la riviere de sevre se trouva avoir monté de trente
pieds audessus de son lit ordinaire, et de six pieds plus haute qu'en 1711
Il ne s'en fallut que huit poulies quelle nentra par la fenêtre de la
chambre haute de Mr mavion au pé devignard*, chés mademoiselle
gouraud l'eau monta jusqu'au seuil de sa chambre et elle toucha le
planché par le celier, elle entra de deux pieds dans la chambre de
mademoiselle Lefou au pont** et elle entra et sortit aussitot
dans la salle basse a Mr pichaud

* Aujourd'hui "Le Pé de Sèvre" est un lieu-dit de la commune du Pallet sitiée sur la rive droite de la Sèvre à 2 km de Monnières.

** "Le Pont" est un quartier de la commune de Monnières en bordure de la Sèvre Nantaise où se trouve le pont permettant de franchir la rivière. NDLR

—  —  —

Héric

Saint-Nicolas

BMS
1739
3E 73/5

vue 20 / 20

1739

mauvais temps  présumé

(merci à Mireille, info https://www.geneanet.org/)

Cette année 1739 le grain a eté extremement cher, la ville
de Nantes apres en avoir fourni beaucoup a eté reduite
a n'en avoir pas plus que pour un mois pour ses habitans
suivant le calcul qui en fut fait par ordre des maire et echevins.
M[onsei]g[neu]r l'intendant fit une ordonnance par laquelle il etoit
permis a toutes personnes d'ouvrir et enfoncer les portes des
greniers des personnes qui ne les ouvroient pas et ne
vouloient pas vendre leurs grains et de s'en emparer
par confiscation. les pauvres des villes et des campagnes
ont beaucoup souffert, la misere etoit encore plus
grande dns les provinces voisines.

—  —  —

Héric

Saint-Nicolas

BMS
1740
3E 73/5

vue 25 / 25

1740

froid

inondation

foudre

(relevé Geneadom)

Cette année l'hyver à eté rude et le froid
à surpassé de plusieurs degrés celuy de 1709 surtout
certains jours et à duré plus longtemps, tous
les legumes les avoines morts et une grande partie
des grains ce qui à fait qu'il à eté extremement cher
il est mort beaucoup de personnes dans les paroisses
voisines et beaucoup de malades dans cellecy; sur la
fin de cette année les eaux ont eté fort grandes
a nantes, on se servoit de batteau depuis leschange
jusqu'a moitié de la rüe de st. nicolas, la rüe des hales
etoit remplie d'eau ; la riviere de sevre à fait un
grand ravage a clisson 20 maisons et plusieurs moulins
a papier ont eté renversés par les eaux : le
le debordement des rivieres a eté universel : la
seine a monté a paris plus haut qu'en 1711, et
à inondé plusieurs cartiers de la ville : a florence
l'arno à monté dans une nuit jusqu'a 40 pieds de
hauteur à couvert tous les ponts et arches, les maisosn
basses de la ville ont eté submergées. vers les derniers
jours de l'année le tonnere est tombé en plusieurs
endroits surtout sur le clocher de nord et l'a brulé
10 pied par le haut

—  —  —

Monnières

Sainte-Radegonde

BMS
1739

vue 32 / 32

1740

froid

(merci à L-J S., info http://www.infobretagne.com)

Le sixieme janvier commença un hyvert plus froid de quelques
degrés qu'en 1709 et a duré sans relache jusquau 1er mars, et il a gellé
dans tous les mois l'année ---- ce qui a donné de tres mauvais
vins, d'autant qu'il gelâ très fort le 15 octobre jusqu'à / la / toussaint
ce qui pressage vendenger le raisin tout vert ou tout gelé

