Commune
et/ou paroisse |
Cote(s)
AD |
Date
et type d'événement
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Image
du document
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Transcription
du document |
Vibrac |
BMS
collection communale
cote n. c.*
vue n. c.*
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09/07/1598
tempête
orage
vent
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(info http://www.histoirepassion.eu, merci à
Pierre, Dominique B. et Bruno V.)
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nota :
Le 9° iour du moys de Jullet 1598, le Jeudy
soir entre soleilh couche et jo[ur] failhy sest leve une
sy grande tempeste avec esclairs et thonnerre et grand
mouvement de vent telement quil ne y avoit personne
qui peust ressister dehors et dura lad[ite] esmotion
de vant environ une heure et demye lequel vant
arracha ung nombre infiny darbres fructiers
et porta frot** grand domage en ce pays dang[oumois]?
et estays ap[rese]nt residant au en ce lieu de vibrac
disant a fulgure et tempestate deffende nobis
d[omi]ne faict par moy vicaire soubzssigné
NDLR
* Une fois n'est pas coutume, ce document n'a pas
été relevé par mes soins. En effet à ce
jour les archives départementales de Charente ne mettent à
disposition en ligne que les registres d'état civil post révolutionnaires
ne permettant pas de trouver des originaux sur les BMS d'ancien régime.
** (sic) "fort".
— — —
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Bouëx |
BMS
1700 - 1741
[AD16-05502]
vue 36 / 282
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(info http://www.histoirepassion.eu, numérisation
Association Généalogique de la Charente)
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Lannée
mil sept cent neuf lhyver a esté
extremement rude particulièrement vers la fin le six
janvier il commenca un froid qui continua dix sept jours
avec de la neige epaisse de deux pieds qui dura
autant que le froid cest a dire qui ne fut fondue entiere[me]nt
que le 25 dud[it] mois le froid fut si rude que touttes les
rivierres furent glacées a la reserve de la Toulvre qui
fut la seule sur laquelle on pouvoit faire moudre du bled.
il y eut plusieurs personnes qui moururent de froid les
viellars et les jeunes enfans furent plus exposes un nomé
jean mignot dit banlin du village de la forest paroisse de bouex
se trouvant tout glace se mit dans un four duquel on ne faisoit
que sortir le pain et lorsquil en sortit il se trouva tout brusle sans
avoir senti la chaleur le cure de marton nome mr duchauffa
fut trouve tout glace et mort les oiseaux perirent et on fut
long temps sans en voir aucuns on prenait les perdrix qui
restoint dans les champs avec la main comme aussi les lievres
dont on en trouva quantite de morts les corbeaux et les pies
comme estant les plus endurcis au froid ne trouvant rien de quoy
manger se devoroint eux memes outre le pain qui estoit gelé
et duquel on ne pouvoit manger le vin se glacea dans les bariques
et on fut un temps sans en pouvoir tirer on ne pouvoit dire
la messe les especes se glacoint meme contre un bon feu
quon mettoit sur lautel dans un raichot en un mot le
froid et la neige furent si violentes que les viellards de
quatre vingt dix ans navoient memoire de rien de
semblable deplus les arbres noyers chatagners sont
entièrement morts on en a vu qui avoint trois cens ans
par des titres quon trouve qui sont pourtant morts enfin
on
on / croit / plus voir dhuyle de noix amoins quon ne
fasse venir de nouveaux noyers par le moyen des
petits rejets qui poussent au pied des gros une grande
partie des vignes sont aussi mortes, surtout celles qui
estoint eleves et qui estoint vielles en un mot touttes les
plantes ont este cruellement attaques et on a veu des forests
entieres de gros chesnes ou a peine sen trouvoit il qui eussent
pousses il nest pour ainsi dire reste point de bled sur la
terre ce qui causa une tres grande famine. le boisseau
de froment messure dang[oules]me qui ne valoit lannee
derniere que trente cinq sols en vaut cette annee
jusques a douze livres et la meture qui ne valoit
que vingt sols en vaut neuf livres. des officiers qui
sont en flandre et qui en arivent en le pays raportent
encore une plus grande famine on dit qua bergue
la mesure de froment qui est environ semblable a celle
dang[oulesme] cest tant soit peu plus grande vaut jusques
a cinquante livres et a deux lieux de bergue elle
vaut soixante dix huit livres touttes les troupes
soufrent extremem[en]t selon le raport de ces officiers et qui
assurent que la guerre ne peut plus se faire et que
tout est dans la derniere desolation cette annee
1709 thomas cure de bouex
la barique de vin qui ne valoit rien plus que soixante
sols lannee derniere vaut cette annee jusqua
deux
trois / cent livres le tonneau (...)
