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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département de l'Eure (27) / Haute-Normandie / Normandie

Les Andelys / Bérengeville-la-Rivière / Bernienville / Bézu-la-Forêt / Breux-sur-Avre / Conches-en-Ouche / Coudray / Dame-Marie / Ezy-sur-Eure / Grossoeuvre / La Londe / Le Boulay-Morin / Léry / Lyons-la-Forêt  / Le Mesnil-Hardray / Poses / Tillières-sur-Avre / Tourneville / Toutainville / Vernon

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
Image du document
(cliquez sur la vignette pour l'agrandir)
Transcription du document

Vernon

Bizy et Gamilly

B
1647 - 1667
8 Mi 4459

vue 82 / 432

25/01/1651

crue

(info http://www.thoiry78.fr, relevé Geneadom)

25 / janvier / nota [en marge]

Ce jour tomba la maistresse des arches du pont
de vernon / avec larche nommee la bidaude / a la perte dun messager de vernon a
toüry / noye / avec quattre chevaux charges de
marchandise / revenant de toüry / et est a remarquer qun jeune
garcon conduisant les chevaux avec le messager
demeura suspendu a un des piliers de
larche, ou il passa une nuict sans pouvoir
estre secouru au grand estonnement de
tout le monde, et fut trouvé le
matin au mesme lieu ou il estoit demeure
suspendu sans avoir esté blessé et na eu
aulcun mal dieu mercy. Ce ravage
estant arrive a cause du debordement
extraordinaire de la riviere de seine
qui est venue jusqua la petite porte
du chappittre dun costé, et jusquaux
degrez du portail de Saint Sauveur, de
leglise de ceand; le vingt cinquiesme
jour de janvier mil six centz
cinquante & un.

—  —  —

Tourneville


BMS
1649 - 1792
8 Mi 42 53-1

vue 24 / 464

1658

crue

inondation

(relevé Geneadom)

[vertical en marge]

grand debordement
d'eaux cette annee

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Tourneville


BMS
1649 - 1792
8 Mi 42 53-1

vue 32 / 464

1661 & 1662

douceur

(relevé Geneadom)

Il ny a point eu dhiver cette derniere non plus
que lautre mais les maladies n'ont pas este si frequentes
La Chambre de justice es?blie contre les partisans.

—  —  —

Tourneville


BMS
1649 - 1792
8 Mi 42 53-1

vue 37 / 464

22/02/1665

crue

(relevé Geneadom)

[vertical en marge]

Si par toute la riviere
d'Eure, quen cinq[ant]e huit huit*

le debordement d'eaux fut le vinct deux
feb[vri]er 1er Dimanche du caresme depuis quatre
heures du soir jusques a dix [fut] plus haut de deux / pieds*

* Le curé fait référence à l'inondation de 1658, voir plus haut. Le mot ajouté est du transcripteur. NDLR

—  —  —

Tourneville


BMS
1649 - 1792
8 Mi 42 53-1

vue 37 / 464

22/02/1665

crue

 

1664 - 1665

comète*

(relevé Geneadom)

Les eaux ont este debordées cette annee le
deus[iesm]e feb[vrie]r et jours suivants autant et plus que
lannee M vi / c Lviii* le bled meteil a este a si
grand marché quon en achete a dix neuf et vingt
sols / le boysseau / mesure dEvreux. La comette a paru six
semaines durant deux ou trois heures devant le jour
au mois de decembre vers lorient et [rature] / au mois de janvier /
elle a paru long temps qui avoit une lueur en
queüe sur le soir proche les pleyades tout le moys de
Janvier./ elle estoit tellement est diminuee petit a petit
ayant la queue devant au matin et au soir derriere [rature]
Loppasite du soleil levant et couchant ./ daage et de
memoire dhomme les eaux nont este si deborees ny si
grosses quen cette année, qui ont renversee quantite de murs
et de bastimens routes chaussees

NDLR

* Voir ci-dessous.

** 1658 en chiffres romains (voir document ci-dessus à cette date).

—  —  —

Tourneville


BMS
1649 - 1792
8 Mi 42 53-1

vue 37 / 464

04/1665

comète*

(relevé Geneadom)

[marge de bas de page]

La comette a paru le matin vers lorient fort
enflammee, cinq ou six jours durant en la my
Avril.

* Il s'agit de la comète parabolique C/1664 W1 visible à la fin de l'année 1664 et au début de 1665. NDLR

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Epreville-en-Lieuvin

BMS
1662 - 1736
8 Mi 1509

vue 89 / 470

folio 1 verso
et 2

09/04/1680

foudre

(info Geneanet, merci à François L.)

Le neufiesme jour dAvril mil six cents quatre vingts
pierre moisy valet domestique de mr du mayne ayant esté
escrazé dun coup de tonneire fut le lendemain inhumé

Au cimetiere de cette paroisse suyvant le mandatement
obtenu de monsr le bailly vicontal du Comté de briosne en
dabte du dix esme jour de ce p[rese]nt mois et an demeurant en Fre
Lad[ite] Inhuma[ti]on faicte p[rese]ce de Guilla[ume] / Antoine / et Charles dits moisy freres
dud[it] deffunct Lucas moisy son fils Jean gautier françois Salerne et
Antoine Vaucquelin tesmoins

—  —  —

Le Mesnil-Hardray

BMS
1674 - 1755
8 Mi 2747

vue 79 / 379

07/1692

tremblement de terre

(merci à Colette B.)

[texte barré d'une croix]

En cette année il est arivé ie croy au mois de
juillet de grands tremblements de terre qui ont este
sensibles a roüen, en flandres etc.

on a perdu une bataille sur mer contre les anglois, Mr
le chevalier de tournillet estoit le commandant

peu apres le roy prit namur a la veüve du prince dorange
qui la vouloit defendre

Cette année commença la charté qui dura 6 mois
le bled valant 8 lt le boisseau, puis dura deux ans
a 4 ou 5 ou 6 lt le boisseau

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Grossoeuvre

BMS
1630 - 1736
8 Mi 2078

vue 199 / 408

1694

conséquence du froid

(info https://www.histoire-genealogie.com., merci à Pascale P.)

Cette année a esté remarquable par une famine
universelle qui a esté au dela de tout ce que l’on
peut s’imaginer d’affreux et par les maladies qui ont
fait perir beaucoup de monde on remarque qu’il est
Mort quatre vingt douze curez dans le dioceze
d’Evreux La ville de dieppe si recommandable
pour son commerce a esté bombardée toutes les
maisons bruslées par larmée navalle du Prince
Dorange usurpateur des couronnes d’Angleterre

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Poses

BMS
1690 - 1739
8 Mi 3254

vue 62 / 543

folio 9

07/1697

crue

inondation

(info https://www.cabinet-genealogique-de-normandie.fr/ merci à Nadine D.)

En cette présente année 1697. au mois
de juillet l'eau deborda et perdit toutes
les recoltes : a mesure que l'eau se retiroit
on sentoit elle laissoit un limon, qui
exhaloit une odeur, comme de marine :
et on trouva dans la garenne iusques
dans les sillons quantité de poisson
mort par monceaux.

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Bézu-la-Forêt

BMS
1697 - 1752
8 Mi 516

vue 85 / 498

30/12/1705

vent

(info "Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom,
merci à Laurence D.)

Le trente decembre 1705 arriva une tempeste
de vents qui abbatit grande quantité
de clochers, de moulins, & plus d'un tiers des
arbres tant dans les champs q[ue] dans la forest

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Venables

BMS
1628 - 1709
8 Mi 4382

vue 421 / 471

folio 10 verso

30/12/1705

vent

(info Geneanet, merci à Myriam P-V.)

Le mème jour trentieme de decembre 1705 se leva sur
les sept heures du matin un vent extraordinaire
qui dura jusqua midi, si grand et si impetueux
quil deracina les un grand nombre darbres, les
plus forts, decouvrit et brisa les maisons, rasa et
enleva la pyramide du clocher de cette paroisse
et de celle de notre dame de Louviers.

