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TÉMOIGNAGES INSOLITES dans les ARCHIVES
« Quand nos ancêtres parlaient de météorologie, de catastrophes et phénomènes naturels »
Département de la Dordogne (24) / Aquitaine / Nouvelle-Aquitaine

Abjat-sur-Bandiat / Anhliac / Bergerac / Le Bugue / Boulazac / Bourrou / Brantôme / Carsac-Aillac / Champagnac-de-Belair / Champcevinel / Cénac-et-Saint-Julien / Clermont-d'Excideuil  / Coubjours / Coulaures / Douville / Limeuil / Lisle / Marsac-sur-l'Isle / Mauzac-et-Grand-Castang / Mensignac / Montignac / Nanthiat / Pazayac / Saint-André-de-Double / Saint-Antoine-de-Breuilh / Saint-Pantaly-d'Excideuil / Saint-Pardoux-de-Feix / Saint-Perdoux / Saint-Raphaël / Sarliac-sur-l'Isle / Tourtoirac / Villefranche-de-Lonchat / Villars / Villetoureix

Commune
et/ou paroisse
Cote(s) AD
Date et type
d'événement
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Transcription du document
Clermont-d'Excideuil

BMS
5 E 123/2

vue 95 / 250

26/05/1683

orage

crue

(relevé Geneadom)

mortuaire      Le moulin de las vergnias

Le 26 de may ont este inhumes et ensevelis
dans nostre / p[rese]nte / esglise guaston de beuveys musnier et
anne Leymarie sa femme qui avoint esté

crazes par la ruine et desbris du moulin de las
vergnias et ensuitte niés par les orages de leau
qui a abattu led[it] moulin led[it] beuveis aagé de
60 ans ou environ et lad[ite] Leymarie aagée de
soixante et cinq années lenterrement desd[its] corps a esté
fait par moy soubs[sig]né, accompagné du sieur Vallade
prestre de la ville dixideul  De Bulle

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Coulaures

BMS
1674 - 1699 collection communale

vue 528 / 677

folio 11 = 506 verso

08/03/1693

crue

(relevé Geneadom)

B / meric / rebeyrol [en marge]

le huictieme de mars mille six cent quatre vingt treize a esté baptisé dans
leglise de la paroisse / de sorges / par monsieur le curé du dit sorgues nayant pu passer a cause
du debordement des rivieres* pour venir a lesglise de coulaures, meric rebeyrol aagé
de trois jours fils naturele et legitime de Jean rebeyrol peigneur de chanvre et de Jeane
delmas du village de lalet paroisse dudit coulaures ont eté les parrin et marraine
meric lagerce laboureur du village de chardeul susdite paroisse de coulaures et francoise
nehard et presances pierre botoule et autre pierre botoule laboureurs tous dudit village
de chardeul, qui nont signe pour ne scavoir ledit contract que jay escry icy me fult seulement
envoye le dixieme du present moys de mars

* Pour aller de Chardeuil à Coulaures (au confluent de l'Isle et de la Loue), il faut franchir l'Isle. Sorges est situé 6 km plus à l'ouest. NDLR

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Grun-Bordas

BMS
1662 - 1721
collection communale

vue 488 / 644

folio 52

03/02/1698

crue

(relevé Geneadom)

Estranger / baptizé [en marge]

Le troisieme febvrier mil six cent nonante huict a esté baptizé en
lesglise par moy curé soubz[sig]né acause du debordement des eaux et
par permission du curé de Manzac Charles Gueydon aagé de
quatre jours, fils de hilaire Gueydon sieur de Dive bourgeois de
perigueux et de Marie desvaux demoizelle mariés habitans pour
le present du lieu de Dive. a esté parrein Charles Desvaux sieur
de Lascoux et marreine Leonarde Greilh qui ne scait escrire.

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Brantôme

Saint-Pardoux-de-Feix

BMS
1698 - 1719 collection communale

vue 54 / 228

folio 43

10/06/1708

foudre

(relevé Geneadom)

le 10 iuin 1708 / le / dimanche dans loctave du tres st
sacrement le tonnore tomba dans lesglise de St pardoux
de feyx environ deux heures et demie après midi y ayant
dans leglise plus de mille personnes, ce tonnere navoit
point de pierre le feu seteinit pres du grand autel personne
ne fust tué ny blessé

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Saint-Pantaly-d'Excideuil

BMS
1627 - 1792
collection communale

vue 146 / 631

folio 121 verso

1709 - 1710

froid

(relevé Geneadom)

Lan 1709 le 7e janvier fut le comancement de la
grande gelée et dura jusques au 21e dud[it] mois / inclusivement / laquelle
fit mourir dans les lieux bas & près des eaux tous les
arbres portant fruit noyers chatainiers cerisiers pruniers
& presque tous les pomiers & poiriers, au grand etonem[en]t
des peuples qui n'avoient jamais ouy parler de rien de
semblable. Les vygnes elevees furent aussi
perdues les bleds presque dans toute la france sur
tout dans les meilleurs païs si bien quon craint de voir
lannee prochaine dextremes calamités Dieu surtout

Delsol p[rêt]re cure de st pantaly
pour avoir veu ce que dessus

souvent ce qui menace le plus etonne plus de loin
plus / qu'il ne frape dur dans leffet. L'année 1709 a eu
beaucoup de maladies sur tout des flux de sang & lannee
1710 jusques au mois daoust beaucoup de fieuvres
malignes plus mortelles dans des lieux que dans dautres
Si cependant tout sest passé plus doucement quon
ne lesperoit par la misericorde de Dieu i est vray q[ue] les
villes ont veu mourir beaucoup de monde & la campagne
a souvent trouvé des pauvres morts sur les chemins fait
le 10 aoust 1710

—  —  —

Saint-Raphaël

BMS
1628 - 1719
collection communale
E Dépôt

vue 205 / 210

folio 135 verso

19/01/1719

crue

(relevé Geneadom)

sepult. / de jean devaux / du bro^uilloux [en marge]

Le dix neuf du mois de janvier de l'année mille
sept cent dix neuf a ete enterré jean devaux agé
de cinq jours du village du brouilloux parroisse
de st martial dauthfort, il a ete enterré dans le
cimetiere de st raphael à cause du debordement des
eaux*, en presence de pierre devaux et des soussignes

* La Lourde et l'Auvézère coulent entre "Hautefort" et "Le Bourlhiou". NDLR

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Champcevinel

BMS
1704 - 1759
collection communale

vue 174 / 548

folio 128 verso

16/06/1722

grêle

(relevé Geneadom)

Le sezieme Juin mille sept cents ving deux il gresla sy
fort dans cette parroisse que les gresles estoient presque toutes grosses
comme des oeufs de poule et on a raporté quil en avoit tombé a
perigueux daussy grosses qun pain dun sols on pretand que la gresle
en a fait pour douze mille livres des vitres que la gresle cassa
dans cette ville ce qui donna ou ?oit aux parroissiens de champcevinel
de me prier moy soubsigné curé de faire veu pour toute la parroisse
et que les parroissiens fairoint dire une messe la veille de St Jean
baptiste et que le sieur curé fairoit apres la messes la procession
commencant par le veni Creator* apres quoy on chanteroit les litanies des
saints faisant le tour de leglise apres quoy on fairoit le tour du cimetiere
et la veille de St Jean ils chaumeroint la feste jusques apres la procession
aussy bien que le landemain de la St Jean le curé dira la messe a
lhonneur des saints abdon et sennem** qui est le trente juillet et ont
promis de continuer ce veu cest pourquoy je lay mis par escrit afin que
celluy qui sera curé le dimanche leur annonce le dit veu et les
parroissiens luy donneront chacun ce quil voudra pour la messe et procession

NDLR

* Il s'agit d'une prière commençant par "Viens, Esprit Créateur,"

** Les saints Abdon (Abdo, Abdus) et Sennen (Sennès, Senoux, Sennis, Zennen) sont deux frères martyrs chrétiens   célébrés le 30 juillet.

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Champagnac-de-Belair

BMS
1710 - 1743
collection communale

vue 238 / 395

folio 11

13/01/1728

crue

(relevé Geneadom)

Cette page contient quatre actes faisant mention d'une crue qui perturbe la gestion de la paroisse. Seul le premier sera retranscrit ici. NDLR

Mariage de
Champagnac
fait a St
pancrassy
labouc
et charolais [en marge]


Apres les bans publies par trois jours de festes du dimanche
a Champagnac sans quil se soit trouvé aucun empeschement
civil ny canonique entre martial blois et francoise
danguras de la paroisse de Champagnac la benediction
nuptiale a eté donnée aux partyes par monsieur
prunet curé de st pancrassy suivant ma permission
donnée a cause de labondance des eaux le 13e de
Janvier 1728 ce que jay signé dans mon registre
pour valoir aux partyes apres lattestation que
nous a donné le dit s[ieu]r prunet curé de st pancrassy
qui a du le coucher sur le sien, Ce que jay signé
ce 19e de feb[vrier] 1728. Claude Sorin archiprètre de
                                           Champagnac

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Limeuil

BMS
1686 - 1736 5MI42201_002

vue 97 / 185

janvier 1728

inondation

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Année remarquable par le de
bordement des rivières de la dordogne
et de la vesere devant limeuil.

au commencement de cette année 1728
c'est a dire vers le 14 de janvier de la susdite
année les deux rivières deborderent furieuse
ment, mais surtout la nuiet du 18 au
dix neuf elles deborderent pour la seconde
fois si vite et si fort que de memoire
d'homme on ne se soi. vient pas de les avoir
vues si grosses, on ne trouve meme aucun
mémoire ni tradition qui disent qu'elles ayent
jamais monté si haut, voici les endrois par
ou lon vera dans la suite combien le debor
dement de ces rivieres a été grand
premierement leau est montee dans les hautes
chambres de m(onsieu)r Souilhat marchant jusquen
viron trois pieds de hauteur. et deux
pieds de hauteur dans les chambres hautes
de m(onsieu)r narbonne de la boissière elle a passe
beaucoup audessus de la porte du port
il ne s'en fallait que de deux marches
quelle ne monta sur les planches den
haut de la maison de la vitrolle moi
meme me suis embarqué dans le sol
de lamargnac pour aller a la vitrolle et
suis entre par une fenetre des aparte
ments hauts ou leau flotoit a un pied
et demi au-dessous jay cru devoir marquer
ceci comme une chose innoüie et nouvelle
jusqua present. 
P. aumassip(re)tre cure
de limeuil

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Mauzac-et-Grand-Castang

BMS
1673 - 1792
5MI43202_001

vue 500 / 827

21/07/1737

chaleur

 

 

 