— — —
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Nersac |
BMS
1706 - 1719
[AD16-24408]
vues 45 et 46 / 116
folio 89 = 139
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(relevé Geneadom, numérisation Association
Généalogique de la Charente)
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L'année
mil sept cent neuf le froid qui commensa le veille des rois
fut si violent quil gela tous les noiers toutes les vielles vignes la
maieure
part des arbres fruictiers et tous les bleds a la reserve de quelques
seigles
dans certains cantons en sorte quau mois davril [rature] il
ne
paroissoit rien sur la terre cepandant les pluies suivirent si frequant
et si apropos pour la semence de petits bleds scavoir des legumes baillarges
et ble despaigne que tous ceux qui se trouverent en etat dachepter de
ces especes de ble qui vient / rent / iusques à sept et
huit livres le boisseau
mesure dang[oule]me firent une tres abondante recolte et si les [rature]
pluies froides qui vienrent de dernier n'ussent brumes les froments
qui samasserent si bien par le soin que les particuliers ayant de
sarcler le peu qui sortit de la poussiere quoy que comme iay deia dit
dessus il ny paroissoit non / au / mois d'avril non plus que si lon
navoit point
ensemence, lannée auroit été dans ce canton et
dans la saintonge des
plus abondantes en blé / on / ne laisa pas malgré la rigueur
/ de cette saison / de passer
mieux le temps / dans ce pays / Lannée mil sept cent dix pour
le pain que lon avoit pas
fait lannée mil sept cent neuf despuits paques iusques a noel
le froment
valut cette année la iusques à douse livres mesure dang[oule]me
et lorge la seigle
le meteil pour semer valurent le froment nouveau qui estoit tres mauvais
et
qui ne laisait pas de se vendre dix livres. il ny eut aucune sorte de
fruits et
presque point de vin encore fut il tres mauvais ce qui fit vailoir le
vin
vieu qui fut purifié par la gelée de lannée mil
sept cent neuf deux cent
vingt livres le tonneau ie dis quil feut purifié par la gelé
parce quil s'etoit
cuilli dans un temps de pluyes et qu'il ne paroissoit que mediocre on
navoit
pas lieu de croire qu'il eut pût faire une aussi bonne fin que
ce qu'il fit
sil n'eut gele dans la barique et telement gelé qu'on ne pouvoit
en avoir
dans la plus part de la campagne qu'avec un fer chau en sorte quau
desgel les foeux? vinrent blans comme nege on presuma une raison
que c'estoit l'eau qui sortoit du vin qui par la le rendit pur et net
et tres
bon pour lannée mil sept cent dix, on remarqua aussi que plusieurs
particuliers qui ne se trouverent point de petit bled pour ensemencer
firent remettre dans leur terre du froment et du meteil et le tenterent
a bien et produisit beaucoup particulierement le meteil qui ne fut
point andomage par le brouillar comme le froment ie souhaibte que
que les personnes qui lisent ce petit memoire ne voyent
iamais arriver
de semblables choses, et ie m'assure que pour peu d'humanité
quils eussent
ils ne scauroient s'empécher quelque abondanse quils eussent
de gemir a
la venüe de semblables malheurs quoyque capables de faire rentrer
en eux
mesmes les plus grands pecheurs ne laissent pas de ietter la frayeur
dans
le coeur des plus hardis qui que vous soyes encore un coups qui lires
cecy pensez
bien et surtout si vous aves de quoy faites en largesse aux pauvres
et ne tenes
pas vos greniers serres comme firent nombre de personnes qui sy