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Les Andelys

BMS
1700 - 1703
3E 00148

vue 12 / 13

10/05/1707

inondation

(info Genenanet, relevé Geneadom,
merci à François L.)

françois Reny dit La Manche aagé de soixante et onze ans ou environ
n[otr]e paroissien [en marge]
trouvé mort a Radeval paroisse d'Andely ou linnondation arrivée le jour
d'hyer lentraina suffoqué par les eaux a esté cejourdhuy dixieme jour
de may inhumé dans le cimetiere par nous pretre curé de cette paroisse
apres quil nous a apparu la permission de Mr Le Lieutenant general
dud[it] Andely et de Mr du four curé dudit lieu endatte du meme jour
En presence de Marg[ueri]te hernin sa femme Vincent Enguerran son gendre
barbe Reny sa fille et autres temoins qui ont signé avec nous
ou declaré ne scavoir ecrire ny signer de ce conpulses.

—  —  —

Poses

BMS
1690 - 1739
8 Mi 3254

vue 186 / 543

folio 13

04/08/1707

grêle

(info Genenanet, relevé Geneadom,
merci à François L.)

En cete presente année 1707. Le
quatrième iour d’aoust la grêle
tomba si grosse et en telle abondance
en cette paroisse, qu’on ne recüeillit
que du feurre*, toutes les recoltes etoient
egrenées sur terre.

* Le "feurre" désigne en général le fourrage pour les animaux (synonyme de foin) mais ici plutôt la paille (chaume). NDLR

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Poses

BMS
1690 - 1739
8 Mi 3254

vue 197 / 543

folio 7 verso

1708

crue

inondation

(relevé Geneadom)

En cete année 1708. toutes les
Recoltes furent perdues par le
debordement de la riviere

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Bézu-la-Forêt

BMS
1697 - 1752
8 Mi 516

vue 119 / 498

06/01/1709

froid

(info "Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom,
merci à Laurence D.)

[en marge]

Le six[èm]e de janvier 1709 commença le grand hyver qui
dura deux mois & fut si rude quil fit mourir quantité
d'arbres & presque tous les bleds on fut obligez de les labourer
& semer des orges a la place qui vindront en abondance. ceux qui
tente de resemer du bled perdirent tout.

—  —  —

Le Boulay-Morin

BMS
1681 - 1801
8 Mi 702

vue 129 / 659

folio 1 verso

1709

froid

gelée

(info Geneanet, relevé Geneadom)

1709

En l'année mil sept cents et neuf l'hyver fut si grand
que les bleds furent entierement gelés, les arbres pour
la plus part notamment les poiriers furent gelés et
sont morts dans la suite, comme aussy un grand nombre
d'arbres dans la forest. le bled valut en ce temps jusqu'a
dix francs le boisseau mesure d'Evreux, l'orge quatre livres
dix sols et cent sols même et dans la semaison en suivant
le bled valoit 7 lt 0 S. les pois valoient trois livres
dix sols, l'avoine trente sols; la vêhce cinquante

Dans le dégel des naiges qui estoient en abondance
sur la terre, il y eut de si grandes inondations d'eaux
qu'il perit quantité de personnes et danimaux la seine
alloit iusquau plancher des maisons de la rue de
Martinville a Roüen, et a St Adrien il falloit
passer les chevaux dans un basteau dans les rües
l'eau passoit sur la chaussée du pont de l'Arche
d'un pied et demy, un grand nombre de murs furent
abattus

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Bernienville

BMS
1640 - 1785
8 Mi 447

vue ? / 350

1709

grand froid



(merci à Colette B.)

En l'année 1709 l'hyver fut semblable a celuy de
1660 et encore plus garnd, la plûpart des arbres
furent gelés et plus(ieu)rs personnes trouvées morts
de froid dans les chemins; tous les bleds gelèrent
& si l'on n'avait pas reseme des orges a la place des
bleds auxquelles Dieu donna sa benediction par
l'abondance extraord(inai)re qui parut cette année là
presque tout le monde seroit mort de faim,
le bled ayant monté jusqu'a quatre vingt francs
la somme mesure d'Euvreux.

—  —  —

Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vues 368
à 372 / 384

hiver 1709

froid

Histoire du grand hyver

Il commença le 6e de janvier de l’année 1709 jour des Rois.
La veille il plût et le jour des Rois la gelée fut prodigieuse.
Elle continua de plus en plus jusques au 28 du mois ; ensorte qu’il n’estoit
point d’homme sur terre qui en eut veu une semblable, ny entendu
parler, ny leu dans l’histoire. Il geloit jusques au coin du feu et
le vin aupre ? du feu ne dégeloit qu’apeine. La Rivierre prise de
plus d’un pied d’épaix. On coupoit la glace avec des cognées et autres
instrumens pour faire aller un des deux moulins, et les glaçons qu’on
en tiroit estoient comme des pierres de tailles. Les neiges
estoient aussy prodigieuses que la gelée. Il y en avoit jusques aux genoux
également. Cette gelée fut si forte que les chènes de 40 ans fendoient
par le milieu du tronc en deux ou trois, on les entendoit dans le vieil
parc et dans la forest faire du bruit en s’ouvrant co(mm)e des pétars
et après la gelée tous se refermèrent. Il n’y eut point de cave si
profonde ou la gelée ne penetrast. / La plus part des cidrex furent perdus dans les céliers. /
Les volailles tomboient mortes dans
leurs pouliers, les bestes dans leurs tanierres et les hommes avoient
bien de la peine à s’échaufer surtout la nuit, plusieurs brulèrent
icy leur lin pour les échaufer. On trouvoit les poules d’eau mortes
le long des rives de la rivierre. Les ramiers au pied des arbres,
tout le gibier presque mort sur la terre dans les terriers. Il resta
fort peu de lapins, encore moins de lièvres et très peu de perdrix.
On leur fesoit donner à manger, mais les corneilles le ravissoient.
On prenoit les lièvres a la main, qui n’avoient pas la force
de courir. Tout le gibier estoit si maigre qu’il ne valoit pas
le manger. On ne voyoit plus d’oyseaux et on n’entendit guères
au printêms. Jamais on ne vit tant d’oyseaux étrangers sur la Rivierre
si extraordinaires ny si beaux, entr’autres des Jacobins qui sont blancs
par le corps avec un collier noir et la teste de toutes couleurs.
Mr de Vandôme et tous ses gens tiroient sans cesse sur la Riverre.
Mais son Altesse alloit de têms en têms se chaufer aux cordeliers.
Cette gelé frapa beaucoup la vieillesse des animaux et des arbres, mais
épargna un peu la jeunesse. Il ne resta presque poin de vieils arbres
surtout de ceux, qui sont tendres. Pour dire une messe basse il

falloit deux réchaux : un proche du calice et l’autre des burettes, de
l’eau bien chaude pour faire l’eau bénite.Nous ne disions plus
de hautes messes ; j’ay veu tous mes paroissiens a l’Eglise ayant tous les
cheveux et la barbe toutes blanches de leurs haleines, qui glaçoient
en sortant de leurs bouches.
Le 28 de janvier il commença a degeler. Le degel continua environ tout
doucement jusques au 18 de fevrier. Alors il arriva un meurte
a Evreux, qui remplit tout le pays d'horreur, tout le Royaume
et mème la Cour de Rome. (...)

Suit ici le récit détaillé de l'assassinat de Dame Genevieve Ferand de Montreuil prieure de l'abbaye de Saint Sauveur poignardée pour lui voler 1500 livres par le diacre Claude Le François et sa maîtresse la religieuse Dame Magdeleine de Molent de Limbeuf. Nous ne transcrirons pas cette partie car le thème a bien plus à voir avec les turpitudes humaines qu'avec les calamités naturelles. NDLR

haut de page

(...) Je reviens
a mon histoire que j'ay interompue. au 18 de fevrier 1709
Ce jour là la gelée recommença aussy fort qu’auparavant surtout
depuis le 18 jusques au 23. c'estoit de méme dans toute l'Europe
cette gelée fut accompagnée D’un vent ou et d’un rible qui coupient
le visage. Ce rible découvrit les terres et les vignes sur lesquelles
il y avoit un bon pied de nèges et porta toutes les neiges dans les
fonds et dans les rays. La terre ainsy découverte après la fonte
des premierres nèges, poin la gelée, ensorte que tous les bleds du
Royaume et presque de toute l’Europe furent perdus a la réserve
des rays en certains endroits après le 23. Le vent et le
rible tombèrent mais la gelée continua jusques au 3e de mars
après quoy vint le dégel.
Alors on commença a tailler les arbres. Tous les vieils se trouvèrent
morts et dans les jeunes l’écorce parut verte et le bois noir. Ils
repoussèrent tous a cette sève ; mais a la seve d’Aoust une
partie se fanèrent et au printems suivant il en mourut un tiers
et beaucoup d’autres pendant l’esté et l’automne. La plus part
des vignes furent gelées. Il y en eust un tiers qui ne repoussa point

