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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département du Doubs (25) / Franche-Comté / Bourgogne-Franche-Comté

Besançon / Bregille / l'Isle-sur-le-Doubs / Passonfontaine / Pontarlier

Commune et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
Image du document
(cliquez sur la vignette pour l'agrandir)
Transcription du document
Besançon
Bibliothèque municipale
MS 1045

29/01/1645

vent

(merci à Ann'Eva R.)

Le 29 Janvier 1645 les vents ont estée tell[em]ent
impetueux en ceste ville de puis les 4 heures du
matin iusques a 9 heures avant midy que la
perte pour le desgat a estée de plus de cent mille
escus. Le clocher de s. Vincent a esté renverçe,
celluy de La Magdel[ai]ne, celluy des dames de
Baptan et la plus part des deux tiers des
maisons par[ticu]l[ier]es de la ville ont estees descou[ver]tes
cheminees abbatues, murailles renversees, et
particul[ie]r[emen]t celles de part et daultre de la maison
de ville, Jay receu un grand interest [rature]
[rature] à la Ray, co[mm]e aussi a Montfaucon
et en mon logis ou presentement ie demeure

—  —  —

Pontarlier

Paroisse Notre Dame

Archives municipales de Pontarlier

BMS
1715 - 1742
GG41

vue 110 / 282

folios 106 verso et 107

1725 - 1726

neige

vent

froid

pluie

 

 

du 01/08/1726 au 15/09/1726

sécheresse

 

 

19/10/1726

aurore boréale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info Geneanet, relevé Geneadom)

Les neiges ont commencés a tomber le trois
decembre mil sept cens vint cinq, elles ont
esté tres hautes pendant tout l'hiver et chacun
convenoit n'en n'avoir iamais vû de si hautes et de
si longue durée, on disoit qu'il y en avoit dun t?s
a la plaine des fours- Les chemins ont estes tres
souvent impraticables Le onze mars une bise
qui n'estoit pas fort froide commenca a un
peu fondre la neige Le soleil estant fort beau
ce qui continua, Le douze le treize et le quatorze
parmis ces frimats ont entendis parler de bruit
de guerre, LEmpereur lespagne et la Russie d'un
costé formoient un partis qui auroit pour but dans
leur alliance d'obliger les anglois de restituer
Gilbratar et le port mahon a lEspagne, et de ne
point inquietter une compagnie de negoce etablie
a ostende par l'empereur leur traité fut conclu a
Vienne; la france, Langleterre, la prusse

formerent un autre partis par un traité conclu a
Hanovre et chaque partis seforce de faire acceder
les puissances de l'Europe dans son alliance- Le
second partis a deia gagné la hollande, le
danemarck et en unit la Suede
La bise de mars a continué iusqu'au seïze avril
on a commencé ici bas a labourer le huit avril
mais il y avoit encore trois pieds de neige aux fours
et au larmont, Le iour des ramaux quatorze avril
allant [rature] aux fours, il fallu laisser
mon cheval plus bas que les petits fours, et allant
a la chapelle Miioux pour un malade le iour de
pasque vint et un avril, il fallu le laisser a la
grange des hâtes, on commenca a semer dans
ces hautes montagnes au commencement de may
Le temps fust touiours si favorable qu'on eust achevé
les semailles presqu'aussi tost que les autres années
ce qui fust bien triste c'est que les froments furent
pour la plupart perdus dans le balliage a cause
que le grain [rature] / qu'on / avoit semé estoit germé
par les grandes pluies d'automne de 1725. quils
avoient estés semés tard pour la mème raison
et qu'ils avoient restés long temps sous de grandes
neiges - ceux qui eurent la force resemerent leur
champs ou les fromens estoint perdus, neanmoins
par la grace de dieu le bled ne fust pas cher ce
qu'on attribue a l'abondance du pays bas, et a
l'extreme rareté de l'argent La promesse des graines
semées parut tres belle au dixieme may - Le neuf
may ordre de lever soixante mille hommes de
milice dans letendue du royaume ceste province
a six bataillons, le bataillon composé de douze
compagnies, la compagnie de [rature] cent hommes, ce
qui fait bien de la peine; il y a a meme temps
un edit qui ordonne aux laicts de paier le
cinquantieme de ses biens entre le premier
dimanche d'aout qui enleva la moitié de la
moisson - arrivée de son altesse M[onsei]g[neu]r larchevêque
des princes de Monaco a dix heures du soir a
Besançon Le dimanche avant lassomption apres
dix ans de vacquance du siege archiepiscopal
on travaille a la moisson, elles est finie à la fin d'aoust
et iamais plus abondante pour les bleds qui nont pas
esté gatés par la gresle / gresle /- Secheresse depuis le premier
aoust au quinze septembre - ce qui fait doubler
le prix du vin - La Reverance a son altesse - pertes
au Levant - phenomene ? feu qui parut dans
le ciel le 19 octobre, et qui a faict peur a toute lEurope

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Pontarlier

Paroisse Saint-Étienne

BMS
1753 - 1768
GG 30
archives municipales

vue 130 / 130

09/12/1755

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

en 1755 le 9e xbre environ les 3 h après midÿ une secousse de tremblement
de terre s'est faite ressentir dans cette ville et dans toute sa province, sans aucun
dommage
(...)