maginoient que le ble devoit navoir pas de prix [rature] dans
lannée
mil sept cent dix au temps de semer les petits bleds et cependant la
baillarge qui avoit valut iusques a ce temps la entre six et sept livres
le
boisseau mesure dang[oule]me et le ble despagne cinq a six commensa
à se donner
a cent sols* et les autres bleds a proportion diminuerent ie parle fort
de
baillarges et de ble despaigne** parceque cette année ce fut
la norriture
de tout le peuple et dune tres grande partie des genstilhommes et bourg
/ ois
iespere que nous verrons pour le soulagement des pauvres une diminution
bien plus grande parceque la campaigne na iamais été plus
belle [rature]
[rature] ce six de mars la baillarge na valut au marché
a chateau
neuf*** que quarante cinq sols et huict. Le ble de toutes les especes
avant
la recolte monta / a / aussi haut prix quil avoit été
dans toute lannée malgré
ses belles apparences mais a la my aoust le froment / plus beau / mesure
dang[oule]me ne valut
que trois livres dix sols et tous les autres bles diminuerent a proportion
enfin sans le grand nombre de pourit qui se trouva dans le froment nous
laurions vu? malgré la grande disete de vin [rature]
qui fut si grande
que le tonneau dans la distete dargent valut cent ecus au mesme prix
que les années mil sept cent six et sept qui fut huict ecus la
pipe
mesure dang[oule]me et cela le plus cher bien que ces années
ne furent
pas fort abondantes en ble mais en vin et en toute sorte d'autres fruits
(...) **** a present dans le commencement de lannée
mil sept cent onze le froment a trois livres quelques (...)
(...) et les autres especes de ble ont diminue
(...) les apparences sont si belles quon (...)
diminuera davantage (...)
[fin illisible]
NDLR
* La livre valant 20 sols, le prix est passé
de 120 ou 140 sous à 100 sous : il a donc baissé.
** Ancienne appellation du maïs.
*** Il s'agit de "Châteauneuf-sur-Charente".
**** La suite étant assez floue elle est difficile
à déchiffrer dans sa totalité.
— — —
|
Salles-de-Villefagnan |
BMS
1702 - 1740
[AD16-36103]
vue 20 / 88
|
|

(info http://www.histoirepassion.eu, numérisation
Association Généalogique de la Charente)
|
remarque
sur l'année 1709
Cette année a été si terrible qu’elle a causé
la
mort a plusieurs personnes et a un tres grand nombre
d’animaux de toutes sortes. Le six janvier il tomba
de la neige en si grande abondance qu’elle montoit a
plusieurs endroits iusqu'aux sangles des chevaux, elle
dura iusqu’au vingt huit du mesme mois avec un froid
si piquant et si violent qu’il geloit dans toutes les maisons
non seulement le pain et le vin mais aussi les poules
les petits oiseaux qui sy iettoient de tous costés, L'on trouvoit
dans les campagnes les lievres les lapins les perdrix morts :
nos noyers et autres arbres de tous les grands bois ont estes
gelés et gastés de telle sorte qu’il n’en a
point resté ce qui a
causé une famine terrible et une cherreté dans le bled
que soixante et dix livres de froment pesant valaient dix
livres, la baillarge six livres, et si la baillarge n’avoit
rapporté au triple, principalement celle qui fut faitte
la derniere, il y auroit resté peu de personnes [rature]
parcequ’ils seroient morts de faim, dans toutes les terres
ou on avoit semé du froment on y resema de la baillarge,
ie dis tout cecy pour l’avoir veu ainsi que tous ceux
de mon temps dieu veuille preserver tous ceux avenir
iusqu’aux derniers jours d’un tel malheur fait et signé