l’autre tiers qui repoussa dans la souche. les bourgeons qui se trouvèrent sous
la neige donnèrent du vin, mais il en fut très peu, parce que le vent avoit
tout découvert dans tout le vignoble d’Ezi, il y en eust que trois a 4 pièces.
L’année suivante il n’en fut pas d’avantage a Ezi ; mais
il en fut un peu plus sur la rivierre de Seine. Néanmoins le vin fut
rare pendant trois ans. La 1e année fut gelée le 29 de may ; mais
il en estoit beaucoup de vieil. La 2e fut gelée par le grand hyver
dont je fais l’histoire et la 3e manqua parce que le jeune bois qui avoit
poussé dans la souche n’estoit pas propre à faire du frais, outre que nous
eûmes la gelée au commencement de may qui gela plus des 2 tiers des
bourgeons. Le cidre devint rare aussy. Le vin valut jusques a 300 lt
la queüe et le cidre 140 tt le tonneau. On fut contraint de faire de
la bierre mais on ne s’y accoutumoit guères en ce pays.
Cependant les bleds faisoient toujours grand bruit. Les uns vouloient
qu’ils fussent gelés et les autres soutenoient que non. Il y eust une
défence même de la part de Roy de les relabourer ; il y en eust qui le firent
en cachette pour ressemer du seigle ou du meteil** qu’ils épièrent mais il n’y
eust rien dans l’épy, en un mot les grains ne vinrent point en maturité.
Depuis le commencement de Mars jusques a la fin de la dite année 1709
les grains poussèrent; mais doucement. Le meilleur bled ne payoit pas 30 lt
a paques ; mais sitôt que les bleds ne donnèrent plus d’espérance il haussa
a tous les marchés si fort qu’au mois d’Aoust il valoit 82 lt le septier
jusques a 85 lt le plus beau. L’orge haussa la premiere parcequ'on
ne pensait plus qu'a relabourer et Semer. Le Roy donna plusieurs
Edits pour encourager et favoriser les semences. l'orge monta jusqu'
a 45 lt le septier et même jusques a 50 lt Je donnay toute la mienne; que
j’avois encore pour ensemencer la paroisse a crédit et a 30 lt le septier
ce qui en produisit beaucoup dans la paroi(ss)e car les bleds gelés estoient
a Coutumel* la plus grosse saison. On fit des Rôles pour nourir les
pauvres en conséquence des arrests des Parlemens. On payoit un sol
pour livre des deux tiers de son revenu, l’autre estoit exempt. Les
portions congruës exemptes et les hopitaux. M(onseigneu)r de Vandôme paya
60 lt pour les pauvres d’icy pour les 2 tiers des 1800 lt de rente.
Alors le pain de son fût fort commun, tous les pauvres en vivoient ; on le
fesoit remoudre auparavant et cette remouture estoit encore fort chère.
On faisoit aussy du pain d’avoine. Mr de Vandôme, celuy qu’on appelle
Louïs Joseph, qui avoit fait tant de beaux exploits en Italie, estoit alors retiré
a Anet X par la jalousie de
X pendant qu’on prenoit toutes nos frontières.

* "Coutumel" est actuellement la ZAC d'Ezy-sur-Eure NDLR

** Le "méteil" est un mélange de plusieurs céréales (froment + seigle) semées et récoltées ensemble.

Son Altesse fort touchée de
la misère des pauvres fit faire du pain d’avoine pour en gouter et voir si on
en pouvoit vivre ; celuy la estoit passable, j’en goutay ; mais celuy des pauvres
gens étrangloit tant il estoit rude et amer ; j’en goutay exprez ; a chaque
bouchée il falloit un coup d’eau pour le faire passer. Il estoit impossible
d’en manger sans beurre ou fromage ; pour rendre ce grain un peu bon
il ne falloit tirer qu’une quarte de farine sur un minot de grain
et alors il revenoit a aussy cher que celuy d'orge. La plupart seroient
plustot morts q(ue) d'en manger. On a essaya de toutes manieres. et il ne
S'en trouva point de bon. Le pain de Sarrazin estoit meilleur. Il / estoit d'un bis verd / tiroit
sur le verd; mais on ne le goutoit guère plus que celuy d'avoine
On en fit beaucoup de pois cela estoit co(mm)e de la cire jaune, avoit le goût
de purée et ne trempoit p(oin)t a la soupe. Neammoins il c'emboit meilleurs,
que l’avoine et le Sarrazin. Les pois rendoient beaucoup de farine
c’est pourquoi on s’en servait beaucoup particulièrement
avec l’orge qui sembloit bonne alors. Les grains vers estoient les meilleurs
Ils valurent jusqu a 36 lt le septier, les gris 30 lt Les nentilles 32 lt elles
estoint meilleures au pain que les pois. On se servoit aussy de fèves et
de feuvotes au pain mais on n'en fit pas de par. elles se vandoint
c(omme)e les pain. Au haut pays on se servit de vesse afaire du pain, mais
on n'en fit point icy. ou enfin aussy avec du son par de toutes sortes
de grains et d'herbes semblable au manger des cochons ; mais on n’en
fit pas icy. Cependant il ne mouroit personne. les pauvres estoient
et n’avoient plus que la peau et les os.
Quand l’Aoust fut venu il se trouva une quantité prodigieuse d’orge
dans le haut pays et dans les vallées on en mist bien au four pour les hater
Les plus méchantes terres avoient les meilleures orges. Les bonnes terres
furent versées dans les vallées par une foudre qui vint le premier jour
de juillet lorsqu’elles commençaient à épier. Neanmoins le grain en
fut bon. Les terres les terres avoient 4 a 5 labours parcequ’on avoit resemé sur
sur le bled et il vint des pluyes continuelles jusques a la St jean. Jamais on
n’avoient eu de si belles orges. Les épis estoient 2 ou 3 fois longs co(mm)e a
l’ordinaire. On resema peu d’orge dans le haut pays parcequ’elles estoit trop
cheres et que les terres ny estoient pas propres ; neantmoins elles valurent
mieux que dans les valées. Une bonne acre*** vendoient jusqu'à 600 gerbes
dont il ne falloit que 20 au septier, c’estoit plus de cent minots**** l’acre
un bon arpent rendoit icy 400 gerbes. Les arpens communément vendoient

*** environ 52 ares selon le pays
**** 1 minot = 1/2 mine, 1 mine =1/2 setier soit le minot = ¼ du setier, 1 setier = 152 litres, une mine = 76 litres, le minot = 38 litres

haut de page

depuis 40 jusques a 60 minots. Il y en eut qui allèrent a 80 minots
ou bien prez. Si on eut ensemmencé sous le haut pays on n’auroit pas
pu trouver où engranger les gerbes qui estoient grandes comme du bled
On recueilloit plus dans 6 acres d’orge que dans 20 acres de bled ordinaire
Malgré l’abondance elle fut chere pendant l’aoust et les semences.
Dans l’aoust elle valut 35 lt le septier jusques a 38 lt en octobre 30 lt.
En Xbre 27 à 28 lt et alla toujours en diminuant. a Paques 18 lt
pendant les semences elle diminua toujours d’un peu encore qu’elle
vint jusqu'a 13 et 14 lt la meilleure ; mais en Juillet elle remonta jusques
a 28 lt et ne redescendit qu’aux nouvelles, qui communement avec le
seigle dez le 20 de juillet. Il y eut des seigles dez le 15
Le bled dont on croyait ne plus manger se trouva en abondance
dans les hales, vieil et nouveau. C’estoit le seul commerce alors tous
ceux qui le firent avant aoust devinrent riches. Il en vinoit une si
Grande quantité de Normandie qu’on ne scavoit ou les mettre dans
Les hales. Le Roy fit défense d’en reserver plus de trois marchez ; mais
Il n’en versoit point Il falloit le déclarer on fit ouvrir tous
les greniers mais il ne ramendoit p(oin)t ou s’il ramendoit au marcher, il
réhaussoit du double a l’autre tout le monde en faisoit provision
partout et des greniers en secret plusieurs en feront a Houdan a 82 lt le
Septier, mis dez que l’aoust fut passé le bled remonda tout doucement
en sorte qu’il ne passa plus 75 lt et continua tout doucement a ramender après
les semences le meilleur ne valoit plus que 60 lt et diminua toujours jusques
a l’aoust 1710 ou il ne valoit plus que 30 lt le septier.
Le bled nouveau vint en abondance de Normandie
aussy ou la gelée
n’avoit pas tant fait de mal que dans le reste du Royaume. Le plus
beau a faire de pour la semence valoit d’abord 70 lt et diminua toujours
jusques à l’aoust on s’apperçut que ces bleds estoient presques tous barbus tous les
mois le bled diminuoit en sorte qu’a l’aoust le bled nouveau le plus beau
a valoir que 27 lt 10 s(ols) le plus petit 15 lt, le vieil se tint toujours plus
cher.
On fit beaucoup de Sarrazin après les orges; mais ils ne grainèrent pas
bien icy ny l’année suivante. Ils ne produisoient gueres qu’un septier
l’arpent. Il valut jusques a 30 lt le septier après aoust et diminua
toujours. Les pois de may valurent, 36 tt, les pois vers autant, les pois
gris 30 lt les lentilles 32 lt. Tous les grains furent chers pendant les 3 premiers
mois a cause des Riches qui faisoient grenier ; mais tous ceux qui firent grenier