La suite traite de l'incendie de 25 maisons et d'une chapelle du faubourg de la ville. NDLR

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l'Isle-sur-le-Doubs

Intendance de Franche-Comté
1757 - 1757
1C2351/15
1C

vue 1 / 1

22/01/1757

débâcle

(relevé Geneadom)

Arche du Pont de L'Isle sur le Doubs en partie tombée par la
debacle des Glaces du 22 Janvier 1757 a Reparer ainsi que les autres
Parties dud[it] Pont aussy endommagées notamment d'une autre arche et d'un avant bec

[dessin]

N[ot]a 3. fermes
a chacuns. Boulons de 8. po[uces] sur 8 a 9 lig[nes]
Les dosses* ou couches de 3. pou[ces d'ep[aisseur]

* Désigne une grosse planche de soutènement ou d'échafaudage. NDLR

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Besançon

Archives de la Société royale de médecine*

SRM
carton 124
dossier 15
pièce 48

folio verso

1783

brouillard

éruption volcanique

 

 

 

06/07/1783

tremblement de terre

 

 

 

11 et 12/07/1783

foudre

 

 

 

15/07/1783

foudre

 

 

 

 

 

(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé Geneadom)

  Quoiqu'il soit marqué sur cette table d'observation météoro-
logiques plusieurs jours sereins, l'on ne doit cependant pas
absolument les regarder comme tels, parceque, pendant tout ce
tems, et les dix à douze derniers jours du mois de juin, l'atmosphere
avoit toujours quelque chose d'obscur, et le ciel n'étoit point net.
    A quoi attribuer ces broüillards inattendus pour la saison ?
Se sont-ils élevés de la surface de la terre ? Viennent-ils, selon la
rumeur publique, de la Calabre, ou de la Sicile ? Ce dernier sentiment
me paroîtroit le plus vrai semblable. Parceque si ces sortes de
brouillards étoient produits de la terre, ils auroient été humides :
Or ils étoient secs et semblables à une fumée. Par conséquent
ils n'étoient pas sortis de la surface de la terre. On doit donc leur
attribuer une autre cause.**
     A l'occasion de ce phénomene, je me suis ordinairement levé de
fort grand matin. J'allois d'abord dehors de la ville sur un lieu éminent
pour avoir le plaisir de voir lever le soleil enveloppé de ces broüillards.
C'en étoit un en effet, que de le voir sortir de l'horizon. Il représentoit
un globe ou plutot un disque d'une largeur énorme, et du plus beau
rouge du monde. Retournant à la maison, j'étois étonné de voir
qu'à peine j'avois les pieds mouillés extérieurement, quoique les
glacis sur les quels je m'étois promené, fussent assez fournis d'herbes.
Or chacun sçait qu'ordinairement dans cette saison l'herbe est
mouillée le matin. Le soir, le soleil paroissoit à son cuouchant
à peu près comme le matin.
    Si je n'avois à dire sur le tremblement de terre, que ce que j'en

ai remarqué moi-même, je n'en dirois rien du tout. Cependant
il n'est pas moins vrai qu'on a éprouvé ici le six du courant à
dix heures précises du matin une assez violente secousse de la durée
d'environ deux secondes. mais quoique les papiers publics, et
notamment la feuille hebdomadaire de la province rapporte que
la direction de ce tremblement se portoit du midi au septentrion,
pour moi je suis sûr que cette direction s'est beaucoup plus porté
du côté du couchant. Ce que j'avance est fondé sur plusieurs lettres
que j'ai reçu des extrémités de la province, de ce côté-là, c'est à dire,
à l'ouest où la secousse a été beaucoup plus sensible qu'à Besançon.
    Voici un petit extrait de l'une de ces lettres. L'épouvante du
du tremblement de terre a été si grande (a Pourlans) que mes paroissiens
qui étoient pour lors à la messe paroissiale, ne trouvant pas la
porte assez large pour sortir, ont cassé une partie du tambour
pour être plutot dehors. Il n'est peut être pas indifférent d'observer
que le païs d'où j'ai reçu cette lettre, est un païs plat, un peu
marécageux et assez près de la Bresse***.
      Il est encore dit dans cette même lettre que le tonnerre est tombé,
la nuit du 11 au 12 de ce mois, sur le chateau en deux endroits
différents. Il est tombé aussi dans le même tems et dans la même
paroisse sur une métairie. Il a fait dans l'un et l'autre de ces endroits
beaucoup de dégat; mais il n'a blessé personne, quoiqu'il ait pénétré
dans les appartemens où il y avoit du monde.