ce 28 septembre 1709 P. Clemot curé de Salles
— — — |
Chateauneuf-Charente |
BMS
1737 - 1770
3 E 94/1
vue 376 / 396
folio 374
|
16/08/1769
orage
grêle
inondation
|

(relevé Geneadom)
|
triste / événement
/ arrivé à / chateauneuf / le seize aout / 1768 [en
marge]
le seize aoust mil sept cent soixante huit jour et fete
de St roch il à commencé
un orage auquel ont succedé plusieurs autres sans aucunes interruption,
jusqua
dix heures du soir accompagnes de grèlle que nous avons veu tomber
par quatre
fois differentes, à trois heures, à quatre, à cinq
et à six. la pluye à aussy tombé avec
tant d'abondance, qu'elle à formé des torrents, qui ont
renversé tout ce qui s'est présente
la grande rue de la ville ou se sont subittement amassés touttes
les eaux subittement
apres avoir renversé les murs des cours et jardins ont totalement
abbattu plusieurs maisons
entre autres celle du Sr rullier de la menarderie notaire et procureur
au present siege,
celle du Sr boussiron huissier, celle du nommé bodet dit malaville
Me Cordonnier,
celle de la veuse gautier plusieurs autres tellement ruinée quil
faud les rebattir. avec
perte entiere, de tous les meubles, effets, papiers, etude de deux
pr trois procureurs du Sr susdit
rollier, jabuteau, et boufier, marchandise du Sr richard marchand drapier,
celle du Sr
labrousse marchand de toilles mousselines, et cottons, deux boutiques
dapotiquitiées de
Mrs valteure freres dont celle de l'aîne totallement perdue. tous
autres meubles et effets
des autres maisons de laditte rue (qui menacent une ruine prochaine)
/ entraines et perdus / dans ce triste
evenement il à êté noyé huit personnes, que
nous avons cejourd'huy dix sept dudit mois
inhumées au cimetierre de cette église, apres les avoir
faittes porter à léglise, et fait
le service ordinaire pour le repos de leurs ames qui sont pierre cochet
journalier du
vilage de chez merlet agé de quarante cinq ans, epoux de jeanne
maurin.
francois piet age de neuf ans fils de defunt jean piet, et de demoiselle
marie
ferrand. anne normandin agee de douze ans fille de francois normandin
et
de defunte marie masquet noyée dans cet accident; catherine moutier
veuve
de pierre gautier agée de quarante cinq ans, jeanne gautier agée
de vingt cinq ans
de son vivant veuve de jean thomas, alexandre et jean jousson freres
agé l'un
de quinze, et lautre de quatorze fils de jean jousson fournier de cette
ville
et de marie barotte de leur vivant tous habitants de cette ville et
paroisse
dont acte.
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BMS
1760 - 1791
3 E 142/2
vue 187 / 342
folio 6 verso
|
06/06/1777
crue probable*
|

(relevé Geneadom,merci
à Jean-Noël F.)
|
Le six de juin mille sept cent soixante et dix sept a été
inhuméz une noyée fille agée d'environ dix huit
ans
et inconnue ont assisté a son enterrement jean terné mar
guillier Simon terne qui n'ont sceu signer
* Cette supposition est étayée par
la découverte en amont sur la Vienne et à la même
date (voir département de la Haute-Vienne)
de nombreux autres actes de décès, tous concernant des
corps trouvés noyés dans la Vienne. Une telle série
ne peut être que la conséquence d'un événement
climatique extraordinaire sur la rivière. Le bilan actuel est
de 19 morts. NDLR
— — —
|
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BMS
1737 - 1791
3 E 73/1
vue 194 / 257
folio 3 = 309 verso
|
06/06/1777
crue probable*
|

(relevé Geneadom,merci
à Jean-Noël F.)
