Commune
et/ou paroisse |
Cote(s)
AD |
Date
et type
d'événement
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du document
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Transcription
du document |
Roussas |
BMS
1617-1692
5 Mi 323/R1
vue 17 / 110
|
novembre 1630
inondation
décembre 1630
froid et neige
|

(info
"Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom,
merci à Olivier P.) |
Novembre
Ce 13 / 8bre / la riviere de
la Vence* desborda sy extrao(rdi)
nairement quelle battoit la tour du Moulinas
du couchant le grand chemin Rendant au po(nt?)
de Bere* et a St Paul**
Decembre
Le 21 jour St Thomas tomba
de nege en abon(dance)
Le 22 gella bien fort. Le 23 et 24 les vents feur(ent)
sy froids et vehements que le regiment d’Ann(ecy)
venant du Piedmont despuis St Maurice iu(sque?)
a Thulette mourut des soldats dudict regiment
quarante et cinq. Oultre qu’un enfant de ce li(eu)
nommé Estienne imbert dict de Michel Blanc
estant alle a Pierelatte vendre quelque chasse f(ut)
tellement batteu de mauvaix temps qu’il eut
peyne ce rendre dudict Pierelatte au logis de
Bere ou estant Monsieur Joubert pour lors
rentier de la seigneurie le pressa fort ne boug(er)
de son logis ne le pouvant arrester pour rins
la veilhe fut (con)strainct le laisser appres luy
avoir faict boyre feuilhette*** de vin. Le pauvre
garçon ce mettant en chemin pour Roussas le
mauvais temps l’abbatit droict le pré de la Grange
Gybouxe appartenant a Monsieur des Granges. Ou
il feut treuve le lendemain bon iour de Noel
mort escarté du chemin d’environ trente pas son
chappeau et son manteau esloignes de luy de luy
on y treuva tout ce qu’il devoit apporter dudict
Pierrelatte fut (con)duit dudict jour en sa mayson
ou ces pauvres Pere Mere freres et sœurs en eurent
un extreme desplaisir il fut enterre le lendemain
jour St Estiene dans le cimetiere age de 32
ans nestant encores marie
NDLR
* La "Vence"
et la "Berre" sont les deux cours d'eaux qui longent la commune
de Roussas.
** Probablement "Saint-Paul-Trois-Châteaux"
au sud de Roussas.
*** Une "feuillette"
est une certaine quantité de liquide de capacité variable
selon les lieux.
— — — |
|
BMS
1681 - 1688
1 Num 1205
vues 58
et 59 / 108
|
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(relevé
Geneadom)
|
Le sixiesme decembre deceda
pierre nogaret
age de septante cinq ans ou anviron nayant
pas peu estre assisté des remedes de leglise
a cause de linnonda[ti]on du les et de sa mort
qui le surprit lorsque je prenois le chemin
de boulene pour passer le pont et pour
ansuite secourir, ce qui doibt estre observé
pour faire donner un bateau pour pouvoir administrer
les sacrements a vingt cinq granges qui sont dela
la rivaire et ne layser pas les pauvres ames
en danger de damna[ti]on
— — —
|
La Baume-de-Transit |
BMS
1676 - 1736
5 Mi 352/R1
vue 78 / 386
folio 32 verso
|
14/09/1691
inondation |

(relevé
Geneadom)
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[en marge]
Le 14 7bre 1691
arriva un deluge deau
qui passoit au dessus du
pont quatre a cinq pans
et ravagea la campagne
— — —
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La Laupie |
BMS
1620 - 1699
5 Mi 76/R1
vue 147 / 201
|
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(relevé
Geneadom)
|
Ecolle [en marge]
L'an 1691 et le 14e jour de septembre Catherine Ecolle
vefve de pierre vial du pont de Barret, agée de 38 ans
ou environ s'estant trouvée dans le moulin dud[it] lieu,
lors de l'inondation de la riviere de Roubion, auroit esté
entrainée par la rapidité des eaux jusqu au mandem[en]t
de
La Laupie*, où elle auroit trouve morte sur le gravier
et les procedures faites par les officiers dud[it] La laupie, les
nommes Sylvestre vial et Pierre Parneyraud ses
beaux freres estant survenus, ont reconnu lad[ite] Catherine
pour leur belle soeur, et asseure quelle estoit catholique
apostolique et Romaine, quelle vivoit en bonne catholique
et frequentoit ordinairem[en]t les sacremens et m'ont requis
de luy vouloir donner la sepulture, ce que j'ay fat en
leur presence en observant les ceremonies et prieres
accoustumées, ce jourdhuy seize dud[it] mois de septembre
p[rese]ns à ce Jacques Ba[t]uchon, Guilleaume de la Roque,
Louis Bonnet &c. qui ont signe avec moy curé dud[it] La
Laupie, non lesd[its] vial et parneyraud pour ne sçavoir
faire de ce enquis
[en marge]
N[ot]a Il y eut encore deux femmes
neyes dans led[it] moulin**
NDLR
* Le cours du Roubion mesure plus de 15 km entre ces
deux communes.
** Voir ci-dessous.
— — —
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Pont-de-Barret |
BMS
1688 - 1713
5 Mi 44/R2
vue 13 / 157
folio 20
|
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(relevé
Geneadom)
|
Lan mil six
cents quatre vingts et onze et le
quinziesme jour du mois de septembre Jeanne
fangeyras decedée dun accident extraordinere par
une inonda[ti]on de la riviere de roubion noyée a este
inhumée dans le cimetiere de n[otr]e dame du pont
de barret (...)
Lan que dessus et le mesme jour 15 du mois de
7bre antoinette gray decedée dun accident
extraordinere par une inonda[ti]on de la riviere
de roubion noyée a este inhumée dans le cime
tiere de n[otr]e dame du pont de barret (...)
— — —
|
|
BMS
1704 - 1728
5 Mi 15/R20
vues 16
et 17 / 113
folios 16 à 18
&
vues 22
et 23 / 113
folios 27 à 29
|
|





(info Geneanet,
merci à Jean-Claude D., relevé Geneadom)
|
dan
lannee mille sept cent et neuf il fit un si grand
froit quil gelat tout cequil se pouvoit geler ce froit
commença le iour des roys environs les trois heures apres
midi et alla touiour en augmentant iusque au au dix huit
/ du moy de fevrier / et ensuite il diminua si fort que lon eut cru
lhiver passé
ce qui porta les arbre et les autre plante a entrer en seive
pendant ce froit extraordinaire il fit touiour une bize si
violente et froide quil detruisit toutes les herbes et les
ble principalement que presque en aucun endroit lon en
vouyoit tres peut cependant ce froit ne les tua point mais se
contenta de manger lherbe laissant la plante dans la terre
et pendant ce temps doux et mesme agreable il degela presque
tout ce quil avoit gelé quoyque la terre fut gelee iusque a la
a la profondeur de trois denvirons trois quart d'aune il y eut
peu
de neige ce qui fut cause quon ne voyoit aucune herbe sur la terre
ce froit fut si apre quil tua beaucoup doiseau et mesme des
homme a cheval et apied lon peut dire que aucun homme
navoit veu un temp si rude ny si froit dan des intervale de temps
de ce froit il fesoit quelque fois des vens du midi beaucoup plus
froit que le vent du nort et avec tout cela lizere ne gela pas
entierrement
Cette intervalle de temp doux dura iusque quelque iour advant
le caresme et ensuit il en vint un autre presque aussi rude que
le premier ce qui causa des terrible desordre dan la nature acause
quil trouva tout en seive les arbre furent presque tous mort
par ce froit et principalement les noyer et chastenier tous presque
les gros noyer furent enlevés et les chasteniers marons desorque*
il ne resta pas l'espece des marrons les sauvages furent grande
ment endommagé les amandiers furent sans fruit toute les
vignes qui estoit eleves un peut sur terre furent morte
cependant les trailles de la campagne neurent presque
point
mal excepte celle qui se trouverent dan les endroit abristés
les bles
ce que jamais personne navoit veut furent entierrement geles
de sorte que apres lhiver lon croit touiour quil y auroit espoir
de les voir sortir et renaitre mais inutilement car tres peut
parrurent et mesme cestoit dan des endroit ou la naige avoit con
servé apres le froit dernier lon voyoit bien sortir des grains
et
mesme le monde croyoit que ce fut les ble mais ce fut tout
d'avoine sauvage quil sortoit si epaisse que lon eut dit que
la semence du ble se fut change en avoine sauvage et ce fut
cette mortalite de ble qui aporta une cherté si extraordinaire
dan le royaume que le ble se vendi iusque a cinquante livres le
setier ***
le monde voyant les ble mort saddonna semer une grosse
quantite d'orges et les semences furent si chaires que lorge se
vendi iusque a quarante livre le setier si le roy neut defendu
de semer les terres ensemencee de ble sandoute quil eut valu
encor d'avantage mais lesperence quon avoit que les bles sortent
lont publia de la part du roi louis 14 un edit quil defendit
sur des grives paines de labourer les fons ensemences de ble
cependant beaucoup passerent outre ce qui firent prudement
ayant eut dan le recolte beaucoup du grain il y eu des gens qui
semerent d'orge dan ces fons ensemence de ble et se contenterent
dy passer l'herse et eurent une tres bonne recolte dorge
melee cependant de quelque epies de ble
les gens voyant les ble sans esperence semerent une si grande
quantite de ble avoine legumes que cestoit un charme apres
de misere de voir la campagne et sur tout dan le gros pays qui
pouvoit suporter l'orge
le millet pour les semence fut porte au pris de quarente
livres le setier malgre les ordonnance du parlement qui est[?]
tape a quatorze le setier mai les avares voulant secouler [?]
vendoint en secret et par la il fut touiour cher
le commencement est dan le registre de
lannee 1705
lon en trouvat pourtant touiour pour de largean ce [qui?]
surprenoit bien des personnes a cause que l'annee precedente
fut assez sterille en millet acause dun gel quil vint [?]
quil furent grené
si le grain fut si cher ce fut par lavarrice des uzuriers
le cachant et quoy quil y eut des commissaires envoyes [par la]
cour il en laissoint pas den faire des amas cache [?]
parlement de grenoble fit des tres belle ordonnences
mal observé car il ordonnoit par la premierre que
une fidelle declaration sous paine de confiscation des [?]
tent une moities pour les pauvres et lautre pour les d[ela?]
teurs ou indicateurs ce qui arriva a alixant ches une [?]
nommé charbonner tres riches a qui on confisca [?]
setier ble et 700 ras avoines ces grains causerent
des grand brüit les gens dalixant voulant ce grain
la meme larret louis laccordans neanmoint apres le [?]
de conteste qui posterent les gens de romant a venir au
nombre de 200 ayant a loeur [rature] tète le iuge a
alixant
leurs armes et entourrer le bourg [rature] en forme de siege
pour
se faire livrre le grains confisqué cependant il ne leurent
que par une ordonnence du parlement qui ordonna au officier
des habitans de le laisser sortir pour estre vendu a romant
et largean se voir delivrer au pauvres dalixant
ce qui est dextraordinaire cest que ce grain etoit vendu a romant
audela de 30 lt le setier cependant lon ne le paya au pauvres
que araison de 12 ou 14 lt a dieu ne plaise que je blame la
conduite du com[missai]re residant a romant car il avoit la phisio
nomie dun parfait honnet homme mais je dit pourtant que
sil neut jamais prevu denfermer les grains den des magasin
le ble estant vendu au marche ne se fut jamais vendu au
prix efroyable de / 30 / 40 et 50 lt lon disoit touiour que lon ne
trouvoit point du ble et cependant lont decouvrit apres un edit
du roy qui fut arresté par malheur pour le peuple, par
le parlement jaloux si je ne me trompe de ce que le roy loeur
ostoit cette iuridiction lon trouvat des grains sufisammant
pour vivre ceux que lon disoit en avoir point dan romant dan
valence en avoint ensuite les 400 setier les autres doeux [rature]
cent cependant les pauvres soufroint extremement car lon
voyoint les prairies remplies de gens et mangeant lherbe
lon fesoit le pain de fougere des pepins de raisin de glan
qui se vendi iusque a 4 lt le setier de pain dherbe melee
avec quelque peu de farrine
les com[missai]res enleverent presque tous les grains de villages et
[rature]
granges ainsi les pauvres de la campagne estoint a plaindre
car lon ne trouvoit presque point du grain jeu lhonneur
lhonneur destre subroge a m(onsieu]r le com[missai]re
de romant pour
sept a huit village voisinage de bezaye je nestoit pas tant
fatigues pour en faire distribuer et surtout ayant lauthorite
de loeur le faire distribuer a ceux qui en avoint point au pris de
vint livres le setiers cependant il se vendoit a trente livres
a romant
NDLR
* L'aune est une mesure de longueur dont la valeur
est très variable d'une région à l'autre allant
ainsi de 0,6 m à presque 2 m. À Paris elle valait par
exemple 1,1884 m mais seulement 0,812 m à Dijon.
** Mis pour "de sorte que".
*** Le sétier, unité de mesure des
liquides, était aussi utilisé pour les céréales.
Un sétier de blé contenait suivant les endroits entre
100 et 300 litres. Il valait en général 12 boisseaux (pour
une contenance de 156 litres dans de nombreuses régions).
— — —
|
Saint-Restitut |
BMS
1704 - 1713
5 Mi 357/R4
vue 47 / 95
folio 8
|
1709
consequence du froid
|