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1740
E Dépôt 21

vue 19 / 21

vue 20 / 22

folio 38

1740

froid

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

L'année 1740 a été remarquable par l'hiver le plus dur
et le plus long qu'on ait vû de memoire d'homme, et j'ay peine
a croire qu'il y ait eu depuis que le monde subsiste, une annee
plus extraordinaire que celle la. premierement une gelee apre
et violente commença le veille des Rois, et continua pendant
Deux mois entiers sans discontinuation, et avec la meme violence
Si ce grand froit s'amolit un peu au bout de ces deux mois, un vent
apre et brulant qui venoit du côté du soleil levant, et qui / y / a resté
attaché plus des trois quarts de l'annee, fit perir les grains qui
avoient resisté a la violence dela gelee, de maniere que la plus grande
partie des paroisses n'ont pas recüeilli le semence des grains blans,
et si dieu ne nous eut pas donné une des plus grandes abondance qu'on
eut vû de long tems, de blés noirs, nous vairions et ressentirions aujour-
Dhuy la plus dure famine qu'on se puisse representer; il est vrai
neanmoins que cette paroisse a êté une des meilleures, car a peine avons
nous eu un cinquieme de diminution pour les grains blancs des annees
Communes, et au surplus une fertile recolte de bles noirs ce qui nous
met un peu en êtat d'assister nos pauvres voisins, ou la famine est grande
2de [seconde] Remarque c'est quil n'a eu n'i printems, ni eté, n'i automne
qui nous aient pu rejouir, toujours rudes et froids, aussi il n'i a pas eu
un seul mois ou il n'ait gelé a glace, pas meme lemois d'aoust, cequi
a fait perir les fruits des arbres, point de prunes, point de poire,
quelque peu de pomes; les vignes gelerent en bourgeon, cependant le
nouveau bois quelles repouserent, produisit du raisin a rejouir le
vigneron, mais dieu en disposa autrement; entre la St Mathieux
et la toussaint une gelee violente pendant plus de huit jours mit
tous ces raisins comme sils eussent été une fois au four, jugez
de la qualité du vin, elle n'est pas connoisable..

(...) La suite concerne la mort du pape Clément XII et la politique Européenne. NDLR

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1741
E Dépôt 21

vue 19 / 21

vue 23 / 25

folio 44

1741

froid

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

nota [en marge]

Cette année 1741 a été dure de toute maniere, lhyver a
été fort froit, il y a eu plus de duex mois de suite sans interruption
une gelee des plus fortes, on debita que dans la sêne la glace
avoit plus de seze pouces d'epaiseur, il y eut dans les mois d'avril,
et may grand nombre de fortes gelees. ensuite de ces dures et longues
gelees ont fut près de cinq mois sans avoir de pluie, les chaleurs
furent fort violentes, sans tonêres, ni orages. les bestiaux n'avoient
peutetre jamais mangé si long tems l'herbe des champs aussi seche
que le foin quils mangent en hyver; les fruits des arbres navoient
jamais été plus rares, alexception des chateignes quon a eu en abondan /ce
la moisson des grains a eté tres mediocre, point de lin, presque
point de bles noirs, il se vend actuellement cinq livres le bouesseau
lavoine 4 lt quelques sous, le seigle six livres dix sous, dieu nous
fasse la grace quil n'augmente pas davantage jusqu'a la prochaine
recolte qui nous donne de grandes esperances, car ils sont aussi beaux
en barbe qu'on les ait jamais vû. les foins ont etés si rares quils se
vendoient dabord a nantes 50 lt ecus* la chartée, et ensuite a 30 ecus
pour comble de misere la dissenterie a fait un ravage epouventable
dans cette province surtout dans les dioceses de Rennes, vannes et
nantes, cette paroisse n'a pas esté epargnee quoiqu'elle ni ait pas
esté meurtrière comme ailleurs, les enfans en sont morts en grand
nombre, il en est peu revenu de ceux qui en ont été attaqué; les grands
au contraire se sont sauvé en plus grand nombre. le païs des vignes
n'a pas non plus eté abondant en vins, mais ils sont très excellents, et se
sont bien vendus jusqua 60 et 70 lt la pipe** dans les bons crus. (...)

La suite parle de la guerre qui a débuté l'année précédente. NDLR

* L'abréviation "lt" pour livre tournois a été barrée au profit du mot "écus". La "livre tournois", est une monnaie de compte de l'ancien régime qui valait 20 sous (ou sols). L'"écu" est lui une monnaie de cours (donc une pièce réelle) qui vallait 6 livres. Le prix est donc, non pas de 50 livres, mais de 300 livres la charretée. Il n'est pas aisé d'en évaluer la valeur aujourd'hui. 1 écu de 6 livres contenait à cette époque 27 g d'argent ou la valeur de 1,8 g d'or. La charretée de foin coûtait donc l'équivalent d'environ 625 € actuels (étalon argent) ou 2800 € (étalon or).
En 2017 le prix d'une tonne de bon foin bio de la Crau est d'environ 250 €. Comme au XVIIIe on mettait vingt quintaux de foin par charretée, soit 2 tonnes (données historiques), et que ce prix de 50 écus la charretée était considéré comme excessivement élevé, on voit que dans ce cas il vaut mieux se baser sur l'étalon or si on veut avoir une idée du coût de cette denrée (ce qui donne environ 6 fois le prix normal).