ou qui gardèrent leurs grains perdirent beaucoup.
Pendant cette cherté on, fit venir des bleds de Barbarie et
du Levant mais a cause de la guerre, ils furent contrains de débarquer a Marseille
Ils servirent dans les Magasins de Daufiné. Il en vint à paris qui estoit gasté
ou mariné neantmoins Mr d’Argençon le faisoit prendre aux parisiens.
Ce Mr d’Argençon lieutenant de police acheptoit et revendoit tous le bled qui
arrivoit a Paris. Ce qui redoubloit la misère des parisiens, c’est que les ventes
de l’hotel de ville ne se payoient plus que de 3 années vue, a cause de la guerre
qui avoit commencé en 1700* (...)

Suit ici le récit détaillé de la première année de la Guerre de Succession d'Espagne (1701-1714 ) terminée par le Traité d’Utrecht en 1713. Nous ne transcrirons pas cette partie car le thème ne concerne pas les calamités naturelles.

Cette année la 1710 il ne fut ni bois (pour ni fruits ce qui incommoda beaucoup.
Il falloit tout prendre sur le pain cependant il mourut fort peu de gens on
souffroit beaucoup mais on souffrit encore davantage dans la cherté de 1693
ou toute la terre estoit couverte de bled parcequ’on les transportait. Les chevaux
et les bestiaux souffrirent le plus.
Ici saisons ne furent pas complete en bled, parcequ’on n’avoit pas labouré en
croyant ne pouvoir pas semer encore que le Roy eut donné des Déclarations pour
y forcer les laboureurs, pour favoriser les prets et pour y contraindre les maîtres.
Mais l’année y fut aussy favorable qu’elle avoit esté aux aorges la précédente
Le bled vint bien partout et en abondance où l’on avoit donné la semence aux

terres, mais il y en eut bien qui n’avoient donné que demi semence. Outre cela il
vint des vents qui egrenèrent beaucoup les bleds en sorte qu’ il en fallait 7 à 8
gerbes au minot quoique les épis fussent forts grands jamais on a veu les bleds
les seigles si haut, dans les serves même qui n’avoient eu que la
moitié de leurs labours. Les bleds ici estoient murs quand les vents
vinrent mais ceux de Normandie ne l’estoient pas et n’eurent point de mal.
On fit le double d’orge de l’année précédente et on en recueilli la
moitié moins. Elles valurent rien au haut pays.
Jamais la Normandie ne fut si riche car elle fournit encore autant de
cidre que de bled, outre cela elle fournit une infinité de petits
chevaux pour le commerce car jamais il ne fut tant de Rimbins ou blatiers.

—  —  —

Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vues 368
à 372 / 384

hiver 1709

froid

Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vues 368
à 372 / 384

hiver 1709

froid

Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vues 368
à 372 / 384

hiver 1709

froid


Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vues 368
à 372 / 384

hiver 1709

froid

(merci à Colette B.)

haut de page
Tillières-sur-Avre

BMS
1731 - 1750
8 Mi 4213

vue 75 / 274

 

vues 87 et 88 / 274

1700 à 1739

météorologie

 

16/01/1739

orage

vent

foudre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

Tillieres

1739

a la fin de ce registre de la presente année 1739
on trouve le recit de plusieurs evenemens remarquables
et entre autres celui du tonnerre tombé sur le clocher
de cette eglise le 16e de janvier de la ditte année
1739 et comment la reparation en a eté faite et
combien il en / a / couté

 

observation sur la presente
année 1739 & sur les années precedentes
depuis 1700
     Il etoit reservé pour notre siecle & pour nos jo[urs]
je veux dire pour le dix huitième siecle, de voir des eveneme[nts]
tout singuliers, dont nous ne voyons rien de semblable dans
lantiquité dou lon peut inferer que la fin du monde approche
En effet si dès les premiers siecles les Saints Peres regardoient
le moindre derangement des saisons, / savoir / quelques maladies contagieuses
qui desoloient quelques provinces, comme des avant couriers du dernier
jugement, navons nous pas lieu de regarder les terribles secousses , dont
Dieu nous a rendu temoins depuis le commencement du siecle present / 17[00]
comme des signes qui nous annoncent la fin du monde.
  Voicy quelques uns de ces evenemens. Dès le commencement du siecle
je veux dire, au mois de juin 1700. il se fit un orage qui mit tou[te]
la nature dans la consternation, & dans la frayeur. Il ny avoit poi[nt]
despece danimaux qui ne marquat sa frayeur par ses cris, tant les
coups de tonnerre etoient violents & frequens. Il ne tomba point deau
mais le tonnere, qui commenca a gronder dès huit heures de soir,
ne cessa que sur les cinq a six heures du matin.
   En mil sept cens au tems de la Madeleine il fit trois jours
de chaleur si ardente quil mourut quantité de personnes & de
bestiaux subitement dans les chemins.
   En 1709. tout le monde se souvient de lespouventable hyver
qui mit la desolation dans tous les pays par la cherté du blé, qui fut
vendu jusqua cent livres la somme, cest a dire 20 lt le boisseau. cette ch[erté]
du blé vint de ce que les blez furent gelez de sorte quon nen recuillit
cette année la que pour semer. au reste quoique le blé fut fort cher & meme
plusieurs années de suite, il faut avoüer quil ny eut point de famine, cest a dire
cette maladie qui accompagne assez ordinairement la cherté, qui consiste en ce
que plus on mange plus on est affamé. Les pauvres gens vivoient de peu. Deux livres

livres de farine de pois ou de blé sarrazin faisoint vivre cinq ou six personnes
pendant une semaine, moyennant quils faisoient de la bouillie avec cette
farine & de leau. mais quoique cette cherté ne fut pas accompagnée
de famine, elle ne laissa pas de causer en 1710 bien des maladies qui
desolerent les villes et les campagnes et firent mourir bien du monde et,
ce qui est remarquable, plus parmi les riches, qui navoient point souffert
de la cherté du pain, que parmi les pauvres. Les pauvres etoient
attaquez de la maladie, comme les riches, mais il mouroit moins
de pauvres que de riches, ou pour mieux dire, les pauvres guerissoient
plus facilement. On a remarqué dans la ville de Chartres entrautres
que les pauvres attaquez de la maladie se trainoient comme ils pouvoient
ou se faisoient porter devant leurs portes ou ils se couchoient sur le pavé
exposez au soleil et cela les guerissoit, si bien que des riches, que les soins
et les remedes ne guerissoient point, firent decouvrir leurs maisons pour
sexposer au soleil comme les pauvres, dans lesperance detre gueris comme
eux par ce remede innocent mais il n'en mouroient pas moins.
  Mais en raportant le fleau terrible de lhyver de 1709 et de ses suites
il semble que ce seroit manquer de reconnoissance envers le seigneur si
on passoit sous silence le moyen admirable dont la divine Providence
se servit pour secourir son peuple et lempecher de perir par le defaut
des blez qui etoient / gelez et / pourris dans la terre; cest labondance des orges que
Dieu donna cette meme année 1709 a la place des blez et l'année suivante
   Au mois d'avril 1709 comme on sapperçut que les blez ne poussoient
point, mais qu'au contraire ce qui avoit / paru / verd d'abord disparoissoit de jour en jour
les personnes les plus attentives prirent resolution de faire semer de lorge
a la place des blez et en semerent effectivement, dautres suivirent leur
exemple. chacun sempressa dachetter de lorge, ce qui le fit monter jusqua
neuf ou dix livres le boisseau. on ramassa tout ce qui se trouva dorge
dans les greniers, vieux et nouveau. on sema tout et tout leva. on en
sema non seulement a la place des blez qui avoient eté bien fumez
et bien labourez, mais on sema dans les guerets* apres le premier
labour sans fumier, dautres en semerent dans leurs jardins; tout leva
et monta dune maniere admirable par le moyen dun tems frais et des pluyes
qui venoient de tems en tems, de sorte quon vit aux mois de juillet et daoust
les campagnes, ou on avoit semé de lorge, aussi garnies dorges et des orges
aussi forts et aussi grands, aussi hauts que les froments ont coutume detre
ces orges avoient des epies longs comme la main. La recolte ne se fit qu'au mois
de septembre, mais le tems fut favorable. Il ne falloit que quatre a cinq