(info
https://www.geneprovence.com)
|
En l’année 1709, tous les bleds semés au mois d’octobre
de l’année passée 1708 sont tous morts ensemble
; les oliviers et figuiers et la plupart des amandiers et noyers.
— — —
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Soyans |
BMS
1692 - 1716
5 Mi 228/R2
vue 105 / 156
folio 117 verso
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Cette
année 1709 le froid fut si violent que tous les
bleds ensemés perirent.
— — —
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Bourdeaux |
Délibérations des communautés d'habitants
1710 - 1754
1 Num 1148
vue 28 / 511
folio 26
|
10/07/1712
grêle
inondation
|

(relevé
Geneadom)
|
(...)
deliberent encore de prier quelquen de messieurs de
lelection de Montellimar de se transporter sur le
terroir de ce lieu pour voir le grand ravage
que la gresle tombee le 10 de ce mois y a cause
aussi bien que les desbordement des torrents qui
descendent des montagnes, ensemble pour voir
les mesme ravages arrivés dans les terroirs des tonils
et besaudun suivent le requis que lesd[it]s lieux en
ont fait aud[it] Sr chateilein le tout a la diligence dud[it]
Sr consul
(...)
— — —
|
Sahune |
BMS
1718 - 1733
5 Mi 347/R4
vue 43 / 72
|
|

(relevé
Geneadom)
|
3 : 9bre . 1721
du troisieme novembre funeste jour pour le lieu de sahune,
mil sept
cents vingt un, joseph garde agé d'environ vingt huict ans et
françois
Tardieu d'environ vingt deux, enfans dud[it] lieu, etans revenus du
contat
pestiferé, et ayant forcé secretaiment la ligne, se seroïnt
rendus vers
la grange de Laurens lembert, ou ils ont eté fusillez par douze
grenadiers sous la direction du commendant, dont la poste etoit a mirabel
leurs coprs ont esté ensevelis separement sous le soubçon
de peste, celuy de joseph
sous la cabane et vers le pré dud[it] lambert, celuy de françois
au dela de la cabane
tirant vers curnyer monticule entre deux ainsi l'atteste B. Tronquet
curé
tous les deux furent surpris par les
grenadiers dans la cabane, auxquels on ne donna pas le moment non pas
meme pour se confesser, quoy quils fussent de bons et vray catholiques.
joseph deja malade fut blessé tout le premier a
l’epaule et ayant fait quelles pas au dela de la cabanne fut poignardé
et achevé a coups de bajonettes dans le pré
dud[it] lambert, fançois plus hardy se jetta dans egues extremem[en]t
enflé par une pluie a l'excès, s’estant
dressé au milieu des eaux escua plusieurs coups de mosqués,
criant misericorde, s'estant hasardé de gueyer
fut emporté par le courrant de l'eau vers le grenadiers qui l’assomerent
a coups de rochers dans l'eau
enfin ayant pris rivage fut achevé et poignarde a grands coups
de bajonettes, son corps fut trainé par une
corde et par les pieds hors de l'eau et du rivage : tous les deux furent
couverts de paille et de petit bois qu'on
brullat seur leur cadavres qui ne furent pas touchés par le feu
a cause des grandes pluies quoy que leur habillem[ents]
en furent quelque peu touches ainsi donc les deux furent ensevelis,
non assurem[en]t sans etre accompagnes des pleurs et des gemisse[men]ts
de toute la paroisse. que dieu leur fasse misericorde et a nous nous
donne la grace de faire une bonne et s[aint]e mort.
— — —
|
Lesches-en-Diois |
BMS
1718 - 1759
5 Mi 240/R2
vue 59 / 197
|
|

(relevé
Geneadom)
|
(...)
, et comme les pauvres habitants
de cette commune sont dans limpossibilité de pouvoir
fournir pour faire les repara[ti]ons quy monteront du
moins jusques a la somme de quinse cent livres
ayant presque entierem[en]t perdu leur recolte la p[rese]nte
année par les rigueurs de l'hiver et les mechantes
herbes qui sont sorties dans leurs fonds la p[rese]nte
année, (...)
Le reste de cette délibération consulaire
incorporée au registre BMS ne traite pas directement de météorologie
mais de la réparation de l'église. NDLR
— — —
|
Hostun |
BMS
1727 - 1774
1 Mi 66/R2
vue 60 / 448
|
|

(info
http://www.bletteryjp.fr, merci à Irène et Jean-Paul B.)
|
Le mardi au soir 15° de 7bre
1733 il est arrivé une si grande
inondation qu’on ne vit rien de pareil depuis 1651 et lizere
a été si débordé que tous les fonds qui
regnent tout le long de
/ cette riviere / comme prairie chenevier treillage ont eté couverts
de son
limon les feniers qu’on n’avait pas retiré tous emportés
les
treilles renversées et consequamment la vendanges perdues
on ne voyoit sur cette rivière que des meubles coffres garderobe
tonneaux plusieurs meme plein de vin et autres ustanciles
La ville / de grenoble / a eté en cette occasion extraordinairement
mal traitée
Le pont de bois presque neuf mis par terre plusieurs maisons
de la periere si fort endommagé quil a fallut les abbatre
entierement et plusieurs marchands dans cette rue totalement
ruinés Leau couloit dans toute cette ville excepté a la
place
de St andré et de celle aux herbes et dans plusieurs endroits
on ne communiquoit quavec des bateaux.
Les habitants demen* nos voisins ont souffert tous les domages
inimaginables tous leurs fourneaux emportés leurs tuileries
[lacune] entrainés on ne vit enfin jamais un pareil
desas[tre]
* Mis pour "d'Eymen". "Eymen"
est une commune qui s'appelle aujourd'hui "Eymeux" située
à 5 km au nord-ouest d'Hostun en bordure de l'Isère, siège
d'une industrie de la tuile. On y trouve encore une entreprise de ce
type aujourd'hui (Terres fines du Vercors) et une adresse appelée
"Passage de la Tuilerie". NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 224 / 387
|
1740
intempéries
crue
inondation
|

(relevé
Geneadom)
|
finisson cette année sans la regretter ayant étée
la plus
mauvaise de notre souvenir, si nous en exceptons 1709. Les
calamités ce celle cy 1740 nous furent annoncées des la
precedente 1739 par des oragans terribles mêlés de
pluyes, de tonnerres, et des éclairs. le 19 juin et les derniers
9bre une grande partie des fruis fut gâtée, les arbres
déracinés, les édifices renversés, les terres
entrainées &tc. le
froid commença le 17e 7bre et ne finit que le 25e
May, tems qui fut toujours tres rude en toute
façon. cependant les fruis furent encor assez bons
mêmes assez abondans, l'êté ayant êté
tres beau
jusques au 1er 8bre que le froid recommença d'une
maniere si violente que l'on en avoit vû peu
d'exemple dans cette saison. Comme tout êtoit fort
tardif, les fruis se trouverent tous dehors et perirent
entierement, surtout le vin, les noix, les chataignes
les glans et aûtres danrées que l'on persoit en automne
Le tems dura ainsi jusques au commancement de
xbre qui a êté tres beau, Dieu veüille que cela
nous annonce l'année prochaine plus heureuse
cependant les dêgas que le débordement du
Rône et de l'Isere vient de causer, nous donne
bien a connoître que la justice Divine n'est
pas satisfaite. Morel p[rê]tre curé
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 232
à 234 / 387
folios 7 à 9
|
1740-1741
gelée
sécheresse
canicule
|
|
24 enfans
batisés dont six de mors
22 autres enterremans
2 mariages qui ont unis les quatres plus
miserables de la parroisse ; en sorte qu'il nous
reste bien du papier et du tems pour
ajouter nos remarques et nos reflexions
sur cette année. nous dirons donc, que pour
faire un bon et véritable
Almanach, on ne doit pas
les faire par avance, mais
une année apres pour l'aûtre
tout comme l'on doit attendre
le soir pour assurer si le
jour à êté beau, serain où
pluvieux &c. c'est ainsi
que je souhaiterois qu'à la
fin de ma vie l'on dit
de moy que j'ay êté ce
que je tâche tous les
les jours d'être.
l'année 1741, suivant de
trop pres l'année
1740 luy a êté
semblable en bien des choses
c'est-à-dire : qu'elle a
êtée, comme elle bien
mauvaise. car la gélée
du mois d'octobre de 1740
avoit si fort endommagé
les arbres et les souches
des vignes, qu'elles s'en
sont encore bien ressenties
en 1741. que l'on a pu
faire aucun provins* ;
de plus queques gêlées
melées avec quelques beau
jours d'hiver, au mois de
janvier, les plantes se
trouvant dêjas en sève
un froid modique gâta
entierement les vignes aux
environs de Romans,
valence, &c. mais le
froid qui vint le dernier
d'Avril sur le soir, et
dura les premiers de may
fit croire
que l'on auroit rien
cette année lâ, comme
de faire point de noix
et peu de vin, mais qui
a si bien meurit, et est
devenu si bon, que l'on
n'espere pas de cinquante
ans d'en avoir de pareil.
tout comme il s'êtoit
passé un siècle que
l'on en avoit pas bû
de si mauvais qu'en 1740.
En fin dieu qui veüille
toujours sur les besoins de
ses enfans ingrats, à
pourtant permis que
cette année 1741, ne
doit pas être mise au
rang des calamiteuses : de
memoire d'homme on avoit
pas tant vû de grains
et bien de sortes de fruits
comme de chataignes,
cependant le blé à
valu sous le fleau et
même apres, cinquante
sols le quartal mesure de
Romans, le vin depuis
quinze jus[qu']à vingt livres,
mais on en a tirer des
cotes du Languedoc à
meilleur marché, une
chose remarquable cette année
est que depuis le commancement
jusques à la fin, les pluyes
ont étées d'une rareté
étrange, le peu qu'il en est
tombé est toüjours venu si à
propos que l'on peut dire
qu'elles ont toutes êtées
favorables, et point de
nuisibles : cependant c'est de
cette raretté de pluye, qu'est
venue celle du foin, et
n'ayant pas plût pour
rafraichir l'air, les chaleurs
ont êtées violentes en été et
en Autonne, à quoi l'on
a attribué la cause de
quelque maladies, parmis
lesquelles le flux de sang
a êté le plus en vogue.
on peut voir par ce
registre que les mors n'ont
pas étées trop frequentes.
* S'écrit aussi "provain" ou "pourvin"
et désigne le rejet d'un cep de vigne que l'on conserve pour
en faire un nouveau (action de provignement), marcotte de la vigne.
NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 245 / 387
|
1742
beau temps
sécheresse
|