** La "pipe" est généralement une unité de capacité pour les liquides (mais aussi les grains ou les fruits) et désigne également le tonneau qui la contient. La pipe vaut un muid et demi, quant au "muid", sa valeur variait suivant les régions et la nature des marchandises à mesurer : il pouvait par exemple aller de 268 (Paris) à 1282 Litres (Reims).

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1742
E Dépôt 21

vue 19 / 19

folio 36

1742

météorologie

(info http://www.odile-halbert.com/Vivre/meteo.htm)

audite*

L’hyver, le printems, et l’eté de 1742, ont êté a peu
près la même chose, que ceux de 1741, un froïd violent
et une secheresse continuelle. L’automne un peu plus
humide, ce qui a produit une moienne recolte des bles
noirs, et nouri gracement les fruits qui pendoient aux arbres
en abondance, excepté les chataignes, qu’une forte gelée fit
entierement perir, et qui empecha la maturité des raisins
qui etoient en si grande abondance qu’on n’a jamais
vû plus de vin, mais si vert, sans esprit de vin qu’on ne le
boit que par necessité, et on n’eut peut faire d’eau de vie pour
se dedomager du bois qu’on y brule, les bariques pour le mettre
ont coûté sur la fin des vendanges jusqu’a dix, et douze livres
chaque, et au commencement des 7 à 8 livres, comme il n’a
point de qualité, on ne croit pas en pouvoir retirer le prix des
bariques... on n’a point recüeilli davoine, que pour resemer;
les froments étoient pres de la moitie charbonnés, mais de
depuis 30 / ans / que je suis a Soudan je n’avois point eu tant de
bles seigle, il ne vaut presentement que 4 lt le bouisseau,
lavoine et le blé noir sont plus chers, mais jusqu’a la recolte
il a vallu 7 à 8 lt. les pauvres ont été en si grand nombre
qu’on n’y pouvoit plus satisfaire.......

(...)

* (Lat.) Ecouter NDLR

—  —  —

Héric

Saint-Nicolas

BMS
1743
3E 73/6

vue 29 / 29

1743

sécheresse

(relevé Geneadom)

Cette année 1743 la recolte des grains
blancs a eté assés abondante, le boisseau
de nozay ne vaut que 20 et 30 S, la
secheresse a eté tres grande, les puits
de ce bourg ont tous manqué d'eau
generalement

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1743
E Dépôt 21

vue 21 / 21

folio  40

1743

sécheresse

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

L'année 1743 a êté comme la precedente
fort seche presque point de pluie, il y a
encore eu abondance de seigle, une moienne
recolte d'avoine, et de bles noirs. point de pomes
ni de poires; point de cerises car elles gelerent
en fleur. des chateignes passablement. les
vins sont tres bons, ils se vendent 40 lt la
pipe. le blez seigle ne vaut en janvier / 1744 / que
2 lt le bouesseau la ruine des metairies et
fermiers, l'avoine, le ble noir même prix
le froment 3 lt le bouesseau. on mange le pain
a bon marché, mais les autres aliments sont
tres cheres, le beure 10 a 12 S la livre, la
chair 5 S la livre, la mourüe 48 S la
poignee. Dieu soit beni en toutes choses
et sur toute chose.

—  —  —

Saint-Père-en-Retz

Saint-Pierre

BMS
1745 - 1746
3 E 187 / 6

vue 26 / 26

folio 27

29/11/1745

foudre

grêle

(info Geneanet, relevé Geneadom)

La nuit du 29e au 30e novembre mil sept
cent quarante cinq le premier dimanche de Lavant
Il a fait un tonnaire des plus terribles avec greule de
plus des plus impetueux, le tonnaire tomba en la
meme nuit sur le clocher de leglise de St pere en
Retz qui le depouilla entierement depuis le haut
jusquau bas cassa en plusieurs morceau le caderent
de lorloge decouvrit grande partie de leglise cette
reparation à couté au General douze cent livres
quon a tenu du coffre fort des archives
M Cailleteau prieur d'hyers et R[ecteu]r de St pere en Retz

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1746
E Dépôt 21

vue 21 / 23

folio  41

1746

intempéries probables

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

Nota 2°

Cette année 1746 a été fort sterile en
grains, vin et cidre ce qui nous donnera
un grand nombre de pauvres pour lannée
1747 on nous entrons, le bouesseau de
seigle qui ne valloit que 40 a 60 Sous est
monté a 4 lt 10 S le froment a 6 lt, le
ble noir a 2 lt 5 S Lavoine a 2 lt, dieu nous
fasse la grace quil n'aille pas plus
loin, les ensemencés qui sont tres beaux
nous le font esperer...