26/071737

orage

grêle

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

1737

On met icy comme une chose remarquable et surpe
nante arrivee en lan 1737 le 21 juillet. Il fit
une chaleur a undegre si haud que leau de la riviere de
dordogne devin si chaude que leau dont on fait le pain
et jusque a un tel poin que cet jour la il ceprit dans lameme
riviere un nombre infinit de saumons truittes et bar
baux de 14 lt pesans les saumons et 5 lt a 6 lt les truittes
des barbaux jusqu’a 7 lt à 9 lt. de sorte que les saumons de
12 lt à 13 lt se donerent pour 10 S a 12 S on les prenoit
avec la main sur le bord de la riviere sans filais ny outil
qua coup de perches il y eu des enfans de 12 à 14 ans qui
enprirent baucoup on conte quedepuis le port de Baudefol*
jusque mauzat il seprit plus de 400 piesses de ces poissons
il sen trouva beaucoup de mort flottan sur la riviere, il n’y hut
poin de maladies chose surprenante, il est vrail quil y hut
des mors soudaines degens reples, il ny heut poin de
frequens orages entre autre il en survint un furieux le
26 juillet jour de ste anne qui dona grandemen sur drayau
et mauzat** etenpesta tous les vins et bles despagnes la
grelle estoit de la grosseur dun œuf de poule et par my on y remar
qua des piesses de glasses delagrandeur de lamoitie dune assiette il y
hut quantite de volaille oisons dindons et autres qui furent
ecrases la recolte fut abondante en grain fromens
et bles des paques et vins / partan a li? /      iossin curé

NDLR

* Actuellement "Badefols-sur-Dordogne"

** "Drayaux" et "Mauzac-et-Grand-Castang" sont proches (environ 2 km).

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Le Bugue

Saint-Marcel

BMS
1733 -1792
collection communale
MI481013_001

vue 386 / 1347

et

GALLICA BNF
Gazette 1750

vues 336
et 337 / 368

24 et 25/05/1750

11/07/1750*

trembement de terre

 

 

(info sur genea24.com, merci à Jean-Louis F.)

le 10 avril 1750 est malheureusement mort dans son erreur
gaston Simons du sourbier le dernier huguenot de la paroisse de
St marcel en foy de quoy ay signé led[it] an et iour   Durand archip[re]b[t]re

extrait de la gazette de france du 11 juillet 1750.*

[Titre de l'original : De Paris, le 11 juillet 1750]

Le tremblement de terre dont on a parlé, lequel se fit sentir à St macaire
en guyenne, la nuit du 24 au 25 de mai, se fit aussi sentir à bordeaux
le 24 à dix heures du soir ; la secousse fut assez forte mais dura trop peu
pour causer du dommage ; il en fut à peu près de même à différentes
heures, à 12 lieues de bordeaux vers l'ouest, au nord-ouest dans le medoc
a pons en saintonge à 15 lieues de bordeaux ; et beaucoup plus loin
à toulouse, à narbonne, [sur l'original : à Montpellier] et à rhodez ; mais ce phénomène d'autant plus
surprenant qu'il est rare en france n'a nulle part été si redoutable que
vers les pyrénées. voicy ce que l'on en apprend par des lettres de pau du 6 iuin
Le 24 may vers dix heures du soir, on entendit dans la vallée du
lavedan un grand bruit comme d'un tonnerre sourd ; il fut suivi
d'une
secousse violente de la terre qui dura lespace dune minute
    à cette première secousse, il en succéda plusieurs autres jusqu'a [sur l'original : au lendemain]
dix heures du matin. il y en eut encore quelques-unes dans le meme
lieu les iours suivants ce qui donne lieu de croire que le foyer de ces
tremblement de terre estoit entre St Savin et St argeles ou les
ébranlements furent plus forts que partout ailleurs. une piece de
roc ensevelie dans la terre et dont il ne paraissoit quune petite partie
fut deracinee et transportee à quelques pas de la lespace quelle
occupoit feut à linstant rempli par la terre qui seleva de dessous un
hermite, habitant d'une montagne du voisinage a rapporté quil
avoit entendu des froissements de roches, qui s'entrechoquoint avec tant
de bruit, qu'il avait cru que la terre se déboitoit entièrement et que
les montagnes alloient estre englouties.
lalarme feut si grande dans ce canton que les habitants allerent loger
sous des tentes en rase campagne. ce fut surtout aux environs de lourde que lon feut
le plus allarmé. Il y a dans le château de cette ville une tour dont les murs
sont d'une épaisseur immense, et qui fut lezardée d'un bout à l'autre ; la
chapelle du même château s'écroula presque entièrement. Dans le village de
Gonzalès** qui n'est pas loin de là, plusieurs maisons furent renversées, et quelques personnes périrent
sous les ruines. Les voûtes du monastère et de l'église de l'abbaye de Saint-Pé, de l'ordre de St-Benoît
furent entrouvertes. a tarbes, depuis dix heures du soir du 24 jusquau lendemain dix heures
du matin il y eut quatre secousses toujours precedées de mugissements souterrains; et la voute de la
cathédrale se fendit en divers endroits. Le 26, vers une heure après minuit, on sentit dans la même ville une
cinquième secousse qui renversa la moitié du mur d'une ancienne tour placée au coin de la place
de maubourguet ; il y en eut encore deux autres le même jour, entre quatre et cinq heures
du matin

un tremblement de terre se feit sentir a peu pres a la meme [?] à perig[eu]x à sarlat et icy [en marge de l'original]

NDLR

* Chronique d'un tremblement de terre recopiée sur la "Gazette de France" du 11 juillet 1750. Les différentes dates mentionnées sur ce document montrent que le texte de l'article a été recopié plus tard sur la page partiellement vierge entre les années 1749 et 1750. Il en a été de même pour l'acte de décès oublié dans le registre de 1750 car, s'agissant d'un protestant, le curé catholique n'avait certainement pas été informé en temps et en heure. L'archiprêtre Durand a également ajouté à sa copie une mention personnelle en marge de la page.

** Ecrit "Gonçales" dans l'article de la Gazette, il s'agit du village de "Juncalas" à quelques kilomètres au sud de Lourdes.

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Saint-Jory-las-Bloux

BMS
1750 - 1792
collection communale

vue 12 / 370

folio 8

16/11/1750

crue

(relevé Geneadom)

Sepult[ure] / de Jean /  Chabrefi [en marge]

Le seize novembre 1750 a eté enterre Jean
chabrefi decedé hier au village de vaudrude
paroisse de corgnac agé de deux mois, nayant
pû porter ce petit corps a corgnac a cause
de l'innondation de la riviere, fils de aubin
chabrefi et de marie dumas, en presence de
Jean dumas et de Jean allen qui n'ont scu
signer enquis par moy   Cluseau p[rê]tre
                                         Curé de st Jori

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Nanthiat

BMS
1746 - 1792
Collection communale

vue 81 / 393

folio 55

12/1754

douceur

(relevé Geneadom)

il est rare, et extraordinaire d'avoir passé la
quinzaine avant noel de la presente année sans
aucun froid : bien plus iaisuré avoir beaucoup sué
    Bosredon curé de n[ant]hat

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Villefranche-de-Lonchat

BMS
1740 - 1792 collection communale

vue 170 / 338

folio 115

10/08/1759

tremblement de terre

(relevé Geneadom)

Le 10 aout 1759 fetes de St Laurent il y a eu un
violent tremblement de terre dans ce pays ici et
cette paroisse, sur les 10 heures du soir, qui a eté court
n'ayant duré qu'environ une minute et demie; ce
qui a causé un grand effroy partout.

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Coubjours

BMS
1737 - 1761
5 E 135 1

vue 89 / 97

04/05/1760

crue

(relevé Geneadom)

Leonard guaillard agé de cinquante cinq ans ou environ
et anne feriniac de soixante ou environ conjoints ont esté
trouvez decedez sur le bord du ruisseau qui vient du village de
malbarriere la quelle subsdite mort a été occazionnée par un
debordement deau qui arriva le quatre may de la presente
année et qui detruisit un moulin situé sur ledit ruisseau*
dans le quel ils restoient en qualité de muniers et ont este
enterres dans le cimetiere de la susdite parroisse en presence
de jean et françois baniau qui nont scu signer de ce requis

* Il s'agit probablement du ruisseau de Mamouret. NDLR

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Cénac-et-Saint-Julien

BMS
1700 - 1792
collection communale

vue
1032 / 1331

1765-1766

froid

gelée

 

02/02/1766

dégel

pluie

 

23/05/1766

grêle

(info Geneanet, merci à Daniel D.)

Le vingt / decembre / de lan 1765 il gele fortement et fut en augmentant
jusque le dix / et / onze de janvier 1766 le froid fut au meme degré
[rature] quen 1709 selon le termometre de monsieur de
reaumur*, le dimanche le froid commencâ a diminuer mais dune
maniere peu sensible il faloit etre pourcu dun [rature] / termometre / pour
sen apercevoir, du depuis** le froid a eté toujours moins rigoureux
cependant il a eté plusieurs fois au degre de 1742 a lion plusieurs
fois aussi au degre de 1750 a paris enfin le degel est venu le
second feuvrier. il est a remarquer que la riviere etoit gelée
dans les endroits ou elle ne coule pas rapidement de chaque bord
jusques bien avant dans de sorte quil nene faloit quun petit
intervalle quelle ne le fut toute. au dessus du port de Sy jullien
elle fut toute gelée dans sa surface / le dix / , et le douze il y eut bien des
gens qui la traverserent dun bord a lautre. le premier qui le fit
fut dit on le fils dun nommé luquet du bourg de la roque***
qui fut assez temeraire de lentreprendre depuis ce moment
pendant plusieurs jours il y eut une affluence de monde
qui non contens de la traverser firent bien des extra[vaga]nce sur
le gel comme dy allumer du feu y faire des aumeletes
il y en eut meme qui y danserent il faut noter que ceux qui
firent ces extravagances etoint instruits quen cet endroit la riviere
a mieux de trente pieds de profondeur lorsque les eaux sont
les plus basses. jajouteray quon passoit la dordogne en beaucoup
dendroit dans son cours et notemment a Ste foy, les charrettes les
carrosses avec tout latelage y passoient

Le degel aud[it] jour second fevrier dura quatre ou cinq jours il plut
considerablement et les bleds semes tard parurent contre esperance
bien epais mais il gela de nouveau et ces bles disparurent
presque sur la plupart des terres il ny avoit pas le quart de la
semence ce qui fit que beaucoup de gens labourerent leurs champs
mais les plus sages laisserent le peu du bled qui y etoit le travaillerent
avec la pioche ce qui reussit au dela de leurs esperances on a vu
cinquante / tiges / et plus [rature] a un pied des epis gros et bien nourris les
champs ensemences a bonne heure ne donnoit quune triste attente
mais les printems les ramassa audela toute croyance [rature]
les personnes sages en entendues ont regarde cela comme une roinessance
en admirant la bonté du createur, le soir du 23 may il survint
une grele qui emporta les vignes les reduisit sans feuille et sans fruit
les seigles emportes les fromens furent tres endomagés mais ils
se sont remis et espere une recolte asses honnette

NDLR

* Le thermomètre dit "de Réaumur", inventé en 1731 par le physicien français René-Antoine Ferchault de Réaumur  (1683-1757), était basé sur la dilatation de l'alcool et gradué entre le point de congélation de l'eau (= 0) et le point d'ébullition de l'alcool (= 80) : un degré de Réaumur vaut donc 1,25 °C. Par conséquent les températures données au XVIIIe siècle sont à convertir en valeurs actuelles en les majorant de 25%.