(relevé
Geneadom)
|
[verticalement]
Cette année 1742 doit être sans contredit
mise au nombre des meilleures de notre âge,
surtout si lon fait attention à la fertilité, aux beaux
jours et à la santé dont Dieu nous a favorisé
jamais on ne vit si belle recolte, en grains;
en vin et en noix; il est vray que la rareté
des pluyes depuis le mois de may jusques à
celuy de 7bre à fait que l'on a eu peu de
foin, des chataignes et de la gland; des chaleurs
brûlantes, point de maladie. à peine a t
on entendu le tonnerre; la grêle a êté
entierement inconnue.
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 255 / 387
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Cette
année 1743 peut
bien être mise au nombre
des meilleurs de notre âge
beaucoup du blé, beaucoup
du vin, le tout assez beau
de toutes sortes de fruits
des noix sur tout, au prix
au dessous de quarante sols
la baine, le vin 7 ou 8
le blé depuis quarante
jusques à cinquante sols
beaucoup de fourrage
ayant eu pendant
tout l'êté à force pluye
mais point de mauvaise
par consequent point de
secheresse, point de maladie qui ait rêgne
jamais on ne vit une si belle automne
jusques aux fêtes de noël que le froid
se fit raisonnablement sentir.
(...)
— — —
|
Alixan |
BMS
1742 - 1758
1 Mi 65/R6
vue 50 / 260
folio 69
|
|

(relevé
Geneadom)
|
nota quen cet année1744 il
tomba une grele le 4e juillet si
forte avec un orage impetueux en forme de tempete quelle abatit
tous les bleds prets a moissonner en sorte que la terre etoit couverte
de bled
les vignes furent sans feuilles et les sarmans raclés par la
grele grosse
comme des noix et ayant un demy pied, les chanvres les noyers tous
abatus, elle fut sur satuzanges, maymans Beauregard ou elle cassa
les tuiles setendit au pont en royans et a St jean en exemta les petits
aynards
lisaux. on laboura un peu tard ces terres pleines de grain et on espera
davoir bonne recolte du bled versé ceux qui labourerent
trop tot n'ont rien eu que d'herbes qui jaunit et se perdit
Mr lintendant donna la capitation p[ou]r degrevement
[rature] les tailles de même
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 266 / 387
|
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(relevé
Geneadom)
|
observations
Cette année 1744 pourroit sans contredire
être regardée comme la plus fortunée de notre
âge, si elle avoit fini avec le mois de septembre
et qu'elle n'eut êtée composée que de neuf mois,
mais les trois derniers l'on mise au rang des
tems ordinaires, c'est-à-dire : mélée de bien de
mal. nous avions d'abort recuellis abondament
de tout generalement, ce que la terre produit; peu
de maladies et de mauvais tems, les pluyes avoient
êtés temperées ; à souhait, du tems le plus
beau;
point de grêle, si ce n'est dans la plaine de la
Bayane, entre Romans et valence, où tout fut
emporté, les arbres écorchés, les toicts rompus,
l'herbe
des prés brisée comme dans un chemin.
Mais les premiers jours du mois d'octobre, il
survint des pluyes si abondantes, qu'elles entrainerent
tous les champs ensemencés, déracinerent les vignes,
couvrirent les près de sable et de cailloux, et causerent
des pertes inestimables surtout à Montrigaud,
St vallier, Miribel et Serres. Les rivieres deborderent
et
firent des ravages étranges?, temoins ce que l'on vit dans
Lion ; deux maisons, contenants dix locataires, où il y
avoit pres de quatre vingt personnes dans les lits, des
richesses aux environs de trois millions, le tout un
matin au point du jour englouti par la Saône.
de plus cette année, on a vû sur la fin une maladie
venüe du côté d'Allemagne qui a emporté les
subitement presque tous les boeufs, surtout dans la
champagne, la franche comté, la Bourgogne
le Lionay, le vivarais et le Dauphiné aux
environs de vienne et de Grenoble, mais non
pas dans ce voisinage.
(...)
— — —
|
Mollans-sur-Ouvèze
|
BMS
1740 - 1748
5 Mi 300/R6
vues 107 et 108 / 163
folio 20
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1745
sécheresse
16/09/1745
orage
crue
inondation
|


(info gardenotes.org/)
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Observations du 16e 7bre 1745
Bien que les registres parroissiaux ne soient
destinés qu’à recevoir les actes de batème,
mari
age, sépulture et au plus quelques autres faits
concernant la religion, étant néantmoins arrivés
au milieu du mois de septembre, et n’ayant pas
encore rempli des actes de l’année courante la
moitié du present registre j’ai eu a propos de
raporter a la fin le fait qui suit comme dig
ne de memoire perpetuele ce quinze septembre mil
sept cent quarante cinq a deux heures après minuit ensuitte
de quellques tonnerres peut bruiteux survint une pluye
des plus abondantes ; mais comme elle avoit été précedée
d'une secheresse de quelques mois qui faisoit craindre
pour les recoltes encore pendentes, cette pluye nous rejoui
d'abord, et nous porta a des remerciemens envers Dieu
auteur de tous biens ; mais comme cette meme pluye
continua jusque sur le midi, et meme toujours plus forte
acompagnée de plusieurs tonnerres consecutifs, nous
commençames a en étre efrayés, d'autant que toutes
nos
rues etoient inondées, et qu'il n'y avoit aucune maison qu'on
put garantir de l'influence des eaux des couverts, et de
ceux memes qui étoient tous neufs. cependant nos
alarmes se dissiperent vers le midi, mais ce fut pour biens
peut de temps : après un quart d'heure dintervale la
pluye recommança avec les tonnerres biens plus forts qu'au
paravant. Les nuages afreusement épaissis ne laissaient
gueres de diferences entre le jour et la nuit. cette pluye dura
jusqua trois heures et demi. pendant ce temps la on vit descen
dre de nos montagnes une si grande quantité d'eau qu'elle faisoit
en plusieurs endroits d'espece de rivieres, dont plusieurs creusées
jusqua cinq a six pieds, et tout le reste ce divisoit en
forme de petits sillions, qui emportant le suc des terres lais[soient]
les arbres tous decharnés et couvroit en certains endroits q[ui]
qui étoient un peu en plaine jusquau poin[tes]
des sarments de nos vignes. en meme
temps nous aperçumes que notre riviere ne pouvant plus contenir
dans son lit, s'extravasa de chaque cotté des bas fons de nos
campagnes, mais d'une façon si extraordinaire que les plus
anciens du païs assurerent que en 1684 ou l'on avoit vu une
inondation jusque lors sans exemple, les eaux ne monterent
pas si haut a beaucoup près ajoutant quil s'en faloit d'environ
vingt pas. toutes les fortifications qui etoient long de la riviere
on eté emportées, plusieurs fonds ont eu le meme sort.
tous les
jardins du faubour ne sont plus qu'un tas de gravier, et les
plus hauts dont les murailles ont toutes été renversées
sont couvert de limont. les murailles / du jardin / de Monsieur
Ginoux le notaire ont été emportées / et / quantité
de ruches à
miel [rature] ; en dessous du pont tous les jardins
engloutis, le grand pré a Monsieur le marquis de simia
ne qui est sur la droite de la riviere se trouve a moitié
chargé de gravier, et tout ces mèmes cotté jusqu'au
dessous
de la chapelle de saint marcel est ou chargé du gravier ou
du limont. a la gauche la grande chaussée qui faisoit tète
a toute la serre a été entierement emportée, et
jusqua la
grange du sieur morenas, ce n'est plus qu'un haut gravié ou
lon ne voit plus que des arbres chaussés de brossaille jusqu'au
branches sans distinction de chaussées ni des canaux d'arrosages
en sorte que tout ayant disparu aux arbres près on ne peut
plus distinguer qua ces tristes signes les fonds des particuliers
en dessous de la dite grange il y à moins du domage à
la
verité, mais tout y est au moins chargé du limon qui
perd non seulement la recolte pendente, mais encore
celle de l'année prochaine, étant impossible qu'a la 1ere
on puisse remetre ces fonds en etat de pouvoir donner
des fruits aux proprietaires eu égar aux ravines, aux
crevasses, aux creux que toutes ces terres ont soufert
et dont le domage est a proprement parler inestimable.
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 279 à
283 / 387
|
1745
météorologie
épizootie
04/01/1746
orage
foudre
grêle
|
|
Dans
ce qui est ecrit
cy dessous, il ne faut point
avoir egard aux barres.
L'année 1745 a êtée
assez fertile en toute sorte
de fruits : le foin et le vin
ont êtés cependant plus
abondants que les grains qui
néamoins, n'ont pas êtés rares.
rares. Le prix du bled 8 lt
le vin entre huit et neuf.
les legumes ont êtés si
abondans que jamais on en
avoit tant vû, cela a ete
general dans presque tout
le Royaume.
depuis 1744 le vin n'avoit
pas êté si bon et on a
eu en grande quantité / surtout
surtout à Montrigaud
et au voisinage,
mais pres du Rône
et de l'Isere, on
en a peu recueilli
parce que la gelée
au printems avoit
fait beaucoup de
mal dans les endroits
qui se trouverent
avancés.
cette année on
a eu peu de maladies
pour les hommes
mais une des
grandes calamités
à êté la contagion
des boeufs, qui
dêjas l'année passée
avoit fait beaucoup
du mal et cette année
avec la chaleur a
recommencés là où
par imprudence on
a eu communication
avec les endroits cydevant
pestiférés. ceux qui ont
souffert cette année sont le
le lionois, le forez et une partie
du vivarois. La Bourgogne, la
champagne, Provence, Languedoc, et
dans le Dauphiné St Marcellin
tout le long de l'Isere, chatte, la
Sâne, les environs de Romans, de
vienne, Roibon et à Montrigaud
la chouchere lambret en perdit
cinq à la verne Perrier dit
Bourdat deux gros boeufs,
Antoine Belle huit, Pierre
Rey chez Buisson cinq, c'est à
dire tout ce qui se trouva dans
leurs écuries.
on a eu cette année points
de grêle, si ce n'est à
Romans, haute Rive et
aux environs de vienne,
la pluye a êté assez frequente
toute l'année, et pas que trop?
sur la fin, cependant au mois
de juillet il en tomba
presque point.
voilà pour le cours
de la nature. celuy / de la
de la fortune
ne furent pas
non plus
desavantageuses à la
france, sur tout.
(...) La suite de cette page traite des affaires
du royaume et n'a donc pas été transcrite ici. Il en est
de même pour les deux suivantes qui relatent des péripéties
liées à la guerre en Europe ainsi que des événements
ecclésiastiques. Au début de la huitième page (un
feuillet de deux pages est en doublon sur le registre en ligne) le curé
note les travaux qu'il a réalisés dans l'église
ainsi que leur coût; puis il reprend le cours de la météorologie.
NDLR
(...)
Dieu nous fasse la grace
de passer cette année dans
la grace et de la voir
comblée de ses benedictions
elle nous a êté annoncée
par des tonnerres, des
éclairs, la foudre et
la grêle ; la nuit
du quatre au cinq
janvier, entre dix et
douze heures,
faisant un
vent chaud un
beau clair de
clair de lune
il survint tout
à coup une
nuée, il fit une
dixaine de
tonnerres avec des
éclairs aussi forts
que jamais on en
ait entendu en
êté. La foudre
tomba sur un gros
chêne dans la
parroisse d'onay
et le partagea en deux
Elle tomba aussi sur
l'eglise de Montmiral,
[et y]? cassa les voûtes,
brûla la Banniere &c. Il
tomba de grêle de mediocre
grosseur en telle quantité
qu'elle resta trois jours
dans les bois ainsi je l'affirme
avec verité. Morel Curé
le 14e janvier 1746.
En finissant d'écrire ce que cy dessus, l'on
m'a
appris la triste nouvelle pour la france,
(...) Ici encore le curé Morel retrace les
défaites militaires françaises au cours de la guerre de
Succession d'Autriche. Quant à la dernière page elle traite
du décès de l'archevêque d'Arles, du changement
de poste de l'évêque de Vienne nommé à Paris
par le roi et remplacé par celui de Rodez. La fin de cette rubrique
date de 1747 et note le peu de filles "honnêtes" mariées
dans la paroisse (une seule qui avait eu un enfant suite à un
inceste). NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 291 / 387
|
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(relevé
Geneadom)
|
Cette année
1746 qui nous avois êtée annoncée par
les éclairs les tonnerres les premiers jours de janvier a vu
des choses tres particulieres. Elle est allée à toutes
extremités.
L'hiver extremement froid, long et abondant en neiges; le
printems extremement pluvieux surtout sur la fin; l'eté
extrement chaud, en sorte que depuis 1705 on avoit pas
senti de pareilles chaleurs, on a ôuit d'Autriche que les
gens y êtoient suffoqués dans les campagnes par les chaleurs.
L'automne a de même
eu ses extremités, puisque des les
premiers jours d'octobre nous avons eu de la neige et des
gelées qui n'ont pas cependant endommages les fruits de
la terre... La recolte du blé et du vin à tenu un
juste milieu; celle des aûtres fruits a êté abondante
les maladies ont êtées frequentes dans la pleine de la
valoire*, à valence et dans le haut dauphiné, les
hommes y mouroient en tres grandes quantité à Mont
falcon* même, pour ainsi dire, Montrigaud a êté le
seul
endroit où tout le monde a jouit d'une parfaite santé.
* Montfalcon
(à 5 km au nord-est de Montrigaud) est un village du département
de l'Isère situé dans la plaine de Bièvre ou Bièvre-Valloire
à une quarantaine de kilomètres à l'ouest de Grenoble.
NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 303 / 387
|
1747
intempéries
08/08/1748
grêle
|