—  —  —

Jans

Saint-Gulcien

BMS
1747 - 1748
3E 76/2

vue 10 / 11

30/12/1747

inondation

(info "Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom, merci à Christiane B.)

B. / julien roüillé [en marge]

Le trente decembre mil sept cens quarante sept, à êté baptisé par moy recteur sousigné
Julien né d'hier fils de Loüis Rouillé et d'anne Guillet du village du fossé neuf
paroisse de marsac ou on n'a pû porter l'enfant à baptiser à cause des grandes eaux
ont êtés parrein Julien Copy et maraine renée Buron qui ne signe

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1747
E Dépôt 21

vue 22 / 22

folio 20 verso

1747

froid

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

Nota

L'année 1747 qui au commen-
cement nous donnoit d'heureuses espe-
rances pour une abondante recolte,
nous a manqué considerablement,
les avoines ont entierement peri par
le froid, de manniere quon n'en auroit
pas eu pour semer, sil n'i en avoit eu
de lannée precedente, elle vaut 4 lt
le bouesseau en janvier 1748; les bles
seigle avoient aussi peri par le froid de
plus dun quart, mais ce qui resta estoit
pleinement grainé, il vaut 5 lt 10 S le
bouesseau. les blez noirs qui nont pas eté
abondans vallent 4 lt le bouesseau. il y a
eu encore moins de fruits dans les arbres
le cidre vaut 20 lt la barique; le vin
a pareillement manqué, le peu quil y
en a n'a point de qualité, et se vend sur
les lieux plus de 60 lt la pipe

(...)

—  —  —

Nantes

Saint-Vincent

BMS
1751
3E 109/253

vue 4 / 20

14/03/1751

tempête

(relevé Geneadom)

trait / d'histoire

vous verrez / un semblable / evenement à la / page 82e du 1er / tome de l'hist. de / Bretag. par dom / Morice ou il donne / ses preuves or cet / evenement est / de 40 en juill. [en marge]

La nuit du quatorze au quinze mars de la presente année
1751; une terrible tempête se fit sentir à nantes et environ
elle detruisit, ebrala, renversa des maisons entieres sous les
ruines desquelles quelques personnes furent ensevelies, d'autres
estropiées La consternation fut universelle peu d'habitants furent
exempts / de la necessite / de faire retablir leurs cheminées ou recouvrir leurs toits.
Les eglizes souffrirent aussi beaucoup; et notamment celle de St
Sebastien près nantes dont le clocher et la moitié des murs
furent abbatus / comme aussi celle du port St pere qui souffrit le meme domage
/ on ne voioit dans la campagne qu'arbres
arrachés. à paimboeuf de plus d soixante vaisseaux richement
chargés qui etoient en rade, il n'en reste que trois, les autres
ont eté entrainés, brisés, engloutis dans les flots avec leurs
equipages. la bourse du commerce y perdit plusieurs millions.
Enfin l'on entendoit que de tristes narrations de toutes parts.

Dupas vice-gerent
de St. Vincent.

—  —  —

Pornic

BMS
1751
3E 131/2

vues 16
et 17 / 17

folios 16 et 17

1751

météorologie

 

du 14 au
15/03/1751

ouragan

(relevé Geneadom)

L'année 1751 a eté extraordinairement
pluvieuse et sans hyver et sans eté si on entend
par l'hyver le froid et par l'eté le beau temps.
la saison de lautomne na pas eté moins abon
dante en pluyes que les autres.ce derangement
dans le temps a causé la perte de toute la levée

il y a eu tres peu de graines, les herbes les avoient
surmontées dans les champs on a eté obligé / 16 / d'en
faucher baucoup, aussi le froment atil toujours
valû 25 lt le setier depuis la recolte encor n'est il
pas beau ni si bon ayant eté nouri dans leau.
le vin a eté en tres petite quantité partout
on n'a eu a la cure que douze bariques de vin
on se plaint dans les bons crus comme dans les
mauvais de sa verdeur on le vend neanmoins
40 lt la barique et peu de gens en achetent. il y a
eû aussi peu de fruit, et encor il ne se garde
pas. les foins ont etés tres mauvais a peine a t'on
pû trouver le temps d'en faire secher. la nuit du
dimanche 14 mars au lundy 15 mars il y eut un
ouragan comme de memoire d'hommes on ne se
souvient pas d'avoir veu un pareil sans presque
de pluye, après un vent furieux du sud et de
l'ouest les vents sauterent au nord ouest, renverserent
dans la province des arbres sur les hayes, dans
les jardins et dans les bois et dans les forets, decouvr
irent les maisons, emporterent du monde bien loin
on sentit ce ouragan a paris même il y eut des
vaisseaux sans nombre peris. a pornic les rües le
lendemain matin estoient pavées d'ardoises et de
chevrons tombés. des murs renversés, quelles barques
ne furent endommagées dans le port. le monde
etoit plus mort que vif, le tremblement de terre qu'on
subit pendant la violence du ouragan mit la
consternation dans tous les esprits on s'imaginoit
[qu]e la fin du monde commencoit a se manifester
[le] clocher panchoit considerablement de coste de
[l'e]st le vent d'ouest avait fait sortir tous les tenons
[de]s mortaises de ce costé quoy quil fit clair de lune
[nul?] n'osoit sortir a cause de la pluye des ardoises