** "du depuis " est une forme ancienne pour " depuis cette date".

*** Il s'agit du village de "La Roque-Gageac" situé en rive droite de la Dordogne presque en face du port de Saint-Julien.

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Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 181 / 372

hiver 1766

froid

gelée

neige

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Remarques sur l’année précédente 1766

Cette année sera fameuse dans les annales par le long et rude hiver que nous avons éprouvé ; un froid
excessif avec une prodigieuse abondance de neige commença le 22 Xbre 1765 et dura pendant trois semaines
de la même force. La rigueur du froid parut cesser le 10 janv(ier) mais le temps était toujours serein, et le vent
du nord la glace et la neige se conserverent jusqu’aux premiers jours de février que le froid redoubla avec la neige et C’était pour nous annoncer un dégel prochain qui en effet arriva quatre jours après et qui fut précédé la veille
par deux coups de tonnerre très sensibles et qui arrivèrent l’après midi pendant qu’il y avait encore un pied
de neige sur la terre, le froid était excessif mais la nuit suivante le temps changea et le lendemain jour de
mardi gras, il ne restait pas du tout de neige à 9 heures du matin. Nous ne fumes pas long temps à ressentir les
tristes effets de ce dégel, car le lendemain, jour des Cendres, il eut gelé si fort, que l’eut avec quelque raison, malgré
la rigueur du froid qui avait précédé, que nous attribuions au froid de cette nuit, la perte de presque toutes les vieilles vignes ; une grande quantité de chataigniers et quelques noyers périrent ; nous perdîmes par l’effet de cette cruelle nuit
touts les arbustes, plantes potageres et autres, comme ajons , fougères, artichaux &c. &c. &c. Le bled avait tellement souffert, qu’à peine en paraissait il quelque peu à pâques et encore n’était ce que sur la partie du sillon qui regardait le
midi, la partie du nord ayant été totalement emportée. Si le printemps avait été sec, la famine aurait été
générale dans plusieurs provinces, mais les pluyes abondantes de cette saison firent si heureusement grandir le
peu de bled qui s’était conservé et fertilisèrent si à propos les sols dont la terre se trouvait imprégnée
par le grand froid qui d’ailleurs l’avait rendu très meuble, que nous eûmes quantité de bled d’espagne, de légumes
et autres menus grains. Le froment même reüssit au-delà de nos espérances, il y eut peu de paille, mais la gerbe rendait
prodigieusement du grain tellement les épis se trouvaient longs et bien fournis. Trait admirable de la providence !
Ce fut à l’occasion de la rigueur de l’hiver que M. Macheco de Prémaux Eveque de périgueux touché
de la disette qu’elle avait procuré, permit pendant le Carême de cette même année l’usage de la viande les dimanches, mardis et jeudi matin de chaque semaine jusqu’au jour des rameaux exclusivement.

(Laborde Curé)

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Carsac-Aillac

BMS
1647 - 1779 collection communale

vue 676 / 804

12/01/1766

gelée

froid

(relevé Geneadom)

1766

(...)
Le 12 janvier 1766 sardou tresfel* dit carrette ma affirmé avoir eté a demy
dordogne sur la glace et quil dependoit bien de luy d'achever de la traverser
preuve que cette année le froid a deja eté aussi fort quen 1709.
dailleurs il est prouvé qu'a la roque gajat, a Ste foy et en bien
dautres endroits un nombre infini de gens lont passé sur la glace
sans danger, et qua Ste foy, toutes sortes de voitures ont passé facilement

* La généalogie de cette personne est publiée sur Geneanet. NDLR

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Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 529 / 734

1766

gelée

pluie

(relevé Geneadom)

Cette année, les blés ont eté tellement gelés, que les piés
echapés étoient a 8 - 10 pouces et plus l’un de l’autre, dans
[les] terres humides, il n’y a pas eu la semence, dans les autres, chaque
pié a tallé* et produit jusqu’à 50, 60 tiges c’est que durant
le printems, il a plu aussi regulierement que si un homme avoit
tenu l’arrosoir, cependant en general, il n’y a pas eu plus de
la moitié du blé, Moins encore de vin mais il y a eu beaucoup
de blé d’espagne, de haricots. le blé est a 17. 18 lt le sac. le
vin blanc s’est vendu 200 lt le tonneau, le noir de 15 a 18
pistoles. au mois de mars 1767 le blé est à 15 lt la récolte a la plus
belle apparence. il y a beaucoup moins de pauvres que l’année
dernière.

* "tallé" mis pour "talé" signifie qui a été abîmé, blessé ou meurti (par les intempéries). NDLR

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 187 / 372

avril 1767

gelée

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Le grand hiver de 1766 avoit emporté les vieilles vignes et la gelée arrivée cette année
1767 la nuit du 17 au 18 et celle du 18 au 19 avril jour de paques emporta non seulement
l'espoir de la recolte en vin, mais quantité de jeunes vignes qui avoient resisté au froid de l'année
précédente et qui dans cette occsasion furent gélees jusques dans la racine ; Ce fut une neige tombée le
Samedi Saint et fondue par le soleil qui la nuit suivante causa cette perte qu'on ne sauroit réparer
qu'à grands frais et de long temps.

—  —  —

Carsac-Aillac

BMS
1647 - 1779 collection communale

vue 681 / 804

18/04/1767

gelée

(relevé Geneadom)

La nuit du 18 au 19 de ce mois d'avril 1767, les vignes, seigles, noyers
et generalement tout le fruit fut gele.

—  —  —

Cénac-et-Saint-Julien

BMS
1700 - 1792
collection communale

vue
1058 / 1331

19/04/1767

gelée

 

11/05/1767

gelée

 

été 1767

sécheresse

grêle

(relevé Geneadom)

La presente annee est remarquable part les malheurs arrivés
le 19 avril jour de paque il gela si fort que les seigles
furent toutes gelees dans les bas fonds / on les faulcha / L'air secoua celles qui
etoient sur les elevations et elles furent passablement bonnes la vigne
qui avoit poussé des pampres de 7 a 8 pouces furent totalement gelees
a la reserve des boutons quon appelle communement tras bourrous qui
navoient pas poussé mais le onze may elles ils furent aussi
emportés par le froid qui fut tres vif il est bien de dire
ici que letang des augustins fut totalement gelé le 19 avril et
que la glace etoit epece de 7 a 8 lignes il a fait un eté extremement
sec il na plu que deux ou trois fois mais si peu que la terre
en fut a peine moüillee de sorte que les gens du causse venoient
moudre a vitrac. le grele se joignit au premier fleau et
emporta plus de la moïtie de la recolte dans la partie meridionalle
de la paroisse. les chataignes de cette partie ne donneront
pas grand chose lannee 1764 il se fit a la disme de
cette paroisse pres de cent cinquante barriques de vin et
cette la présente trois pieces il a regné une maladie
epidemique cest la dissenterie qui a emporté beaucoup de monde
comme on peut sen apercevoir sur les registres ceux qui se sont fait
droguer ont peri pour la majeure partie ceux qui ont tenu un
bon regime et point de remedes en sont gueri pour la majeure partie
le commun du peuple qui navoit point de quoy se fournir des
alimens convenables il en est mort beaucoup [rature] notés que lad[ite]
maladie a fait plus de ravage [rature] dans la ville du domene
[rature]  et parroisse quelle nene a fait ici

—  —  —

Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 533 / 734

1767

sécheresse

gelée

(relevé Geneadom)

notes

On ne se souvient pas d'avoir vu une année aussi
sèche que celle cy 1767. les puits, les fontaines, les ruisseaux
etoient presque tous à sec. / sans les moulins à vent tous manquaient de / Cependant, ce qui montre combien
/ pain. / la province est endommagée par les pluyes, et combien il
est essentiel de dessecher les terres, la récolte des blés a été des
plus abondantes, malgré le mal que dut causer la gelée qu'il
fit les 16. le 17 et le 18 avril / et le 10 may / dernier. cette gelée emporta generalement
tous le fruit rouge, peches, poires, noix & du côté de Sarlat
les seigles furent ravagés mais les vignes surtout de sorte
que depuis domme en descendant jusqu'à issigeac; il n'y eut
presque point de vin. ici et dans les environs en avancant
vers le midi le mal a été moindre. il y a eu autant de vin
qu'en 1766 et il s'est vendu presque autant. le blé a ete
a douze lt le sac sous le fléau il est a 13 lt le 1janvier 1768.
Les menus grains ont tous manqué par la secheresse ; point
de chanvre et très peu de blé d'espagne. Les cochons sont hors
de prix. Le blé a mal reussi dans les provinces septentrionales
il a manqué en angleterre. Les fievres ardentes, malignes ont été
communes et funestes ; la petite vérole a couru presque partout et
a fait un ravage affreux.
(...)

—  —  —

Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 551 / 734

1768

pluie

(relevé Geneadom)

(...) les pluyes ont eté affreuses vers
les semences, les ravines ont fait beaucoup de mal cependant les
Blés promettent assés.
(...)

—  —  —

Montignac

Saint-Georges

BMS
1680 - 1792
collection communale
E Dépôt
5 MI 567 012

vue
1477 / 1967

25/11/1768

crue

(info AcclimaTerra, relevé Geneadom)

Pont. [en marge]

Cette année 1769. on à reparé à la grande arche du pont
des breches formidables et remis plusieurs pierres tant dans
les têtes de la voute que dans le corps des piles, le tout endommagé
par la chute des ceintres enlevés avec violence par un croissant
de la riviere qui ne laissoit que 7 pieds de voute. Ce croissant
etoit arrivée à la Ste Catherine precedente : et heureusement
la voute se trouva clouéz et deculéz, sans quoy elle auroit
croulé, il fallut remettre deux ceintres pour cette reparation
  on à fait encore cette campagne les quatre murs d'aile
des deux cotés qui sont en glacis. on à couronné les avants
et arrierables. on à fortifié les voutes par la batisse [rature]
en moilon entre deux; enfin on à formé une partie de
l'aqueduc du coté de st pierre, et elevé les deux chaussées
pour les abbords des deux cotés assés praticables pour que
les voitures même ayent pû passer pendant cet hyver. c'est
la 4e campagne pour ce pont    Pomarel pr[être] de Brenac

—  —  —

Cénac-et-Saint-Julien

BMS
1700 - 1792
collection communale

vue
1098 / 1331

1769

gelée

pluie

 

26/09/1769

gelée

(relevé Geneadom)

La presente année annonce une année des miseres les bleds d'hiver
ont eté emportés par la gelée ou les pluyes trop abondantes de sorte
que la recolte dud[it] bleds d'hiver nest pas venue a moitié des
années communes. le vingt six septembre il a fait une
gelée qui a porté préjudice aux vendanges en mortifiant les
raisins et en les resserans : cette gelée ou les suivantes ont
emportee les bleds sarrasins ainsi que les bleds despagne ou maïs
ce qui annonce une misere extraordinaire. on trouvera les
suites dans le registre de lannee suivante.*

* Hélas rien n'est noté à la fin de l'année 1770 le curé Bancarel ayant passé la main au vicaire Bonnal. NDLR

—  —  —

Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 560 / 734

1769

grêle

(relevé Geneadom)

(...)La grêle a ravagé presque toute la province (...)