(relevé
Geneadom)
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[ligne illisible]
[?] n'a eté les deux premiers mois n'étaient pas [?]
d'hiver, ni de printems; mais un veritable été [lequel?]
vint avec le mois de mars et dura jusques en May et [?]
mois de juin on eu tant de pluye que la campagne fut
toute innondée, les prairies et terres entrainées; plusieurs
personnes et animaux noyés. juillet et Août tres beaux,
mais
si brulants qu'on avoit guere vû de chaleur plus grande,
cette année, la precedante, 1718 et 1705 ont étés
les
plus distinguées par la chaleur dans cette moitié de siècle
aussi dans cette derniere 1747 une infinité de maladies
ont affliges presque tout le monde, des le mois d'Août
la dissenterie, enleva presque un quart du peuple à Serre
et aux environ et à Montrigaud jusques des familles
entieres, de sorte que la petite verole dans l'hiver, le
flux de sang dans l'été où les pluyes qui en ont
noyes
dans cette paroisse on en a perdu 75. que si tous les registres
ne se trouvent pas êcris, ils ne sont pas dans le cas d'être
recherchés, car on a eu grand soin de marquer tout ce
qui êtoit necessaire. Au mois de 7bre les pluyes
recommançants pire que cy devant appaiserent un peu
le feu des maladies, mais les terres furent absolument
sacrifiées, les arbres abbatus, les vignes déracinées,
le tout
à n'être pas retabli de la vie des vivants le beau temp
revint avec octobre et dura jusques apres les Rois de l'année
1748 de sorte que chacun pû faire les travaux qu'il
a voulu pendant ce temp, mais il n'y avoit pas moyen
de reparer les dégas causés par l'eau et la grêle,
qui
le 18e Août à huit heures du soir brisa les tuiles
sur les toits, écorcha les arbres et ne laissa absolument rien
surtout dans Montrigaud, où l'on ne ramassa pas
vingt charetes de vin en tout, encor tres mauvais qui
[avait?] cy devant belle apparence de belles vandanges
[?] la recolte du blé n'avoit pas êté
mauvaise,
mais ce fut là tout ce que l'on eu cette année
Les troupes sans nombre que nous fûmes obligés
d'entretenir en provence et sur les frontieres du Piemont
Sardaigne, attirerent dans ce païs la cherté des vivres
et des le mois de Mars le blé, que l'on avoit environ
pour quarante sols monta jusques à 4 lt avant la
moisson, le vin de 10 lt à 24 lt prix qui n'a que
baissé depuis et qui ira peut être plus avant la
prochaine recolte; ainsi on pourra dire que depuis
1709 on avoit pas vû les denrées si cheres qu'en
1747 et 1748.
(...)
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 311 / 387
|
|

(relevé
Geneadom)
|
on pourra parler differemment de cette année
1748. dans le coeur du Royaume et du coté de
la mer oceanne il y a eut abondance de tout
mais dans le Dauphiné et pres du Rône, le
blé à manquer entièrement, en sorte que l'on
en a pas recüilli autant que l'on en avoit
semé; les grandes pluyes de l'année
avoient tellement dégraissez et entrainez les
terres, qu'il êtoit visible qu'elles s'en
ressentiroient. D'ailleurs on sema fort tard
les blés ne pûrent pas beaucoup avancer
avant l'hiver, qui fut extremement rude
sur la fin tout cela contribua beaucoup
à ruiner les fruits de la terre. Le temps pour
cette année a êté fort commode; point
de pluye que tres a propos, point de gre[êle]
à Montrigaud, mais une tres forte à St
Bonet dans tres peu d'espace. Aussi
auroit on eu assez de tout, excepté le blé
beaucoup de legumes et des petis gr[ains]
qui se semait au printems. La rouille
à endommagér les vignes, tres belles
sans cela enfin une gélée arrivée vers le
23e 8bre gâta les glans, les chataignes et
les millets, qui êtoient tout en belle apparence
comme les voisinages de l'armée de Piemont
avoient dêjas rendu les dentées rares, la
misere c'est trouvée generale dans ce païs
le blé 5 lt 10 S, le vinà 12 lt
au printems il y eu quelques rhûmes mêlés
de malignité, le reste de l'année point de
maladie.
(...)
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 318
et 319 / 387
|
|


(relevé
Geneadom)
|
cette année 1749 nous avons peu a observer
mais il y a des particularites rares et presque
incroyables. le mois de janvier fut tres
pluvieux, ce qui étoit de neige dans les païs
plus élevés. fevrier tres beau, mars bien
froid avec quantité de neige qui continuerent
jusques à la fin d'Avril. Il y eu quelques
beaux jours au commencement de May, mais
vers le dix les pluyes froides, les neiges
bien bin souvent mêlées de tonnerres et de grê[le]
recommancerent et firent de grands maux. Le
mois de juin fut toûjours froid, en sorte qu['il]
géla - la moitié du tems en plusieurs end
endroits, surtout le jour de la fête de St
Pierre et St Paul de 29e. Pendant ce mois
il tomba quantité de neige qui coucha les
blés et emporta la moitié de la recolte, com[me]
les gelées avoient fait des fruis et du vin
dans les endrois bas on a eu cependant
passablement de grain, mais point du tout de
vin et les vignes les plus élevées ont porter
raisonnablement. juillet fut tres chaud, sans
aucune pluye; Aout et 7bre assez temperes
8bre beau jusques au vingt que le froid vint
et gela les vignes où les raisins se trouvaient
encor en partie.
Le blé avant la moisson valu pres de six
livres et varia beaucoup par intervalles, à cause
que l'on en apportoit des païs étrangers. Après
la moisson, il a valu aux environs de 4 lt le
vin qui se vendoit entre dix et douze lt mais
aux vendanges jusques à 15 et même 18 lt mais
il êtoit beaucoup plus cher au pres du Rône
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 319
et 320 / 387
|
1749-1750
sécheresse
intempéries
|