ceux qui voulurent sortir furent emportés loin par les
vents, leurs violence s'appaisa entre quatre et cinq heures
du matin. alors chachun sortant de chés soy examinoit
ses ruines et ses agats on courut a apporter du remede
au clocher on remit les tenons vis a vis des mortaises
et un vent violent d'est les fit rentrer comme par
miracle dans leurs place, on les lia avec du fer,
et on remit deux poutres neuves en ayant
trouvé deux pouries. la ville de Nantes voyant
le degats fait chès elle et jugeant par le sien de celuy
qu'on avoit souffert ailleurs ecrivit partout afin quon
luy envoya un detail des domages soufferts pour
les porter au pied du throne; dela fut executé, les habitants
s'assemblerent les avaries de trouverent montées a 14000 lt
le memoire fut envoyé a la ville et communauté de
Nantes qui le reunissant aux autres l'envoya
a paris mais inutilement on n'en a pas eu le moindre
soulagement. chachun plus ou moins promptement
a fait retablir ses dommages selon sa bourse et les
ouvriers dont on pouvoit jouir car ils etoient rares
par la quantité de besoigne qu'ils avoient a faire de
tout costé, les gasettes ont fait monter la perte faite
a la mer par ce ouragan a vingt millions. dieu
nous garde d'une pareille tempeste.

(...)

La suite concerne les travaux réalisés par le curé et les nouvelles du royaume et n'a pas été transcrite ici. NDLR

—  —  —

Saint-Sulpice-des-Landes

Saint-Sulpice

BMS
1751 - 1760
3E 191/2

vue 14 / 15

folios 14 et 15

14/03/1751

tempête

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Yannick P.)

nota dans cette année 1751, il fit une tempète la
nuit du 14 au 15 de mars qu’on dit être un tremblement
de terre. Cette tempête fit tort, dans cette
paroisse tant sur les maisons que sur les arbres
de 2000 lt on n’avoit jamais veu ma-t-on dit un hyver
si pluvieux. aussi il n’y avoit point de bled de ce qui
causa une cherté, et des voleurs en abondance.
Le jubilé universel commença dans cette année
le le 31 octobre ; et finit le 30 avril 1752
il fit en êté quantité de tonnerre. il tomba
a la croix rompüe, et tua trois chevaux a michel
garreau qui êtoient sur sa Closerie de la Barre dans
cette année on fut obligé de faire une declaration

de tous les biens pour etablir le vingtiême
a perpetuité. En 1752 on fit pindre les autels
de Saint Sulpice. en 1753 il fit un été si
chaud qu’on n’en avait pas veû un pareil, il
y a long tems. en 1754 il y eut une grande
mortalité, et une bonne recolte.
En 1754. il fit de si grandes chaleurs
que les arbres les bestiaux perissoient
parce que l’eau êtoit si rare qu’on
n’en trouvoit pas même pour boire
en 1757 loüis XV le bien aimé recût un
coup de couteau de la main de pierre damien
qui fut tiré a 4 chavaux, la main brulée
tenaillé, il fut puni comme il le meritoit.
en 1758 jamais on veu un hyver si doux ni si
agreable dans janvier et fevrier il faisoit
chaud. en 1759 il y eut un hyver qu’on disoait
être pour ainsy dire semblable au grand hyver
de 1710. il y eut cepend[ant] du bled et du
froment. il y eu une grande dissenterie
dont plusieures personnes moururent et
en 1760 il y eut beaucoup de fruit et de vin.
en ce temps là nous avions guerre avec les
anglais et le roy de prusse l’argent etoit très
rare il y eut bien des bancroutes et des

personnes ruinées.