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 206 / 372

folio 114 verso

1770

perturbations

(relevé Geneadom)

remarques sur l'année précédente qui doivent se rapporter sur l'année
courante 1770 mais qui sont les suittes de la recolte de 1769 autant que et plus que
de la constance du temps mauvais temps pendant / durant / le printemps de 1770. j'ecris les
remarques en 8bre 1770

Cette année doit faire epoque à plus d'un egard. les anciens ne se rappellent pas, et
on n'a trouvé aucun memoire que la disette des grains et leur cherté ayant été portées si haut, ni
que les saisons ayant été si bouleversées que durant le cours de cette miserable année à compter du 1er mars
jusqu'au 29 juillet 1770. vers ce temps, 1er mars, le bled manqua tout à coup dans plusieurs provinces
voisines, mais surtout dans le limouzin. une grande partie du poitou. de l'angoumois, dans toute la bretagne
et les deux périgords haut et bas. Le peuple qui peut etre ne s'en etait pas apperçu plutost, en particulier
encore pour ne pas précipiter l'augmentation du prix des denrées se tût pendant qu'il lui resta quelque
subsistance. mais se voyant dépourvû de tout, il ne mit point de bornes à ses cris. on n'entendait à la ville
et à la campagne que les cris de la misère, les femmes surtout, la partie la plus tumultueuse et la plus bruyante
de l'espece humaine, faisaient entendre dans les villes un vacarme propre à tout bouleversement et à augmenter le mal
plutost qu'à inspirer le desir d'en prévenir les suites par des moyens concertés avec sagesse. tout était en
combustion dans les lieux qui refermaient communément plus de canailles et de gens desoeuvrés que de gens
util vraiment utilles à la société; Cependant la famine faisait des progrès et se répandait des villes dans la
campagne avec une rapidité effrayante et aurait eu des effets bien sinistres si nous n'avions trouvé de promps
secours chez nos voisins. Ces secours, c'est le commerce qui nous les a procures. c'est l'industrie et
l'activité des hollandais et des polonais et principalement celles de deux villes touristiques Danzig et
hambourg qui nous a fourni les moyens de subsister; les prompts et abondants secours qui nous sont
venus du nord de l'europe nous ont sauvé la vie, mais il en a coûté la ruine de plusieurs familles
en perigord, surtout en limousin et dans une partie de l'auvergne ou la disette s'est fait sentir
bien plus vivement. le bled qu'on a pu transporter dans les provinces s'y est vendu jusqu'à 48 livres
le sac mesure de Bergerac. le seigle et bled d'espagne à proportion. tandis qu'en perigord le bled
du pays n'est pas monté à plus de 24 à 26 lt et celui qui nous venait par la voiture d'eau
n'a pas vallu au delà de 20 à 22 lt. Cette disette générale a duré jusqu'au 20 juillet de cette année et
c'est ici le second evenement qui caractérise cette malheureuse année. L'hiver a été si long en gelée
et en pluye alternativement qu'à peine voyait-on une fleur le 20 d'avril, le 8 mai il n'y avait
pas une feuille sur les arbres les plus précoces et le 15 mai on ne voyait pas encore une forme
de raisin dans les vignes. le jour de Ste Croix, 3 mai, il tomba du gîvre en abondance suivi
d'une neige qui epaissit de la hauteur d'un pouce : rien ne souffrit pourtant excepté le fruit
parce que rien encore n'avait poussé sur les arbres à fruits. La pluye, qui n'a pour ainsi dire
pas cessé pendant tout le printemps et jusqu'au 15 juillet, a prodigieusement retardé la recolte
et conséquemment prolongé la cherté des vivres. L'abondance des pluyes a si fort endommagé les vignes
que depuis longtemps on crie à la disette du vin. Il est à propos de remarquer que ce qui a si
fort répendu la disette dans le limousin et le perigord, ce fut une gélée qui arriva sur la fin de
7bre 1769 et dura 4 jours. Elle emporta tout dans cette derniere cette province le bled d'espagne et une
partie des chataignes et dans le limousin généralement tout le bled sarrazin et toute la chataigne.
La récolte en bled cette année 1770 n'a pas eté mauvaise, cependant on ne laisse pas de craindre
pour l'année qui va venir, tellement sans doute on est encore frappé des effets funestes de celle
qui a passé : on se rassure à peine

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 220 / 372

folio 121

10/06/1771

orage

pluie

inondation

(relevé Geneadom)

remarques sur le courent de l'année 1771

(...)
Le 10 juin à 6 heures du soir il y eut un orage affreux qui ne donna point
de grêle mais une telle abondance de pluye pendant deux heures consécutives que tout a ete
inondé, personne ne se ressouvient d'avoir vû raviner de cette force, mais dans certains endroits
cette inondation a eté un vrai desastre, elle a entrainé et suffoqué plusieurs bestiaux, des maisons
même ont eté enlevées comme dans le pont St mamet, à monclats et ailleurs. on compte dix lieües de pays que le furieux orage a ravagé, depuis les portes de Bergerac, où il a commencé jusques
vers brantome* où il a cessé de faire sentir ses fureurs.
malgré les chaleurs excessives qui ont endommagé la récolte de toute espece, le bled d'espagne
et la chataigne se sont trouvés d'une qualité excellente; cette circonstace rassure beaucoup nos
campagnards qui mettent toute leur confiance dans cette denrée.

* Ce qui fait une distance d'environ 58 km à vol d'oiseau (dix lieues font 48,28 km). NDLR.

—  —  —

Douville

Le-Pont-Saint-Mamet

BMS
1744 - 1788
5 E 153/4

vue 85 / 156

folio 1 verso

10/06/1771

inondation

(relevé Geneadom)

Enterrement / de / marie / Magne [en marge]

Le 11 juin 1771 a été enterrée dans le cimetiere de St Mammet
marie Magne du village de la devigne, décédée la nuit derniere
au pont St Mammet, noyée et ecrasée sous les ruines d[e sa]
maison, agée d'environ 35 ans temoins pierre Verrou
et etienne d'agde qui n'ont signé pour ne savoir
                       Boust curé de pont St Mammet

—  —  —

Douville

Le-Pont-Saint-Mamet

BMS
1697 - 1791
collection communale

vue 266 / 350

folio 1 verso

 

BMS
1744 - 1788
5 E 153/4

vue 85 / 156

folio 1 verso

10/06/1771

orage

inondation

(relevé Geneadom)

N.B. / innonda- / -tion extra- / -ordinaire / du 10 / juin 1771  [en marge]

le 10 juin de la pr[esen]te année, après un orâge, et une pluye des
plus extraordinaires dont on eut jamais entendu parler dans
les cantons, les eaux saccrurent au pont St. mammet à la
hauteur des 9. pieds, Comme il le constat par les broussailles
lherbe et le bled acccrochés aux arbres le torrent etoit si
violent qu'il enleva en leur entier 3 maisons dans l'une
desquelles se noyat la femme cy-dessus*, enceinte de 3 à 4.
mois. une autre fut roulée dans les flots avec son enfant
qui eurent le bonheur de s'accrocher à un prunier sur le
quel elles se sauvrerent. toutes les murailles, du jardin, pré
et bassecour, ainsi que les etables, portes portails et contrevans
du prieuré, furent aussi enlevés et transportés en partie
jusques audela de montagnac**, ainsi que toutes les provisions
de bois, vin, huile, sel, linge &c. &c. &c. la servante qui se
trouva seule dans ce moment, se sauva à une poutre du
p[remi]er étage, l'eau jusqu'au menton. depuis environ 7. heures du
soir, jusques au jour. il perit beaucoup de betail. toutes les
maisons furent tres endommagées. l'eau venait tout à la fois comme
                                                 un mur qui auroit traversé la plaine

NDLR

* Il s'agit de Marie MAGNE du village de la Devinie. (voir ci-dessus).

** Soit environ à 4 kilomètres en aval sur la Crempse.

—  —  —

Mensignac

BMS
1764 - 1792 collection communale

vue 193 / 535

folio 41

05/1772

pluie

phénomène étrange

(relevé Geneadom)

n[ot]a

Le puits comun du bourg de
Mensie a tarit a sec la nuit
du 28 au 29 may 1772, lhyver ayant
eté et le commancement du printems
asses pluvieux desorte quil y avoit
pas guere plus dun mois quon puisoit
leau de ce puits avec la main seulle
et le jour 28 may au soir leau etoit
haute dans le puits, ce phenomene est
arrivé souvent mais il y avoit environ
25 ans quil netoit pas arrivé, et le
28 dud[it] mois au soir leau y revenue
abondament

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 235 / 372

folio 128

1773

conséquences du mauvais temps ?