(relevé
Geneadom)
|
on vit sur la fin de cette année et au
commencement de 1750 le Rone si bas
qu'on ne l'avoit jamais vû si petit; on
a assurer que plusieurs personnes l'avoit
gayer, où passez à cheval, les autres
rivieres basses à proportion, car depuis le
milieu de 7bre jus[qu]au mois de Mars de 11e 1750
presque ni pluyes ni neige mais pour lors
l'hivert recommença par une bise tres forte
et quantité de neige apres deux mois de chaleur
comme en êté, en sorte que les blés montèrent
les arbres êtoient chargés de fleurs et de
feuilles
l'année precedante il en avoit fait presque
autant, mais un peu plus tard; car le 4
Avril les seigles êtoient en épis et resterent
dans cet êtat, sans
rien avancer jusques au
commancement de May.
C'est cette année 1749 qu'a êté bati
le logement des poules pres du four et les
lieux communs. le tout à mes propres
dépens : il m'en a coûté cent cinquante
livres Morel curé
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 327
et 328 / 387
|
|
|
L'année
1751 a beaucoup relevér le courage
aux Malheureux : pour le temporel et pour le
spirituel
cependant le commancement de l'hiver fut rude
le milieu plus doux mais la fin qui ne se
termina qu'au mois de may fut abondante
en froid en neige et autres incommodites le mois
de juin tres pluvieux, juillet et Août sans
pluye ce qui a perdu tous les petis grains
le commancement de l'Automne, les gens
plus avises par la negligence des années
precedentes seurent profiter pour semer
a propos aussi on voit vers la Toussaints
les blés ou herbe beaux partout
le froid se fit sentir fortement des le sept
novembre et continua jusques au jour
des innocens, exceptés peu de jours de tems
tres doux, on en eu plusieurs jours de grandes
gêlées et quantité de neige surtout depuis
le 15e xbre.
En êté le tonnerre avoit êté
frequent et la
foudre avoit ? bien du monde ailleurs
icy seulement un boeuf chez Lambert
(...)
La fin de cette page et le début de la suivante
concernent les affaires du royaume (paix) et de l'église (jubilé).
NDLR
La recolte du blé a été médiocre,
point
de petits grains; du vin en abondance, des
noix extraordinairement ; beaucoup de fruits
d'êté, point pour l'hiver, beaucoup
de chataignes, point de glands la rareté
du foin à fait que l'on a tuer beaucoup
de bêtes pour grasser ce qui a fait que
l'on a eu la viande bon marché le
prix du blé avant la recolte 2 - 5 S le vin
18 où 20 lt apres la recolte 6 lt le meilleur
7 lt ou 8 lt et le blé 3 lt le pain 2 S ou ?
toute l'année.
— — —
|
Séderon |
BMS
1669 - 1792
5 Mi 361/R4
vue 45 / 110
|
|

(info https://www.essaillon-sederon.net,
relevé Geneadom)
|
[en marge, encadré]
Lan 1751 et le 18 fevrier attendu
labondance des neiges qui ont empeché les
parents daller faire baptiser l'enfant a barret
de lioure*; j'ai baptisé Jean Joseph julien fils
d augustin et de lisabeth roux maries. le
parria joseph ricou la marraine magdeleine
roux. Labrugiere curé de sederon
* Nous sommes ici en région montagneuse à
environ 1000 m d'altitude et "Barret-de-Lioure" est situé
à 14 km au sud-ouest de "Séderon" par la vallée.
NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 340
et 341 / 387
|
1752
intempéries
08/06/1752
inondation
|


(relevé
Geneadom)
|
cette année 1752 peut etre appellée
l'année d'abondance. L'hiver fut rude
surout sur la fin, qui ne se termina qu'au
mois de may, jusques là toûjours froid et
de neige en quantité. Leté fut mêlé de
grande chaleur, tonneres et grêle qui fit de
grans dégas, mais surtout les inondations
furent frequentes. La premiere le huit de
juin jour de St Medard, toutes les terres
labourées furent entrainés, de même
les premiers
jours d'Août et plusieurs autres fois jusques au
commancement de 7bre que la secheresse commanca
de sorte qu'il ne plut rien le reste de l'année
jusques aux neiges qui vinrent tard, l'on a
semé la terre êtant comme des cendres, et
le grain n'a germé et poussé que quand la
fraichair est venüe, nous verrons, si
nous vivons quel effet en suivra.
Malgrer donc, les pluyes et la grêle
on à eu beaucoup de blé, et grande abondance
de vin et tres bon, il s'est donnez dans
les environs aux vendanges pour moins de
3 lt la charge, sur la fin de l'année 5 ou 6 lt
on a écrit de la basse Provence que le
quintal du vin s'y êtoit donné pour 14 S
et a Lion le quintal de la vendange 10 S
le blé se vent 2 lt 10. quantité de noix
et bien bonnes, à 2 lt la baine peu
d'aûtre fruit, point de gland du tout.
point de maladies; point de guerre; point
d'affaire d'êtrat considerable si ce n'est
(...) La suite traite des diverses réforme
touchant l'église. NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 353 / 387
|
|


(relevé
Geneadom)
|
Cette année 1753 a êté fertile et
saine; peu de Maladies, ce qui peut se
justifier par ce registre.
L'hiver fut rude des le commancement et sur
la fin, qui s'etendit jusques au mois de Mars
avec de la neige et des gelées en quantité, elles
ne furent cependant pas nuisibles au noix
ni aux vignes, mais beaucoup aux autres
fruis.
Le mois de juin, les quinze premiers jours
tonneres et grêle à force qui endommagea
ou elle donna, Montrigaud fut épargné
des la fin des neiges la secheresse avoit
regnes et continué jusques à la fin de juin
ainsi peu de foin, assez de blé et autres gr[ains]
Le mois d'Août fut pluvieux, septembre
sec jusques au quinze d'octobre que les
pluyes revinrent et tout de suite les neiges,
le froid et pour le dire en un mot, l'hiver
car on eu plus de beaux jours. à peine pût
on ramasser les raisains, qui étoient abondants
où la grêle n'avoit pas ravagez, comme je
l'ai dis. jamais on avoit tant vû de glans
qui ont presques toutes restez dans les bois;
à cause du tems facheux. cette année
point d'evenement remarquable (...)
Le prix du vin six livres la charge
le blé à peine à 50 sols le quartal,
le reste à proportion. ce 4e Janvier 1753
Morel curé de Montrigaud
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 361 et 364 / 387
|
|


(relevé
Geneadom)
|
cette année 1754 a êté une des meilleurs
de
notre siecle : l'hiver qui avoit commancé des le
quinze octovre de l'année 1753 a êté des plus rude
pour la neige
et pour le froid. dependant on a eu beaucoup de
blé et tous grains ; beaucoup de vin et fort bon
abondance de toute sorte de fruit, excepté la
gland. L'eté a êté fort sec; sans être chaud,
êtant temperé par des bises presque continuelles
on a eu de la pluye par inondation
tellement que quatre où cinq fois on a vû entrainer
une partie des terres : à cela pres on a eu un tems
tel que l'on auroit pû le desirer jusques à la
fin de l'année, et jusques au 14e janvier 1755
on avoit pas marché sur la neige dans ce païs
il y avoit eu quelques jours de froid, à la verité,
vers la St andré, et vers les Rois, mais froid
accompagné du tems le plus beau.
cette année n'a pas êté sujette
à des
maladies, ni guerres ; mais la calamité à ete
pour l'Eglise (...)
(...) La suite traite des réformes en cours
puis de Mandrin, de sa capture et de son exécution. NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vues 373
à 375 / 387
folios 8 à 10
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1755 - 1756
intempéries
tremblement de terre
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Cette
année 1755 l'hiver fut tres rude, mais
fort court, on avoit senti quelques peu de froid
au commencement de janvier; la premiere neige
tomba le 14e ensuite on en vit qiuantité et des
gelées continues jusques au milieu de mars, le reste
fut fort doux et tout le mois d'Avril si chaud
que jamais dans la plus rude canicule on en sentit
de plus grand. personne n'a vû pareille chose
on craigait d'abort que l'eté ne fut brûlant, et que
les grêles ne fussent fort frequentes; mais le mois de
May fit juger du contraire, il fut fort frais,
il gelota souvent, neamoins sans causer du
dommage; tout le reste de l'eté fut de même fort
temperé par des bises froides, et peu de pluyes, en sorte
qu'ayant crû à la fin d'avril toute la recolte fort
avancée, elle ne fut pas ensuite bien printanniere.
Les pluyes étoient fort attenduës au mois
de 7bre lorsque
vers le vingt un elles vinrent en telle abondance, et
si continuelles qu'on en fut bien tot fatigué, elles
inonderent tout le pais; empecherent de fumer,
grossirent les rivieres qui enleverent tout ce qui leur
étoit joignans et depuis 1711 on avoit pas vû ni entendu
parler de tant de dégats. les villes d'avignon et les
aûtres le long du Rône en seront longtemps un
grand temoignage. le plus fort fut vers la saint
André, vers noël et enfin jusques au milieu de
janvier 1756.
Le froid avoit commencez avec ces pluyes des le
milieu d'octobre et quantité de neige qui fondoit
bien tot de dessus les montagnes, ont souvent fait
apprehender de plus grandes pertes, qui n'ont pas êté
si considerables, néamoins en france qu'ailleurs.
Des le 1er 9bre la ville de Lisbonne capitale
du Portugal fut attaquée par un funeste tremblement
de terre qui dura jusques au 11e sans presque
interruption, la mer étoit de son côté fort agittée
ainsi les deux élemens semblant conspirer ensemble
engloûtirent presque toute cette superbe et opulente
ville, son port, ses richesse et ses habitans au nombre
de plus de cinquante mille personnes les
secousses ont êté reiterées ensuite plusieurs fois
jusques aux Rois de 1756 en sorte que cette
capitale, l'ornement des cotes occidentales, la richesse
commune de toute l'Europe, n'existe plus que par
son nom. Le Roy qui fut assez heureux pour n'être
pas compris dans la ruine de son palais, a êté oblige
de se choisir une nouvelle habitation et de rebatir
d'autres ports pour maintenir chez luy le
commerce : ce n'est pas icy le lieu de traiter cette
afaire en entier; toutes les histoires de notre tems
en feront mention. cette ville n'a pas êté la
seule qui a souffert par les tremblemens de terre
cette année. en Perse des le 7e juin une
ville fut entierement renversee, huit mille maisons
englouties ; à Madrid en Espagne, à Rayvenne en
Italie, on a souffert mais non pas tant ; dans
la Norvege en flandres beaucoup plus ; mais
apres Lisbonne, les plus maltraîtés ont êtés
les
Affricains dans les Royaumes de fées et de
Maroc où des païs immenses sont peri
de font en comble ; les montagnes ont êté renversées
il n'y pas eu de ville bourg ni village
qui n'ait êté ébranlé. et on ne scauroit
dire
combien d'hommes perdus ; tellement que l'on peut
dire que pendant plus de deux mois les quatre
coins du monde ont êté presque en mouvement
phisique ce qui pouvoit bien être un prélude
de l'obligation morale dont nous sommes menacés par
la guerre à la quelle se prepare la france contre
les Anglois qui ont déjas commis plusieurs hostilites
contre nous depuis plusieurs années prenant
tout nos vaisseaux marchands, les marchandises, et
maltraitant fort les matelots, sans que nous leur
eussions donnez aucun sujet, ni usez de represailles
mais patientia laesa, fit furor* : notre Roy veut
avoir satisfaction, et le tems nous apprendra tout.
Les gasetes ont aussi faitmention de plusieurs
signes apparu en l'air cette année, des chevaux armés
des épées, des croix, des feux &tc. mais je n'ay
rien vû de tout cela.
il y a peu de foin a cause de la secheresse du printems
assez de grains et du vin surtout en Provence
quil se donnoit pour 15 S le barril au tems des
vendanges, et plusieurs ont laissez leurs vignes à vendanger
ne scachant où le mettre, cependant icy il vaut
10 lt la charge, le blé 2 lt 10 S le quartal, peu de fruit
mais jamais tant de glans, si les pluyes avoient
permis de la ramasser. on a jamais vû si peu de maladies
en tout païs
cette année plusieurs curés du diocese de Grenoble
auxquels se sont joins ceux de vienne, ont presentez des
placets a plusieurs ministres d'êtat, au Roy, et aux
princes du sang (...)
NDLR
La suite de cette page, ainsi que la suivante et
dernière, traitent des revendications de l'église (entre
autres l'augmentation de la portion congrue) ainsi que des problèmes
liés aux "hérétiques" (protestants).
* (Lat.) La patience blessée devient rage.
— — —
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Montrigaud |
BMS
1699 - 1756
5 Mi 57/R1
vue 384 / 387
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(relevé
Geneadom)
|
Cette année 1756. le tems à continué
comme il avoit commencér les premiers
jours de l'année; c'est à dire : fort pluvieux
toute l'année a êté humide, ou êté
comme
dans les autres saisons, et la chaleur a êté fort
temperée et de peu de durée. ce qui à fait que
le vin n'a pas bien pû murir, y en ayant
bonne quantité on a le deplaisir de [?]
partout de mauvaise qualité, faute [?]
peu de grain, mais force fourage [tant?]
la seconde couppe que de la premiere, du
fruit passablement, mais point de gland. point
de maladie dans ce païs; / mais / ailleurs elles
ont êtés en regne. Le blé vaut à la fin de
l'année
trois livres le quartal, le bon vin neuf ou dix
francs.
(...)
— — —
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Montrigaud |
BMS
1657 - 1759
5 Mi 57/R2
vues 9 à 14 / 35
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1756-1757
froid
neige
pluie
crue
|