Treffieux

Saint-Grégoire

BMS
1751
3E208/1

vue 11 / 14

folio 8

14/03/1751

tempête

tremblement de terre

1751

pluie

gelée

(relevé Geneadom)

nota [en marge]

dans la nuict du quatorze au quinze de mars ditte année il sest levé une tempeste si horrible et un trem
-blement de terre, que la tempeste à renversé en cette paroisse et deraciné plus de trois cent arbres
tant pommiers, chesnes, et chasteniers. et pendant tout le cours de lannée il à fait des pluies conti
/ emporté nostre pont /
-nuelles, qui ont // totalement ruiné les blés. de sorte qu'on nene a pas serré le tiers qu'on avoit coûtu
/ et les chastaignes /
-me de cueillir. des gelées qui dans le païs vignoble ont ruiné les vignes //, et les ont rendu si verds
quils n'avoient point de qualité, et les ont pourtant mis hors de prix.  huet Recteur

(...)

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1751
E Dépôt 21

vue 18 / 18

folio 35

1751-1752

pluie

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

[colonne de doite]

Cette année 1751 a eté extre-
mement pluvieuse, aussi y atil eu tres peu
de grain, je nen ai pas eu dans ma dixme
plus de la moitié des annees communes
et encore on nen peut faire de bon pain
il y a eu passablement de bles noirs qui
font la principale resource du pauvre
peuple, dont la pluspart souffrent la
faim dans la presente annee 1752 qui
sera bien longue pour eux, et comme son
yvert est fort pluvieux les ensemencés ne
nous promettent rien de favorable. -- si
Le bon dieu qui est tout puissant ni met sa
fertile main haec est unica spes nostra*
nous avons avons eu moitie cidre

[pleine page]

mais les pieces des vignes ont eu tres
peu de vin, et encore ne vaut qua faire des sauces de begaces**;

(...)

NDLR

* [lat.] : Ceci est notre seul espoir.

** Probablement mis pour "bécasses".

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1753
E Dépôt 21

vue 17 / 19

folio 33

1753

sécheresse

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

Lannee 1753 a eu un êté, aussi bien que lautomne tres chaud et fort sec
De maniere quil y a eu tres peu de foin prsque point davoine ce qui
cause une disette de fourage pour les bestiaux, mais la recolte de bles
seigme, et du blé noir a esté assez bonne, ce qui a fait beaucoup diminuer
le prix des grains, pour la consolation des pauvres....

—  —  —

Saint-Sulpice-des-Landes

Saint-Sulpice

BMS
1751 - 1760
3E 191/2

vue 14 / 15

folios 14 et 15

14/03/1751

tempête

tremblement de terre

30/04/1752

foudre

été 1753

canicule

sécheresse

hiver 1758

douceur

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Yannick P.)

nota dans cette année 1751, il fit une tempète la
nuit du 14 au 15 de mars qu’on dit être un tremblement
de terre. Cette tempête fit tort, dans cette
paroisse tant sur les maisons que sur les arbres
de 2000 lt on n’avoit jamais veu ma-t-on dit un hyver
si pluvieux. aussi il n’y avoit point de bled de ce qui
causa une cherté, et des voleurs en abondance.
Le jubilé universel commença dans cette année
le le 31 octobre ; et finit le 30 avril 1752
il fit en êté quantité de tonnerre. il tomba
a la croix rompüe, et tua trois chevaux a michel
garreau qui êtoient sur sa Closerie de la Barre dans
cette année on fut obligé de faire une declaration

de tous les biens pour etablir le vingtiême
a perpetuité. En 1752 on fit pindre les autels
de Saint Sulpice. en 1753 il fit un été si
chaud qu’on n’en avait pas veû un pareil, il
y a long tems. en 1754 il y eut une grande
mortalité, et une bonne recolte.
En 1754. il fit de si grandes chaleurs
que les arbres les bestiaux perissoient
parce que l’eau êtoit si rare qu’on
n’en trouvoit pas même pour boire
en 1757 loüis XV le bien aimé recût un
coup de couteau de la main de pierre damien
qui fut tiré a 4 chavaux, la main brulée
tenaillé, il fut puni comme il le meritoit.
en 1758 jamais on veu un hyver si doux ni si
agreable dans janvier et fevrier il faisoit
chaud. en 1759 il y eut un hyver qu’on disoait
être pour ainsy dire semblable au grand hyver
de 1710. il y eut cepend[ant] du bled et du
froment. il y eu une grande dissenterie
dont plusieures personnes moururent et
en 1760 il y eut beaucoup de fruit et de vin.
en ce temps là nous avions guerre avec les
anglais et le roy de prusse l’argent etoit très
rare il y eut bien des bancroutes et des

personnes ruinées.