* Un guéret est une terre en friche ou en jachère. NDLR

gerbes dorge au boisseau. cela produisit une recolte abondante et admirable
dorge qui tint lieu de blé et qui servit a faire du pain non seulement
pour les pauvres, mais pour bien des bourgeois. Il ny avoit eut que les riches
qui mangerent du pain de blé cette année la.
  Je passe sous silence bien dautres facheux evenemens, tels que les deb[ordements]
deaux en 1711 en 1715 et semblables pour en venir a ce qui est arrivé en lap[resente]
année 1739. c'est le plus singulier, mais en meme tems le plus terrible, le plus tr[iste]
et le plus deplotable de tous les evenemens par lequel il semble que Dieu vouloit d[onner aux]
hommes le moyen de lui rendre un culte public en detruisant les eglises par les feux
du ciel et par la tempete.
   Le 16e de janvier 1739 sur les trois heures apres minuit il a fait un orage
cest a dire un tonnerre accompagné de grand vent, qui sest fait entendre par t[oute]
la terre et qui a fait trembler tout le monde et entre autres cette vallée cy depuis la por[te]
de Puley jusqu'aux environs de Paris. cest a dire plus de 20 lieues de suite ou cet orage [a]
porté la desolation dans un grand nombre d'eglises a commencer par notre eglise de T[illières]
dont le clocher a eté depouillé de son ardoise depuis le haut jusqu'en bas; le coq emporté [et]
dispersé en plusieurs morceaux; le Porchet depouillé de sa tuile; la voute de la gr[ande]
porte de leglise toute ebranlée; a la pointe de leglise du costé du midi au dessous du
clocher la muraille avoit un trou de la hauteur dun homme; le cadran a eté arraché et j[eté?]
par morceaux en bas sans aucun dommage ni a l'orloge ni aux cloches. Les deux gr[andes]
portes de leglise se trouverent ouvertes parce que le tonnerre en avoit coupé les b[?]
de travers par le milieu comme avec une scie, de sorte qu'il a fallu en mettre dautres
pour fermer les portes. au reste il semble que le tonnerre nen vouloit qu'au clocher,
on ne sest point aperçu quil ait entré dans le corps de leglise, mais quoiquil ny eut que
le clocher avec le porchet et la pointe de l'eglise dendommagés, il na pas laissé de cou[ter]
mille ou douze cents livres pour en faire la reparation. et ce qui est admirable cest [qu'on]
a trouvé de quoi fournir cette somme dans la liberalité de Messieurs le Comte et la Ma[ison?]
de Tillieres pere et fils qui outre le bois, quils ont fourni tant pour les chevrons du
clocher et autres pieces que pour la latte, ont donné une partie de largent necessaire
On a tiré de largent de la confrerie du St Sacrement et autres ensorte que tout le r[este]
sest reparé sans que les paroissiens en ayent souffert; mais apres Dieu quils se souvi[ennent]
que cest la sagesse de Mr leur Curé qui les a parez et delivrez de payer ces reparations
comme il est dusage dans pareils cas.

  Les tristes effets de ce tonnerre ne se sont pas fait sentir / seulement / a Tillieres, mais a Pul[ay qui]
est a une lieue au dessus de verneuil; a leglise de Basline; a Montigny; a Acon; a Damp[ierre]
a la Madeleine de Nonancour; au Mesnil sur Letrées; a Abondant dont le clocher
couvert dardoises a eté brûlé du haut en bas et les cloches fondues et consommées sans
quil soit rien resté du metal. Tous ces autres clochers d'Acon, de la Madeleine, du Mesnil
ont aussi eté dépouillez du haut en bas; celui de Dampierre a eté dabord depouillé et ent[ierement]
reversé par terre. Le clocher de Montigny, qui etoit assez relevé na eté brulé que par [le]
haut au dessus des cloches, parceque mr le Prieur curé, nommé mr Blondel, au moyen d'un hab[itant]
charpentier et autres paroissiens, setant apercus que le clocher etoit en feu par le haut, [et]
prevoyant les suites facheuses de ce feu, prirent la genereuse resolution de monter dans le
clocher pour labbattre et le couper au dessous du feu # au peril de leur vie. Ils vinrent a bout de l[eur]
entreprise et sauverent par la le reste de leur clocher, leurs cloches et leur eglise, et peutetre meme le
presbitaire qui en / est / tout proche. Il ne faut pas omettre que quoi quil ait tonné plusieurs coups, cest le
dernier coup arrivé sur les trois heures, qui a seul produit tous ces desordres

# mais / au dessus / des cloches [en marge]

[en marge verticalement]

tonnerre tombé sur le clocher de Tillieres
le 16 janvier 1739 sur les trois heures apres
minuit

—  —  —

Ezy-sur-Eure

BMS
1668 - 1710
8 Mi 1638

vue 372 / 384

1711

inondation

(merci à Colette B.)

En 1711

Le jour du mardy gras de l'année 1711. 17e de fevrier il vint
au dégel tout a coup qui causa une grosse eau si grande
depuis 4 heures après midy jusques a dix heures du soir que l'on
n'eust pas seullement le tems de tirer la viande du pot pour s'en faïre
/ la pluspart laissèrent les marmites a la crémaillere et ne souperent point
on emporta du son dans des chaudrons ou on l'y conserva /
chacun se retira dans les greniers dans lesquels tous avoint peur
on monta les vaches jusques dans les greniers et les chevaux
aussy dans quelques maisons qu'avec jusques au
pied de la côte et dans les rues des torrents d'eau Si rapides que l'on
ne pouvoit pas y presenter de bateau. dans la rue des champs on
mit un bateau par necessité pour sauver les vaches mais il falloit
bien du Monde pour le conduire. L'eau battoit dans la grande rue
a un demi pied de la barbe des murs. On fut contraint d'ouvrir
toutes les portes pour laisser passer l'eau et d'abattre des murs
pour sauver les maisons. Les Soubassements des maisons furent
emportes partout ou il n'estoient que de terres et l'eau passoit
comme un torrent dans ces maisons pour venir a la rivierre
Cette grosse eau dura quatre jours dans sa forces. après les
quels elle commença a diminuer on alla chercher dans les
greniers ceux qui souffroient. On en trouva qui estoient Sans
pain depuis trois jours et d'autres qui attendoient la mort dans l'eau
qui n'en pouvoient plus. Tous les animaux Souffrirent extrèmement
a l'eau jusques au ventre la quelle estoit froide comme du venin. Ceux
qui estoient a l'air estoient couverts mais ils avoient pour ce
mis des gresleaux et neige fondus d'un coup. Neantmoins il en perit
peu par le bon foin. l'eau venoit jusques entre les cimetieres Il perit
a Cavettes un enfant. tous les parterres d'anet furent ruinés et le ravage
fut grand partout le Royaume

—  —  —

Poses

BMS
1690 - 1739
8 Mi 3254

vue 226 / 543

folio 14

26/11/1711

crue

(relevé Geneadom)

En cete même année Anne Prevost sage
femme de cete paroisse tomba le 26e iour de
novembre dans l'eau qui etoit au debord avec
l'enfant de Nicolas hallehalle qu'elle portoit
au Baptême. ils furent repechez et l'enfant fut
nommé Marguerite. cela arriva au terrier de
Marie Hayet la pistolete.