(relevé
Geneadom)
|
(...)
L'année 1757 n'a rien eu de remarquable, qu'
un hiver des plus rudes. des la noël de
l'année 1756 il étoit tombé quantité de
neige ; il en tomba encor dans le mois de
janvier, en sorte que personne ne se souvient
d'en avoir tant vû : en plusieurs endrois
on en mesura trois pieds et demy ; et elle
ne fondi qu'au mois de mars. Peu s'en
fallu que la race des lievres ne fut
abolie, tant on en tua le mauvais
tems continua fort tard, par plusieurs
reprises, et le printemps et l'êté furent
mêlés de grandes chaleurs et des pluyes
tres froides et trop frequentes, en sorte
que les rivieres furent débordées toute
l'année, mais de maniere à ravager
tout le long de leur cours.
Il y eu donc par consequent force
fourrage; mais peu de blé, de
fruit et du vin aucune maladie.
L'église fut tranquille, les ordres
du Roy ayant appaiser les troubles, des
années precedantes.
Il ne se passa rien de bien avantage
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1657 - 1759
5 Mi 57/R2
vues 24 à 27 / 35
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17/04/1758
gelée
1758
pluie
1759
douceur
23/09/1759
neige
09/03/17549
neige
17/04/1759
gelée
|
|
(...)
La seconde cause de misere est une
gêlée arrivée le 17e Avril. L'hiver a
commancer des le mois d'octobre 1757 il
continua bien rude en froid et en neige
jusques à la mi-fevrier, mais tout le
mois de Mars fut doux et puis chaud
en sorte que tout êtoit tres avancé;
les vignes feüillées; les arbres fruitiers f[leuris?]
tous les arbres avec de grans jets, les s[eigles?]
épiées lorsque le jour cy dessus marqué
il tomba quantité de neige qui dura
huit jours sans fondre; accompagnée de
bise froide et gelée forte; on crû que [tout?]
étoit perdu, en effet, les vers à soye qui
êtoient dêjas éclos, ont êté jettez
de là
faute de feüille; les seigles fauchés en bien
des endrois; pas une noix et bien peu
de fruits, on a pas vû la marque de cerises
ni de prunes; on auroit peut être eu demy
recolte de vin, par les jets que les vignes
avoient repoussés; mais les pluyes continu / elles
dans le prin-tems et dans l'êté ont achevez
de tout perdre, tellement que l'on alloit
vendanger avec un panier, là où les aûtres
fois il falloit plusieurs chariots : les dîmeurs
n'ont pas daignes prendre connoissance de
ce qui pouvoit leur appartenir. pour mieux
dire dans une parroisse il n'y avoit pas
deux charges de vin; et tel a été le sort
de tout le dauphine, audessus de valence, de
tout le vivarais au dessus de Tournus
tout le Lionnois, la Bourgogne ont étés
traites de même, mais le bas Languedoc
et la Porvence, en ont eu en grande
quantité ; il ne s'y est vendu que quatre
livres dix sols, puis 6 lt tandis qu'icy il
valloit 30 lt 36 lt et le moindre 25 lt et
avant cette gélée il ne valloit que dix
ou [?]
nous avons eu assez du blé et aûtre grain
mais tant de pluyes qui ont regnées toute
l'année, en ont fait gâter une partie, fa[ute]
de pouvoir moissonner et puis battre.
A peine a-t-on eu quelques jours de cha[leur]
dans l'êté, toûjours de pluyes fortes et froides
les rivieres ont entrainez bien des terres : jamais
on a vû telle rareté de vin; cependant peu
de malades, si ce n'est quelque dissenterie et
fievres putrîdes.
(...)
des le mois de septembre le 23 on vit de la neige
sur les montagnes et des ce tems là les grandes
pluyes qui avoient regnez toute l'année, ont
continues jusques au cinq janvier 1759. depuis
le dit jour 23e 7bre nous avons vû les hauteurs
blanchies de neige sans beaucoup de froid
et a peine est - il tomber icy deux fois
de neige, la 1ere à la St Romain, la 2de à noël
qui n'ont pas durez passé un jour, et depuis
la veille des rois pendant sept grandes
semaines il a fait un tems d'êté, gêlant
neamoins legerement la nuit, mais sans
broüillard ni pluyes, les derniers jours de
fevrier, et les 1ers de Mars nous avons
eu de pluyes, mais nous n'avons pas encor
marchez sur la neige cette nouvelle année
jusques au neuf de mars qu'il en tomba peu
et en depuis nous en avons eu trois ou 4 fois
mais qui n'a pas restez un jour entier, des ce
tems là aussi le tems se rafraichi, en sorte que
la vegetation n'a plus tant avancé, les bizes froides
jusques à la fin de may ont tenu les fruis de la
terre de sorte qu'il n'y à point eu de dommage
quoyque le même jour de l'année derniere (17e
avril) on a eu une forte gelée, qui n'a pas
fait du mal parceque la terre êtoit bien seche
où pour mieux dire; telle a êté la volonté
de dieu
— — —
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Montrigaud |
BMS
1657 - 1759
5 Mi 57/R2
vues 33 et 34 / 35
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(relevé
Geneadom)
|
(...)
Cette année 1759 l'hiver a êté si
doux
que l'on en a point vû de semblable, des le
mois de 9bre 1758. nous eûmes un peu de neige
en trois fois jusques au commencement de l'année
mais en suite, nous la vîmes sur les montagnes
et point icy, mais le 17e avril, jour auquel
l'année precedante une gelée gâta generalement
tout, comme nous avions dit, il gêla également en
cette année, et s'il ne fit pas de dommage, c'est que
la terre se trouva extremement seiche. en apres
les pluyes recommencerent et on bien été incommodes
le reste de l'année, excepté que l'on a pû ramasser
la recolte commodement, le mois de juillet et celuy
d'Août ayant êté fort beaux et en partie
celuy de 7bre ainsi les emailles faites les pluyes
ont êté generales, jusques au mois de fevrier
1760, que l'on écrit de Rome que l'Italie
êtoit menacée d'une grande famine pour
n'avoir pas pû finir.
La recolte à donc êté modique en grains
mais abondante en toute sorte de fruits, noix
chataignes, pommes, glans &c. icy nous
n'avons eu que le tiers d'une recolte en
vin, à cause que les vignes se ressentoient de
la gêlée de 1758, mais où cette gêlée
n'avoit pas atteint, le vin y a encor êté
abondant, et tres bon par tout, tellement
que l'ayant acheté l'année derniere
partout au dessus de 20 lt à la vandange
on l'a eu pour 10 lt au plus 12 lt et bien
tot apres à 7 lt à 8 lt le blé 3
lt 3 lt 10 S
les noix 2 lt la baine. point de maladie
si ce n'est quelque dyssenterie, de peu de couly?
la petite verole qui a regner toute l'année
et n'a enlevé personne.
(...) La suite concerne la politique et n'a donc pas
été reproduite ici. NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 9 / 301
folios 8 et 9
|
|
|
L'année 1761 a êté bonne, on a eu un
hiver fort moderé; presque point de neige; le
printems trop humide, les mois de juillet et
Août sans pluye : ensuite les pluyes ont
recommencez, qui ont favorisez les semailles ; mais
vers le 15 8bre elles sont devenues froides, pendant
plus d'un mois, en sorte que ceux qui n'avaient
pas vendangez, n'y ont pas gagnez. Le blé n'a
guere excedez le prix de quarante trois sols.
le vin qui êtoit tres bon, six ou sept livres,
les autres fruis à proportion.
Les affaires d'êtat sont allez de mal en pis :
ayant perdus tout ce que nous avions aux
Indes soit les orientales, soit les occidentales, en
Allemagne nous n'avons pas eu peine de
ceder en nous retirant le terrain que nous
y avions conquis, car nos troupes quoy qu'en
grand nombre n'y ont rien avancez; ainsi
les affaires allant toujours plus mal; les subsides
augmentant sans cesse, les particuliers ont êtés
touchés de la misere de l'êtat; (...)
La suite traitant des conséquences de la guerre
de 7 ans et de l'affaire du banissement des Jésuites n'a pas
été transcrite ici. NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 19 / 301
folio 9
|
|