Nantes

Saint-Vincent

BMS
1755
3E 109/253

vues 22 et 23 / 23

folio 21

1755

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

Cette année 1755 fut fameuse en evenemens
1° la guerre s'alluma au Canada entre les colonies Angloises
et les notres ; or comme l'avantage etoit de notre côté
la marine d'Angleterre usa d'un procedé inouï et con-
traire au droit des gens ; ce fut de s'emparer de tous les navires
françois dont elle put approcher dans toutes les mers
ou il s'en rencontra, et ce sans declaration de guerre
Le commerce de Nantes y perdit considerablement et les
colonies d'Amerique en souffrirent beaucoup.
2° Les tremblemens de terre se firent / sentir / d'un pôle à l'autre
& dans les quatre parties du monde, et ils y causerent
la ruine de plusieurs villes riches et peuplées, entre autres
de Lisbonne qui fut presque entierement engloutie avec
ses tresors, le jour de la Toussaint de sorte que son roy
& ses habitans echappés au peril furent obligés de
demeurer sous des tentes dans la rase campagne pendant
tout lhyver, qui heureusement ne fut pas rude cette année.
Cadix souffrit aussi de la part de la mer enflée
qui manqua de la submerger. Mequinez, au Royaume de
Maroc fut ensevelie dans les entrailles de la terre comme
Lisbonne. des isles et des montagnes d'un poids enorme
disparurent, se briserent par quartier et tomberent
en la mer. les fontaines en plusieurs lieux cesserent de couler
ou ne donnerent que de l'eau ecumante, rougie, ou noircie
a proportion de la nature du terroir de leur fonds. Vous jugerez
par là de la violence des secousses internes, occasionnées sans
doute par les fermentations des liqueurs, des sels, des souffres,
des bitumes et autres matieres combustibles dont le sein de
la terre est rempli, fermentations qui dûrent etrangement
dilater l'air contenu dans les cavernes et sur les fleuves
& eaux coulantes ou dormantes sous cette surface du globe
que nous habitons, et enfin produire les funestes effets dont
nos voisins ont eté les temoins et les objets infortunés. La france
par une protection singuliere du tout puissant, n'a rien eprouvé
de fâcheux de la part des tremblemens ; c'est pour nous un
motif d'actions de graces.
3° Quand à notre ville de nantes en particulier

on y a fait plusieurs travaux & plusieurs demolitions.

(...) La suite traite des travaux dans la ville de Nantes et d'un manuscrit historique sur la cité écrit par un prêtre dénommé Travers qui doit être réactualisé. NDLR

—  —  —

Petit-Auverné

Saint-Sulpice

BMS
1755
3E 121/2

vue 13 / 14

01/11/1755

tremblement de terre

crue

(relevé Geneadom)

(...)
Le p[remi]er 9bre 1755 il y a eû un grand tramblement
de terre et feû à lisbonne, Espagne, et Barbarie
mais peû sensible icy que par la grande quantité
des eaux

—  —  —

Soudan

Saint-Pierre

BMS
1755
E Dépôt 21

vue 17 / 19

folio 33

1755-1756

chaleur

pluie

tremblement de terre

(info https://www.histoire-genealogie.com/, relevé Geneadom, merci à Michelle H.)

Cette année a esté chaude et fort seche jusqu'au mois doctobre ou la
pluie a commencé a arroser les terres, et surtout dans le mois de xbre et
janvier de lannee 1756, elle est tombée en abondance presque jour et nuit
accompagnee de vents violens; malgré la secheresse lannee a esté bonne et
fertille en grains et fruits, il est vrai que les vins ont peu de qualité a cause
des pluies qui bareuvent trop le raisin qui etant fort deseché, n'eut plus de
chaleur necessaire pour luy donner une parfaitte maturité dieu en soit beni
Nota [en marge]
a la feste de la toussaint de cette année 1755 il y eut un tremblement de
la terre environ les dix heures du matin, il ne fut pas violent icy, quoique
tout le monde s'en apperçut surtout dans notre Eglise dont le pavé
trembloit sous les genoux;  mais a la meme heure du dit jour il fut si
violent en portugal* que Lisbonne capitale, en fut presque toute ruinee,
on compte la perte de dixhuit cent millions, le nombre des habitans
qui y ont peri est presque innombrable, il a causé dans plusieurs villes
D'Espagne sur tout a Cadix des pertes considerables.

Manus dei fecit hoc ad correctionem nostram **

NDLR

* [lat.] Les mains de Dieu l'ont fait pour nous corriger (punir).

**  Ce séisme a eu lieu à Lisbonne le 1er novembre 1755 à 9 h 40 du matin. Selon les sources, on dénombre entre 50 000 et 70 000 victimes parmi 275 000 habitants. La secousse fut suivie d'un tsunami et d'incendies qui détruisirent la ville dans sa quasi-totalité.