(info https://books.google.fr, relevé Geneadom)

remarques sur l'année derniere 1773, du 14 janvier 1774

Le prix du bled qui n'avoit peine haussé dans nos provinces jusques au mois de mai,
paraissoit annoncer que l'année se passeroit assez doucement ; mais soit qu'à cette epoque le grain
devint plus rare, soit avidité de la part des commerçans qui ne voulurent pas ouvrir leurs greniers,
le pain vint à manquer dans plusieurs villes vers le 15 mai, ce qui occasionna une révolte presque
générale de la part du peuple. Ce fut à Bordeaux vers la mi-mai, que commença l'explosion qui a fait
s'embraser plusieurs villes. un artisan s'étant présenté devant la boutique d'un boulanger demanda du pain
dont il y avait beaucoup dans la boulangerie, on lui en refusa ; la femme de l'artisan pressée sans doute par la faim
et extreme en tout comme le sont toutes celles de ce sexe, sauta sur quelques pains, les enleva de force et donna
par ses cris l'allarme dans tout le canton qui, s'étant rassemblé, força la porte de la boulangerie, en enleva le [lacune]
et commit d'autres insultes bien plus punissables que l'acte de violence qu'il s'était permis pour se procurer des
vivres de là le peuple se répandit dans les différents quartiers de la ville et y aurait sans doute renouvelé ses
excés, si la police n'avait pris le parti sage de fournir des vivres et d'en diminuer le prix pour un temps à
Bordeaux Cette fureur se répandit sur les bords de la Garonne et jusqu'à Toulouse d'où l'on nous a mandé dans la [lacune]
qu'on y avait vû regner les memes désordres. La Dordogne n'en a pas été exempte et la petite ville de Bergerac
fut une de celles qui se sont le plus signalées par ce genre de revolte. Le peuple au nombre de plus de [lacune]
hommes sans être intimidé par la présence de quelques brigades de maréchaussée, fit violence dans toutes les rues
où il croyait trouver du bled, brisa les portes du minage, enleva tout le bled qu'il n'a voulut payer qu'à son niveau
et menaça de brûler la ville si on ne procurait des grains ; mais le moyen d'en faire venir puisque tout cela
paraissait être aussitôt enlevé et perdu en grande partie pour le propriétaire. Ces desordres allaient reduire la vi[lle dans]
la plus affreuse extrémité en exposant la campagne à d'horribles incursions, si ceux qui veillait à la sureté pu[blique]
n'avait pris le parti d'envoyer promptement quelques compagnies de dragons dont la contenance et les evolutions continrent cette populace et l'intimiderent de telle sorte que le bled soutint son prix et qu'on prit sous ses yeux
ceux qu'on creut etre les plus coupables et qu'on les emprisonna sans qu'il parut se former aucun nouveau trouble
on envoya ces prisonniers à Bordeaux pour y etre punis, mais des ordres de la cour les firent elargir ainsi finit
cette bagarre qui fit craindre long temps pour ses suites.

—  —  —

         
Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 592 / 734

folio 65

1773

temps clément

(relevé Geneadom)

(...)
il y a eu cette année beaucoup de vin, mais un peu verd et
faible le thermomêtre n'a pas atteint le 30 au dessus de
zero* pendant tout l'été aussi n'y at'il eu aucun orage, ni
n'a tombé une grelle dans toute la province.
(...)

* Avant la Révolution Française (et depuis 1731) on utilisait des thermomètres gradués en 80 degrés et non centigrades (échelle dite de Réaumur). 30 degrés R équivalent donc à 30 * 5/4 = 37,5 °C NDLR

—  —  —

Boulazac

BMS
1773 - 1782
collection communale

vue 10 / 72

folio 5

01/02/1774

crue

(relevé Geneadom)

mort [en marge]

petronille ditte peyronne regnier agée d'environ soixante
ans, épouse de jean baphel dit baranguille, metayer à la
grande metairie du lieu dieu decedée la nuit du trente un janvier
au premier fevrier après avoir recu les sacrements, a été ensevelie
le susdit jour à St Laurent, n’ayant pu etre portée icy à raison
du debordement du ruisseau ont eté temoins jean migot? et
guillaume dit guillon massoubre dont le premier est bondier au
lieu dieu et le second domestique dans la maison de la defunte et natif
de la paroisse de razac, lesquels n'ont signé

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 246 / 372

folio 128

1774

brouillards

29/04/1774

orage de grêle

(info https://books.google.fr, relevé Geneadom)

observations sur l'année 1774

Les bleds cette année ont eté fort endommagés par des brouillards épais, secs et puants qui parurent dès le mois de juin et durerent jusqu'après la recolte, ils etaient sensibles toute la journée, mais surtout le
matin jusquà 9 heures, et dés les 4 heures du soir. les vignes ont presque toutes coulé* par ces brouillards.
Le 29 avril de cette année, il s'éleva un orage vers les six heures du soir qui ravagea par une grêle
affreuse plusieurs paroisses du voisinage, à commencer depuis villamblard jusqu'à Bourdeilles exclusivement.
Les froments qui furent entierement hachés repoussèrent et conduisirent leurs tiges à la hauteur ordinaire, les epis même paraissaient fournis comme s'ils n'eussent pas été endommagés, mais soit que la chaleur ait empêché
le grain de se nourrir de la substance necessaire pour etre conduit à sa profusion ayant eté trop arrieré par
les effets de la grêle, soit qu'il ait eté plus exposé aux brouillards comme moins avancé que les autres, soit enfin
l'un ou l'autre effet, ce bled a peu rendu, c'est-à-dire beaucoup moins que le bled qui n'avait pas eprouvé
le fléau de la grêle.. quant au seigle il n'en a pas eté question, il fut entierement haché sans espoir
de retour. La recolte a cté géncralement mcdiocre, mais le prix du bled n'est pas excessif.
(...)

* On dit de la vigne qu'elle "coule" lorsque les fleurs tombent avant de donner des grappes. NDLR

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Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 600  / 734

folio 69 verso

1774

pluie

(relevé Geneadom)

Cette année la récolte a eté très mauvaise par le trop de
pluye il a plu depuis le mois d'octobre jusqu'après paques.
je n'ai eu que 17 sacs de blé et un d'arriere van. cependant
le sac de froment n'est encore monté qu'a 16lt il n'y a eu pour
moi que huit barriques de vin.
(...)

—  —  —

Saint-André-de-Double

BMS
1654 - 1792 collection communale

vue 854 / 1087

13/02/1775

ouragan

(info "Aïe Aïe Aïe Mes Ayeux", relevé Geneadom, merci à Marie-Ange T.V..)

Le treize fevrier 1775. il fit un tres grand extraordinairement viollant ouragan et vent
arrachoit les arbres, renverversoit
les cheminées, découvroit les maisons, emportoit et arrachoit
vitres et les barres de fer qui estoient qui enchassée dans le cartelage des églises et des maisons.
Depuis le matin jusqu'a deux heures apres midi. ce qui effrayoit tout le monde.

—  —  —

Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection communale

vue 605 / 734

folio 3 verso

1775

vent du nord

(relevé Geneadom)

L'année 1775. a eté une des plus abondan[tes]
en froment seigle. quoiqu'il n'ait presque pas plu
depuis le careme jusqu'au mois d'octobre. il est vrai qu'il
regnoit toujours un vent de nord, et que le thermometre
de réaumur* n'a jamais passé 30 degrés. aussi le vin
n'a pas eu de qualité, quoique fort abondant. les semences
du printems ont mal reussi.
(...)

* Voir note plus haut sur cette page. NDLR

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Saint-Perdoux

BMS
1622 - 1793
collection Communale

vue 628 / 734

folio 17

1777

pluie

(relevé Geneadom)

L'année mil sept cent 77 la recolte en blé
fut affreuse, en sorte que la province a vecu la
moitié de l'année de blé étranger. ce sont toujours
les pluyes qui gatent les récoltes dans la guyenne.
(...)

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 282 / 372

folio 151 verso

1778-1779

chaleur

pluie

grêle

(relevé Geneadom)

Observations sur l'année 1779

L'été de 1778 a été des plus secs, mais la récolte, qui n'est pas fort abondante, est
d'une excellente qualité. Le vin est de la meilleure qualité, mais si nous avons eu trois mois
d'un été brûlant, on peut dire aussi que nous avons eu trois mois d'une pluye presque continuelle,
depuis le 1er 8bre jusqu'au 29 xbre ce qui a beaucoup retardé les semailles, on ne les finit dans
cette paroisse que le 29 janvier 1779. Le printemps s'est très bien comporté et la recolte de
toute espece promettait au delà des esperances. mais la pluye qui est tombé sur la fleur
du raisin et puis des brouillards secs et brulans survenus le 4, 7 et 10 juillet ont fait coûler
beaucoup de raisin. tout paraissait concourrir a enlever le vin dans cette paroisse, les brouillards de
juillet, les chaleurs caniculaires, la grêle qui est tombé en trois reprises differentes, le 12, 22 aout le 7 7bre
Cependant nous avons eu du vin, malgré les desastres et beaucoup plus que nous n'osions l'esperer, mais
il s'est trouvé de qualité mediocre.

—  —  —

Saint-André-de-Double

BMS
1654 - 1792 collection communale

vue 879 / 1087

29/04/1778

orage

vent

grêle

(relevé Geneadom)

grele / du / 29 / avril 1778. [en marge]

Le vingt neuf avril mille sept cent soixante dix huit, il grela et la grele dura
environ demi heure qui etoit assez grosse, elle fut precedée dun ton / n / erre assez
violent et d'un grand vent, cepandant la grelle ne fit pas tout le mal dont etoit
menacé. elle tomba environ les quatre heures du soir.
                  La Borie curé de saint andré de double

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 289 / 372

folio 161

 

1780

pluie

froid

givre

 

01/08/1780

canicule

orage

 

17/09/1780

grêle

(relevé Geneadom)

Observations sur l'année 1780 à compter depuis la St. martin

jamais année ne fut plus inconstante que celle-cy car indépendament que tout
l'hiver a eté constament partagé entre une pluye continuelle et un froid excessif jusqu'à
l'equinoxe du printemps, on ne vit jamais de printemps plus desagréable que celui de cette
année. Les pluyes commencerent le 1er avril et durerent 5 semaines sans intervalle; ce n'etait
point de ces rosées que le printemps amene quelque fois et qui produisent l'abondance, c'etait une
pluye froide melée de givre et qui resserrant la terre retenait les fruits et les plantes et retardait les
travaux; on ne pût commencer à semer les menus grains, comme bled d'espagne*, mongeons** et chanvre
ni la culture des vignes qu'après le 8 mai, aussi bien, le beau temps venu à cette epoque
les travaux furent si multipliés, que les uns retarderent prodigieusement les autres. jamais les vignes
n'ont si peu promis qu'au commencement de leur pousse, à peine voyoit on vers le 15 mai quelque
forme de raison au bout d'un sarment nouvellement eclos et qui etait de fort mauvaise apparence
mais le beau temps ranima tou et dans l'espace de 15 jours les vignes travaillerent si bien et furent si
avantageusement changées, qu'elles donnerent d'abord les plus belles espérances; mais les brouillards du
mois de juin et les chaleurs de la canicule ruinerent ces esperances, on a fait peu de vin et de
mauvaise qualité à cause des pluyes qui commencerent par un orage violent arrivé dans la nuit
de premier au second d'aoust; ces pluyes en relevant le bled d'espagne qui avait langui jusques
là et dont on n'esperait quasi plus, rendirent la maturité du raisin fort difficle, il se pourrissait
avant d'etre mûr ce qui est toujours de fort mauvais augure
L'equinoxe d'autonne a eté très orageux; il y eut plusieurs orages fameux et notament un dans
ce canton le dimanche soir 17 7bre qui fut furieux et abîma par la grêle et la ravine
cinq à six paroisses du voisinage, la paroisse de mont?*** a eté du nombre.

NDLR

* Autre nom du "blé noir" ou "sarrazin".

** En occitan "monge" ou "mongette" désigne les haricots blancs (Phaseolus vulgaris), de même que l'appellation "mogette" dans l'ouest de la France (particulièrement en Vendée). La véritable mongette (Vigna unguiculata), plus ancienne, est une plante de la même famille qui donne également des gousses et des graines comestibles.