|
Le
six juin 1777 a été inhumée dans le cimetiere de
cette paroisse
une cadavre inconnue que le courant de la Riviere entrainoit
et qu'on a arretée sur la Rive Revel pr[être] de
St Pierre et St Michel
* Voir remarque ci-dessus. NDLR
— — —
|
Grassac
|
BMS
1777 - 1792
AD16-15805
collection communale
vues 45
et 46 / 110*
in *
Bulletin et Mémoires de la Société Archéologique
et Historique de la Charente - Année 1897 *
Notes historiques sur la baronnie de Marthon en Angoumois (Suite et
fin)
pages 53 à 55
|
1783
intempéries
tremblements de terre
éruption volcanique
orages
|
* 


(info http://panier-de-crabes.over-blog.com, numérisation
Association Généalogique de la Charente)
|
Cette
année (1783), le mois de janvier et de février ont été
extrêmement pluvieux. C’est à l’abondance de
ces pluies qu’on attribue les phénomènes surprenants
et funestes, qui ont rempli toute l’Europe d’étonnement,
d’affliction et de crainte. Jamais les orages et les débordemens
n’avoient été aussi fréquens et aussi terribles.
Jamais on n’avoit éprouvé autant d’incendies,
causés par le tonnerre et le feu usuel.
Le 5 février, vers 11 heures du matin, commencèrent
dans la Calabre des tremblemens de terre très violens et très
fréquens, un tonnerre affreux, une agitation terrible dans la
mer. Tous ces fléaux bouleversèrent tellement ce beau
pays et la Sicile, que dans la Calabre ultérieure 300 villes
et villages furent entièrement détruits. Les chemins et
les rivières disparurent par les éboulemens, et dans la
Sicile, la ville de Messine fut presque toute engloutie et renversée.
La terre n’étoit pas encore bien affermie au mois d’août.
On porte le nombre des morts à cinquante mille. Le 5 mars, on
en avoit retiré de dessous les ruines des maisons trente mille.
Il en est resté beaucoup que l’on n’a pas pu trouver
et beaucoup d’autres qui ont été ensevelis dans
les éboulemens des terres.
Dans le mois de mars, une éruption volcanique
fit sortir, près d’Yslande, une isle du fond de la mer.
On voyoit des tourbillons de feu rouler avec impétuosité,
brûler tout et calciner les pierres les plus dures.
Le 23 mai, à 7 heures du soir, on a vu descendre
perpendiculairement, avec une précipitation étonnante,
sur les paroisses de St-Maurice et d’Antigny, diocèse de
La Rochelle, trois colonnes de la grosseur d’une barrique ordinaire,
dans toute la longueur. Elles partoient de trois nuages divisés
et éloignés l’un de l’autre d’un quart
de lieu. Elles pompèrent l’eau des rivières avec
une rapidité et un bruit surprenant. On voyoit s’élever
dans leur intérieur des flammes très vives, qui s’élançoient
de toutes parts, sans être dirigées par le moindre souffle
de vent.
Le 15 juin, il s’éleva un vent très
impétueux, qui déracina et renversa une grande quantité
de gros arbres, surtout noyers, dans les paroisses de Bouex, Vouzan,
Chazelles et autres.
Dans ce même tems l’atmosphère dans
toute l’Europe fut remplie d’un brouillard singulier, tel
que les vieillards assurent n’avoir jamais rien vu de pareil.