—  —  —

Chéméré

Saint-Jean-Baptiste

BMS
1763
3E40/4

vue 1 / 7

27/02/1763

foudre

vent

pluie

(relevé Geneadom)

Le tonnérre est tombé dans l'église de St Cyre le
vingt et sept février de cette année qui étoit le
deuxième dimanche du Carême guitteny etoit
alors déservant. Le tonnerre en tombant fit un trou a
la couverture frappa quatorze personnes, il etoit a[lors]?
neuf heures le prédicateur étoit sur le point de monter
en chaire. Sans prêcher a St Cyre etant blessé legerement
a un oeil par l'éclat du feu dont l'église fut toute
illuminée, / il / s'en alla prêcher a Bourneuf une de ses
quatorze personnes blessées mourut apres que Le Compte
Chirurgien a Bourneuf l'eut traitée et luy fut faite
l'opération a deux doigts du pied qui étoient brulés
on l'ouvrit apres sa mort on s'apperçut que les
intestins étoient notablement endommagés a demi
cuits apparrement. La pluye et le vent d'ouest etoient
d'une vehemence a etonner si bien que beaucoup des
paroissiens d'icy ne vinrent point a la messe.
Ce détail est de Mon Remaud alors vicaire de cette paroisse
& depuis Recteur d'Escoublac*

* Ces deux dernières lignes d'une autre main et postérieures. NDLR

—  —  —

Clisson

Archives de la Société royale de médecine*

SRM
carton 181
dossier 20
pièce 1

folio 3
(extrait)

01/1780

froid

(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé Geneadom)

Observations nosométéorologiques
année 1780
Janvier.

Tout ce mois a eté très froid et sec, le vent soufflant du N.E.
et du N. point de pluie, très peu de neige, deux jours de faux
dégel pendant lesquels le thermomètre a marqué 10 degrés
de dilatation, le baromètre etant alors au dessous de 28 pouces.
hors ces jours là, le mercure s'est tenu constamment
au dessus de ce terme, et le thermometre à 4, 5, ou 6 degrés
de condensation.

(...)

* Les archives de la Société Royale de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques; nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour consulter les autres archives météorologiques nous vous invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/. NDLR

     

Mouzeil

Saint-Pierre

BMS
1784

vue 6 / 6

folio 6

1784

froid

neige

(relevé Geneadom)

Transcription en cours

—  —  —

Missillac

Saint-Paul

BMS
1785
3E98/8

vue 29 / 31

1785

sécheresse

(relevé Geneadom)

nota [en marge]

Cette année doit etre regardée comme une année
extraordinaire, ou plutôt comme unique, & Dieu
veuïlle qu'elle le soit; il n'est pas tombé de pluye
depuis le premier jour de fevrier jusquaux derniers
jours d'août; toutes les recoltes ont generalement
manqué, excepté celle du vin qui a eté très
abondante; la plupart des avoines n'ont pas
rendu la semence, egalement que les bled noirs;
on n'a presque recueilli ni lins, ni foins; les legumes
même ont eté très rares, excepté depuis le mois
de septembre. les foins ont eté sans prix; on en
a vendu 20 ecus, 100 lt 50 ecus le millier. on a
detruit plus de la moitié des bestiaux, par la disette
des fourages. l'avoine à valu dès la recolte 15 à 20 lt
le bled noir 20 lt le seigle 24 à 25 lt le froment plus de
dix ecus le boisseau.

—  —  —

Saint-Viaud

BMS
1785
3E192/5

vue 15 / 15

1785

sécheresse

(info Geneanet, relevé Geneadom, merci à Claude F.)

observation

Cette année a esté des plus sèches qu'on ait vu de longtemps
après un hyver très rude, et la terre couverte depuis longtemps
de neige, le printemps a esté si sec qu'on ne voyoit point
d'herbe dans les prés, paturaux et les marais même. l'été
a esté aussy sec, et tout perissoit dans les jardins. le grain
a beaucoup souffert, et est venu trés petit, et échaudé sur
les terres âpres. il a commencé à mouiller les derniers jours
d'aoust. cette pluye a amené tout d'un coup la vendange
qui estoit presque perdue auparavant. il y a eu cette année
tant de vin qu'on ne trouvoit pas de futs assez, et que
les bariques neuves coutoient 9 et 10 livres. le beurre à
valu depuis le mois de may 20 et 22 Sols la livre. heureux
cette année ceux qui ont de la paille de froment pour
nourrir les boeufs, vaches et chevaux, car il n'est pas poss
ible d'avoir du foin.

—  —  —

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