** Peut-être "Monciaux" ?

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 294 / 372

folio 165

1781

pluie

brouillards

18/08/1781

orage

grêle

(relevé Geneadom)

Observations sur l'année 1781

Le printemps a eté le plus beau qu'on puisse desirer, la pousse des arbres et des
vignes et généralement toutes les productions qui caractérisent et sont l'effet de cette belle saison
ont eté très précoces; le 15 avril toutes la nature epanoüie annonçait la recolte la plus premiere
et la plus abondante, les rasals? qui vinrent à propos temperer les chaleurs, qui commencent
à se faire sentir dans le mois de mai, en fecondant la terre nous donnaient les plus belles
esperances ; mais il faut qu'il se trouve toujour quelque obstacle, le mois de juin s'est trouvé fort
sec et le comble de malheur fut que juillet commença par des pluyes et des brouillards qui
ont retardé la recolte prète à prendre et l'ont fort endommagée; aussi bien la recolte du bled a
eté fort mediocre; celle d'automne a eté bonne généralement; mais cette paroisse n'en a pas
profité le 18 aout jour de samedi vers les 7 heures du soir, il vint un orage du sud est
qui ecrasa toute cette paroisse par une grêle qui dura tomba pendant de quart d'heure sans
aucun melange d'eau; les plus petits grêlons etaient de la grosseur d'une / noix ordinaire / et il s'en
trouva de beaucoup plus gros que meme que des oeufs de poule; heureusement il n 'y eut point
ou presque pas de vent? sans quoi nos toits n'etaient pas capables de nous garantir. Cette grêle
a emporté le vin, la chataigne et plus de la moitié du bled d'espagne Le meme soir à dix
heures nous eprouvames un second orage furieux par le vent qui echarpa touts les arbres et
et par la ravine qui endommagea beaucoup de terres.

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 302 / 372

folio 169 verso

1782

canicule

pluie

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Observations sur l'année 1782 [ratures] et pour l'année 1783

La disette que paraissait annoncer / la recolte / derniere ne s'est pas faite sentir à beaucoup
près comme on avait sujet de le craindre, il y a eu des pauvres mais non pas en si grand nombre
que dans plusieurs autres années qui d'abord s'annonçaient mieux; le bled n'a manqué nulle part
et le prix n'en a a pas eté exhorbitant pour une année disettaire puisqu'il n'a pas passé 20 lt le sac
et même qu'il ne s'est vendu sur ce pied que dans certains cantons et sur la fin du printemps.
Le vin, qu'on disait etre de bonne qualité, s'est généralement gâté pendant les chaleurs de la
canicule, il n'y a eu que les personnes qui font du vin de la premiere qualité qui ayent conservé
le leur, par tout ailleurs il s'est cuit.
La recolte du bled d'espagne a eté fort endommagée par les pluyes d'automne et
comme on a eté obligé de le ramasser et de le serrer sans qu'il fut sec, il s'est prodigieusement
gâté et on n'en a conservé une partie qu'en faisant tout egrainer et en séparant le mauvais
d'avec le bon. En le mettant ainsi séparement dans des graniers aussi clair qu'il se pouvait et en
le remuant souvent on l'a empeché de se gâter d'avantage, et celui même qui s'est trouvé bon
avec les précautions dont je viens de parler s'est très bien conservé; c'était donc la panouille qui
gâtait le grain ce qu'il est essentiel d'observer. Les cochons et la volaille mangeaient le
plus mauvais et s'en engraissaient très bien mais ce qui doit paraitre incroyable c'est que
celui qui paraissait fort gâté n'était point immangeable même pour l'homme. j'en
ai mangé moi-même de plus d'une façon de celui qui paraissait le plus gâté sans y trouver
aucun mauvais goût ou que très peu de chose qui ne rendait point cette nourriture desagréable
Cet avantage, joint à la bonté de la chataigne qui s''est trouvée d'une qualité parfaite
préservera le peuple de la disette qu'on paraissait craindre.

—  —  —

Villetoureix

BMS
1768 - 1792
collection communale

vue
190 / 298

folio 192

1782

inondation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(relevé Geneadom)

Observation sur le debordement affreux de nôtre
riviere de drônne qu'on a eu soin d'inscrire sur
le registre de la maison de ville tant a perigueux qu'a
bergerac arrivé dans la nuit du mercredi des cendres au
jeudi du 5 au 6 mars 1782

Depuis le 4 9bre 1782, il ne cessa de pleuvoir à l'exception
de 11 à 12 jours de beau temps jusques au 6 de mars 1783.
dans cet intervalle la dronne sortit de son lit à deux
reprises comme nous avons coutume de l'éprouver. mais
après une pluie qui recommença de plus fort vers le 26 février
et qui augmenta le 2 mars et les jours suivants jusques à deux
heures après midi / minuit / du six accompagnée de / d'un / vent furieux. la
riviere sorti totalement de son lit et se répandit dans la
plaine et vint mouiller les murs du pressoir à huile de
m[onsieu]r Laplante du bourg Dès la veille sur les 5 heures du soir
toutes les granges et caves depuis chez m[onsieu]r Laplante jusque
chez pierre duranthon dit moutilliou furent pleines d'eau.

Leau atteignit jusquau table de mes barriques et la paillasse du lit
de la ma daidoniere* qui couchait dans la petite chambre près de la cave
qui fit les hauts cris en se reveillant en sursaut en entendant
bouillonner leau sous elle. Leau penetra par toutes les fenetres des moulins
de la Courberie, de la riviere de puyrousse, enteraina les mailleries**
de ce dernier ainsi que les deux petite porte de bois et les transporta tout
dressé sur leurs pieds jusque dans les terres communement appelé
Les boizes où des arbres et des buissons les arreterent. L'on voyait flotter
continuellement sur les vagues toutes sortes de meubles des cheveaux
jusqu'a des chappeaux, Leau monta de deux pieds sur la chaussée
des ponts / de riberac / et entraîna tout entier en son ensemble le plus grand et le
porta jusqu'au encluses*** de chalard. Deux arches du pont de la cité
furent emportées; le pont de l'isle fut endommagé. celui de la
rocheb/eaucour tout neuf, fut entierement ecroulé. Celui de
brantôme en partie abattu Celui de bergerac totalement detruit
dans le voisinage de mareuil deux forges disparurent; et l'on
vit flotter les chaudiers avec tous leurs ustensilles, le moulin
du gué de Lepp/eron de la paroisse de Creyssac emporté en son entier
dans le même temps la cavernière**** de libourne qui revenait de bordeaux
avec quantité de monde disparû pendant cette innondation
Le 4 mars quelques jours avant à St aulaye à 3 lieues d'icy le ruisseau
avait tellement grossi que les boeufs gras que l'on envoyait à l'hopital
de bordeaux ne purent pas passer il s'en noya quelques uns ainsi
qu'un / mulet / estimé 300 lt qui fut trouvé quelques jours après
dans la prairie de la paroisse de faye.
En un mot les plus anciens ne se rappellaient pas d'avoir essuyé
une pluye aussi forte aussi continuelle non plus d'un désbordement
pareil et qui eut fait autant de ravages, en même temps dans tant
de différents endroits. La partie basse de la ville de perigueux près du
pont des recollets ainsi que le faubourg eprouva beaucoup de ravages
plusieurs maisons soit de la ville et du faubourg furent ecroulées
et quelques personnes furent terassés et noyés

NDLR

* Une "dindonnière" est une jeune fille de la campagne chargée de garder les dindons. Par extension il s'agit ici de la bonne du curé.

** Les "mailleries" sont des moulins à battre le chanvre utilisant des maillets. Ce sont eux qui ici ont été arrachés par la crue.

*** Le Chalard est situé en Haute-Vienne limitrophe de la Dordogne, on y trouvait un prieuré, une abbaye et un monastère. C'est ce dernier qui est désigné par le mot "encluse".

**** Une "cavernière" est un petit bateau transportant des passagers et des marchandises en suivant essentiellent les courants.

—  —  —

Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vues 304 et 305 / 372

folio 170

27/02/1783

neige

 

01/03/1783

orage

foudre

 

04/03/1783

inondation

 

16/06/1783

brouillard sec

éruption volcanique

tremblement de terre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Observations sur l'année 1783

il y a eu cette année au commencement du carême une inondation telle qu'on n'en trouve point
d'exemples dans l'histoire, elle s'annonça par une fonte de neige tombée la nuit du jeudi gras
27 fevr[ier], le samedi suivant il y avait encore un demi pied de neige à 9 heures du matin, mais elle fut
bientot fondüe et l'après par un soleil vif qui occasionna un des plus violents orages qui survint
l'après midi vers les deux heures la foudre tomba en plusieurs endroits et endommagea considerablement
le chateau de montancei sur l'isle; cet orage fut suivi d'une pluye assès douce mais qui dura constament
les trois jours gras, ce qui joint à la fonte de la neige enfla beaucoup les ruisseaux et rivieres; mais le
mercredi des cendres (4 mars) a onze heures du matin la pluye devint plus forte et dura sans relache
jusqu'au l'endemain à 8 heures du matin de sorte que tout paraissait inondé, le pré qui est sous mes fenetres,
quoiqu'il ait un peu de pente paraissait une nappe d'eau. les effets de cette espece de deluge on eté
terribles dans toute la france, à ce que nous apprennent les papiers publics; mais ce que nous voyons
sous nos yeux doit nous faire juger ce de qui s'est passé ailleurs. Le pont de la cité

de perigueux a eté emporté, plus de trente maisons, dans la même ville rüe
neuve ou dans les baris* bordants la riviere ont eté entrainées; plusieurs personnes ont peri
dans de desastre et plusieurs autres n'ont echappé à un danger si imminent (puisque c'est
au coeur de la nuit que la violence du debordement se fit sentir) que par une espece de miracle
quelques citoyens de perigueux ont eté assès genereux pour s'exposer à la fureur des flots
dans la nuit la plus obscure affin de proter du secours à une foule de miserables qui perchés
sur les toits criaient misericorde et n'attendaient que la mort. Les dignes citoyens allaient les
prendre dans leur barque et les mettaient à couvert à travers mille points avec un courage digne
de touts les eloges et des plus grandes récompenses et si on en savait apprécier le merite, ce qu'il y a de
sûr, c'est que touts ceux qu'on tenta de sauver par des moyens si hasardeux furent sauvés et qu'aucun
n'a péri. C'est à ceux qui aiment l'humanité et qui savent apprécier la vie des hommes à decerner
la recompense qui est düe au courage des personnes qui se montrent capables d'une telle entreprise.
Les deux ponts de Bergerac ont eté entierement detruits; j'ai vû ce desordre qui subsiste
encore et qui probablement subsistera long temps pour le grand pont; au premier coup d'oeil il
inspire le respect et l'horreur; rien n'est plus capable de porter à faire les plus serieuses
reflexions. je ne finirais pas si j'enterprenais de rapporter touts les détails que nous apprenons
des differntes provinces de notre france.
   Les nouvelles publiques nous apprennent que dans le même temps les royaumes
de naples et de Cicile ont eprouvé les plus terribles révolutions causées, soit par l'inondation
qui a eté générale, soit par des tremblements de terre et l'eruption des differents volcans qui
sont répendus dans ces deux royaumes : la province de Calabre dépendante de naples a eté presque
entierement bouleversé. depuis plus de trois deux mille ans il n'y avait eu que trois villes englouties
par l'ethna et le vesuve, et cette année dans la seule calabre il y a eu cent trente villes,
bourgs ou villages detruits ou abîmés. telles sont les relations de ces malheureuses contrées dont
le detail fait frémir.