(relevé
Geneadom)
|
(...) cette année 1762 doit être mise
au nombre des heureuses pour les fruits
de la terre. l'hiver ne fut presque pas
sensible, les mois de juillet et Août
sans aucune pluye et extremement chauds
le reste de l'année trop humide, sur
tout vers la fin. les pluyes trop froides
revinrent des le commencement d'octobre
et ont été tres incommodes jusquà la fin
de Xbre mais l'hiver de 1763 à été un
vray printems, en sorte qu'en voila 4 ou 5
tres doux.
Le prix du vin 6 ou 7 lt le bled
guere plus de 2 lt
cette année doit être remarquable par
l'expulsion entiere des clercs reguliers, dits
jesuites, sous l'institut de St Ignace de
Loyola, de tout le Royaume. les historiens
ne manqueront pas d'en parler; aussi bien
que de la paix, faite apres une longue
guere entre la france et l'angleterre
mais peu honorable pour nous : nous
n'avons pas eu peine de rendre à nos
ennemis ce que nous leur avions pris,
puisque nous n'avions rien gagnez sur
eux, que l'Île de Minorque, qui leur
a été vendue; mais ils nous ont gardez
toutes leurs prises, qui sont inestimables.
tant en vaissaux de toutes sortes, ou
marchandises, en terres, surtout dans les païs
étrangers. comme la Gadaloupe, la Martinique,
le canada &c.
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vues 27
à 30 / 301
folios 8 à 10
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Cette année
1763 a êté mediocrement bonne
L'hiver fort doux, mais facheux sur la fin, le
printems fort pluvieux, ce qui engendra beaucoup
d'herbes aux blés qui jusque là paroisserent
charmans, cependant la recolte a êté tres modiq[ue]
L'eté fort chaud et sec, mais court. L'Automne
commença bien on pû semer avec commodité
mais des le quinze octobre les pluyes froides
revinrent; avec de la neige, on recueillit cependant
la vendange, qui fut plus abondante que
l'année precedante, mais le vin fort faible
partout, principalement dans les païs où il
auroit dû être bon, tout le long du Rône,
dans le lionois, &c.
Des le mois de novembre le froid devint rude
et vers la Ste Catherine, on eu quantité de
neige et le froid plus grand qu'il ne fut
ensuite de tout l'hiver suivant, car des
la mi decembre, le temps fut doux, jusques
au commencement de Mars 1764 on eu quelques
gélées, mais peu de neige, si ce n'est sur les hautes
montagnes, ce qui êtoit ailleurs des pluyes trop
abondantes.
La rareté de l'argent a tenu sans doute les
denrées à bas prix, le blé audessous de 50 S
le vin environ 7 lt Il y a eu peu de bon fruits
à cause des chaleurs des mois de juillet et d'Août
beaucoup de foin, des chataignes, des millet, peu
de noix et mauvaises.
(...) La suite de cette page ainsi que les autres
traitent de la politique française (affaire des jésuites,
exil du parlement...) et de la mort de la marquise de Pompadour ; elles
n'ont donc pas été reproduites ici. NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 36* / 301
folios 7 et 8*
|
|

(relevé
Geneadom)
|
(...) quantité de neige, qui dura plusieurs
jours et
tout le mois d'octobre des pluyes froides avec lesquelles
on recueilli la vendange et on finit d'ensemencer les
terres ; ce qui s'accommodoit tres mal on eut plus
de la neige cette année, que tres peu vers la St
Romain et enfin l'hiver suivant il en tombat
peu le 14 fevrier et le 24 mais les montagnes
en furent toûjours extrêmement chargées depuis la
St Michel ce qui n'êtoit que de la pluye dans
les lieux plus bas.
(...)
* Le folio 7 est absent sur le registre en ligne,
il manque donc les actes de la fin de l'année 1764 ainsi que
le début de cette chronique. NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 46 / 301
folios 7 verso
et 8
|
1765
météorologie
pluie
inondation
|

(relevé
Geneadom)
|
L'hiver de l'année 1765 a été un
printems
continuel. Presque point de neige; peu de
gelée : mais le printems a êté tres malplaisant
des pluyes et des gêlées vers la fin de May
ont causer bien du dommage.Elles ont duré
jusques au 16. Août que l'on crû qu'il
geleroit. Alors la chaleur commença et dura
tout le mois de 7bre Les pluyes recommencerent
avec le mois d'octobre, et continuerent
jusques au 12. Xbre pendant 8bre et 9bre
à peine tous les dix jours en avoit on
un ou deux tout au plus qui fussent beaux.
Mais vers la Toussaint les innondations
furent si fortes et si generales, que l'on
ne scauroit dire les dégats qui en sont
arriver.
Tous ces tems facheux ont provoqué
une bien petite recolte presque point de
bled, ni aûtre grain, peu de fruit et de
modique valeur. Apres avoir publié tout
le printems que l'on auroit une recolte
de vin énorme, il s'est trouvé à la vendange
qu'il n'y avoit presque rien en sorte que
si le vin n'est pas au dessus de 10 ou 12 lt c'est
l'abondance de l'année derniere et des autres jadis.
Mais le bled vers la noël ne valloit guere
moins de 4 lt on s'attent à le payer beaucoup
plus cher avant la recolte prochaine
on a eu beaucoup de foin.
cette année nous avons eu à Montrigaud
une Mission qui a commencer le dimanche
du Quasimodo*, par six Peres capucins
qui ont rester un mois; on fait beaucoup de
fruit. on a planter la croix du cimetiere,
à cette occasion nous avons acheter deux
chappes; une de satin de plusieurs couleurs et
une noire de camelot.
* Le dimanche de Quasimodo est aussi appelé
deuxième dimanche de Pâques, dimanche in albis, dimanche
de Saint-Thomas ou Pâques close. Cette fête religieuse a
lieu le premier dimanche après Pâques. NDLR
— — —
|
Séderon |
BMS
1760 - 1775
5 Mi 361/R5
vue 49 / 141
|
|

(info https://www.essaillon-sederon.net,
relevé Geneadom)
|
nee / magdeleine / Louise / Dethez
/ De / Barrel [en marge]
L'an mil sept cent soixante cinq et le quatorze d'octobre
est
née et a été baptisée dans l'église
de Séderon magdeleine Louise
Dethez fille de S[ieu]r Dominique dethez et de d[emois]elle Claire Reynaud
maries habitans de Barret de Lioure, on l'a baptisée dans
cette paroisse de Sederon, soit a cause de la proximité, soit
à
cause du mauvais temps qui a empêché de passer la montagne*
du dit Barret de Lioure par la crainte qu'on avoit que la
santé de l'enfant fut altéré. son parrain est S[ieur]
jean Baptiste
Reÿnaud n[otai]re son oncle et sa marraine D[emoise]lle agathe
faure epouse
de Sr Reÿnaud Lacroze tous les deux de ce lieu. aynsi latteste
je
* Entre "Barret-de-Lioure" et "Séderon"
la montagne culmine à 1251 m. NDLR
— — —
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Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 47 / 301
folios 8 verso
et 9
|
|

(relevé
Geneadom)
|
Aux
pluyes de cette Automne
à succedé un grand froid, qui a eu son
commencement à la Ste Luce*, et n'a finit
qu'avec le carnaval, le 12e fevrier 1766
ce froid selon tout le monde n'a point eu
de pareil depuis plus d'un demy siecle.
S'il fut plus violent en 1709. il ne fut pas
de la moitié si long, ni si constant. en 1709
il dégeloit le jour, mais cette année cy il
n'y a eu aucun relâche. un peu de neige
qui a toûjours resté, a conservé les bleds
comme de froid est venu immediatement apres
de grandes pluyes dont les arbres êtoient
imbibés, l'eau qui geloit dedans en fait
perdre plusieurs que l'on entendoit eclater
ce qu'il y a eu de plus tristes; les moulins à
grains ont êté arretés pendant plus de six
semaines, ce qui a causé une espece de famine
surtout dans / les / villes, Lion, Grenoble, Romans,
et ailleurs.
* Sainte Luce (ou Lucie) est fêtée
le 13 décembre. NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 55 / 301
folios 7 verso
et 8
|
|


(relevé
Geneadom)
|
Aux pluyes de cette Automne
à succedé un grand froid, qui a eu son
commencement à la Ste Luce, et n'a finit
qu'avec le carnaval, le 12e fevrier 1766
Ce froid selon tout le monde n'a point eu
de pareil depuis plus d'un demy siècle
s'il fut plus violent en 1709. il ne fut pas
de la moitié si long, ni si constant, en 1709
il dégeloit le jour, mais cette année cy il
n'y a eu aucun relâche. un peu de neige
qui a toûjours resté, a conservé les bleds
comme le froid est venu immediatement apres
de grandes pluyes dont les arbres êtoient
imbibés, l'eau qui geloit dedans en fit
fendre plusieurs que l'on entendoit eclater
ce qu'il y a eu de plus tristes; les moulins à
grains ont êté arretés pendant plus de six
semaines, ce qui a causé une espece de famine
surtout dans / les / villes, Lion, Grenoble, Romans
et ailleurs.
Lannée 1766 a êté miserable, et suivie
de misere. L'hiver ayant êté des plus
rudes que l'on ait vû, le printems fut
incommode par les pluyes si abondantes
que le reste de la recolte en souffrit
extremement, elle ne finirent que vers le
milieu de juillet. L'eté fut ensuite beau
et l'automne agreable, on sema fort
à plaisir, Mais le mal êtoit fait. La
recolte êtoit si modique par le mauvais
tems du printems, que le bled, qui n'avoit
êté qu'à 3 lt 15 S fut ensuite toûjours
plus cher apres la moisson, jusques à
pres de 5 lt et a ainsi continué toute l'année
suivcante.
Le vin ne valoit que 7 ou 8 lt et est
monté jusques à 20 lt et au délà, jusques
à la St jean les vignes paroissèrent belles
jamais on avoit vû tant de fermees de
raisins, mais les pluyes chaudes, la roüille
où la manne, qui tomba journellement
jusques au 15 juillet boûlla jusques au
bois des vignes et la paille des bleds
en sorte qu'apres une belle apparence
on a eu une tres modique recolte.
Il fit ensuite chaud; et l'Automne
fut des plus belles pour les semailles
mais les pluyes froides recommencerent
vers la mi-octobre jusques vers la
noël, que le froid fut aussi rude
que l'année precedante mais non
pas si long.
cette année est remarquable par
l'édit qui reduit l'interêt de l'argent
à quatre pour cent.
une ord[onnan]ce pour arrêter les mandians, mais
à laquelle on a pas tenû la main pour
(...)
La suite ne traite plus de météorologie.
NDLR
— — —
|
Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vues 62
et 63 / 301
|
18/04/1767
gelée
neige
vent
|