    Le tonnerre est tombé ici le 15. à onze heures du soir sur un rempart
entre la porte Duras et celle d'arènes. Il a seulement égratigné, écorcé
legèrement deux ou trois arbres : il a aussi desseché quelques feuilles de
vigne dans un jardin presque contigu au rempart. Une division de
ce tonnerre s'est porté et introduit dans un caffé au bas de la rue
de Charmont vis à vis l'Eglise de Sainte Marie Madeleine. Cette
division n'a fait que d'entrer et de sortir, et n'a causé aucun
dommage, que d'avoir roussi, dit-on, l'habit d'un jeune homme
qui y étoit pour prendre des rafraichissemens.
Ce mois-ci n'a rien fourni de bien interessant par raport aux
maladies.
    Je me procurerai incessamment les différentes sortes de blé que désire
M. l'Abbé Tessier, et je les lui ferai parvenir le plutot possible.
    J'ai ajouté à la table d'observations météorologiques les degrés du
baromètre. Je tacherai par la suite, autant qu'il sera en moi, de
remplir toutes les colonnes.
    Il me semble avoir deja dit que mon thermomètre est à mercure.

NDLR

* Les archives de la Société Royale de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques; nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour consulter les autres archives météorologiques nous vous invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/.

** Ils sont la conséquence de l'éruption du "Lakagígar", ou "Laki", ensemble de plus de cent cratères volcaniques du sud de l'Islande alignés sur une fissure de 27 kilomètres de longueur. Ce sont les poussières de cette éruption gigantesque (appelée "Skaftáreldar", en français « feux de la Skaftá ») débutée en 1783 et considérée comme la plus importante éruption lavique de tous les temps, qui voilent le ciel. Elle eut d'importantes conséquences en Islande (famine de la Móðuharðindin) et dans tout le reste de l'Europe en bouleversant la météorologie durant plusieurs années et en causant des maladies pulmonaires, tuant parfois aussi le bétail.

*** "Pourlans" se situe aujourd'hui en Saône-et-Loire.

     

Passonfontaine

BMS
1737 - 1792

vue 432 / 477

folio 10 verso

12/1788

neige

froid

(info Geneanet, rmerci à Bernard M.)

La copieuse quantité de neige et les
grands froids s'etant opposés sans doute
à ceque les registres de l'an 1789 soient
parvenus au commencement de cette année,
j'ai été obligé d'inscrire sur celui ci les
actes suivans

—  —  —

Besançon

Paroisse de Bregille


GG368
BMS
1766-1791

vues 566, 567
et 568 / 737

25/01/1789

inondation

 

 

 

 

 

 

(merci à David M.)

inonda=
=tion
L'an mil sept cent quatre vingt neuf
le dimanche vingt cinq janvier, jour
de la conversion de S(ain)t Paul il courrût
un vent impétueux durant la
journée presqu’entière, tombant aussi
de la pluye de tems en tems, il fit la
nuit suivante et le lendemain un
tems à-peu-près égal. L'air étoit
assez doux : toutes ces causes déter=
=minèrent si promptement la
fonte des nêges (il en était prodigi=
=eusement tombé en cette année)
que dans la nuit du lundi au
mardi la rivière du Doubs s'enfla
si fort que le pont de Bregilles refait
depuis

depuis dix ans seulement, a été
presque dans toute sa longueur
entraîné par la rapidité de ses
flots; on voyoit quantité de bois, de
meubles et autres effets entraînés
au gré des eaux. elles sont montées
à la hauteur de près de trois pieds
dans l'Eglise paroissiale et
dans la sacristie elles en ont
déplacé la plus grande partie
des sièges, coffres et armoires.
La maison curiale, quoique plus
éloignée du Doubs, n'a pas été
exempte de l'inondation, il y
a eu environ d’un pied d'eau
dans toute la longueur du
Rez-de-chaussée plusieurs autres
maisons du Bas-Bregille ont
éprouvées, plus ou moins, le
même sort. Les pertes que ce
débordement a occasionné dans
la ville sont encore inestimables.
on n'a pas de souvenir de
mémoire

mémoire d'homme,
d'avoir vû, ni d'avoir
oui parler d'un débordement
semblable. écrit ce jourd'hui
trois février, huit jours après le
L'événement désastre.
Jean-Joseph
Baccoste curé de Bregilles.

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