phénomène [en marge]

Le 16 juin après quelques jours d'une chaleur assès vive, l'horizon parut entierement
obscurci par un brouillard fort epais et parfaitement semblable aux brouillards qu'on voit si souvent
durant l'avent, avec cette difference seulement que ceux-ci sont ordinairement humides et que ceux là
etaient fort secs. Ce brouillard a regné un mois sans interruption ce qui allarmait fort le
peuple superstitieux à l'excès et ce qui faisait craindre à ceux qui n'étaient ne sont pas du peuple
que la recolte n'en fut endommagée. il etait sensible tout le jour malgré la grande chaleur des premiers
jours de juillet, mais, comme c'est l'ordinaire, ils l'etaient beaucoup plus durant la nuit, et le matin
et le soir Le soleil paraissait au milieu de ce fluide de la couleur d'une piece de fer
enflammé, on pouvait le fixer jusqu'à 8 heures du matin et après les 4 heures du soir sans
que la vüe fut fatiguée. Ces brouillards ne causaient aucune humidité et ne paraissaient
qu'une humid fumée fort attenuée qui ne rendait aucune odeur, comme je l'ai observé plusieurs fois
au couer de la nuit et le matin avant le lever du soleil. Comme on s'apperçut que les

brouillards ne causaient aucun dommage, les gens sensés se tranquilliserent et
s'appliquerent à decouvrir la cause d'un phénomène dont on n'avait point d'exemple
et dont les effets ne fesaient plus rien craindre pour les fruits de la terre on n'etait pas egalement
rassuré sur la santé des hommes et des bestiaux; ce qui n'est pas ordinaire présage toujours quelque nouveau
malheur dans l'idée du peuple sans qu'il se mette en peine de devenir meilleur pour se préparer aux
evenements qu'il craint. quoiqu'il en soit, ces fumées qu'on s'accorde maintenant à nommer telles venaient
du n ord-est et n'ont produit auncune espece de desastre après mille conjectures** pour en deviner la cause
Comme je l'ai dit, voici à quoi l'on s'est arreté et ce qui me parait le plus vraisembleble. La quantité
extraodinaire de pluye qui est tombée pendant l'hiver et une grande partie du printemps de cette année avait
abreuvé la terre à une profondeur extrordinaire aussi les premières chaleurs ont facilement evaporé l'humidité
jusqu'à une certaine profondeur, mais les ardeurs du soleil n'ont pû penétrer si avant dans la terre pour la
dessecher entierement et enlever toute les vapeurs sensibles, elles n'ont pû qu'echauffer les dernieres couches
imbibées de l'eau des pluyes en y produisant une fermentation considérable qui a exhalé ces fumées qui
ont paru si sensibles; elles n'etaient point humides comme nous l'avons observé plus haut, et selon toutes les
apparences elles l'auraient été si le foyer de la fermentation avait eté plus près de la surface; mais se
trouvant à une / profondeur / considerable en s'elevant et se filtrant au travers des pores d'une terre dessechée,
ces fumées se sont dépouillées de toutes les parties humides et grossieres et n'ont conservé que la
consistance nécessaire pour se rendre sensibles. telle est la fumée ordinaire produite par toute espece de
fermentation, qui, humide d'abord, s'evapore dans l'air et reste sensible à la vüe long temps même
après avoir perdu toutes ses parties aqueuses, celles au moins qui peuvent tomber sous le sens.

NDLR

* En occitan un "barri" est un quartier des faubourgs (anciennement près des remparts).

** Malheureusement le curé de Bourrou est excessivement optimiste et ses paroissiens craintifs bien plus clairvoyants. En réalité les effets de cette gigantesque nuée de cendres toxiques provenant de l'explosion d'un énorme volcan islandais (le Lakagígar ou Laki) se feront sentir sur toute l'Europe. Elles ont fortement perturbé le climat pendant presque une décennie, affamé le peuple islandais, occasionné au cours de l'année suivante des maladies respiratoires et dermatologiques, augmenté sensiblement la mortalité, tué du bétail... Les disettes successives qui ont suivi ce phénomène hors du commun ont d'ailleurs été une des causes de la Révolution Française.

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Pazayac

BMS
1612 - 1792
5MI55504_001

vue
1621 / 1660

06/03/1783

inondation

tremblement de terre

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

Le 6 mars landemain du jour des Cendres les rivières ont commencé à
deborder dans tout le royaume, au point qu'on ne les avoit jamais vües,
Le debordement etoit dans son fort le sept au matin, après une pluie d'environ
quarante deux heures de durée, mais non pas bien forte, Du moins dans ce
païs-ci : quantité de ponts ont été emportés en differents endroits, a perigueux
le pont de la Cité emporté, et le vieux port endommagé, le bas de la ville
tout inondé et quantité de maisons ecroulées, partie de montignac inonde
Beaucoup plus qu'il n'ait jamais été et quelques maisons renversées :
quantités de bestiaux sur vezre noyés ou entrainés des étables ; le pont de
Daglan fini depuis trois ans et bâti solidement, entrainé au point qu'a peine
y connoaissoit on des traces.    Dans l'auvergne des tremblements de terre
en certains endroits qui ont renversé des montagnes et interrompu le cours
de certaines rivieres. on attribue ces accidents au tremblement de terre de
la Calabre. on ne parle pas de pareils accidents arrivés dans les autres
parties du monde.
Cette année a fini la fameuse guerre d'amerique contre les anglais, qui après
huit années de guerre ont reconnu les états unis alliés de la france pour
libres et independants.

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Abjat-sur-Bandiat

BMS
1650 - 1792 collection communale

vue 685 / 1010

folio 429 = 147

07/03/1783

foudre

pluie

crue

inondation

(relevé Geneadom)

Evenement / Remarquable [en marge]

Le sept du mois de mars mille sept
cent quatre vingt trois environ
les dix heures du matin, je curé
soussigné etant prest a monter à
l'autel pour dire la Ste messe le feü du
ciel est tombé sur le clocher suivi d'un
coup de tonnere si terrible qu'il n'a pas resté
un carreau intacte à tous les vitraux de
l'eglise et de la sacristie; La foudre à découvert
entierrement le clocher et fait un trou
perpendiculaire dans le mur en descendant
du clocher et est venüe sortir un peu audessus
du grand vitral après avoir fait tomber les cartilages
qui formoient en dedans de l'eglise le bord dudit
vitral. Les tombeaux se sont enfoncés dedemy
pied et la grande porte beaucoup endommagée
Les pluyes ont eté si continuelles depuis le
mois de 9bre d[erni]er que hier je vis le
Baudial débordé au point qu'il entrenoït
moulin / et / forge; mais cette petite riviere
n'a fait qu'inciter toutes les autres
rivieres qui ont fait noyer bien
du monde et causé des pertes presque
pour ne pas dire tout a fait irreparables
et dont il sera porté longtems apres nous
De St remy Curé
d'abjat

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Bergerac

Saint-Laurent-des-Vignes

BMS
1736 - 1792
collection communale

vue 531 / 558

07/03/1783

crue

inondation

(relevé Geneadom)

phenomene [en marge]

Le sept mars de la presente année jour memorable et affreux par le deluge
universel qui ravagea ce paÿs. depuis la creation du monde jamais
la riviere de dordogne na eté si terrible par les debordements incroyables
leau gagnait la moitié de la ville et renfermait le bourg de la magdelaine
puisque ces torrents allaient jusquau cimitiere. Le pont de la ville à eté rasé et
emporté par la racine des trois quarts. La consternation à eté longue et generale
et dieu veuille par sa misericorde delivrer ce paÿs dun semblable fleau

—  —  —

Saint-Antoine-de-Breuilh

BMS
1713 - 1793
collection communale

vue 649 / 707

folio 55 = 15

07/03/1783

crue

inondation

(info Geneanet, relevé Geneadom)

transmettons a la posterite un debordement de la riviere
de dordogne.

Le sept du mois de mars 1783 la riviere deborda de telle
sorte qu'elle entra dans tout le bas du chateau et quelle s'eleva
a trois pieds deux pouces dans la chambre la plus élevée des
apartements bas de la maison presbiteralle. Le debordement
fut at on assuré beaucoup plus considerable qu'un autre
arrivé cinquante cinq ans avant*, les domages que celuy
cy causa dans la parroisse ne furent cependant pas
de grande consequence    cruzel de lorbian curé

* Voir ci-dessus à l'année 1728 NDLR

—  —  —

Anlhiac

BMS
1781 - 1792
collection communale

vue 43 / 218

folio 6

09/03/1783

crue

inondation

(relevé Geneadom)

ce neusvième mars mil sept cent quatre
vingt trois; tous les ponts qui sont sur la haute
vézère dans la paroisse de genis ayant eté
emportés par le débordement des eaux arrivé du
6 au 7 du susdit mois et n’étant pas possible
aux villages de laditte p[aroi]sse # de genis*, d’aller à
leur église (...)

# qui sont / situés au delà / la rivierre [en marge]

* Génis est situé à environ 4 km à l'est d'Anlhiac sur l'autre rive de l'Auvezère. NDLR

—  —  —

Bergerac

Archives de la Société royale de médecine*

SRM
carton 193
dossier 2
pièce 1

(extrait)

06/1783
et 07/1783

brouillard

éruption volcanique

(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé Geneadom)

tout le
mois de
juin
une partie
de juillet
il régnoit
des brouillards
comme
il en fait
au mois
de novembre

le soleil
paroissoit
quelques
heures

a trois
heures
les brouillards
le cachoient
ces brouillards
ne mouilloient
point la
terre
cetoit
comme
une fumée**
le commun
tiroient
de facheux
pronostics
cela na
paru
faire
du mal
a rien
la recolte
en bled
est assez
abondante

(...)

NDLR

* Les archives de la Société Royale de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques; nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour consulter les autres archives météorologiques nous vous invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/.