(relevé
Geneadom)
|
Lannée 1767 a êté abondante et
miserable : abondante en tout si ce n'est
pour le vin et les noix. ce dernier fruit fût
gaté par une gelée horrible qui arriva le
samedy saint 18e avril, qui commença le jour
precedent au soir, apres un tres beau tems de
deux mois, environ, les arbres et les vignes étoient
fort avancées, les seigles bien en épies, ce froid terrible
fut accompagné de quantité de neiges qui ne
fondit toute que dans un mois apres ; un
vent, où pour mieux dire les vens des 4.
coins de la terre successivement, en un peu
d'heures furent si impetueux que toutes
les maisons, et autres batimens furent remplis
de neige, ni eutil eu que le trou de
la femme pour luy donner passage* :
personne de vivant n'avoit vû un tems
si rude : on ne vit presque personne
dans les Églises de samedy St. ni les trois
fêtes de pâques.
On crû donc toutes les recoltes perdues
mais les vignes repousserent et l'on auroit
eu quantité de vin sans les pluyes mal
faisantes du comencement de l'êté jusques
au 15e juillet, qui fesant une roüille
en sorte qu'il ne resta rien, et que l'on paya le vin audessus de 20
lt et sans
le secours de la provence et du Languedoc, [que]
ses mauvais tems, n'avoient pas atteint, on
l'auroit payé au dessus de 30 lt et de 40 lt.
les seigles furent aussi beaucoup endommagés
mais il y eu du froment, beaucoup de petits
grains, des chataignes &c, mais point de
noix, l'huile en vallu 12 S 15 S et le bled
malyver tout n'a pas êté de moindre prix
que de 3. lt 10 S et 4. lt
(...)
* J'ai relu attentivement et c'est bien cette expression
plutôt inhabituelle qui est écrite ici. NDLR
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Montrigaud |
BMS
1761 - 1792
5 Mi 57/R4
vue 65 / 301
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1768
pluie
crue
1769
neige
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(relevé
Geneadom)
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Les vendanges de l'année 1768 ont êtées
belles et le vin bon mais les semanies ont êtés
bien incommodées par les pluyes, qui ont regnez
toute l'automne, et tout l'hiver de 1769.
on avoit un jour où deux de beau
tems, et huit de pluyes, qui ont entrainé
des pons, les chaussées, surtout aux environ
d'Annonay. ce que l'on avoit pas vû de
plusieurs siècles.
Le froid n'a pas êté rude en 1769 mais
l'hiver à duré jusques à la fin du
mois d'Avril par des pluyes, qui êtoient
de la neige sur les montagnes où plusieurs
personnes ont êté etouffées dans leurs
maisons entierement couvertes de neige.
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BMS
1751 - 1791
2 Mi 244/R1
vues 181 et
182 / 317
BMS
1751 - 1791
2 Mi 244/R1
vues 181 et
182 / 317
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10/12/1773
accident
post séisme *
10/12/1773
accident
post séisme *
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(...)
verbail pour / servir de /
mortuaire / a jacques / Lauzier [en marge]
Lan mil sept cents soixante
et treize et le vingt
huitième decembre sont comparu devant nous
curé de cette paroisse jean pierre crose et pierre
lauziers menagers de ce present lieu, lesquels
nous ont declaré, savoir led[it] crose que le dix
du courant il se seroit trouvé le matin avec
jacques x Lauzier [en marge] qui lui auroit dit vouloir aller
cruser l'apres diné sous un rocher d'une
grosseur enorme au quartier appellé font
serane, qui l'auroit meme invite dy aller
avec luy, et quil luy avoit repondu qu'il
ne pouvoit pas et que d'ailleurs il y avoit
du danger de cruser sous ce rocher, et que
non obstant cela il persista a dire qu'il
vouloit y aller; que sur le milieu de la nuit
suivante, led[it] pierre lauzier
accompagné de martin
Bes luy seroient venu demander de leur aller
montrer le rocher ou il leur avoit dit quil devoit
aller cruser, et que tout de suite il avoit été avec
eux sur le lieu, il auroient apperçu que led[it]
rocher sétoit écroulé, mais quils ne virent
point led[it] jacques lauzier, quils trouverent tant
seulement son chapeau lequel le susd[it] pierre
Lauzier apporta comme il l'a declaré luy meme
de plus ont comparu le meme pierre Lauzier,
michel mourot et etienne froment tous de cette
paroisse lesquels nous ont declaré que le douze
du present mois ils auroient eté cruser autour
du susd[it] rocher pour voir sil ne pourroient
point trouver led[it] jacques Lauzier, et qu'après
avoir sondé de tous les cotés ils n'avoient
trouvé qu'un outil vulgairement appellé
pic x pierre Bouton menager et pierre arnoux masson [renvoi final]
nous ont encore declaré que le lendemain ils
auroient été sonder de nouveau led[it] rocher
et qu'ils avoient trouvé une hache
est aussy comparu margueritte charte
epouse dud[it] jacques Lauzier laquelle nous a
declaré que led[it] jacques Lauzier son mary seroit
sorti de sa maison le pre[ce]d[ent] jour dixieme de ce
mois a environ l'heure de midy
portant une hache
et un pic et que lesd[its] outils etoient les memes que ceux
qu'on à trouvé autour de ce rocher.
sont encore comparu pierre esteve fils a j. françois et
rose lygouvier veuve d'antoine lembert, lesquels nous
ont declaré que le meme jour dixieme du mois ils auroient
vu led[it] jacques lauzier entre une et deux neures du soir
à peu près vers le meme endroit ou led[it] rocher
s'est ecroulé, et led[it] esteve à meme ajouté avoir
entendu x environ une heure après [renvoi final] le bruit
que fit led[it] rocher en s'ecroulant
et lecture ayant eté faite à tous les susd[its] comparoissants
de tout ce que dessus, ont affirmé etre sincere et contenir
verité, et que par toutes ces circonstances il y
avoit lieu de croire que led[it] jacques Lauzier etoit
malheureusement enseveli sous ce rocher, attendu
que depuis cet ecroulement led[it] Lauzier n'a point
paru / et qu'on / n'a eu aucune nouvelle quelque perquisition
qu'on ait faitte et m'ont demandé que leur susd[ite]
declaration fut couchée sur les registres curiaux
pour servir ce que de raison, ce que nous leur avons
accordé en presence de Sr françois jauclas negociant
et de michel monchau marechal ferrant, qui ont
signé avec nous aussi bien que les susd[its] michel mouret
et etienne froment, n'ont tous les autres pour ne
savoir de ce interpellés
mouret froMANT
f. jauclas Monchaud
Daudel
curé
* De juin
1772 à février 1773, Clansayes est l’épicentre
d’un tremblement de terre mémorable. Ce sera un des premiers
séismes étudié par un géologue : Barthélemy
Faujas de Saint Fond envoyé sur place par le roi Louis XV. Même
si ce séisme ne semble pas avoir fait de victimes directes, cet
accident en est peut-être un dégât collatéral;
en effet on peut supposer que le rocher avait été passablement
déstabilisé par les secousses. De plus, le webmaster de
ce site de généalogie étant aussi un fervent adepte
de l'exploration spéléologique par désobstruction,
il lui a semblé intéressant de relater ici cet accident
dont a été victime un homme lancé dans une activité
proche de celle qu'il pratique souvent. Mais en réalité
il est fort probable, vu la géologie et le contexte, que la motivation
de la victime était toute autre.
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BMS
1737-1792
5 Mi 154/R1
vue 19 / 38
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(info http://empiriaume.free.fr/, merci à
Roger D., relevé Geneadom)
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jacques / bedot [en marge]
Le 2 fevrier a ete enterré et decede le jour dhier
dans le grand
terrain par un eboulement de terre qui lui est tombé sur le corps
jacques bedot agé denviron 48 ans present antoine bedot jean
mari[on]
nicolas bergé illiterés de ce enquis signé Remillier
curé
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Saint-Paul-les-Trois
Châteaux |
Archives de la Société royale de médecine*
SRM
carton 154
dossier 12
pièce 5
folio 2
(extrait)
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(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé
Geneadom)
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Suite du mois d'août
observations
le 2, tonnerre
les 15 et 16, tonnerre, orage
le 17, orage
le 19, vent considérable
les 29 et 30, brouillards épais.
* Les archives de la Société Royale
de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques;
nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique
afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour
consulter les autres archives météorologiques nous vous
invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/.
NDLR
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Saint-Rambert |
BMS
1736 - 1792
1 Mi 1020/R2
4 E 3465
vue 143 / 188
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(relevé http://histoire.rambertoise.free.fr)
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enter[rement]
[en marge]
aujourdhuy 26 octob[re] 1783 ie soussigné aye enterre
dans le
cimetiere de leglise de S[ain]t rambert le nomme jean duclos que
le froid a fait mourir au coin dune muraille age de 15 ans de la
paroisse de S[ain]t Vallier ont assiste a son enterrement pierre
morand et joseph detal illitere enquis philibert prieur / curé
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Tulette |
BMS
1779 - 1792
5 Mi 360/R8
vues 107
et 108 / 156
|
hiver 1788
froid
07/01/1789
neige
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(relevé
Geneadom)
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L’hiver
cette année est des plus rudes qu'on ait vû depuis 1766
il a commencé le 25 novembre de lannée 1787 et à
toujours augmenté en
rigueur jusqu’au 31 decembre au quel jour le thermomettre baissat
jusqu’à plus de 10 degrés au dessous de la glace
c’est à dire plus qu’en 1740
pour etre remonté de quelques degrés le tems est encore
très mauvais, et
ensemble [rature] nous présage quelque
tems plus terrible encore
que jecris ceci. Le 6 janvier 1789 et aujourdhuy même nous avons
à
la requisition de sr jean françois Mondon et Elzeard moreau consuls,
com[mencé]
à faire des prieres publiques pour demander à Dieu le
changement du te[mps]
crainte [rature] quil n’arrive une famine par le manque
d’eau aux mo[ulins]
à farine & le 7 nous eumes une neige très abondante.
Dieu ex[auçant]
les prieres que le peuple luy adressoit avec sincerité fit changer
le temps le h[uit]
un grand vent fit fondre presque toute la neige qui fut remplacée
par une
autre la nuit du 8 au 9 mais ce jour là même la douceur
du temps commença
à fondre cette 2e neige [rature]
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Tulette |
BMS
1779 - 1792
5 Mi 360/R8
vues 119
et 120 / 156
|
1789
météorologie
24/01/1790
tremblement de terre
|


(relevé
Geneadom)
|
Si lannée derniere 1788 fut
remarquable par le froid excessif qui fit
perir les oliviers, celle ci le sera par le beau temps que nous avons
eû jusqu’à
ce jour 24 janvier 1790 et des jours de printems entrecoupés
par des nuits
assés froides pour préparer les terres à recevoir
toutes sortes de sémences
semblent nous présager une abondante récolte,
qui fera cesser la misere
occasionnée par la mauvaise de l'année dernirere. Mais
ce qui rendra
cette année plus celebre encore dans les annales ce sont la tenue
des états
généraux du Royaume qui se sont constitués Assemblée
nationale (...)
(...)
ce jourdhuy 24 janvier 1790 à 4 heures du matin,
nous avons éprouvé une
secousse de tremblement de terre très violente qui heureusement
n’a pas duré une
demi minute
— — —
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Barbières |
BMS
1751 - 1792
5 Mi 11/R3
vue 284 / 288
folio 6
|
01/07/1792
tremblement de terre
|

(relevé
Geneadom)
|
[en marge]
le 1er juillet
est arrivé
un tremblement
de terre
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Mots-clés
: beau temps,
canicule, crue, éboulement, épizootie, froid, foudre,
gelée, grêle, inondation, intempéries, mauvais temps,
météorologie, neige, orage, pluie, sécheresse,
séisme, tremblement de terre
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