Le soleil, quoique très chaud, n’avoit pas la force de
le dissiper. Il continuoit le jour et la nuit avec une intensité
variante. Quelquefois, des fenêtres du presbytère de cette
paroisse on ne pouvoit pas voir le village de Chez-Paynaud ; souvent
il masquoit entièrement le logis de La Bréchinie. Le ciel
étoit d’un gris blanchâtre. Le soleil, qui étoit
fort pâle dans la journée, étoit d’un rouge
brun à son lever et plus rouge brun à son coucher. On
pouvoit le fixer en tous sens sans en être incommodé. Quelques
fois on ressentoit dans ce brouillard une odeur puante et difficile
à déterminer. Il étoit très sec, puisqu’il
ne ternissoit pas seulement les glaces qu’on y exposoit ; il desséchoit
les sels au lieu de les liquéfier : il ne faisoit pas monter
l’hygromètre et n’empêchoit pas l’évaporation
d’être abondante ; il causoit une légère cuisson
dans les yeux, et les personnes qui avoient la poitrine délicate
en étoient affectées. Quoique le vent du Nord ait soufflé
très souvent, ce brouillard a duré tout l’été
et n’a été entièrement dissipé qu’à
la fin de septembre.
On craignoit beaucoup que ce phénomène
extraordinaire ne nuisit aux récoltes et ne causât des
maladies épidémiques, mais il n’a produit aucun
funeste effet.
Il paroit que ce brouillard était une suite naturelle d’une
chaleur un peu forte, qui, dans le mois de mars, succédoit aux
pluies longues et abondantes des mois de janvier et février,
sans qu’il y ait eu pour ainsi dire de gradation. La première
impression de chaleur a dû sublimer tout à la fois une
grande abondance de parties aqueuses, dont la terre étoit profondément
pénétrée et leur donner, dans le premier tems de
leur élévation, une qualité sèche et un
degré de raréfaction plus grand que celui des brouillards
ordinaires.
L’été a été généralement
très orageux, mais le trois août a été le
jour le plus terrible. Il sembloit, ce jour-là, que la nature
fut bouleversée, car l’orage a été presque
universel.
Dans des endroits, il est tombé des grains de grêle aussi
gros que le poing, armés de pointes irrégulières,
qui perçoient comme des dards. Il y en avoit dans lesquels on
a trouvé des crapauds de couleur jaunâtre et des escargots
avec leurs coquilles. Dans d’autres, endroits, il est tombé
une congélation bizarre, large comme la main, sur laquelle étoit
empreinte une croix. On a même vu des herbes étrangères
incrustées dans l’intérieur de quelques éclats.
La Providence a préservé cette paroisse
de tout fâcheux accident.
* Dans un premier temps nous avions présenté
ici un document imprimé car les archives départementales
de Charente ne mettent à disposition en ligne que des registres
d'état civil relativement récents ne permettant pas de
trouver les manuscrits originaux sur les BMS d'ancien régime.
Dans un second temps l'original ayant été numérisé
par l'Association Généalogique de la Charente il
a été mis à disposition au dessous. NDLR
— — —
|
Saint-Jean d'Angely
|
Archives de la Société royale de médecine*
SRM
carton 157
dossier 8
pièce 66
folio 47
(extrait)
|
|

(info http://meteo.academie-medecine.fr, relevé
Geneadom)
|
Récapitulation.
Thermomètre.
plus grande chaleur ............................. 19 /
degrez /
moindre .................................................. 3
moyenne ................................................ 11.
Baromêtre
plus grande élévation ...........................
28 ........ / pouces / 6 lignes**
moindre .................................................. 27 .......
5
moyenne ................................................. 27 .......11
1/2.
(...)
NDLR
* Les archives de la Société Royale
de Médecine contiennent de nombreux documents météorologiques;
nous n'en présenterons ici qu'un seul par secteur géographique
afin de ne pas être simplement redondant avec leur fonds. Pour
consulter les autres archives météorologiques nous vous
invitons à vous rendre sur le site http://meteo.academie-medecine.fr/.
** Le baromètre à mercure (de Torricelli)
était gradué en pouces subdivisés chacun en 12
lignes. Généralement la graduation 28 pouces correspond
à la valeur 760 mmHg ou 1013 hPa, et les appareils sont gradués
de 27 à 29 pouces.
— — —
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de page
10 documents ou événement
collectés
Mots-clés
:
crue, éruption volcanique, froid, gelée, grêle,
inondation, intempéries, météorologie, neige, orage,
orages, tempête, tremblements de terre, vent
|