** Ce sont les poussières de l'éruption du "Lakagígar", ou "Laki" (ensemble de plus de cent cratères volcaniques du sud de l'Islande alignés sur une fissure de 27 kilomètres de longueur) débutée en 1783 et considérée comme la plus importante éruption lavique de tous les temps, qui voilent le ciel. Elle eut d'importantes conséquences en Islande (famine de la Móðuharðindin), mais aussi sur le climat dans tout le reste de l'Europe.

     

Marsac-sur-l'Isle

BMS
1600 - 1790 collection communale

vue 889 / 915

17/01/1784

orage

vent

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

ad perpetuam rei memoriam*

[La] nuit du 17 au 18 janvier de cette année 1784, il a fait un tems
[des] plus cruels que j'aye jamais entendu, il a fait des ecclairs il a tonné
[avec] un tonnerre continuel et terrible comme dans le plus fort de
[l'ét]é mais ce qui rendoit ce tems si affreux c'etoit le vent le plus horrible
[qu'on] puisse imaginer, qui a soufflé avec une impétuosité avec une
[?] meme sans egale depuis les 5 a 6 heures de soir jusque a 3 ou 4 heures
[du] lendemain 18 : non jamais je n'en ai entendu un si fort, si continuel et
[qui] ait soufflé si longtems, il me faisoit danser dans mon lit, je n'ai
[jamais] eu tant de peur d'etre eccrasé sous les ruines dune maison qu'a
[ces mo]ments longts et cruels de la nuit ou je n'ai pas ferme l'ouil et ou cette
[maison] quoique neuve alloit et venoit je crois, sur ses fondements; on m'a dit
[que le] vent avait arraché beaucoup d'arbres, je nen suis pas surpris, il etoit
[affr]eux?, il faisoit frémir; sans doute que l'outre qui le renfermoit s'etoit
[?] déchirée et que n'ayant pu se promener depuis longtems, il vouloit
[?]ner et faire sauter et danser toutes les creatures au son de ses vilains
[?], mais enfin celui qui commande a toute la nature lui a ordonné
[?]te, il la fait à mon grand contentement de facon que cette heure 8e
[?] on n'entend qu'un petit zephir qui badine fraichement dans
[?]

* (Lat.) "A la mémoire éternelle du fait." ou plus simplement " Pour mémoire perpétuelle". NDLR

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Bourrou

BMS
1745 - 1792
collection communale

vue 322 / 372

folio 180

1785

fortes chaleurs

(info sur genea24.com, relevé Geneadom)

 

Observations sur l'année 1785

La récolte en grain, cette année a été fort médiocre à cause des longues et grandes
Chaleurs qui ont empeché le froment de germer, le bled d'espagne a très mal reüssi et généralement
tous les memes grains ont péri. Mais les bois et la vigne ont reüssi au dela de toute expression jamais
on n'avoit vû une si grande abondance de vin et de fort bonne qualité, Cette abondance passait le
double des bonnes années; il s'est fait à la disme dans cette paroisse au delà de trente
barriques de vin tandis que dans les bonnes années on n'en avait jamais fait au delà de 15
et que dans les années ordinaire on n'en fait pas au delà de dix barriques ; aussi bien bien fut on
très en peine pour le loger, on fut obliger de foncer les cuves et le vin s'y conserva forts bien
du moins chez les personnes qui prirent la précaution de bien sabler le dessus de la cuve et de
n'y toucher que lorsqu'on voulu le tirer. le vin de ceux qui n'ont pas pris ces précautions a
pris du feu.

(Laborde Curé)

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Champcevinel

BMS
1760 - 1792
collection communale

vue 260 / 372

folio 214

1785

froid

neige

météorologie

(relevé Geneadom)

Cette année l'hyver a été très froid il est tombé douze ou treize fois de la nege en abondance et le treize du
mois de mars qui etoit le dimanche de la passion tomba un verglas qui dura quatre jours et dont personne n'en avoit vu
de semblable et qui fit perir une infinité de gibier. l'eté a eté très sec de sorte que depuis le verglas la terre n'a pas été abreuvée demi pied jusqu'a la fête de St front. li y a eu si peu de foin qu'on le vendoit jusqu'a dix livres le quintal dans
le pied. il n'y a pas eu de bled de paques ni de legumes très peu de froment en sorte qu'il y en eu moins de l'année precedante dans la paroisse trois mille quatre cent boisseaux la paille s'est vendue quatre livres six sols le quintal
beaucoup de chataignes mais qui ont été presqu'aussitot pouries et une si grande abondance de vin que personne
n'en avoit jamais vu autant. foulcon Curé de champcevinel

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Lisle

BMS
1783 - 1792
collection communale

vue 63 / 192
folio 172

28/06/1787

inondation

(relevé Geneadom)

Le 28 juin a péri par le déluge du dit jour et
trouvé mort le lendemain dans un pré ou l'eau l'avoit
entrainé, pierre Emeric Rouchaud fils de Jean Rouchaud
notaire Royal, agé de six ans et enterré en présence de
Jean Bourdeillette et de pierre farge qui n'ont seu signer
de ce requis. Brossard curé de L'Isle.

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Tourtoirac

Saint-Raphaël

BMS
1754 - 1791
5 E 549 2

vue 290 / 342

folio 11

19/12/1787

inondation

(relevé Geneadom)

Bap. / de / pars. / obiit die / 24a ejusd. / mensis [en marge]

Le dix neuf decembre mil sept cent quatre vint sept est née et a été
baptizée dans l'eglise de St Raphaël (à cause des inondations des eaux)
jeanne Barbefou fille nat. et leg. de joseph Barbefou journalier, et de
gabrielle goursoles son épouse habitants du village de praselier ; ont été
parrain pierre chadeville dud[it] village, et jeanne Raynaud, qui ont declarés
ne sçavoir signer.

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Escoire

BMS
1740 - 1792
collection communale

vue 333 / 356

folio 4 = 174

19/12/1790

crue



(relevé Geneadom)

ent[errement] / du village / du buis / paroisse / de / Sarliac [en marge]

Le dix sept Decembre mille sept cent quatre vingt dix
est decedée au village du Buis paroisse de sarliac
Leonarde auphele* epouse de louis Beney
agée de cinquante ans environ après avoir reçu les
sacrements, le corps de laquelle à été porté dans

La presente paroisse D'esquoire et enterré dans
le cimetiere le dix neuf du mois, et cela à cause
du debordement des eaux qui ont empeché les
habitants dud[it] village de passer pour aller dans
leur paroisses lequel enterrement a été fait en
presence de guilhaume charieras, et de leonard
Bonhomme maire de la municipalité qui à
signé avec moi et non le premier pour ne
scavoir de ce enquis par moi.

fardet curé D'esquoire

* Étrangement seul le prénom et le village correspondent parfaitement à l'acte ci-dessous de la paroisse de Sarliac. La date, le patronyme et l'âge sont différents. NDLR

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Sarliac-sur-l'Isle

BMS
1773 - 1792
collection communale

vue 190 / 183

folio 112 verso

18/12/1790

crue



(relevé Geneadom)

enterrement / de leonarde / sudrie / du village / du / buis [en marge]

le dix huit decembre mille sept cent quatre vingt dix a
été enterrée dans le cimetiere de leglise descoire leonarde
sudrie* quon a pu porter a raison du desbordement de la
riviere elle estoit agée de quatre vingt dix ans et avoit
receu les sacrements necessaires au salut

* Voir note ci-dessus. Qui donc a été réellement enseveli à Escoire plutôt qu'à Sarliac lors de cette crue de l'Isle ? Si on part du principe que l'acte dressé devant témoins est correct, où donc est décédée et a été ensevelie Léonarde Sudrie ? Mystère... NDLR

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Villars

D
an XIII
5 E 574/5

vues 20 / 20

 

21 Prairial An XIII
09/06/1805

foudre

(relevé Geneadom)

Le vingt un prairial lan treize après midy
au chef lieu de la commune de Villars Canton de
Champagnac de Belair, arrondissement de Nontron
departement de la dordogne, devant nous Mathieu
arbonnaud chabane adjoint de la présente
commune, à comparû Pierre las mesuras cultivateur
habitant au village de la gorce presente commune
lequel nous a declaré que dans le grand ôrage
qu'il à fait ce jourd'huy environt midy, la foudre
avait tombé sur Sicarie guinot femme de
Jacques Chanlot* qui etoit assise sous un arbre
tout proche ledit village de la gorce et l'avait
tuée, sur laquelle declaration et pour constater
le corps du delit avons requis Sieur leonard
Jollivet ôfficier de santé de nous accompagner
audit lieu ce qu'il à dit vouloir faire et de
suitte, de luy acompagné du Sr Tamizier greffier
de la justice de paix de ce canton, nous sommes
transporté en deça dudit village de la gorce
ou nous avons fait rencontre dudit pierre
Las mesuras, de guilhem Chanlot et de françois
Chanlot qui nous ont montré laditte femme
ou etant arrivé environt les cinq heures de relevée
avons ôbservé sur le bord du chemin et au pied
d'un chêne une femme qu'on nous à dit etre
Sicarie guinot femme de jacques Chanlot
laquelle etait assise sur un plain tablier

d'herbe, ayant une jupe de toille qu'elle
avait levée sur se tette, tenant un batton
à la main droite, ayant la tette un peu renversée
sur lepaule gauche, avons ôbservé que ledit
arbre chene eri?** de la hauteur denviront sept
mettre, sur un mettre et demy de grosseur
à la souche et que la foudre à comencé à
tomber entre les branches dudit arbre, quelle
à suivi le tronc / en descendant / jusqu'a la hauteur d'un mettre
et demy et ce du cotté ou la femme n'était pas
assise, que la foudre ayant partit de la
et passé de l'autre cotté dudit arbre ou
etait la femme, elle auroit enlevé la paux
dudit arbre et tombé du cotté droit de la
tette de laditte guinot auroit percé sa jupe
d'après auoy ledit sieur Jolivet nous avait [fait] ôbserver
que la foudre avait fendu l'oreille droite
de laditte guinot, que tous ses cheveux du
meme cotté etoint brulés et que la foudre
lavait suivie en descendant dudit cotté droit
et que cettait la cause de sa mort
à ajouté ledit françois Chanlot petit fils de
la defunte qu'aussitôt qu'il avait eu appris
la mort de sa grand mere il sy etait
transporté et auroit trouvé que le feut etoit
encore à sa coueffe lequel il avait eteint
et laquelle coueffe nous avons ôbservé
quelle etoit brulée en partie, cellat fait

nous avons ordonné que la ditte guinot
serat inhumée aux formes ordinaires
de tout quoy avons dressé le présent verbal
que nous avons signé avec led[it] tamizier et
non le Sieur Jolivet qui à declaré nètre
dusage de ce interpellé

NDLR

* La généalogie de ce couple est publiée sur Geneanet.

** S'agit-il du "Chêne Cerris (Quercus cerris)" introduit en France un siècle plus tôt ? Toute autre proposition de transcription est la bienvenue...

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