—  —  —

Poses

BMS
1690 - 1739
8 Mi 3254

vue 238 / 543

folios 12 verso et 13

04/08/1712

foudre

(relevé Geneadom)

En cete presente année le 4e jour du mois
d'aoust le tonnerre tomba dans la maison
de Me jaques Germaine commissaire; il y
entra perçant imperceptiblement la muraille
du côté de l'eau, il y fit tomber une grande
escarre de platre en dedans qu'il brisa en
plusieurs morceaux, une partie des

quels il poussa iusque sur le lit qui
etoit de l'autre coté de la cheminée, il
en poussa un morceau sur le chapeau de
son fils Clement dont il fait baisser le
bord, il en poussa aussi un morceau
contre Gauvin le plus ieunne de ses enfans
et luy coupa un petit bout de l'oreille. Il
renversa toutes les personnes qui etoient
dans la maison au nombre de 10. Charlote
prevost leur servante ne pouvoit non plus
se soutenir que si elle eût eu les cuisses et
les iambes brisées, mais cela ne dura que
iusqu'au lendemain : Mais Anne Prevost
veuve de nicolas rousselin chalant fut plus
de trois heures evanoüie, sentant une odeur
tout a fait sulfurée, elle etoit quelquefois
si longtemps sans respirer que je la prenois
pour morte, elle a esté longtemps sans se
pouvoir servir des bras. Le tonnerre monta
a la chambre dependit les rideaux du lit,
coupa une des verges de fer par le mileiu
cassa une des vis en dedans, coupa par
eclats une des quenoïlles, et arra / cha / un eclat
d'une autre, on ne scait par ou il sortit.

—  —  —

Lyons-la-Forêt


BMS
1725 - 1744
8 Mi 2602

vue 27 / 480

03/01/1727

vent

(info http://fr.rodovid.org)

L'an mil sept cents vingt sept le troisième jour
de janvier françoise Lareine femme de Noel
Denise demeurant au hameau de la villenaise de cette
parroisse est décédée en la Communion de leglise ayant
eté tuée subitement d'une branche d'arbre tombée
par la violence du vent sur la teste comme elle etoit dans
la vente du chesnevarin* après que Monsieur de folleville
Lieutenant general en ce bailliage en a eté suffisament
informé etant aagée d'environ quarante ans a eté
inhumée au cimetière de cette parroisse avec les ceremonies
prescriptes et accoutumées par moy soussigné Delaunay
vicaire de cette parroise en présence de ses parents
le quatrieme dudit mois de janvier       marque dudit
                                                                Noel     X   Denise

De Launay
Vic. de Lions

* "Le Chêne-Varin" est un lieu-dit situé entre Lyons-la-Forêt et Rosay sur Lieure. Ces terres faisaient partie du fief du Comte de Valon. NDLR

—  —  —

Bérengeville-la-Rivière

BMS
1624 - 1805
8 Mi 171

vue 264 / 654

25/12/1740

mauvais temps

(merci à Colette B.)

Ruines / de la grotte de / St Laud par le / mauvais temps / en 1740 / le 27 decemb[re] [en marge]

Nous prêtre Curé et habitans de l'Eglise paroissiale de St Laud de
berengeville la riviere assemblez en etat de commun soussignez, certifions
que le jourd'huy premier janvier de l'année mil sept cents quarante et un
nous nous sommes transportez Issüe de nos vespres a la grotte que nous
tenons de nos peres estre le lieu ou notre S[ain]t patron se retiroit de son viva[nt]
pour faire penitence, et ou nous croïons, comme eux, qu'il s'est sanctifié, et
avons trouvé que les vestiges d'une ancienne cheminée tenans a lad[ite] grotte
sont tombez par le mauvais temps la nuit de la derniere feste de noël, et pl[us]
de quarante banneaux tant de pierre que marne de la carriere y tenante
sans qu'il soit arrivé aucun mal a la grotte; nous avons trouvé de plus un co[rps]
qui etoit inhumé au dessus de cette grotte, vis a vis de la cheminée, dont les pi[eds]
etoient du coté de la grotte et la teste au levant ce qui nous fait croire que ce
pourroit estre un prêtre qui par respect et veneration pour le lieu, aur[oit]
demandé en cet endroit sa sepulture; nous avons ramassé les os du mieux
que nous avons pü et quoique nous naïons trouvé jusqu'a ce jour aucune
inscription, nous les avons mis dans notre cimetiere vis a vis la vitre
de St pierre dans le coïn du pillier donnant a la vitre de la Ste vierge ce que
nous avons tous signé ledit jour et an que dessus. nous avons pour temoins
de notre visite pierre fillieüil meunier du moncel qui nous a declaré ne
sçavoir signer. Antoine Langlois de la paroisse de notre dame de baubray
de ce dioceze, et sabotier de sa profession, Simon Couïeruille vigneron

—  —  —

Breux-sur-Avre


BMS
1727 - 1780
8 Mi 841

vue 138 / 472

10/12/1740

crue

(info http://passiongenealogie.hautetfort.com)

les eaux ont été si grandes, du dixième à l’onzième iour du
mois de xbre de l’an présent 1740, qu’elles ont monté
dans l’Eglise et sacristie de ce lieu et dans le presbytère
et / tous / autres bastiments qui en dépendent, a l’exception du
seul cabinet proche la cuisine ou il y a une petite
cheminée à la mode, et cependant il s’en fallut peu,
puisqu’elles étoient à la hauteur du pavé, et que sans la
feüillure du seüil, elles y auroient entré.
le susd[it] onzième jour du mois de xbre 1740 et 3e
dimanche de l’avent, il n’y eut point de messe et de
vespres dites dans la susd[ite] Eglise, a cause des susd[ites] grandes
eaux.

—  —  —

Léry

Saont-Ouen

BMS
1738 - 1766
8 Mi 2430

vue 48 / 385
folio 98

25/12/1740

inondation

1741

sécheresse

(info hug.blogspot.com)

(...)
l'inondation qui commença devant noël de l'an
1740. se porta iusqu'au trois arbre du cimetiere
de la rangée le long de la maison de m[onsieu]r
de longt mesnil, fit des ravages affreux. il fallut
rensemencer touttes les terres de la garenne
qui ne rapporterent presque rien parceque
le printems et l'été furent si secs qu'ils
firent perir touttes les semences.
j. mabire curé de lery.

—  —  —

La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 318 / 376

27/01/1776

froid

gelée

(relevé Geneadom)

Le 27e et le 28e janvier 1776 il à fait un si grand
froid que suivant l'observation de paris, il a excedé celui
de 1709 de deux degrés et la gelée a duré trois semaines

—  —  —

La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 321 / 376

03/06/1776

grêle

(relevé Geneadom)

Le trois juin 1776 a cinq heures et un quart d'après midi
il est tombé une si grande quantité de greslle et si grosse
poussée par un vent impetué pendant cinq minutes que
toutte a eté perdus en sort qu'il falloit jusqu'a quinze
seize et meme dix huit gerbes pour faire un boisseau de
bleds

—  —  —

La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 325 / 376

22/01/1778

orage

grêle

foudre

(relevé Geneadom)

le 22e janvier 1783 il a fait une orage si terrible que la gresle
a cassée plusieurs carreaux de vitre, le tonnerre à tombé en plusieurs
endroits dans le païs, mais sans faire de dommages il a tombé le
meme jour a Rouen sur chapitre general, et sur une eglise qu'il a
fort endommagée

—  —  —

Coudray

BMS
1738 - 1792
8 Mi 1235

vue 342 / 447
folio 8 verso

1781

sécheresse

01/09/1781

orage

(info https://www.histoire-genealogie.com)

notes [en marge]
il n'a presque point plu depuis le mois de fevrier
jusqu'à la fin de septembre; aussi n'a-t-il cesse de
pleuvoir depuis. nous n'avons eû que trois ou quatre
jours de gelée. L'année a été assez abondante; excepté
en fruits. il n'y a point eu du tout de cidre.
Les orages ont été très frequens, sans donner beaucoup
d'eau. ils n'ont point fait de mal ici mais celui du premier
septembre a repandu la terreur. le vent violent de l'ouest(?)
à l'est; le tonnerre continuel; l'atmosphere toute en feu
annonçoient une destruction totale; ce qui dura ici environ
un quart d'heure à neuf heure du soir. ce tapage s'étant un peu
eloigné à l'est; j'ouvris la fenêtre de mon cabinte. je considerai
les feux qui brilloient de toute parts. rien de plus beau; mais
aussi rien de plus frappant. le lendemain on n'entendoit parler
que d'incendies et d'accidents causés par le tonnerre...

Halley

—  —  —

La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 333 / 376

15/09/1781

orage

foudre

(relevé Geneadom)

Le samedy quinze 7bre 1781 il a fait un orage terrible
un tonner epouvantable des eclaires san fin avec 4 a 5
globes de feu que l'on vi tomber et cela sur les huit heures
du soir; le tonner a tombé sur l'envie de la ferme de St martin
a tué deux chevaux, les domestiques epouvanté sont tombées mais ils ont
etes saignés, et sont gueris, le meme soir il est tombé sur la grange et
autres batiments de Sr curé de fontenaye et tout à eté perdus, la
perte estimé a 20000 lt, le meme soir sur une grange et autres batiments
a fleury la forest qui ont eté aussi brulés et perdus; le lendemain a
quatre heures du matin une orage affreuse de gresle tombé sur
arguanty guinivier forest et autres paroisses qui à detruit les arbres
et à tué plusieurs gibiers. mais sur tout une autre audesus de gisors
qui à produit le lendemain quatité de gibiers dans la ville de gisors

—  —  —

Coudray

BMS
1738 - 1792
8 Mi 1235

vue 353 / 447
folio 10

1782

vent et pluie

(info https://www.histoire-genealogie.com)

Cette année a été presque toute entière au
vent Nord ouest et à la pluie et par cette raison
froide. fevrier, mars et presque tout avril ont été
si pluvieux que les avoines ont été très tardives et n'ont
rien valu. au reste l'année aurait été abondante
si les pluies continuelles du mois d'aoust n'avoient pas
fait germer le bled, dont partie a été perdue, le
restant n'aiant pas grande qualité; mais le plus grand
mal est venu des vents / froids / qui ont succedé à la pluie vers
la fin d'aoust ce qui a fait perdre un quart du grain.
il n'y a point eu de poires. il y a eu presque pleine
année de pomme; mais les vents et les pluies en on fait
perdre beaucoup. (...)

Le reste concerne les délibérations de la fabrique (instance qui gère la paroisse). NDLR

—  —  —

Dame-Marie

BMS
1747 - 1792
8 Mi 1338

vue 266 / 344

1782

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

Cette année aeté remarquable par le tremblement de terre
arrivé dans la Calabre / interieure / qui a detruit une quantité prodigieuse de
villes Bourgs et villages. Le Vesuve a causé les plus grandes nuages
par ses iruptions. Messine apresque totatement été detruite
L'année n'apoint été mauvaise a l'exception des
vignobles qui nont produit que de mauvais vins

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Coudray

BMS
1738 - 1792
8 Mi 1235

vues 363
et 364 / 447
folio 10

1783

éruption volcanique

vent

pluie

sécheresse

froid

(info https://www.histoire-genealogie.com)

remarques. L'hyver n'a point été fort. les pluies
ont continué . le printemps et l'été ont été
fort secs et remplis d'un broüillard très épais; le
soleil ne paroissoit que comme un globe rougeâtre
le peuple croioit être à la fin du monde; les
boulversement de terre arrivés en la Calabre et en
Cicile augmentoit sa crainte. les physiciens et les
astronomes raisonnaient tant qu'ils pouvoient. ils
attribuoient les broüillards aux grandes pluies de
l'année précédente. il n'y a pas eu moitié de
récolte de bled et encore il rend peu. les pluies de
l'automne l'avoient presque déraciné. il a pris
peu de nourriture. la secheresse et la chaleur l'ont
saisi tout d'un coup. l'épi peu garni et le grain maigre
heureusement étoit-il resté du bled vieux malgré
son humidité. au mois de juillet il valoit le sac
(à Andely*) 18 à 20 lt et au mois d'octobre 26 à 28 lt
les mars ont été abondant. il n'y a point eu de pommes
et peu de poire. l'automne a été superbe. le tems
de la semence des bleds magnifiques et les esperances
pour l'année prochaine sont grandes. decembre

a été beau. une gelée de trois semaines agreable et
bienfaisante. est venu un espèce de dégel le 25 et le 26.
Le 27 la gelée à repris. il est tombé beaucoup de neige.
Le froid est devenu extrême. les volailles mourroient; on a
trouvé des personnes tombées par le froid dans les routes.
on a placé au mois de mai six bancs neufs du côté de
la chaire. le 2 fevrier 1784. halley curé du coudray

* "Les Andelys" est situé à 13 km au sud de Coudray. NDLR

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Dame-Marie

BMS
1747 - 1792
8 Mi 1338

vue 283 / 344

hiver
1783 - 1784

neige et inondations

(relevé Geneadom)

N(ot)a. Cette année est remarquable pour le froid excesif qui a duré
depuis la fin Xbre; jusqu'au 28. f(evri)er. des neiges considerables qui ont tombé
a 2 reprises differentes pendant 48 heures ont causées les plus terribles inondations
par leur force. La terre a été couverte de 3 pieds aumoins pendant 9
semaines. La 1ere chute de neige fut 2 jours avant noël 83. et le degel
commença et finit le même jour 3 semaines après. la 2e. commença avec
plus de force le 11.j[anvi]er .84 et le degel qui dura 3 jours fit un degat affreux

beaucoup de fruits. point de pêches ni dabricots

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haut de page
La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 345 / 376

1783

brouillard

éruption volcanique

chaleur

30 et
31/12/1783

froid

01/1784

neige

(relevé Geneadom)

nota Il y à eût dans cette année un vilain
brouillard qui à duré depuis le mois de mars jusqu'au
mois d'aoust : ce qui a causé des maladies epidemiques dans
diffrends endroits; ce qui à aussi conservé les bleds ronds, et
le soleil s'est découverts avec une couleure de sang et a fait une
chaleur excessive ce qui à consommé les bleds, et on à eu une pauvre
recolte; il y aeut aussi plusieurs tremblements de terre, surtout
a la ville de messine, province de la calabre en Italie, bien du monde
de peris, on en a sentit aussi quelque secousse a lion sur le rhonee
et à Cambraie, et autres lieux..... Enfin le 30 et le 31 d'xbre
dernier 1783. il a fait un froid excessive qui a passée celui de 1709 d'un
degrés et demi, heureusement que cela n'a duré que dune
foies. Ensuite le degel jusqu'au cinq de janvier 1784, et après la
gelée à repris un peu, mais il est tombée une si grande quantitée
de neiges que de memoire d homme on n'en avoit tant vûs, elle
s'etoit amassée dans les chemins creux et contre les haïs jusqu'a
quatre et cinq pieds de haut; les lievres et les perdrix mouroient
de faim, venopient jusques dans les coures.

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Coudray

BMS
1738 - 1792
8 Mi 1235

vue 370 / 447

1784

dégel

gelée

neige

(info https://www.histoire-genealogie.com)

Le 1er janvier est venu un degel tout à coup
la neige qui avoit été poussée par un vent violent
avoit couvert le lambris de l'église, a fondu tout
aussitôt. l'eau degoutait de toutes parts. la grande
messe a été dite à la chappelle du S[ain]t esprit étant
voutée aussitôt après ce dégel la gelée a repris
et la neige, qui a couvert la terre de deux pieds. elle
a resté sans fondre jusqu'à la fin de fevrier. on ne
pouvoit sortir dans quelque route que ce fût sans
Danger. les pauvres nécessités d'aller chercher du bois
se faisoient des routes avec des pelles. il mourut
beaucoup de gibiers la faim faisoit venir les lievres
et les perdrix jusques dans les maisons cependant
le froid n'étoit point excessif. le degel survient
qui decouvre la terre pas partout. dès le sept de mars
la gelée reprend avec un peu de neige qui dura
jusqu'à la fin d'avril. les mars ont eté très tardifs.
il y en eut peu. le printemps et l'été fûrent secs. le
bled s'étoit bien gardé sous la neige. cependant
il valloit 28 à 30 lt mesure d'Andely. (...)

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Coudray

 


BMS
1738 - 1792
8 Mi 1235

vue 382 / 447

1785

pluie

gel

(info http://an-genealogiste.blogspot.fr, merci à Antoine N.)

L'hyver a été fort pluvieux et quantité de cidres
ne sont point clarifiés soit par rapport aux pluies
de l'automne derniere et de l'hiver ; soit par rapport à
la quantité de fruits ; soit enfin parce que l'on n'y
avoit point mis d'eau. ils ont toujours été sans
couleur et très durs.
les pluies et les gelées ont retardé les mais le tems est
devenu beau, mais très sec, ce qui / en / a empêché la pousse
aussi bien que celle de l'herbe. La vie des animaux et
devenüe tres chere. le cent de gerbe de vesce a été vendu
cent francs. Le Roi a donné la permission de mettre
les bestiaux dans la forêt. le beure a valu à gournay
quarante et cinquante sols la livre. il a diminué
de prix, mais il a toujours été fort cher. la seicheresse a continué
jusqu'en automne. Le cent de pois a valu depuis trois loüis
jusqu'a 70 lt.
La récolte du bled / n' / a / pas / été fort en gerbe, mais abondante en grain
trois gerbes au boisseau. il y a eu beaucoup de noir. ce qui a fait tort.
je l'ai degraissé en faisant jetter de l'argile pulverisée sur la
gerbe en le battant ; en le purgeant bien au crible à Moulin ;
et en y répandant ensuite de la terre dombe jeaune. il y a eu
une abondance de vin sans qualité. il n'y a eû ni pommes ni poire
nulle part. mon pressoir n'a point servi. halley curé du coudray

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Toutainville

BMS
1773 - 1792
8 Mi 4280

vue 151 / 238

10/07/1786

foudre

(info https://www.cabinet-genealogique-de-normandie.fr/ merci à Nadine D.)

Le onzieme jour de juillet mil sept cent quatre vingt six, le corps
du sieur joseph Sebin de la paroisse de St maclou, mort du jour d'hier
d'un coup de tonnerre dans la prairie de cette paroisse, âgé d'environ
vingt quatre ans, a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse
en vertu du mandement de Monsieur le Lieutenant criminel du
baillage de pont audemer, en datte du jour d'hier, aux presences des sieurs
Sebin Bourgeois d'honfleur soussignés

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Ezy-sur-Eure

BMS
1771 - 1791
8 Mi 1640

vue 221 / 287

1787

inondation



(merci à Colette B.)
 

anecdote : Il tomba dans le pays et dans les environs une quantité
prodigieuse d’eau pendant le mois d’octobre et la moitié de celui de
novembre de cette année, le dix huit du mois de novembre, nous eusmes
Une gelée très forte qui dura jusqu’au trois de décembre qui fut terminée

par un dégel accompagné de pluie. Et la nuit du cinq au six de ce mois
il tomba une pluie si abondante accompagnée d’éclair et de
tonnerre qui dura depuis une heure jusqu’a cinq heures du matin
que le six au soir nous fumes assaillis par une inondation telle
que depuis longtemps on en avait vu une semblable. Elle dura jusqu’au
douze au soir ; on ne pouvait aborder à l’église qu’a l’aide d’un bateau
qui se promenait par les ruës; personne ne pouvait sortir le seuïl de
sa porte ou partir avec le bateaux, du pain a ceux qui n’en avaient
point. plusieurs personnes firent des pertes considérables. l’année ayant
été abondante en tous grains, plusieurs propriétaires avaient été obligés
de mettre beaucoup de grain dans leur cour qui fut, en partie, perdu
par l’inondation. Ce pays cy ne faisoit qu’une seule pièce d’eau qui
setendoit jusqu’aux parcs d’anet*; en sorte qu’on ne pouvoit quitter l’une
pour aller à l’autre que par le secours d’un batteau que l’on ne faisait
aborder qu’avec beaucoup de difficultées, a cause de la trop grande
rapidité de l’eau. Les petits ponts du parc d’anet furent entraînés par
les eaux. plusieurs villages ou l’on manque très souvent d’eau dans
l’été, étoient egalement inondés, Beaucoup de murs furent renversés. ne
vaudrait-il pas mieux qu’ils ayent dans l’été cette trop grande quantité
d’eau qui les gesne tant dans cette saison, Si la repartition étoit égale
ils seroient heureux dans les deux saisons, loins d’etre malheureux, mais
n’oublions pas que l’homme propose et que Dieu dispose, et qu’il faut
souffrir ce que l’on ne peut empescher.
(..)

Nugues, Curé d’Ezy.

* Anet est situé à 1,5 km d'Ézy-sur-Eure NDLR

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Conches-en-Ouche

BMS
1751 - 1791
(8 Mi 1149

vues 347 et 348 / 371

folio 28

1788

froid

gelée

(info http://histoireduvaldepitres.blogspot.com, merci à Liliane E.)

Lhistoire ne fournit point d’exemple d’un hÿver
aussi long, aussi froid et aussi constant que celui de cette
année 1788. Le 24 novembre, la gelée commenca a se
manifester par un vent d’est nord dest. depuis ce jour
le froid est allé en augmentant, gelant a toutes les
heures du jour et de la nuit.
Le 31 decembre, le barometre a 28 pouces trois lignes et demies*
Les thermometres marquoient 18 degrés et trois quart au dessous
de la glace.
Le grand froid de 1776 fut observé aux mêmes thermometres a
16 degrés et un quart, celui de 1740 a dix degrés et demi
au dessous de la glace; Celui de 1709 a 15 degrés au dessous de

la congelation**. Le froid du 31 decembre na donc pas
d exemple ni dans sa rigueur ni dans sa durée.

NDLR

* Le baromètre à mercure (de Torricelli) était gradué en pouces subdivisés chacun en 12 lignes. Généralement la graduation 28 pouces correspond à la valeur 760 mmHg ou 1013 hPa, et les appareils sont gradués de 27 à 29 pouces.

** En 1788 on utilise le thermomètre dit "de Réaumur". René-Antoine Ferchault de Réaumur (1683-1757), physicien et naturaliste, a mis au point en 1731 une échelle de températures avec un thermomètre à alcool en calibrant 80 intervalles entre le point de congélation et le point d’ébullition de l’eau. L'équivalence est donc 1°R = 1,25°C. Par conséquent à Conches il faisait presque -23.5°C le 31 décembre 1788 et quasiment - 19°C en 1709 !

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La Londe

BMS
1607 - 1792
8 Mi 1650

vue 359 / 376

1788

secheresse

froid

gelée

grêle

(relevé Geneadom)

La fin de l'année 1788 à été très dure, lhyver après une longue secheresse
a commencé le 25 dx9bre a duré pres plus d'un mois, le jeudi 14 d'xbre le thermonmetre
a descendus de 14 degrés au dessous de la congelation ; deux jours après plus doux
et on esperoit le degelle, point du tout, le seize le therm... en plein air s'est trouvé
a 15 degrés au dessous de zero... on à mandé de Champagne que le 18 d'xbre
le thermon... est descendus à 18 degrés au dessous de zero et en alsace, a 24
ce qui paroit exageré ; touttes les mares ont gelées jusqu'a la boüe, et après le
degelé lesd[ites] mares etoient pleines de grenouilles flotantes sur l'eau ; les boissons qui etoient
en abondance ont gelées, et il y à eu tres peu de cave ou il n'ait point gelées, et
comme la gelée à pris de trop bonheur on n'a point pus piler les pommes, et elle
ont gelées ce qui a causé une grande perte ; la recolte à été moindre et encor
endommagé par une grele qui à devasté plusieurs provinces, la Beauce, lartois,
la picardie, la flandre ; ce qui cause une grande disette aujourd'hui, 29 mai 1989
Le sac de bled s'est vendus 45 lt 46. jusqu'a 48 lt. le commerce ne va point
et nous voions dans de certains jours jusqu'a, 40 pauvres. on pretend qu'il y à
des vouriers* qui en sont la cause, parceque les années precedentes ont étées abondantes.
Il n'y a point encor eu de revoltes, mais les honnetes gens la craignent beaucoup
Il y en à eû une a paris feaubourg St antoine ou il à peris plus de 1200
personnes suivant le bruit publique, mais en fait de mal on exagere toujours.
(...)

* Transcription de ce mot difficile mais qui semble être correcte. Son sens est mystérieux, le curé voulait-il dire "des vauriens" ? NDLR

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